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HISTORIQUE. que cette terre fenfible. Pendant ce fé- Exod. jour d'Egypte les enfans d'Ifraël multi- 1. 7. plierent prodigieufement, comme Dieu l'avoit promis à Abraham, Le Roi d'Egypte craignit qu'ils ne fe rendiflent trop puiflans; & pour les affoiblir & les empêcher de rien entreprendre, il réfolut de les accabler de travaux. Il leur faifoit faire de la brique & d'autres ouvrages de terre fort pénibles; il les faifoit travailler à de grands bâtimens, & il avoit mis fur eux des Intendans qui ne leur donnoient point de relâche, & les maltraitoient cruellement. Il voulut même faire périr tous les enfans mâles, & en fit jeter un grand nombre dans le fleuve du Nil. En cette mifere, ils eurent recours à Dieu, qui écouta leurs cris & leurs plaintes, & réfolut de les fecourir en mémoire de l'alliance qu'il avoit faite avec Abraham, Ifaac & Jacob. Cette Exod. fervitude étoit une image de la fervitude 11. 24. du péché, où tout le genre humain gémiffoit fous la puiffance du démon & qui ne devoit finir que quand Dieu enverroit le Sauveur du monde. Exoda Cependant pour délivrer les Ifraélites, 11. il fe fervit de Moyfe, un grand per- vii, 21. fonnage de la Tribu de Lévi, qui avoit été nourri en Egypte par les foins de la fille du Roi, & inftruit dans toutes fortes de fciences, puis s'étoit retiré dans l'Arabie déferte. Là Dieu lui apparut fur le Mont Oreb, dans un buiffon qui

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A&t.

Exod.

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brûloit fans fe confumer. Et pour le faire
connoître plus qu'il ne l'avoit été il
3
lui dit: Je fuis celui qui eft; parce qu'en
effet il n'y a que Dieu qui foit : à pro-
prement parler, toutes les créatures
n'ont qu'un être emprunté, & ne le tien-
nent que de lui. Moyfe fit ce qu'il put,
pour ne fe point charger de cette im-
portante commiffion de délivrer le peu-
ple. Mais enfin Dieu le voulut, & le
renvoya en Egypte, avec le pouvoir
de faire de grands miracles.

LEÇON VIII.
De la Pâque.

Exod. v. MOYSE, accompagné de son frere

Aaron, vint trouver Pharaon, c'étoit le nom des Rois d'Egypte ; & lui commanda de la part de Dieu de laiffer aller fon peuple. Pharaon le refufa avec Exod. mépris; Moyfe fit plufieurs miracles terVII. 10. ribles pour l'y contraindre. Premiére

NIII.6.

ment il frappa de fa verge l'eau du fleuve, Exod. & elle devint du fang. Il fit venir une multitude innombrable de grenouilles par tout le pays, & jufque dans le palais du Roi, qui promit alors de laiffer aller les Ifraélites: mais fi-tôt que Moyfe Exod. eut ôté les grenouilles, il fe dédit, Moyfe III.17. fit donc venir à diverfes fois des mou

XI. 17e

ches, des coufins & des fauterelles, & d'autres infectes qui incommoderent terriblement les Egyptiens; & à chaque plaie Pharaon promettoit d'obéir, pour être délivré; mais il n'exécutoit rien. Exod Moyfe fit encore venir une pefte fur les 11. animaux, des ulceres fur les hommes, une Exod. grêle épouvantable, & enfin des ténebres x. 12. très-épaifles, pendant trois jours. Tout Rom. cela ne fervit de rien, & Pharaon demeura toujours endurci; Dieu le permettant ainsi, pour faire éclater fa puissance par tant de miracles. A la fin, quand Dieu voulut délivrer fon peuple, il leur commanda de prendre un agneau dans chaque famille, à un certain jour; de le facrifier vers le foir, le faire rôtir & le manger la nuit, après avoir marqué de fon fang la porte de chaque maison. Il voulut que ce fouper & ce facrifice fût nommé la Pâque, c'est-à-dire, le paffage, & que les Ifraélites le renouvelaffent tous les ans, en mémoire de leur délivrance. La même nuit qu'ils firent la Pâque, Dieu envoya un Ange qui fit Exod. mourir tous les premiers nés des Egyp- xx. ag tiens, depuis le fils de Pharaon jufques au fils de la plus miférable efclave. Mais l'Ange ne toucha point aux maifons marquées du fang de l'agneau. Tout cela étoit mystérieux. L'agneau fignifioit le Sauveur, qui devoit être un jour immolé pour le falut des hommes, dont le fang devoit fauver ceux à qui il feroit

