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LUC XIX. 41.

commoditez de la pauvreté, le chaud, le froid, la faim, la foif, la laffitude: faifant fes voïages à pied, & mar chant en plein midi; quoiqu'il vêcût dans un païs fort chaud. Jamais il ne fit de miracle pour la connmodité. Jamais on ne le vit rire, tant il étoit grave & ferieux. Toutefois il étoit Jo. x. 352 tendre & plein de compaffion. Il pleura la mort de Lazare fon ami, qu'il alloit reffufciter; & il pleura une autre fois, voïant Jerufalem, & penfant aux malheurs qui lui devoient arriver: tant il aimoit fa patrie, toute ingrate qu'elle étoit. Il étoit charitable & bien- faifant à tout le monde. Il recevoit doucement les pécheurs Jo. 1 13. qui fe, vouloient convertir, & ne faifoit point de difficulté de manger avec eux. Mais pour les pécheurs endurcis, il les reprenoit avec force: principalement les hypocrites, comme les Scribes & les Pharifiens: à qui il reprochoit hautement tous leurs vices, quoiqu'il fçût bien qu'il attiroit par là leur haine mortelle. Mais en même tems qu'il blâmoir leurs ac

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tions, il relevoit leur miniftere: recommandant au peuple de fuivre leur doctrine, parce qu'ils avoient l'autorité légitime pour enfeigner. Il vivoit dans la foumiflion aux puiffances établies; payoit les tributs obfervoit toutes les cérémonies de la religion, & frequentoit le temple; d'oùil chaffa par deux fois, avec autorité, ceux qui le profanoient par leur trafic. Il Jo. 11. 15. paffoit fouvent les nuits en priere. Ma Mat, xxi. 1. nourriture, difoit-il, eft de faire la volonté de celui qui m'a envoïé : il. eft avec moi, & ne me laiffe pas feul, parce que je fais toûjours ce qui lui plaît.

Luc VI. 12.

Jo. viii, 19.

Jo. IV. 34.

LEÇON XXXII. De la doctrine de Jefus-Chrift. Et. premierement de la Trinité & de l'Incarnation.

J

Efus faifant tant de miracles Mat. 1, 17, & pratiquant tant de vertus,

fe faifoit admirer de tout le

monde, & attiroit après

Mat. XII. I

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lui de grandes troupes. Il prêchoit Mat. IV. 26. fouvent dans les fynagogues: où les Juifs s'affembloient pour prier, lire l'écriture fainte, & l'entendre expliquer par les Scribes ou docteurs. Soutvent auffi il prêchoit au bord de la mer, ou à la campagne, felon l'occafion. Il n'y avoit aucune de fes paroles, qui ne fût une inftruction importante. Il parloit comme ayant autorité, non pas comme les Scribes & les Pharifiens: & toutefois il parloit fim

Matth. X111

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les

pro

plement & familierement, pour pouvoir être entendu des fimples. Quelquefois il fe fervoit exprès de paraboles & d'énigmes, pour n'être pas entendu de ceux qui en étoient indignes, par la mauvaife difpofition de leur cœur. Voici le fommaire de fa doctrine. H dit qu'il eft le Meffie ou le Chrift, attendu & fouhaité par les peres, & prédit par Moïfe & par phétes: & qu'il eft venu, non pour aMat. v. 1 bolir la loi, mais pour l'accomplir: que Jo... la vie éternelle confifte à connoître un feul vrai Dieu & Jefus-Chrift, qu'il a envoïé. Il nous apprend que Dieu eft un efprit, & qu'il doit être adoré, en efprit & en verité. Il nous découvre de plus que Dieu eft Pere, Fils & faint Elprit. Car il dit: qu'il eft le Fils uni19. que de Dieu : Qu'il ne dit rien, & ne fait rien de lui-même, mais qu'il reçoit tout de fon pere, qui lui montre tout ce qu'il fait, & lui donne tout Jo. x. e. ce qu'ila; enfin que lui & fon pere ne font qu'un d'où il s'enfuit, qu'il eft Dieu comme fon pere, & qu'il eft le même Dicu que fon pere. Il dit auffi à

Jo. IX. 14

Jo. 111. 16.

Jo. v.

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3

Jo. xv. 26

:

Les apôtres, qu'il leur envoïera l'efprit confolateur, qui procede du pere. Er il ajoute Il prendra du mien pour vous l'enfeigner: parce que tout ce qui fɔ. xv2. 140 eft au pere eft à moi. Ce qui fait voir que le faint-Efprit procede du pere & du Fils, & que tous les trois ne font qu'un. Et il le declare manifeftement, quand il ordonne à fes apôtres de baptifer tout le monde au nom du Pere, Mat xxv, & du Fils, & du faint-Esprit ; mon-19. trant encore que tous les trois font égaux,puifqu'il veut que tous les hommes foient confacrez à Dieu au nom

de ces trois perfonnes. Jefus-Chrift étant Dieu, il s'enfuit qu'il eft Dieu & homme tout enfemble. Auffi reconnoît-il que le Pere eft plus grand que lui, & qu'il eft venu, non pour faire Jo xiv. 18. fa propre volonté, mais la volonté de Jo. vi. 32. celui qui l'a envoïé : ce qui ne lui peut convenir que comme homme. Et il montre clairement qu'il eft Dieu & homme, lorsqu'il dit: Perfonne ne monte au ciel, que celui qui eft defcendu du ciel: le fils de l'homme qui eft au ciel.

Jo. 111. 13.

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