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nous ne pouvons pas faire de priere qui ne s'y rapporte, & toutes les autres ne fervent qu'à exprimer en diverfes façons ce qui eft renfermé en abrégé dans celle-ci.

LEÇON XVII.

De l'Ave, du Credo, du Confiteor, & de l'Office de l'Eglife.

De toutes les prieres que nous faifons aux Saints, la plus excellente eft la Salutation Angélique ou l'Ave Maria, pour demander l'affiftance de la Sainte Vierge. Luc. 1. Elle eft compofée des paroles de l'Ange 8.42. & de fainte Elifabeth, rapportées dans

l'Evangile, à quoi l'Eglife a ajouté une courte priere, où elle la reconnoît Mere de Dieu. C'eft auffi une maniere de prier, que de réciter le Credo, puifque c'eft adorer Dieu & l'honorer, que de témoigner que nous lui foumettons notre rai. Cor. fon, & que nous captivons notre enten5. dement fous l'obéiffance de Jefus-Christ.

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C'est encore une excellente priere que le Confiteor, par laquelle nous nous reconnoiffons pécheurs devant Dieu en préfence de toute la Cour célefte. Nous confeffons que nous avons péché par notre faute; nous le répétons trois fois, ajoutant à la derniere fois, ma très-grande faute, pour montrer que nous ne cher

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chons point d'excufe; que notre regret est fondé fur ce que nous avons péché purement par notre faute; & confeffer que Dieu nous donne tout le fecours néceflaire pour ne point pécher. En même temps nous frappons notre poitrine, comme pour nous punir nous-mêmes, & nous demandons pardon à Dieu, implorant Pinterceffion de tous les Saints & des Fidelles avec lefquels nous prions. Ces quatre prieres, Pater, Ave, Credo & Confiteor, doivent être fouvent à la bouche des Chrétiens. Il les faut dire tous les jours, au moins le matin & le fymb. foir, & les avoir encore plus dans le hom.42 Auguft. cœur que dans la bouche. Il est bon de & so. les dire en latin avec l'Eglife; mais il faut auffi les favoir en françois, & en entendre bien le fens. Pour prier avec plus d'étendue, les meilleures prieres font les Pleaumes & les autres Cantiques tirés de l'Ecriture-fainte. Ce font les fentimens que le Saint-Esprit a inspirés à David & aux autres Prophetes, & les paroles qu'il leur a dictées. Afin de s'en entretenir le plus fouvent qu'il eft poffible, l'Eglife en a compofé fon Office, diftribué de trois heures en trois heures, pour toutes les parties du jour & de la nuit. Cet Office commence à Vêpres, Levin c'est-à-dire, au foir, fuivant l'ancienne xxI. Loi, environ les fix heures & le coucher du foleil. Trois heures après viennent les Complies, pour demander à Dieu fa pro

tection pendant le fommeil. A minuit les Nocturnes, qui eft la plus longue partie de l'Office, pour employer en prieres une partie de la nuit. Les Matines ou Laudes, au chant du coq avant le point du jour. Prime après le foleil levé, fur les fix heures du matin, pour demander à Dieu de bénir nos occupa tions pendant la journée. Tierce à neuf heures, pour honorer la defcente du Saint-Esprit fur les Apôtres. Sexte à midi, en mémoire du temps où Jefus-Chrift fut à la croix. None à trois heures après midi, qui eft l'heure de fa mort. Vêpres, à l'heure qu'il fut mis dans le fépulcre. Cet Office eft inftitué pour tous les Chrétiens qui ont la commodité d'y aflifter, ou de le réciter en particulier, quoique les Clercs ou les Moines y foient particuliérement obligés.

LEÇON XVIII
Des autres Prieres.

L'EGLISE a reçu depuis long-temps l'ufage du chapelet ou couronne de la Sainte Vierge, autrement nommé Rofaire, comme étant un chapeau de fleurs fpirituelles. Il fut d'abord inftitué pour ceux qui n'avoient pas appris les Pleaumes, & ne favoient pas lire, afin qu'ils puffent réciter le Pater & l'Ave un cer

tain nombre de fois à chacune des Heures de l'Office. Les fept Pfeaumes de la Pénitence font ceux dont l'ufage eft le plus fréquent: ils ont été choifis pour exprimer les fentimens d'un pécheur véritablement converti; & on les récite fouvent pour les Morts, parce que les prieres que l'on fait pour eux fervent à fuppléer à leur pénitence. On y joint les Litanies, pour implorer les fuffrages de tous les Saints; & toutes ces prieres font autorifées par l'ufage public de l'Eglife. Depuis plus de deux cents ans, l'ufage s'eft introduit de fonner trois fois le jour, pour avertir les Fidelles de prier, le matin, à midi & au foir, & réciter l'Angelus Domini en mémoire du myftere de l'Incarnation. Mais les plus faintes & les plus authentiques de toutes les prieres, font celles qui accompagnent le faint Sacrifice de la Meffe, & l'administration des Sacremens. Tous les Fidelles, même les Laïques, doivent être foigneux de les entendre, afin de joindre leur intention à celle des Prêtres. Il est encore très-à-propos d'entendre la bénédiction de la table, l'itinéraire, la bénédiction de l'eau qui fe fait tous les Dimanches la bénédiction du pain, des cierges, des ornemens, des images, des cloches, du lit nuptial, des femmes relevées, & toutes les autres bénédictions & prieres ecclé fiaftiques, qui fe font en diverfes Fêtes, ou en diverfes occafions, compofées par

de grands Saints, des paroles de l'Ecriture, & confervées par une ancienne tradition, pour fanctifier toutes nos actions & l'ufage de toutes les créatures. La priere la plus abrégée est le Signe de la Croix. Par les paroles, Au nom du Pere, & du Fils, & du Saint - Elprit, nous confeffons le myftere de la Trinité, & par le gefte nous exprimons la Croix, c'est-à-dire, le mystere de la Rédemption, & celui de l'Incarnation dont il dépend.

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De l'Oraifon mentale.

UOIQUE Dieu n'ait pas befoin de nos paroles pour nous entendre, elles font utiles pour arrêter nos pensées, pour nous rendre plus attentifs, & pour édifier les autres avec qui nous prions. Tout l'extérieur y fert auffi; c'est pourquoi nous devons prier dans une pofture modefte & refpectueuse, c'est-à-dire, debout ou à genoux, les mains jointes ou étendues, les yeux élevés au Ciel, ou baiffés à terre, ou arrêtés fur quelque image qui nous excite à la piété, ou fur un livre de prieres; & même nous tourner au levant plutôt que d'un autre côté, fuivant l'ancienne tradition, en mémoire du Paradis dont nous avons été chaffés. L'Oraison vocale ou priere de

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