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AN. 15.66.

XXI.

fur une propofi

Maria.

D'Argentré, in collett. jud. de nov.

error. t. 2. in-fol.

Jean Roffet, dit de Matruville, théologal de faint Gatien de Tours, docteur en théologie, ayant en prêchant que l'Ave Maria, qu'on employoit dans Cenfure de la fal'églife, n'étoit point une oraison; que celui qui la di- culté de théologie soit, étoit un infenfé, & que jamais ce ne fut l'inten- tion contre l'Ave tion de l'église d'en faire une oraison : Qu'enfin il n'y a pas un feul mot de prieres dans ces paroles, Ave, Maria, gratia plena, &c. la faculté de théologie de Paris cenfura cette propofition : La cenfure la divife en trois parties: La premiere, est qualifiée fausse, erronée, fcandaleuse, fchifmatique, détournant le peuple de la priere commune & ordinaire : La feconde, témeraire & indigne d'un prédicateur chrétien : La troifiéme, fauffe, injurieuse à la coutume universelle de l'église, & favorifant les hérétiques de notre tems. Cette cenfure eft du vingt-cinq de Juin.

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P. 91.

XXII Autre cenfure

fion de J. C. D'Argentré,

ibid.

392.

P. 391. &

Le douze Juillet la faculté cenfura l'ouvrage de Jacques le Febvre, intitulé: Défenfes contre les Affer- couchant la Paltions des Déiftes, dont la premiere eft conçue en ces termes : » La mort & la paffion de Notre-Seigneur a effacé les péchez auparavant sa paffion; & n'eft requis, pour les effacer, de facrifier journellement. Cenfure. La premiere partie de la propofition comparée avec la feconde n'est pas exacte. La feconde eft hérétitique, en ce qu'elle diftingue le facrifice non-fanglant, du facrifice de la croix, comme étant dif» ferent. La seconde propofition: La paffion de Notre-Seigneur Jesus-Christ n'a profité qu'à ceux qui » étoient morts avant fon avenement, fa mort & Paffion; & non point à ceux qui étoient venus après. Cenfure. Cette propofition dans ces deux parties eft qualifiée d'hérétique, & de blafphematoire. La troiTome XXXIV.

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Ddd

XXIII.

fion de foi des Pro

Confef. an. 1566.
Synt. gen. part.
I. p. I.

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رو

1

fiéme propofition: » La Paffion de Notre-Seigneur AN. 1566., n'a fervi que pour ceux qui étoient morts avant lui, » & ceux qui étoient vivans alors, à cette cause qu'il avoit été nécessaire d'inftituer la messe qui ferviroit pour ceux qui viendroient après. Cenfure. Comme les termes font à peu près femblables à ceux de la feconde, elle eft auffi cenfurée de la même maniere. Les églifes Calvinistes de Suiffe peu contentes de Nouvelle confef la profeffion de foi de Zuingle en 1530. d'une autre teftans Suifles. publiée à Bafle en 1532. d'une troifiéme dans la même ville en 1536, & d'une quatriéme arrêtée d'un commun accord entre les Suiffes, & ceux de Geneve en 1554. en firent encore une nouvelle en cette année 1566. Les miniftres qui la publierent virent bien que tant de changemens dans une chofe auffi importante, & qui doit être aufli ftable & auffi fimple, décrioient leur religion. Ceft pourquoi en rendant raison de ce changement dans la préface, ils difent : » Qu'encore que plufieurs nations ayent déja publié des con» feffions de foi différentes, & qu'eux-mêmes ayent auffi fait la même chofe par des écrits publics; tou»tes fois ils propofent encore celle-ci, parce que ces » écrits ont peut-être été oubliez, ou qu'ils font répandus en divers lieux, & qu'ils expliquent la chose fi amplement, que tout le monde n'a pas le tems de » les lire. Cependant les autres confeffions de foi ont à peine cinq feuillets, & celle-ci en a plus de foixante, quoiqu'elle dût être la plus courte, & quand leurs autres confeffions de foi auroient été oubliées, rien ne leur étoit plus ailé que de les publier de nouveau, s'ils en étoient contens; mais comme l'erreur eft féconde en nouvelles pensées extravagantes, il falloit charger

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:

rap

AN. 1566.

Boffact hift. des n. 59. & fuiv.

variat. t. in-4°. L

10.

