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Trid.

Seff. 24

C. 4. Pont. Rom.

les Prêtres s'y doivent appliquer foi gneufement, avoir des heures destinées, au moins les Dimanches & les Fêtes, pour inftruire les enfans publiquement Conc. dans l'Eglife. C'eft encore le devoir des maîtres & des maîtreffes d'école, & de tous ceux qui enfeignent les Lettres aux jeunes gens, afin que tant de personnes concourant ensemble à leur instruction, il n'y en ait point qui périffe par ignorance. Les enfans étant fuffisamment inftruits, au jugement du Pafteur, peuvent être préfentés à la Confirmation. dès l'âge de fept ans. l'Evêque étend les mains fur eux & prie Dieu qui les a régénérés par l'eau & le Saint-Elprit, qui leur a donné la rémiffion de tous leurs péchés, d'envoyer fur eux du Ciel fon Saint-Efprit avec fes fept dons; puis il exprime fes fept dons, qui font la fageffe & l'intelligence, le confeil & la force, la fcience, la piété & la crainte Tai. de Dieu. Il prend enfuite du faint Chrême, 8. dont il fait à chacun l'onction fur le front, le nommant par fon nom, & lui difant: Je te marque du figne de la Croix, & je te confirme du Chrême du falut, au nom du Pere, &c., & le frappe. légérement fur la joue. Le bandeau que l'on met quelquefois fur le front, n'est que pour empêcher que l'onction du faint Chrême ne foit profanée..

LEÇON X LIV.

Du faint Chrême.

LE faint Chrême dont on fe fert au Baptême & à la Confirmation, eft compofé d'huile d'olive & de baume. L'huile fert à guérir les plaies, à fortifier le corps qui en eft frotté, éclairer quand on la brûle. Ainfi elle eft très-propre à. marquer la grace qui nous guérit, nous fortifie & nous éclaire. Le baune repré-fente auffi la fainteté, parce qu'il préferve de la corruption, & répand une bonne odeur. De ces deux liqueurs. mêlées enfemble, l'Evêque fait le faint. Chrême, qu'il confacre tous les ans le Jeudi-Saint à la Meffe, affifté de douze Pont Prêtres, de fept Diacres & de fept SousDiacres. Il fouffle deffus, pour marquer fer.v.in que la vertu du Saint-Efprit fe joint à Caen. cette créature matérielle; & il fait d'excellentes prieres, pour demander à Dieu que cette onction falle participer les nouveaux baptifés à l'onction fpirituelle dont Notre-Seigneur a pris le nom de Chrift, dont Dieu a oint les Prêtres, les Rois, les Prophetes & les Martyrs; que ce foit en ceux qui la recevront un Sacrement de perfection; que délivrés de la corrruption de leur premiere naiffance, ils deviennent par cette onction

Rom.

offic.

des Temples de bonne odeur par l'innocence de leur vie; qu'ils ayent l'honneur de Rois, de Prêtres & de Prophetes, fuivant la promeffe mystérieuse de Dieu. Dans la même cérémonie l'Evêque bénit l'huile des malades

&

& l'huile des Catéchumenes. Lè faint Chrême fert encore à la confécration des Evêques, à celle des Eglifes, des Autels & des vafes facrés; mais on voit, par cette priere, qu'il eft fait principalement pour la Confirmation après le Baptême; & cette même priere montre quel en eft le fruit. L'eau dont on nous lave dans le Baptême, marque principalement le premier effet de la grace, qui eft de nous purifier & d'effacer nos péchés: l'onction du faint Chrême marque le fecond, qui eft l'infufion du SaintEfprit, & la grace fanctifiante. Or, quoiqu'on ait déjà reçu une onction au Baptême, l'impofition des mains & l'onction fur le front qui fe fait à la Confirmation eft très importante pour nous rendre Chrétiens parfaits, & pour nous forti

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fier contre les ennemis de notre falut. I. Petr. Ces ennemis font trois principalement: V. 2. le diable toujours attentif à nous furprendre; le monde, c'eft-à-dire, l'exemple & la compagnie des hommes corrompus; la chair, c'eft-à-dire, notre concupifcence & nos mauvaises inclinations. On nous marque fur le front avec la Croix, pour montrer que nous ne

Gal.

devons point rougir de ce que la Reli- Joan gion Chrétienne femble avoir de bas & xvii. de méprifable; que nous devons faire 14 gloire d'appartenir à Jefus - Christ, & 27. d'imiter fes fouffrances ; & pour nous y préparer, on nous frappe fur la joue. C'est donc un grand péché de négliger ce Sacrement, quoiqu'il ne foit pas fi abfolument néceffaire que le Baptême. On ne reçoit qu'une fois la Confirmation, non plus que le Baptême, parce que l'un & l'autre impriment un caractere en l'ame qui ne s'efface jamais.

LEÇON XLV.

Du faint Sacrifice de la Meffe. APRÈS le Baptême & la Confirmation,

l'Euchariftie, eft néceffaire pour nourrir le Chrétien & lui donner la force de perfévérer dans la grace. Auffi JesusChrist a dit: Si vous ne mangez la chair Joan. du Fils de l'homme, & fi vous ne buvez v. 54 fon fang, vous n'aurez point la vie en vous. Le pain & le vin qui font la nourriture la plus commune de nos corps, font la matiere de ce Sacrement, pour montrer qu'il eft la nourriture de nos ames; & comme il faut tous les jours fe nourrir, pour réparer les forces que l'on perd à tous momens, l'ufage de ce Sacrement doit être fréquent & ordinaire. On le

Seff. 12.

can. 10.

confacre au faint Sacrifice de la Meffe, qui eft l'action la plus fainte & la plus importante de la Religion; c'est pourquoi il est nécessaire de la bien entendre. Conc. Tous les facrifices des fruits & d'aniTrid. maux que les Fidelles offroient à Dieu fous la Loi de nature & fous la Loi Heb. x. écrite, n'étoient que les figures du grand Sacrifice que Jefus-Chrift devoit accomplir fur la Croix; & ce Sacrifice a feul été capable de remplir les quatre fins pour lefquelles on offroit tous les Sacrifices. La premiere, de rendre à Dieu un honneur convenable à fa fouveraine Majefté. La feconde, de fatisfaire fa juftice pour les péchés des hommes. La troifieme, d'obtenir les graces dont ils ont befoin. La quatrieme, de le remercier de fes bienfaits. Il n'eft donc plus permis d'offrir d'autres facrifices; mais il faut continuellement renouveler la mémoire de celui de Jefus-Chrift, pour obéir à l'ordre qu'il nous en a donné, quand Luc. il a dit: Faites ceci en mémoire de moi; &

XXI. 19. pour appliquer à chacun en particulier la vertu de cet ineftimable Sacrifice. Avant que de célébrer la Messe, il y a Pontif. plufieurs préparations néceffaires. Le lieu Rom. de doit être faint, c'eft-à-dire, autant qu'il Ecclef. fe peut, une Eglife confacrée folennellement, ou du moins un Oratoire béni par l'Evêque, L'Autel où doit reposer le facré Corps de Jefus-Chrift, doit contenir quelques reliques des Saints, &

dedic.

&c.

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