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LEÇON XXIV.

De la Communion.

N ne peut vivre fans manger, mi fe bien porter fans manger fouvent. Ainfi on ne peut avoir la vie fpirituelle qui eft la grace, fans recevoir quelquefois la fainte Euchariftie; & plus on communie fouvent, plus cette vie eft forte & vigoureufe. Mais d'ailleurs les morts ne peuvent prendre de nourriture; & celle qui profite aux perfonnes faines, nuit aux malades: ainfi pour communier utilement, il faut être exempt de péché mortel, & dans de bonnes difpofitions. Les principales font, de croire fermement tous les Myfteres de la Religion, & par ticuliérement celui-ci: Ne vouloir mal à perfonne; être parfaitement réconcilié avec tous les ennemis. Quiconque reçoit indignement ce Sacrement, boit & mange fa condamnation, ne difcernant pas le Corps du Seigneur d'avec les viandes communes. C'est pourquoi on ne les donne aux enfans qu'après qu'ils ont acquis l'âge de difcrétion, & qu'ils font bien inftruits. On appelle ce Sacrement, Viatique, quand on le donne aux malades près de mourir, pour être comme leur provifion pour le grand voyage qu'ils vont faire,

Demande. Eft-il néceffaire de recevoir la fainte Euchariftie? Réponfe. Oui, puifque c'est notre nourriture fpirituelle. D. Qu'arrive-t-il à une ame qui la reçoit rarement? R. Cette ame demeure foible & languiffante. D. Mais la Communion profite-t-elle à tout le monde? R. Elle ne profite qu'à ceux qui font bien difpofés. D. Quelles difpofitions font néceffaires? R. Premiérement, d'être en état de grace. D. Pourquoi le péché mortel nuit-il à la Communion? R. Parce qu'un mort ne peut prendre de nourriture. D. Dites les autres difpofitions? R. La foi, toutes les vertus, & particuliérement la charité envers le prochain. D. Eft-ce un grand mal de communier indignement? R. C'eft manger fa condamnation. D. Qu'est-ce que le Viatique? R. C'est la Communion que l'on donne aux mourans.

SACRA

LEÇON XXV.

Du Sacrement de Pénitence.

APRÈS le Baptême & la Confirmation,

Jes Chrétiens ne devroient avoir befoin que de l'Euchariftie jufqu'à la mort. Mais il n'y en a guere qui ne tombeng dans des péchés mortels, qui tuent l'ame, en éteignant la charité, & qui méritent la mort éternelle; & pour guérir un fi grand mal, il n'y a point d'autre remede, après le Baptême, que le Sacrement de Pénitence. Celui qui veut le recevoir, doit premiérement fe repentir de fes péchés, & en avoir une véritable douleur fondée fur la foi & fur la crainte de Dieu, avec une ferme résolution de fe corriger, qui exclue tout-àfait la volonté de pécher; ce qui renferme un commencement d'amour de Dieu; & cette douleur qui brife le cœur du pénitent, s'appelle contrition. Il fautenfuite fe confeffer à un Prêtre, lui déclarant naïvement tous les péchés dont on fe fent coupable, puis accomplir fidellement la peine que le Prêtre impole, pour fatisfaction des péchés. Il y a donc trois chofes néceffaires de la part du pénitent: la contrition, du moins imparfaite, la confeffion & la fatisfaction. Les peines que l'on impofe, font d'ordinaire les trois

fortes de bonnes œuvres : la priere, le jeûne & l'aumône; & elles doivent être proportionnées à la qualité du péché & à la force du pénitent.

Demande. A qui le Sacrement de Pénitence eft-il néceffaire ? Réponse. A ceux qui ont fait quelque péché mortel après leur Baptême. D. Qu'est-ce que le péché mortel? R. C'est un péché qui rend digne de la mort éternelle. D. Que doit faire le pécheur pour recevoir ce Sacrement? R. Etre contrit, fe confeffer, & fatisfaire. D. Qu'est-ce que la contrition? R. C'est la douleur d'avoir péché, avec la réfolution de s'en corriger. D. Peut-on haïr le péché fans aimer Dieu? R. Il doit y avoir au moins quelque commencement d'amour. D. Comment doit-on fe confeffer? R. Sans rien céler ni rien déguifer. D. Qu'est-ce que la fatisfaction? R. C'est l'accompliffement de la peine impofée par le Prêtre. D. Quelles font ces peines pour l'ordinaire ? R. Des prieres, des jeûnes & des aumônes.

LEÇON XX VI

APRÈS

Suite de la Pénitence.

que le pénitent s'est confeffé &

qu'il a promis de fatisfaire, le Prêtre doit fabfoudre, s'il lui voit des marques fuf

fifantes de converfion; finon il doit fai refufer l'absolution, fous peine de fe damner avec le pécheur: s'il doute qu'il foit bien converti, il doit différer. L'abfolution bien reçue efface les péchés, quels qu'ils foient. Quant aux moindres péchés, que l'on appelle véniels, & qu'il eft comme impoffible d'éviter entiérement pendant la vie, ils peuvent être remis par la priere, l'aumône & les autres bonnes œuvres. Mais quelque petits que ces péchés nous paroiffent, il faut toujours avoir grand foin de nous en purifier & de les éviter. Les Fidelles qui font morts chargés de quelques péchés véniels, ou de quelques reftes de fatis faction, qu'ils doivent pour les péchés pardonnés, ceux-là fouffrent en l'autre vie une peine, que nous appelons le Purgatoire: mais ils font délivrés ou foulagés par les prieres des vivans. L'Eglife accorde quelquefois des indulgences qu'elle attache à certaines bonnes œu vres, pour nous donner moyen de fuppléer au défaut de nos fatisfactions.

Demande. Le Prêtre eft-il obligé de donner l'abfolution à celui qui fe confeffe? Réponse. Non, s'il ne juge qu'il ait une vraie contrition. D. Quel mal fait-il, s'il l'abfout légèrement ? R. Il fe charge du même péché. D. Le Sacrement de Pénitence eft-il néceffaire pour effacer les péchés véniels? R. Non, il y a encore d'autres moyens. D. Quels font-ils ? R.

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