cond Commandement défend de jurer aucunement, si ce n'est en Justice, ou pour prêter quelqu'autre ferment folennel. Il défend encore plus de blasphémer, c'est-à-dire, parler avec mépris de Dieu ou des Saints. Le troisieme Commandement ordonne de sanctifier le jour du repos, c'est-à-dire le Dimanche, en mémoire de la création du monde, & de la résurrection de Jesus-Christ. Il faut employer ce jour à prier Dieu, à s'inftruire de la religion, à faire de bonnes œuvres, & fuir tout péché & tout travail qui n'est pas absolument néceffaire. Demande. Qu'est-ce qu'adorer Dieu? Réponse. C'est l'honorer comme notre fouverain Maître. D. Comment honorons-nous Dieu? R. Par la foi, l'espérance, & la charité. D. Comment montrons-nous que nous aimons Dieu ? R. En observant ses Commandemens. D. Est-il permis de rendre hommage aux créatures ? R. Oui, par rapport à Dieu. D. Est-il permis de jurer ? R. Non, fi ce n'est en Justice & folennellement. D. Qu'est-ce qu'un blasphême ? R. C'est une parole de mépris contre Dieu ou les Saints. D. Quel est parmi nous le jour du repos? R. C'est le Dimanche. D. A quoi doit-on l'employer ? R. A prier Dieu. D. A quoi encore? R. A apprendre sa religion. D. Que faut-il éviter? R. Le travail & le péché. LEÇON XVI. Du quatrieme, du cinquieme & du fixieme Commandement. LE quatrieme Commandement or donne aux enfans d'honorer leurs peres & leurs meres, écouter leurs instructions, obéir à leurs commandemens, profiter de leurs corrections, les servir & les aider en toutes choses. Les moindres fautes contre les parens sont de grands péchés. Il faut aussi respecter nos Peres fpirituels, les Evêques, les Prêtres, les Pasteurs, les Maîtres qui nous enfeignent. Il faut honorer & craindre le Roi & ses Officiers, considérant que c'est Dieu qui les a établis fur nous. Le cinquieme Commandement défend de tuer, de frapper, de dire des injures, de se venger, de haïr quelqu'un, de lui vouloir du mal, & de se laisser emporter à la colere. Le fixieme défend toutes fortes d'actions impudiques, d'attouchemens, & les paroles déshonnêtes. Il faut en éloigner même les pensées, fuir les mauvaises compagnies, l'oisiveté & la bonne chere; mépriser les habits magnifiques & la parure. Nos corps font les temples du Saint-Esprit, il ne faut pas les profaner.. Demande. Comment doit-on honorer fon pere & sa mere? Réponse. En profitant de leurs instructions, & en leur obéiffant. D. Eft-ce un grand mal de les facher? R. Oui; c'est un grand péché. D. Qui sont nos Peres spirituels ? R. Les Evêques, les Prêtres, & tous ceux qui nous instruisent. D. A quoi nous oblige encore ce Commandement ? R. A obéir au Roi & à ses Officiers. D. Le Commandement qui défend de tuer, défend-il auffi de frapper ? R. Oui, & de dire des injures. D. Est-il permis de se venger, ou de haïr quelqu'un ? R. Non; il ne faut haïr personne. D. Sous le nom d'adultere qu'est-ce qui est défendu ? R. Toutes les actions déshonnêtes. D. Les regards impudiques sont ils auífi défendus? R. Oui, les regards, les paroles, & les pensées. D. Que faut-il faire pour éviter ce péché ? R. Fuir l'oisiveté & les mauvaises compagnies. LEÇON XVII. Des quatres derniers Commandemens. L E septieme Commandement défend de prendre le bien d'autrui, soit en cachette & par artifice, soit par force & à découvert, comme nous ne voudrions pas que l'on nous prêt ce qui est à nous. Si nous avons pris quelque chose, il faut le rendre, autrement le péché ne nous feroit pas pardonné. Si nous avons besoin de quelque chose, il faut le gagner par notre travail, ou le demander par aumône. Le huitieme Commandement défend de porter faux témoignage en Juftice, d'accuser personne à faux, de publier le mal des autres, qui n'est pas connu, s'il n'est nécessaire de le dire, pour un plus grand bien; il défend auffi toutes fortes de mensonges, principalement celui qui porte préjudice à quelqu'un. Le neuvieme défend de défirer aucuns plaifirs déshonnêtes, hors le mariage, ni même de s'entretenir volontairement dans ces sortes de pensées. Le dixieme défend de désirer le bien d'autrui, si ce n'est pour l'acquérir légitimement; comme nous ne trouverions pas bon que l'on défirât le nôtre. Les mauvais désirs sont la source de tous péchés; & nous ne faisons mal que par l'amour déréglé de l'honneur, de l'argent ou du plaifir. Demande. Pourquoi n'est-il pas permis de prendre le bien d'autrui ? Réponse. Parce que nous ne voudrions pas que l'on prît le nôtre. 7. Est-ce mal fait de le prendre par adresse ? R. Oui; c'est dérober. D. Est-il permis de retenir ce qui a été pris? R. Non; il faut le restituer au plutôt. D. Le faux témoignage n'est-il défendu qu'en Justice? R. Il est toujours défendu d'accuser les innocens. D. Est-il permis de parler du mal que quelqu'un a fait ? R. Non, s'il n'y a grande néceffité d'en parler. D. Est-il permis de mentir? R. Non; il faut toujours dire la vérité. D. Que défend le neuvieme Commandement? R. Le défir des plaisirs déshonnêtes. D. Le dixieme? R. Le défir du bien d'autrui. D. Pourquoi ces défirs sont-ils défendus? R. Parce qu'ils font la source de la plupart des péchés. LEÇON XVIII. Des trois premiers Commandemens de l'Eglife. L'EGLISE est notre mere; c'est pour quoi nous sommes obligés à lui obéir, & à observer les Commandemens qu'elle nous a faits, pour nous faire garder plus - aisément les Commandemens de Dieu, On en compte fix pour l'ordinaire. Les Dimanches Messe ouïras, & Fêtes de commandement. Tous tes péchés con fesseras, à tout le moins une fois l'an. Et ton Créateur recevras, au moins à Pâques humblement. Les Fêtes tu sanctifieras, qui te sont de commandement. Quatre-Temps, Vigiles jeûneras, & le Carême entiérement. Vendredi chair ne mangeras, ni le Samedi mêmement. Lepremier Commandement est d'entendre la Messe. Si l'on ne peut assister à tout l'Office, ni à la Messe solennelle, les jours consacrés à Dieu, l'Eglise veut que |