Leçon XLIII. Du Catéchisme & de la 372 377 Leçon XLIV. Du faint Chrême, 375 388 390 391 Leçon LI. Du Sacrement de Pénitence. 394 Leçon LIII. De la Pénitence publique, 196 599 Leçon LIV. De l'Abfolution folennelle, 401 403 Leçon LVI. Des Indulgences & du Pur- 408 Leçon LIX. Des Ordres mineurs & majeurs, Leçon LX. Du Mariage, 410 413 Fin de la Table du grand Catéchisme. DISCOURS CEUX EUX qui ont quelque expérience des fonctions Eccléfiaftiques, & quelque zele pour le falut des ames, font fenfiblement touchés de l'ignorance de la plupart des Chrétiens. Ce ne font point feulement les payfans, les ouvriers, les gens groffiers, fans efprit, fans éducation; ce font les gens du monde, polis & éclairés d'ailleurs, fouvent même les gens de Lettres, que l'on trouve fort mal inftruits & des myfteres & des regles de morale. On voit des perfonnes dévotes, qui ont lu beaucoup de livres fpirituels, & favent grand nombre de A pratiques de piété, mais qui n'ont pas encore bien compris l'effentiel de la Religion. On voit, qui le pourroit croire des Religieux, des Prêtres & des Théologiens, à qui l'Ecriture-fainte n'eft pas familiere, & qui ne fe font pas affez appliqués à entendre le corps de la Doctrine Chrétienne, & la fuite des deffeins de Dieu fur nous. Cette ignorance eft une des principales fources de la corruption des mœurs. Rarement la dépravation du cœur eft-elle fi grande, que l'on réfifte ouvertement à la lumiere de la vérité & de la juftice: mais on ne peut faire que par hafard le bien que l'on ne connoît pas. La dévotion ne peut jamais être que fuperficielle, quand elle n'eft point fondée fur des principes folides & fur une pleine_conviction de l'excellence de la loi de Dieu; & un Théologien qui ne s'attache qu'aux questions particulieres que l'on agite dans les écoles, & au détail de la pratique préfente, ne fera jamais capable de bien inftruire les enfans de l'Eglife, ni de bien combattre fes ennemis. Le libertinage même & le mépris de la Religion ne vient que d'ignorance; car il eft impoffible de connoître la Doctrine Chrétienne telle qu'elle eft, fans l'admirer & l'aimer. La plupart des libertins le font fans connoiffance de caufe, par emportément ou par préoccupation : & fi quel ques-uns ont de l'étude, ce fera de la Phi lofophie purement humaine, ou la lecture de quelque Auteur extravagant, qui combat toutes les maximes établies. Mais il n'y en a point qui ait examiné les preuves avant les objections, & qui fe foit donné la patience de fonder les fondemens de la Religion, & d'en confidérer attentivement toute la fuite. Il ne faut pas chercher bien loin la caufe de cette ignorance. L'ignorance naît avec nous, & c'eft une des fuites de la corruption de la nature. Ce n'eft pas de ces maux auxquels on puiffe remédier une fois pour une longue fuite d'années, puifque tous les jours des enfans viennent au monde, & y viennent entiérement ignorans. Il leur fert peu de naître dans le fein de l'Eglife, & de parens éclairés, fi l'on ne prend grand foin de les inftruire chacun en particulier, & fi de leur côté ils ne s'affectionnent aux inftructions; mais la corruption du genre humain réfifte à l'un & à l'autre. A moins que la grace n'opere puiffamment, nous ne fommes point touchés des chofes de l'autre vie, parce qu'elles ne frappent pas nos fens ; toutes nos applications fe portent aux chofes temporelles. Avec combien de foin, de travail & de patience, les hommes les plus groffiers s'appliquentils à apprendre des métiers pour fubfilter? Combien donne-t-on à l'étude de la Jurifprudence de la Médecine, des Mathématiques & des autres connoif to. pag. fances utiles au commerce de la vie? Il n'y a point de Financier, de Marchand, de riche Bourgeois, qui n'étudie foigneufement fes comptes & fes papiers, qui n'ait de la pénétration dans fes affaires & n'y raifonne jufte. Il n'y a Paysan si groffier qui, fans favoir lire ni écrire, ne fuppute exactement ce qui lui eft dû, ce qui lui doit venir d'un tel travail, ce qu'il doit gagner fur une telle marchandife. Chacun a de la curiofité, de l'ouverture d'efprit, de la mémoire pour l'objet de fes paffions, foit le plaifir, foit l'intérêt. Il n'y a que la Morale & la Religion que tout le monde trouve difficile à comprendre & à retenir. On n'aime pas à en parler, on prend tout autre fujet de converfation. La plupart même ne croient pas avoir befoin de s'en inftruire. Je fais plus de biene je n'en veux faire, dira l'un; je me tente de mon Catéchisme, dira l'autre. Je veux croire, dira celui-ci S.Clem. fans approfondir; les vérités de la ReliAlex. 6. gion doivent être refpectées ; il eft dan655. A. gereux de raifonner fur ces matieres. Vous Deut. diriez qu'ils craignent de trouver le foible v. 2 de leur Religion, s'ils s'en inftruifoient Pet. 1. plus à fond. Mais tous ces difcours ne font 21.1.Th. que de vains prétextes dont fe couvrent 11. 13. Pignorance & la pareffe. La vraie Relixv1.16. gion ne craint point d'être connue; elle II. Cor. n'enfeigne rien qui ne se soutienne au &c. II. Rom. 5. plus grand jour. La même Ecriture qui |