31. V. 20. que l'on nous pardonnne les nôtres ; nous ne reprendrons point fes défautstandis que nous en aurons de pareils ou de plus grands; nous ne le jugerons point, comme nous ne voulons -point qu'il nous juge; en un mot, nous ne ferons à perfonne ce que nous ne voudrions point qu'un autre nous fit. Luc. vi. Auffi il enfeigne qu'il ne fuffit pas de pratiquer la Loi extérieurement & à la lettre, comme faifoient les Juifs charnels.. Matth. Ce n'eft pas affez de ne pas tuer, il faut combattre même la colere, qui produit bid. 43 les haines, les querelles & les meurtres. Ce n'eft pas affez d'aimer nos amis, il ne faut haïr perfonne, & aimer même. ceux qui nous haïflent & nous perfécuMatth. tent. Il ne fuffit pas de ne pas comxx. 4. mettre d'adultere, il ne faut pas même regarder une femme avec un mauvais défir; & le mariage doit être réduit à fa premiere inftitution, d'une feule femme avec un feul homme, qui ne doivent Matth. fe féparer qu'à la mort. Il ne faut pas. *.33. fe contenter de ne pas prendre injuftement le bien d'autrui; il ne faut pas même fe faire juftice à la rigueur; it faut céder & relâcher de fes intérêts ;: perdre ou fouffrir quelque chofe plutôt que de bleffer la charité; n'avoiraucune inquiétude pour la nourriture, le vêtement & les autres néceffités deJa vie; s'abandonner à la Providence, & chercher avant toutes chofes, leRoyaume de Dieu & la vertu. LEÇON X X XI V. Des Confeils, de la Grace, & de la Priere.. POUR Joan. XV. 5. Joan. que qui croit en lui deviendra une VII. 38. fource d'eau vive; ce qu'il entendoit de IV. 44. l'efprit que devoient recevoir ceux qui croiroient en lui. Toutes ces figures fignifient que, pour accomplir la Loi de Dieu & nous fauver, nous avons befoin du fecours de fa grace, qui eft le don Joan. du Saint-Efprit. Mais la grace ne dé111.8.10. pend pas de nous; l'efprit fouffle où il veut, dit Jefus. Et ailleurs : Perfonne ne peut venir à moi fi le Pere qui m'a envoyé ne l'attire. Il est donc bien néceffaire de prier pour demander à Dieu cette grace, fans laquelle nous ne pou vous rien faire. Auffi n'y a-t-il rien que Jefus nous ait plus recommandé que Luc. la priere. Il dit qu'il faut toujours prier XVIII. fans jamais fe rebuter. Il dit: Deman dez, & vous recevrez; cherchez, & vous trouverez; frappez, & on vous ouvrira. Matth. Ses Difciples lui demanderent un jour VII. 7. qu'il leur apprît à prier, il leur donna ce Luc. xi. modele de priere. Notre Pere qui êtes Matth. dans les Cieux, que votre nom soit fanc tifié; que votre regne avienne; que votre volonté foit faite en la terre comme au Ciel donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien; remettez-nous nos dettes, comme nous les remettons à ceux qui nous doivent : & ne nous induifez point en tentation; mais délivrez-nous du mal. Ainfi foit-il. Nous l'appellons l'Oraison Dominicale, c'est-à-dire, l'Oraison du Seigneur. LEÇON XXXV. De l'état des Fidelles dans la vie préfente. J ESUS-CHRIST nous découvrant la perfection où Dieu nous appelle en cette vie, nous montre auffi quelle en fera la récompenfe. Nous ne devons pas borner nos espérances fur la terre, comme faifoient les Juifs charnels. Nous ne devons Matth: pas amaffer ici bas des tréfors périffables, VI. 19. mais thefaurifer dans le Ciel. Malheur Luc. vi aux riches, parce qu'ils ont leur confo- 24. lation; malheur à ceux qui rient, & à Luc. VI¿ ceux qui font honorés des hommes. 25. Efforcez-vous, dit-il, d'entrer par la porte Matth étroite: car il y a deux portes & deux VII. 14 voies; une voie large qui mene à la perdition, & où marche le plus grand nombre; & une étroite, qui mene à la vie, & que peu de gens trouvent. Pour Luc. fuivre Jefus-Chrift dans cette voie étroite, xiv. 33. il faut renoncer à tout & porter fa croix. & 30. Tous ceux qui nous voudroient féparer de lui & nous fervir de fcandale, c'eft-àdire, de pierre en notre chemin, nous les devons haïr, quels qu'ils foient; amis, parens, pere, mere, mari ou femme. Il faut couper notre main droite, fi elle Matth. nous fcandalife; & arracher notre œil V.30. droit, c'est-à-dire, nous priver avec vio XVIII. 39. X. 24. lence de ce qui nous eft le plus chers enfin, nous devons nous haïr nous-mêmes, c'eft-à-dire, nous défaire de notre amourJoan. propre. Auffi Jefus-Chrift a-t-il déclaré que fon Royaume n'étoit point de ce Matth. monde. Il prédit à fes Difciples, qu'il XVI. 21. feroit rejeté par les Juifs; livré aux GenMatth. tils, pour être fouetté, moqué & crucifiés &c. & qu'il reflufciteroit le troifieme jour. Il les avertit qu'ils ne feroient pas mieux traités que lui; qu'ils feroient poursuivis, traînés devant les Juges, & condamnés comme des criminels; que l'on croiroit rendre fervice à Dieu de les faire mourir, Luc. Mais ne craignez point, ajouta-t-il, ceux *11.9. qui ne peuvent que tuer le corps; craignez celui qui, après avoir tué, peut envoyer le corps & l'ame dans l'enfer. Voilà celui qu'il faut craindre. Qui perfévérera jusqu'à la fin, fera fauvé. Quiconque me renoncera devant les hommes, je le renoncerai devant mon Pere; & quiconque ine confeffera, je le confefferai & le reconnoîtrai. Matth. XXII. LEÇON XXXVI. ESUS-CHRIST prédit auffi à fes Difciples que Jérufalem feroit ruinée de leur temps, par la guerre la plus cruelle qui eût été jufqu'alors; que le Temple faroit |