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puifqu'il avoit tout fait par fa parole; ni qu'il ait alors ceflé d'opérer, puifqu'il opere encore, confervant fans cefle fes ouvrages, mais pour montrer qu'il ceffa de produire des créatures nouvelles. Sous l'ancien Teftament, le jour du repos étoit le feptieme jour, c'eft-à-dire, le Samedi que les Juifs obfervent encore. Mais fous le nouveau Teftament, nous honorons le huitieme jour, ou plutôt le premier jour de la création, parce que ce fut en ce jour que Jefus-Chrift, après avoir fini fes travaux, commença par fa réfurrection d'entrer dans fon repos éternel. Nous le nommons Dimanche, c'està-dire, jour du Seigneur. La maniere de fanctifier ce jour, eft de le donner tout entier aux actes de religion & au fervice de Dieu. Tout notre temps & toutes nos actions lui font dues, comme à notre Créateur & notre Rédempteur: mais comme il a condamné les hommes Genef. au travail, & fait que la plupart ne peu- . 17. vent vivre que par un travail continuel, il a donné fix jours pour les befoins du corps & pour les affaires temporelles, & Exod. n'en a refervé qu'un pour fon fervice & pour nos befoins fpirituels. Encore le corps emporte une bonne partie de ce jour, par le fommeil, les repas, & quelque relâchement néceffaire à la fanté. II faut donc en donner à Dieu le plus que nous pouvons; nous occuper à la priere, à la lecture de l'Ecriture-Sainte & des

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XXXV.

7.

livres de piété; affifter à la Meffe & à A&t. xx. l'Office de l'Eglife; écouter les fermons & les autres inftructions qui s'y font; penser férieusement à notre falut, & mettre ordre à notre confcience; receII. Cor. voir la fainte Euchariftie, ou nous y xvi. 2. disposer; faire des aumônes; vifiter les malades; enfin, remplir cette journée d'exercices de religion, dont les plus eflentiels font les actes fréquens de Foi, Laï. 58. d'Espérance & de Charité. Il faut s'abftenir ce jour-là de tout ce qui est incompatible avec ces exercices. Premiérement, de tout travail corporel, pénible ou mécanique, de toute marchandife, de la pourfuite & du Jugement des procès, & de toute affaire temporelle, autant qu'il fe peut. Secondement, des grands divertiffemens, comme la chaffe & les jeux qui occupent un grand temps & diffipent trop l'efprit. En troifieme lieu, de l'ivrognerie, des danses déshonnêtes, & généralement de tout ce qui eft péché: car quoiqu'il le faille éviter tous les jours, il faut en être bien plus foigneux le jour qui eft confacré à Dieu, & où les tentations font plus grandes à caufe du loifir & des affemblées. L'Evangile étant une Loi d'amour, nous n'observons pas ce repos avec fcrupule, comme les Juifs, & nous pouvons faire tous les travaux que demande la néceffité ou la charité. Car Jesus-Chrift nous a appris qu'il eft permis de faire du bien le jour

du repos, & qu'il eft le maître de ce jour, comme des autres. Sous ce Commandement eft comprise l'observation des Fêtes que l'Eglife a inftituées.

LEÇON X X V.

Du quatrieme Commandement. [ONORE ton pere & ta mere,

mere,

VI. 2.

III. 3.

&c.

VII. 29.

Tob.

HON afin Epher. que tu vives long-temps fur la terre, que le Seigneur ton Dieu te donnera. C'eft le premier Commandement qui foit accompagné de promeffe. Cette vie dans la terre promife, eft l'image de la vie éternelle; & il eft jufte que ceuxlà vivent, qui font reconnoiffans envers ceux dont ils ont reçu la vie. Chacun Ecclef. doit donc honorer fon & la pere fe fouvenant qu'il ne feroit pas au monde fans eux; qu'il a coûté à fa mere de grandes douleurs, & à l'un & à l'autre beau- IV. 4. coup de peine & de foin pour le nourrir & l'élever. Tant qu'il eft jeune & foumis à leur conduite par la Loi, il doit leur obéir, écouter leurs inftructions, en profiter, & fouffrir leurs corrections, confidérant qu'il n'eft pas encore capable de fe conduire lui-même. Pendant tout le refte de fa vie, un fils doit continuer à refpecter fon pere & fa mere; les fecourir dans tous leurs befoins; les faire fubfifter, s'ils font pauvres; fupporter

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leurs infirmités, s'ils font vieux. Tous les péchés qui fe peuvent commettre contre le prochain, deviennent beaucoup plus grands, quand ils attaquent les parens. Les peres & meres de leur côté, font obligés par ce même Commandement à nourrir & entretenir leurs enfans, jufqu'à ce qu'ils foient en état de fubfifter par eux-mêmes; à les inftruire, principalement des devoirs de la religion; les corriger, mais avec amour & difcrétion, fans les contrifter exceffivement, ni leur abattre le cœur; leur donner bon exemple. La plupart des maux de l'Etat & de l'Eglife viennent du mépris de ce Commandement. Les enfans mal élevés deviennent des hommes indociles & vicieux, qui élevent mal leurs enfans: au contraire, la bonne éducation fe perpétue dans les familles. Sous le nom de peres font compris tous ceux que Dieu a établis au-deffus de nous. Les Evêques & les Prêtres, particuliérement les Pasteurs de qui nous avons reçu la naiffance fpirituelle par le Baptême, & la nourriture par les autres Sacremens & par la parole de Dieu, & qui veillent Hebr. fur nous pour rendre compte à Dieu de XIII.17. nos ames. Nous devons auffi regarder Rom. comme nos peres les Princes, les Ma5. giftrats, & tous ceux qui exercent fur 1. Petr. nous la puiflance publique. Qui réfifte Eph. VI. à cette puiflance, téfifte à l'ordre de Dieu; 5. &c. & il faut obéir aux Lois, non feulement

XIII. 2.

11. 13.

9.

par la crainte de la peine, mais par obli- Coloff. gation de confcience. Il en eft de même 111. 22. des ferviteurs à l'égard de leurs maîtres. Tit. II. Ils doivent obéir avec crainte & fimplicité de cœur; non pas comme à des hommes à qui ils veulent plaire, ne les fervant bien que quand ils font fous leurs yeux; mais du fond du cœur, comme faifant la volonté de Dieu, & attendant la récompenfe de lui. Les maîtres de leur côté, doivent les traiter avec juftice & avec douceur, confidérant qu'ils ont auffi un maître dans le Ciel.

LEÇON XX V I.

Du cinquieme Commandement.

LE cinquieme Commandement défend

de tuer, c'est-à-dire, de procurer la mort des hommes en quelque maniere que ce foit, parce qu'ils font nos freres & les images de Dieu. On pardonne l'homicide involontaire, quoique ce foit toujours un grand malheur : mais le meurtrier de guet-à-pens eft digne de Genef. mort. Vous l'arracherez de mon Autel, dit Dieu dans la Loi, pour le faire mourir. xxxv.6. Tous ceux qui prendront le glaive, dit Deut. Jefus-Chrift, périront par le glaive. Il XIX. 14. eft toutefois permis aux Juges de faire XXV.32. mourir, fuivant les Lois, ceux qui ont commis de grands crimes, afin de mettre

IX. 6.

Num.

Matth.

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