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Jo. 111, 16.

LEÇON XXXIII.

De l'amour de Dieu & du

J

prochain.

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ESUS-CHRI'S T nous montre que fa venuë eft la preuve de l'amour que Dieu nous porté. Car ditil, Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné fon Fils unique : afin que qui conque croit en lui ne périffe point, mais qu'il ait la vie éternelle. Il eft Luc. x. 45. donc bien jufte de l'aimer. Auffi déclare-t'il que notre unique affaire & la Math. xx11 feule chofe néceffaire, eft de nous attacher à Dieu. Que toute la loi de Dieu, & tout ce qu'il nous enfeigne dans fes faintes écritures, fe rapporte à ces deux commandemens: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout toni

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Marc. XII.

39.

Mat.xv11.2

cœur, de toute ton ame, de tout ton elprit, de toute ta force. Voilà le plus grand & le premier commandement. Le fecond lui eft femblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ortout homme eft notre prochain, même un étranger & un infidele. Aimant ainfi le prochain, nous le traite-Luc x 30. rons comme nous voulons que l'on nous traite nous-mêmes, & nous em- 11. ployerons la même mefure pour lui que pour nous. Nous lui pardonnerons les fautes, comme nous voulons que l'on nous pardonne les nôtres: nous ne reprendrons point les défauts, tandis que nous en aurons de pareils, ou de plus grands: nous ne le jugerons point, comme nous ne voulons point qu'il nous juge: en un mot nous ne ferons à perfonne ce que nous ne vou- Luc, V1. 3.11 drions point qu'un autre nous fit. Auffi il enfeigne qu'il ne fuffit pas de Mat. v. 201 pratiquer la loi exterieurement & à la lettre, comme faifoient les Juifs charnels. Ce n'eft pas affez de ne pas tuer, il faut combattre même la colere, qui produit les haines, les querelles & les

meurtres. Ce n'eft pas affez d'aimer Ibid. 43. nos amis; il ne faut haïr perfonne, & aimer même ceux qui nous haïffent & nous perfecutent. Il ne fuffit pas de ne pas commettre d'adulMath. xx. tere; il ne faut pas même regarder une femme avec un mauvais défir, & le mariage doit être réduit à fa premiere inftitution, d'une feule feinme avec un feul homme, qui ne doivent fe féparer qu'à la mort. Il ne pas fe contenter de ne pas prendre injuftement le bien d'autrui ; il ne faut pas même fe faire justice à la rigueur: il faut ceder & relâcher de fes interêts: perdre, ou fouffrir quelque chofe, plûtôt que de bleffer la charité; n'avoir aucune inquietude pour la nourriture, le vêtement & les autres néceffitez de la vie: s'abandonner à la providence, & chercher avant toutes chofes le royaume de Dieu & la vertu.

Mat. v. 38. faut

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LEÇON XXXIV.

Des confeils, de la grace, & de la priere.

P

Our accomplir la loi plus facilement, & arriver à la perfection, dont les hommes font capables: JefusChrift, nous a donné des confeils, outre les commandemens. Il confeille à ceux qui voudront fe mettre en sûreté contre l'avarice, de vendre tour leur bien, le donner aux pauvres, & le fuivre lui-même dans la pauvreté, dont il nous a donné l'exemple; & il leur promet un tréfor dans le ciel, Pour s'affûrer contre l'incontinence: il conseille de renoncer au mariage, & de vivre dans la continence parfaite: ajoûtant néanmoins que tous n'en

Mat. X

230

Ibid. 11

font pas capables; mais feulement ceux à qui il eft donné par par la grace. Il nous enfeigne que par nous-mêmes nous ne pouvons pratiquer ni fes comJo. IV. s. mandemens,'ni fes confeils. Sans moi, dit-il, vous ne pouvez rien faire, comme une branche ne peut porter de fruit, fi elle ne demeure fur l'arbre. Et ailleurs Je fuis la voïe la verité Jo. x. 9. & la vie. Et ailleurs: Je fuis la porte: fi quelqu'un entre par moi il fera Jo. 1V-14. Lauvé. Et ailleurs, il dit : Qu'il donne une eau qui rejaillit jusques à la vie Jo. v. 38. éternelle, & que qui croit en lui deviendra une fource d'eau vive: ce qu'il entendoit de l'efprit que devoient recevoir ceux qui croiroient en lui. Toutes ces figures fignifient, que pour accomplir la loi de Dieu, & nous fauver, nous avons befoin du feJo. 111. 8. cours de fa grace : qui eft le don du S. Efprit. Mais la grace ne dépend Jo. IV. 44. pas de nous l'Efprit foufle où il veut, dit Jefus. Et ailleurs: Perfonne ne peut venir à moi fi le Pere qui m'a envoïé ne l'attire. Il eft donc bien néceffaire de prier pour demander à

Dieu

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