leur confeffion de toutes les nouveautez. Voici en
peu de mots les changemens ou additions qu'ils firent
dans cette derniere. Ils y expliquent plus à fond que
dans les autres, ce qu'ils entendent par juftice impu-
tative Dans le chapitre des bonnes œuvres, ils en
parlent dans le même fens que font les autres Protef-
tans, comme des fruits néceffaires de la foi, & en rejet-
tent le mérite, dont ils ne difent rien dans les confef-
fions précédentes. Ils fe fervent pour les condamner
du mot de faint Auguftin, qui dit: Que Dieu cou-
ronne fes dons en couronnant nos mérites. Mais ils P. 141
portent mal le passage de ce faint docteur, & lui font
dire, qu'il couronne en nous, non pas nos mérites,
mais fes dons. Dans le chapitre 10. la vraie foi eft at-
tribuée aux feuls prédestinez; dans le chapitre, où il
parle du libre arbitre, ils expliquent d'une maniere fi
embrouillée par des notions trop vagues, & trop équi-
voques, qu'on n'en a aucune idée claire ; & tout ce
qu'ils font, eft de nous rendre libres à la maniere des
bêtes; puifqu'ils y difent que l'homme n'étant pas in-
férieur aux bêtes; a cela de commun avec elles, qu'il
veut de certaines chofes, & n'en veut pas d'autres;
qu'ainfi il peut parler, fe taire, fortir de la maison &
y demeurer. Dans le chapitre 21. qui traite de la céne,
ils ne s'expliquent plus en termes vagues, comme en
1536. par les conseils de Bucer & par complaifance
pour les Luthériens: mais ils difent nettement qu'à la
verité nous recevons non pas une nourriture imagi-
naire, mais le propre corps, le vrai corps de Notre-
Seigneur, qui a été livré pour nous : mais intérieure-
ment, fpirituellement par la foi: le corps & le fang
de Notre-Seigneur; mais fpirituellement par le Saint-

AN. 1566.

XXIV.

Pologne contre les

Hift. réform.eccl. Polon

Efprit, qui nous donne, & nous applique les chofes que le corps & le fang de Notre-Seigneur nous ont méritées; c'est-à-dire, la rémiffion des péchez, la délivrance de nos ames, & la vie éternelle. On peut voir un plus grand détail de cette confeffion de foi, dans l'histoire des variations.

Pendant que les Calviniftes travailloient ainfi à étaDécret du roi de blir leurs erreurs, les églifes réformées de Pologne Antitrinitaires. 3'obftinoient de plus en plus à nier la divinité de JesusChrift & fa confubftantialité. Pour mettre fin à ces impietez, les feigneurs catholiques, & quelques miniftres de la prétenduë réforme en demanderent justice à la diète de Lublin en 1566. Le roi de Pologne Sigifmond Augufte qui la tenoit, rendit un décret contre ceux qui rebaptifoient, & qui combattoient le mystère de la Trinité, & les obligea de fortir du royaume dans le terme d'un mois. En conféquence de cet édit, on entreprit un certain Philoppovius; on l'accufa devant le roi d'avoir renouvellé le baptême de quelques adultes, & d'avoir enfeigné des doctrines impies contre le myftere de la fainte Trinité; & cette accufation prouvée, il fut condamné à perdre la tête, fans que perfonne ofat fe déclarer pour lui, parce que fes ennemis étoient puiffans à la cour, & dans la diète. Ainsi abandonné de tous fes amis, à la réserve d'un nommé Prilecius, & fe voyant devant le roi, il s'écria : Qu'un tems viendroit auquel un autre roi jugeroit; que l'accufé prendroit le deffus, & que ce roi conferveroit les fiens. Zamo fiski bon catholique l'entendant ainsi parler, l'accusa de menacer l'état d'un nouveau roi, qui le juftifieroit, & par-là d'être ennemi du roi & de l'état. Sigifmond même en fut émû, & s'imagina que cet homme étoit

un nouveau prophête, ou quelque astrologue qui prévoyoit quelque changement.

AN. 1566.

Philoppovius con?

tient fa grace.

Le criminel fenfible à cette accufation, voulut en XXV. demander justice à la diète, ou pour gagner du tems, damné à mort ob ou pour marquer fon zéle pour le prince; mais on lui tient sa conseilla de s'adresser au pere de Zamofiski, pour lui demander justice à lui-même, contre fon fils. Ce feigneur qui connoiffoit Philoppovius par d'autres endroits qui méritoient fa protection, menaça fon fils de la mort, s'il ne donnoit une prompte fatisfaction à l'accufé. Ce fils qui avoit toutes les qualitez d'un honnête homme, le fit avec joie, & d'une maniere fi généreuse, qu'il difpofa le roi à user d'indulgence en faveur du condamné, & à lui accorder fa grace. Ainfi toutes les accufations formées contre lui, les pourfuites de fes ennemis, fon arrêt de mort fi folemnellement prononcé n'eurent aucun effet. Un curé du pays en vertu de l'édit, voulut entreprendre quelques autres perfonnes accufées de même; mais ce fut fans fuccès, ce qu'auffi-tôt qu'ils eurent déclaré, qu'ils n'étoient ni Ariens, ni Anabaptiftes & qu'ils s'en tenoient à l'écriture fainte au fymbole des apôtres & à la foi des premiers fiécles, on les renvoya, & on les mit hors de procès.

par

XXVI.

Gregoire Pauli

d'autres

de l'heréfie.

Gregoire Pauli ce fameux Socinien, dont on a déja parlé, craignant qu'à la faveur de cet édit, Mifcovius prend la fuite avec ne l'entreprît fur ces erreurs, prit la fuite avec quel- Florim de Re ques autres miniftres, qui penfoient comme lui. Ce mond, naissance Pauli étoit du Palatinat de Briefcie, & étudia fi bien Spond in annul les opinions de Luther, qu'en 1555. on le fit miniftre ad ann. 1566, de la plus confiderable église des prétendus réformez en Pologne. Elle étoit dans la maison que le feigneur Bonarus avoit dans un des fauxbourgs de Cracovie;

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