Madelon, Volume 1

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C. Lassalle, 1863 - 208 pages
 

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Popular passages

Page 70 - ... même d'y mourir! La grande route longe le cimetière , cet aimable jardin du repos définitif. Il est riant et frais; on est tenté de croire que ses hôtes ne sont pas morts, mais qu'ils ont déménagé à l'étage inférieur à la suite d'un léger ralentissement de vie. Peut-être leur pouls bat-il un peu plus lentement ; peut-être aussi leurs yeux sont-ils voilés d'un léger nuage , mais il n'ya presque rien de changé dans leurs habitudes. Ils sont quasiment aussi affairés, aussi laborieux,...
Page 69 - On se voit transporté, comme par miracle, dans un pays tout différent,quoique voisin,et qui semble peuplé d'autres hommes. Les rues paraissent plus larges, parce qu'elles sont à moitié désertes ; mieux aérées, parce que la foule ne s'y dispute pas une bouffée d'air. Les maisons ont beau être petites, mal bâties et incommodes dans le fond, on croit qu'on y vivrait plus à l'aise par cela seul que les familles n'y sont pas entassées l'une sur l'autre et que personne n'entend sur sa tête...
Page 69 - J'imagine qu'un Parisien ne traverse jamais une petite •ville de province sans envier le bonheur de ceux qui l'habitent. On sort d'une capitale bruyante où toutes les physionomies expriment la hâte, le trouble et la fièvre ; où tout le monde est dans la rue, faute de place dans les maisons ; où l'on serre les coudes sur le trottoir, faute de place dans les rues ; où chacun parle vite et court au lieu de marcher, parce que le temps y vaut de l'or. On se voit transporté, comme par miracle,...
Page 71 - ... aussi laborieux, aussi passionnés qu'autrefois. Ils se promènent en bonnet de nuit et en robe de chambre à quelques pieds sous terre. Les hommes cueillent délicatement les racines des fleurs et les offrent en bouquets à d'anciennes jolies femmes. Les enfants pétrissent la terre glaise pour en faire des billes, et jouent sans bruit sous les yeux de leurs grands parents ! A cette idée, le voyageur soupire et note sur son portefeuille le nom de la petite ville. C'est là qu'il viendra finir...
Page 70 - La vie des habitants, ou du moins ce qu'on en voit, a quelque chose de calme, de reposé, de placide. Vous devinez, à la lenteur aisée de leurs mouvements, que le ciel a fait pour eux des heures de cent et quelques minutes et des années de six à sept cents jours. Ils ont le droit, ces bienheureux, de remettre incessamment les affaires au lendemain, et la preuve, c'est qu'ils resteraient une heure à voir passer la diligence, si la diligence mettait une heure à passer. En été, le seuil des...
Page 169 - Poteau, marchand do nouveautés, rue Saint-Denis, qu'elle entraîne à la banqueroute ; lancée par le baron napolitain Tosti , mort en duel ; enrichie par le banquier écossais M. Love ; en dernier lieu, après une suite innombrable d'aventures, protégée par M. le marquis de G...; fort dangereuse, douée d'un physique agréable et de charmes singulièrement attachants , a causé la perte de plusieurs fils de famille. Joue gros jeu ; ne donne pas à jouer chez elle ; possède un riche mobilier....
Page 184 - C'est à elle qu'on montre les grands mystères purs et la naissance même du Jour et de la Nuit. Car elle a des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre et une bouche qui est pour ne pas parler.
Page 70 - Ils se lèvent avec le soleil, ils boivent le véritable lait d'une vache authentique , ils ne sont pas forcés de sortir quand il pleut , ni de lire la Patrie du soir, ni de courber le front sous le joug stupide d'un portier. Qu'il serait doux de vivre ici et même d'y mourir! La grande route longe le cimetière , cet aimable jardin du repos définitif.
Page 169 - ... artiste ; arrivée à Paris en 1834, après le suicide du jeune M..., son amant; bientôt célèbre dans les bals de la rive gauche ; tombe dans une profonde misère. Inscrite le 22 août 1836, détenue six semaines pour infraction aux règlements ; recueillie par le sieur Poteau , marchand de nouveautés , rue Saint-Denis, qu'elle entraîne à la banqueroute ; lancée par le baron napolitain Tosti, mort en duel; enrichie par le banquier écossais M. Love; en dernier lieu, après une suite innombrable...
Page 69 - Les rues paraissent plus larges, parce qu'elles sont à moitié désertes; mieux aérées, parce que la foule ne s'y dispute pas une bouffée d'air. Les maisons ont beau être petites, mal bâties, et incommodes, dans le fond, on croit qu'on y vivrait plus à l'aise, par cela seul que les familles n'y sont pas entassées l'une sur l'autre et que personne . n'entend sur sa tête le bruit des pas du voisin. La vie des habitants, ou du moins ce qu'on en voit, a quelque chose de calme, de reposé, de...

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