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de la vie que le Sauveur a menée entre les hommes. Dix jours après l'Afcenfion, nous célébrons la Pentecôte en mémoire de la defcente du Saint-Esprit; elle est fuivie de deux autres Fêtes, comme Pâques. Le Dimanche fuivant on honore particuliérement le Mystere de la Sainte Trinité; & le Myftere de l'Euchariftie le Jeudi d'après, qui eft la Fête du Saint Cle Sacrement, inftituée depuis le quator- un. de zieme fiecle, avec la proceffion folen- Reliq. nelle, pour réparer les injures faites lib. 1. par les Hérétiques à cet augufte Sacrement. Voilà comme l'Eglife nous rend fenfibles par de faintes folennités tous les Myfteres de la Religion.

LEÇON XXXIII

Des Fêtes des Saints,

LES Fêtes qui portent le nom des Saints, ne font pas moins en l'honneur de Dieu que les autres, puifque la mémoire du Saint n'eft que l'occafion de nous affembler pour chanter des Pfeaumes, lire les Saintes Ecritures, écouter les inftructions, & célébrer le Saint Sacrifice, comme le Dimanche. Tout ce qu'il y a de plus, font les louanges des Saints, qui retournent à la gloire de Dieu qui les a fait tels, & les prieres que nous leur faisons, afin qu'ils prient

ment.

tit. 19

pour nous. Le jour de la Touffaint eft deftiné à les honorer tous ensemble, principalement ceux dont nous ne faifons pas de Fête diftincte, ou même que nous ne connoiffons pas. Car bien que nous en puiffions compter plufieurs milliers, ce n'eft rien en comparaifon de la multitude de ceux qui nous font inconnus. Il y a plufieurs Fêtes en l'honneur de la Sainte Vierge, favoir, fon Aflomption, qui eft le jour de fa mort & de fon entrée au Ciel; fon Annonciation, qui est le jour où elle reçut la nouvelle qu'elle feroit Mere de Dieu. On la peut compter entre les Fêtes de Notre-Seigneur, puifqu'elle honore le Myftere de l'Incarnation. Il en eft de même de la Purification, qui eft le jour où Jefus-Chrift fut préfenté au temple par fa fainte Mere, & reconnu pour le Meffie par le faint vieillard Siméon. Et comme ce Saint prit le Sauveur entre fes bras, difant qu'il étoit la lumiere des Gentils, les Fidelles portent des cierges à la proceffion de cette Fête, d'où lui vient le nom de Chandeleur. On fête auffi la Nativité de la Sainte Vierge, & même fa Conception, pour honorer le promier moment où elle a commencé d'être. On fait une Fête pour Saint Michel & tous les Anges. On folennife la Nativité de Saint Jean-Baptifte, au lieu que l'on célebre la mort des autres Saints, c'est-à-dire, leur naiffance pour la vic

éternelle; & cette diftinction vient de ce qui eft dit dans l'Evangile, que plufieurs fe réjouiront à la nativité de ce grand Luc. Saint. Nous honorons la mémoire des Apôtres, de quelques Martyrs, de quelques Confeffeurs & de quelques Vierges les plus illuftres, comme Saint Etienne, Saint Laurent, Saint Martin, Sainte Magdeleine, Sainte Cécile, & des Saints particuliers à chaque pays; comme en France, Saint Louis ; à Paris, Saint Denys, Saint Marcel, Sainte Genevieve. Car les Fêtes des Saints font différentes, felon les coutumes des Eglifes. Outre ces Fêtes connues de tout le peuple, parce qu'elles font ceffer le travail, l'Eglife en célebre grand nombre d'autres, comme la Tranffiguration de Notre-Seigneur, l'Invention & l'Exaltation de la Croix, la Vifitation, la Présentation & la Compaffion de la Sainte Vierge, les Fêtes d'un trèsgrand nombre de Saints; en forte qu'il y a peu de jours en l'année où l'Eglife n'en honore quelqu'un par fon Office, principalement dans les lieux où font leurs reliques.

LEÇON XXXIV.

Du Jeûne & de l'Abstinence en général.

LE Jeûne eft utile pour nous punir des péchés déjà commis, & nous fortifier contre les tentations. Nous nous puniffons, en nous privant des plaisirs, & même d'une partie de la nourriture néceffaire, & en fouffrant la faim & la foif. Nous fortifions l'efprit en mortifiant la chair & affoibliffant le corps; car alors l'efprit eft mieux difpofé pour la priere, la componction & les penfées férieufes. C'est pourquoi le jeûne eft toujours accompagné d'abftinence. On diminue la nourriture, & quant au nombre des repas, & quant à la qualité des viandes. La regle du jeûne a toujours été de ne faire qu'un repas par jour, & vers le foir, le retardant d'autant plus que le jeûne étoit plus rigoureux. A préfent, l'ufage eft de manger à midi, dans tous les jours de jeûne indifféremment; même on permet le foir une légere collation de pain & de fruit. Dans le jeûne on retranche les viandes qui font les plus nour riffantes, comme la viande de boucherie & la volaille; les œufs, les laitages, fuivant la qualité des jeûnes, & la coutume des pays. Ces abftinences ne font

IV.

LVIII. Se

fondées fur aucune fuperftition qui nous faffe eftimer mauvaises les viandes dont nous nous abftenons, comme plufieurs 1. Tim. anciens Hérétiques les eftimoient; mais 1. Cor. feulement fur le befoin de châtier nos 1x. 27 corps, & les réduire en fervitude. C'est pourquoi les repas maigres doivent être fort fimples, & ne pas être des feftins d'une autre efpece. Le jeûne pour être fai utile, doit être fait en vrai efprit de pénitence, & accompagné des autres bonnes œuvres, de la priere & de l'aumône. On devroit donner aux pauvres ce que l'on épargneroit en retranchant la nourriture. L'Eglife, pour nous inviter à prier davantage ces jours-là, en a fait les Offices plus longs, afin que l'on paflât une grande partie du temps à pfalmodier en commun, lire l'Ecriturefainte, & écouter les inftructions des Pafteurs. Pendant les jours de jeûne on doit fuir tous les divertiffemens, & fe priver des plaifirs même permis. Modé- Ad rons-nous, dit Saint Ambroife dans une Noct. Hymne du Carême, dans le boire & le manger, le fommeil, les difcours, les myft. railleries, & veillons fur nous plus exactement. L'usage a déterminé l'âge où l'on eft obligé de jeûner, à vingt ans accomplis. On difpenfe du jeûne les enfans, les nourrices, les femmes grosses, les malades, ceux qui gagnent leur vie à des travaux fort pénibles, en un mot, tous ceux qui ne pourroient jeûner fans

Ex more

doct.

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