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nous, fils de David, beni foit celui
qui vient au nom du Seigneur. C'é-
toit le reconnoître publiquement pour
le Meffie. Ses ennemis ne le purent
fouffrir; ils tinrent confeil; ils refolu-
rent de le prendre par artifice: & ga-
gnerent Judas Iscariot, un des douze
apôtres, qui promit de leur livrer fon
maître pour trente ficles d'argent, 14.
c'est-à dire, environ quinze écus de

notre monnoye

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eeve 99

LEÇON XXX VIII,

De la cêne de notre Seigneur
Jefus-Chrift,

L

E tems de la pâque étant venu, Jefus vint fouper avec fes difciples, au lieu qu'ils avoient préparé par

Joàn, xi.fon ordre; pour y manger l'agneau fuivant la coûtune. Dans ce fouper que l'on appelle auffi la cêne; il fe leva de table & leur lava les pieds à tous ; pour leur montrer l'exemple de fe fervir les uns les autres, & pour achever de les purifier. Puis il se remit à table: & comme ils mangeoient, il Matth. xxv. prit du pain, rendit graces à Dieu benit le pain, le rompit & le diftribua à fes difciples, difant: Prenez, man

2. 6.

I. Co. I.

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gez, ceci eft mon corps, qui fera livré pour vous, faites ceci en mémoire de moi. Tout de même après le fouper, il prit le calice, c'est-à-dire la coupe où il bûvoit, avec du vin, & ayant rendu graces, le benit & leur donna, difant: Bûvez tous de ceci, car c'eft mon fang, le fang de la nouvelle alliance, qui fera répandu pour vous, & pour plufieurs, en remiffion des pechez: faites ceci toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. Ce fut ainfi que Jefus inftitua le faint Sacrement de fon corps & de fon fang, que nous appellons l'eucharistie. Il avoit dit aux Juifs, qu'il étoit Jo. v. 42. le pain vivant, defcendu du ciel; que qui mangeroit ce pain, vivroit éternellement ; & que l'on ne pouvoit avoir la veritable vie, fan's manger fa ehair & boire fon fang. Car ma chair, difoit-il, eft vraiement viande, & mon fang eft vraiement breuvage; qui mange ma chair & boit mon fang, demeure en moi & moi en lui. Les Juifs avoient été choquez de ce difcours, le prenant groffierement, come

10. &c.

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me fi Jefus eût voulu mettre fon corps en pieces, & le leur donner avec for fang, fous leur forme naturelle, pour fervir de nourriture à leurs corps. Jefus avertit fes difciples que ces paroles avoient un fens plus relevé; & Bid. 64. c'est ce myftere qu'il accomplit le jour de la cêne : leur donnant 'veritablement fon corps & fon fang, mais fous une forme étrangere; fous les apparences du pain & du vin, & pour être la nourriture de leurs ames. Après la cêne, Jefus parla long-tems à fes v.xv xviij. apôtres; qu'il ne devoit plus voir, jufques à la mort. Il leur prédit qu'ils l'abandonneroient tous & à Pierre en particulier, qu'il le renieroit trois fois. Et pour les confoler, dans la trif teffe où ils étoient de fa perte, il promit de leur envoïer dans peu le Saint Efprit, qui leur feroit entendre tout ce qu'il leur avoit enseigné : il leur recommanda fur tout de s'aimer les uns les autres. Il fortit enfuite avec eux, hors de la ville, & alla au mont des olives, dans un jardin où il avoit ac coûtumé de prier.

LEGON XXXIX.
De la paffion de Jesus-Chrift.

ESUS-CHRIST étant aut
jardin des olives, fe pre-
fenta ce qu'il alloit fouf-
frir; & laiffant agir la na-

ture, il fut faifi d'une peur & d'une
trifteffe extrême : il tomba fur le vi-
fage, fuant des goutes de fang, dont
la terre fut trempée. Il pria fon pere Lut. xxir.
par trois fois, de détourner de lui ce 44
calice, c'eft-à-dire, fes fouffrances;
& à chaque fois il ajoûta: Néanmoins
que votre volonté foit faite, & non
pas la mienne. Cependant Judas ame→
na dans le jardin une grande troupe de Mat xxvi
gens armez, envoiez par les facrifi- +7. &c.
cateurs & les fenateurs. Ils prirent
Jefus, le lierent & le menerent chez

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