appliqué en particulier, & dont la chair devoit être la nourriture des fidelles. Cette derniere plaie de la mort des premiers nés, épouvanta tellement les Egyptiens, qu'à l'heure même & fans attendre qu'il fût jour, ils prefferent les Ifraélites de fortir, & les mirent hors de l'Egypte chargés de biens.

Exod.

LEÇON IX.

Du voyage dans le Défert.

PHARAON HARAON s'opiniâtra jufqu'à la fin à XIV. 5• résister à Dieu. Si-tôt qu'il eut congédié les Ifraélites, il s'en repentit & les poursuivit avec une armée. Il les joignit fur bid. 21. le bord de la mer Rouge; & ils croyoient être perdus, quand Dieu fit ouvrir la mer, en forte que l'eau fe retira des deux côtés, s'arrêta comme un mur à droite & à gauche, & laiffa un grand espace au milieu, où les Ifraélites pafferent à pied fec. Les Egyptiens voulurent les fuivre; mais Dieu fit rejoindre la mer, qui les noya tous avec Pharaon. Ainfi Dieu tira fon peuple d'Egypte, avec hauteur & par la force de fon bras, c'eft-à-dire, fa Toute-puiffance; montrant qu'il eft le Maître de toutes les créatures, & qu'il punit févérement les hommes qui ofent lui résister. Pendant

Deur. VIII. 2.

le voyage, il fit paroître principalement Exod fa providence & fa bonté fur les Ifraélites, x 176 Il les mena par un grand défert, afin d'éprouver leur fidélité, les exercer à la patience, & leur faire voir qu'ils ne pouvoient fubfifter que par les graces. Exod. Ils furent toujours conduits par un nuage XII. 21. qui leur faifoit ombre le jour, contre Num. l'ardeur du foleil, & fe changeoit la 1x. 25. nuit en feu pour les éclairer. Dieu leur

X1.

donna pour nourriture la manne. C'étoit Exod. une espece de rofée qui tomboit du Ciel xvi. 7ë les matins en abondance, & qui s'épaif- Num. fiffoit; en forte que l'on en faifoit des **. 7. S pains fuffifans pour chaque jour, & d'un goût fort agréable. Il leur donna par deux fois une très-grande quantité de cailles. Quand ils manquerent d'eau, Moyfe en fit fortir d'un rocher, en le Exod. frappant de fa verge. Leurs habits ne XVII. 6 s'uferent point pendant quarante ans que dura ce voyage. Enfin, Dieu les conduifit avec autant d'affection, qu'un pere qui porte fon enfant entre fes bras, Toutefois ils furent fi ingrats, qu'ils Num? murmurerent fouvent contre Dieu; ils xx. 13, regretterent fouvent l'Egypte & les viandes groffieres dont ils y étoient nourris; ils voulurent y retourner, & s'em- ↳ 31¢ porterent plufieurs fois contre Moyse, jufqu'à le vouloir tuer. Ce voyage étoit l'image de la vie préfente, où Dieu nous exerce par diverfes tentations, & fouffre avec une patience merveilleuse nos ingra

Deut.

VIII. 4

Deut

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