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par trois fois; ou par infufion, lui verfant de l'eau fur la tête, difant cependant ces paroles: Je te baptife au nom du Pere, du Fils, & du Saint - Efprit. Le Baptême par immerfion étoit autrefois le plus ordinaire; & en effet, baptifer fignifie plonger ou baigner. Enfuite le Prêtre lui fait fur le haut de la tête l'onction du faint Chrême, pour marquer qu'il participe à l'onction'fpirituelle, d'où vient le nom de Chrift & de Chrétien; puis il le revêt d'une robe blanche, & lui recommande de la porter fans tache devant le Tribunal de JefusChrist, c'est-à-dire, de conferver jufqu'à la mort la grace qu'il vient de recevoir. Enfin, il lui donne un cierge allumé, lui recommandant la même chofe, de garder fon Baptême, & d'être toujours prêt d'aller aux noces de Jefus Chrift, fuivant la parabole des Vierges & de leurs lampes. Le Baptême étant achevé, la proceffion rentre dans l'Eglife, & on célebre la Mefle, où les nouveaux baptifés doivent communier. Tel eft l'Office entier de la veille de Pâques, qui occupoit autrefois la plus grande partie de la nuit, afin que l'heure où fe faifoit le Baptême fit mieux entendre qu'il eft Rom l'image de la réfurrection de Jesus-Christ, VI. 4 En effet, on y meurt au péché; on s'enfévelit, en fe plongeant dans l'eau; & en fortant de l'eau, on reffufcite à la grace, Coloff. afin de ne plus mourir. Or, quoique dans 1, 12

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les derniers ficcles on ait un peu changé les cérémonies & qu'il y ait quelque diverfité felon les lieux, la fubftance du Sacrement demeure toujours la même; & il reste affez de veftige de l'antiquité, pour faire entendre l'intention de l'Eglife. Car une grande partie de l'Office du Carême regarde la préparation des Catéchumenes, & tout l'Office de l'Octave de Pâques eft fait pour les nouveaux baptifés.

LEÇON XLII.

Du Baptême des Enfans.

Cypr. Dès les premiers fiecles de l'EglifeEpift. Pufage a toujours été de baptifer les enFidum, fans quand leurs parens les préfentent, fans attendre l'âge de raifon, principale

19. ad

ment s'ils fe trouvent en péril de mort, afin qu'ils ne foient pas privés de la vie éternelle, où l'on ne peut entrer fans le Baptême : & quoiqu'ils fe portent bien, il leur est toujours beaucoup plus avantageux d'être lavés du péché originek incontinent après leur naiffance & de recevoir la grace avant l'ufage de raifon qui rend capable de pécher, que de croupir dans le péché & les mauvaifes habitudes, qui leur feroient peutêtre négliger le Baptême. On baptife donc les enfans, & on les baptife incontinent

après leur naiffance, pour éviter les accidens, fans même attendre les jours folennels. Ce qui montre que l'on doit beaucoup moins retarder pour attendre un parrain, ou pour quelque autre confidération temporelle. On observe les céré-monies du Baptême des adultes: on exorcife l'enfant, parce qu'il eft fous la puiffance du démon par le péché originel. On fait fur lui les prieres qui regardent les Catéchumenes, quoiqu'il ne foit encore capable ni d'être inftruit, ni d'être éprouvé. On n'a pas cru le devoir priver de ces prieres & de ces faintes cérémo-nies, qui font toujours fort utiles pour lui attirer des graces plus abondantes: feulement on les a abrégées; & en plufieurs Eglifes on les obferve plus exactement aux adultes. Le parrain & la Ri marraine répondent à tout ce que l'enfant Rom devroit dire: & d'abord ils lui donnent un nom, qui doit être le nom de quelque Saint, que l'enfant prendra pour patron, c'est-à-dire, pour fon protecteur particulier auprès de Dieu, & pour le modele de fa vie. Le parrain & la marraine fe rendent cautions envers Dieu, par leurs réponfes, que l'enfant obfervera tout ce qu'ils lui promettent pour lui; c'eft pourquoi ils doivent avoir un foin particulier de fon inftructions & de fon éducation, & lui tenir lieu de pere & de mere, pour tout ce qui regarde le fpirituel. Or, comme la Religion

Chrétienne n'eft point attachée aux céré monies extérieures, on omet toutes celles du Baptême, en cas de néceffité; & l'on fe contente de verfer de l'eau fur le Baptifé, en difant les paroles effentielles: Je te baptife au Nom du Pere, du Fils, & du Saint - Elprit. De là vient qu'encore que les Hérétiques méprifent les faintes cérémonies de l'Eglife, leur Baptême ne laiffe pas d'être valable, pourvu qu'il foit fait avec de vraie eau & avec l'invocation de la fainte Trinité. Et en cas de néceffité toute perfonne peut baptifer; un laïque, une femme, un Infidelle, pourvu qu'il ait férieufement l'intention de faire ce que l'Eglife ordonne.

LEÇON XLIII.

Du Catéchifme & de la Confirmation. C'TOIT l'Evêque d'ordinaire qui adminiftroit le Baptême folennel, & alors il confirmoit les Néophytes en même temps, au fortir des fonts: ainfi étant parfaits Chrétiens, ils affiftoient auffi-tôt Ritual. à la Mefle, & communioient; ce qui fe doit encore obferver, autant qu'il se peut, au Baptême des adultes. Mais quand c'étoit un Prêtre qui avoit baptifé, il falloit que l'Evêque impofât les mains au Néophyte, pour lui donner le Saint

Rom.

Seff. 7.

Seff. 13.

Efprit; car l'Evêque a toujours été le Cone Miniftre ordinaire de ce Sacrement. Trid. Comme il eft le pere fpirituel de tout fon troupeau, il eft jufte que chaque c. 4. Fidelle, au moins une fois en fa vie, fe préfente à lui & reçoive de lui la perfection du Chriftianifme, comme de celui qui a la perfection du Sacerdoce. Depuis qu'on ne baptife plus guere que des enfans, on a jugé à propos de différer ce Sacrement jufqu'à l'âge de raison, afin qu'ils reçoivent auparavant les inftructions qu'ils n'ont pu recevoir avant le Baptême. Il faut donc que les peres & les meres ayent grand foin d'inftruire leurs enfans dès qu'ils commencent à entendre ce qu'on leur dit; qu'ils leur enfeignent tout ce qui eft expliqué dans ce Catéchisme, & toutes les autres chofes qui peuvent leur être utiles pour leur falut; qu'ils leur racontent les merveilles que Dieu a faites pour fon peuple avant & après l'Incarnation de fon Fils; qu'ils leur montrent fa Loi & la leur faffent aimer; qu'ils leur expliquent les Fêtes, les Sacremens & toutes les faintes cérémonies de la Religion. C'est un Com- Deut; mandement de Dieu fouvent répété dans IV. 9. I'Ecriture, d'inftruire ainfi les enfans. Les x1. 19 parrains & marraines y doivent veiller, & fuppléer au défaut des parens. Les maîtres font à cet égard les peres de leurs ferviteurs & de tous ceux qui compofent leur famille. Mais fur-tout les Pasteurs &

VI. 7.

XI.

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