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tous nos défirs, hors celui de bien faire & de plaire à Dieu, qui ne peut jamais être affez grand.

LEÇON XXX I.

Des trois premiers Commandemens de l'Eglife.

Nous fommes encore obligés à obferver les Commandemens de l'Eglife, en vertu du Commandement de Dieu, d'hoGal norer notre pere & notre mere. Car IV. 26. P'Eglife, la Jérufalem célefte, eft notre

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mere, & fes Commandemens ne font autre chofe que de faintes pratiques reçues par une tradition continuelle, depuis les temps Apoftoliques, & confervées par l'autorité de tous les Peres & les Pasteurs, dont on a enfin été obligé de faire des regles dans les derniers temps, pour marquer ce que devoient au moins faire les Chrétiens. On en compte ordinairement fix, que l'on a mis en rime en cette forte: Les Dimanches Meffes ouiras, &c. Le premier eft donc d'entendre la Meffe les Dimanches & les Fêtes commandées. Les Chrétiens doivent prier fouvent, & affifter aux prieres publiques de l'Eglife, autant que leur commodité le permet. Mais comme la plupart font occupés, les autres jours, de travaux & d'affaires qui leur laiffent peu

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de loifir, l'Eglife a réduit l'obligation extérieure au Dimanche, & à la partie la plus effentielle de l'Office, qui eft la Meffe. Et quoiqu'elle défire que l'on entende la Meffe haute & folennelle elle fe contente au befoin de la Meffe baffe pourvu qu'on l'entende avec grande attention, s'uniffant autant qu'il fe peut à l'action du Prêtre & à l'intention de l'Eglife. Son fecond Comman- Conc dement eft de confeffer les péchés à fon Later. propre Prêtre, au moins une fois l'année. Cap. L'Eglife fait que ceux qui ne font que Omnis des péchés légers s'approchent des Sacre- utriuf mens affez volontiers; & pour ceux qui négligent leur confcience, elle a craint avec raison, voyant la corruption des derniers fiecles, qu'ils ne fuffent capables de croupir dans l'état du péché mortel pendant plufieurs années. Elle a donc jugé à propos de les exciter par un Commandement exprès, & par la menace de l'excommunication. L'Eglife n'a point marqué de temps pour le Sacrement de Pénitence, parce que l'on doit chercher à fe relever, fi-tôt que l'on est tombé dans le crime, comme il est écrit: Ne Ecclef tardez point à vous convertir au Sei- v. gneur, & ne différez point de jour en jour. Elle a ordonné de fe confeffer au Prêtre propre; c'est-à-dire, à l'Evêque au Curé, ou à quelqu'autre commis par eux, afin que les Pafteurs puiffent connoître le troupeau, dont ils doivent

Conc, rendre compte à Dieu. Le troifieme Com Later. mandement de l'Eglife eft de recevoir le bid, Saint Sacrement de l'Euchariftie

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moins une fois l'an, vers la Fête de Pâques, & en fa Paroiffe. L'Eglife souhaiteroit que les Chrétiens communiaffent toutes les fois qu'ils affiftent à la Meffe, & par conféquent au moins tous Conc. les Dimanches; mais comme il ne faut Trid. s'approcher de ce Sacrement qu'après cap. 6. s'être bien éprouvé, elle a eu égard à la tiédeur des derniers temps, & ne les

Seff. 22.

a obligés à ne s'en approcher qu'une fois l'année; mais elle n'a pu fouffrir qu'ils Joan, s'en privaffent plus long-temps, puisque 1. 54 Jefus-Chrift a dit que l'on ne peut vivre fans ce pain célefte. L'Eglife a choifi pour ce devoir les jours les plus faints, après la préparation du Carême, lorfque l'on fait la mémoire de la Paffion de Jefus Chrift & de l'inftitution de ce Sacrement, c'est-à-dire, depuis le Dimanche des Rameaux jufqu'à l'Octave de Pâques. La néceffité de recevoir ce Sacrement en fa paroiffe vient de la même raifon qui a été dite pour la Pénitence, afin que chaque Pafteur connoiffe l'état de fon troupeau. On commence à être obligé à ces deux Commandemens, quand on eft arrivé à l'âge de difcrétion, ce qu'on entend d'ordinaire entre fept ou huit ans, pour la Confeffion; & pour la Commu nion, entre douze & quatorze ans; & c'eft au Pafteur à en juger.

LEÇON X X XII

Des Fêtes & des Myfteres. LES trois autres Commandemens de P'Eglife regardent la distinction des jours deftinés au fervice de Dieu : les uns pour chanter fes louanges, & fe réjouir fpirituellement; les autres pour s'affliger devant lui, & faire pénitence. Le quatrieme Commandement nous oblige à fanctifier certains jours de Fêtes, outre les Dimanches, nous abftenant d'œuvres ferviles, & nous appliquant à la priere & aux bonnes œuvres. Ces Fêtes font inftituées pour honorer Dieu, ou en célébrant les principaux Mysteres de notre religion, ou en renouvelant la mémoire des Saints, en qui il a fait le plus éclater fes graces. De forte que l'occupation fpirituelle propre à ces jours-là, doit être de méditer le Myftere, ou les vertus du Saint, & en tirer des réflexions utiles pour la correction de nos mœurs; & par conféquent il faut être foigneux de s'en bien inftruire. Les Fêtes où nous honorons les Myfteres, regardent la plupart l'Incarnation du Fils de Dieu, & les merveilles qu'il a opérées fur la terre. Noël eft le jour de fa naiffance temporelle. Le huitieme jour en

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faite, qui fe rencontre le premier jour de l'année, nous célébrons fa Circoncifion. Puis vient la Fête de l'adoration des Mages, que nous appelons les Rois. On fait auffi la mémoire du Baptême que Jefus-Chrift reçut de Saint Jean, & de fon premier miracle; & comme ce fut en ces trois occafions qu'il commença à paroître devant les hommes tel qu'il étoit, on a nommé cette Fête, Epiphanie, qui fignifie, Apparition. On repréfente enfuite le cours de fa vie mortelle & de fa prédication; particuliérement pendant le Carême, dont les deux dernieres femaines font deftinées à méditer fa Paffion, principalement la SemaineSainte & les trois derniers jours. Le Jeudi-Saint eft le jour qu'il fit la Cene & inftitua le Saint Sacrement: le Vendredi il mourut fur la Croix : le Samedi il demeura dans le fépulcre. De ces jours d'affliction on paffe tout d'un coup à la joie de la réfurrection de Jefus-Chrift, qui eft notre Pâque. On la célebre toujours le Dimanche; on fête auffi les deux jours fuivans. On fêtoit autrefois toute la femaine; & tout le temps Pascal jufqu'à la Pentecôte eft un temps de joie, en l'honneur de l'état glorieux de Jefus Chrift après fa réfurrection. Le quaran tieme jour après Pâques, eft le jour de Leo Afcenfion de Notre Seigneur. Ainfi dans epift. 16. ad Epif. le cours de chaque année, l'Eglise nous Sicil repréfente en fes Offices toute la fuite

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