cendre du ciel fur les nuées, avec une grande puiffance & une grande majefté, accompagné de tous les anges. Une trompette fonnera, tous les morts reffufciteront & fortiront de leurs tombeaux. Alors Jefus Chrift, comme roi de tous les hommes, s'affeoira fur fon trône : toutes les nations feront affemblées devant lui, & il les féparera, mettant les bons à fa droite, & les méchans à fa gauche. Il dira à ceux qui feront à fa droite : Venez les bénis de mon Pere, entrez en poffeffion du roïaume qui vous eft préparé dès la création du monde. Car j'ai eu faim, & vous m'avez donné à manger: j'ai eu foif & vous m'avez donné à boire : j'étois étranger, & vous m'avez reçû; j'étois nud & vous m'avez vêtu: j'étois malade, & vous m'avez vifité: j'étois en prifon, & vous êtes venu me voir

déclarant

qu'il tient fait à lui-même, ce que F'on fait au moindre des fiens. Puis il dira à ceux qui feront à fa gauche : Retirez vous de moi, maudits, & allez au feu éternel qui eft préparé au

Mat. xxv i.

23.

diable & à fes anges. Car j'ai eu faim, & vous ne m'avez point donné à man→ ger: j'ai eu foif, & vous ne m'avez: point donné à boire, & ainfi du refte. Ils iront au fupplice éternel, & les P. LXXII. juftes à la vie éternelle. Ce grand jugement fera connoître à tout le mon de la fageffe & la juftice de Dieu. Car comme les méchans ne font pas punis promptement, la plupart des hommes ne craignent point de faire le mal: & les juftes mêmes font quelquefois ébranlez, voïant la profperité des pé cheurs. Mais le tems de toutes chofes Eccl. 17. 111. fera à ce dernier jour, où Dieu jugera le jufte & l'impie. Alors on connoîtra que Dieu gouverne tout par fa providence, & qu'il ne fait ni ne permet rien, que par des raifons très-juftes', quoique fouvent elles nous foient inconnues ainfi il n'y a ni fortune ni hazard; & ces mots ne fervent qu'à exprimer notre ignorance. Avant ce der nier jugement, chacun de nous fera jugé en particulier à l'heure de fa mort; & demeurera éternellement en l'état où il aura été trouvé à ce moment, a

Ecc. X11: 28.

mant Dieu ou la créature. Or comme nous ne fçavons point le tems de l'un ni de l'autre jugement: il faut nous tenir continuellement fur nos gardes, veiller & être toujours prêts; comme un homme qui craint les voleurs, comme des ferviteurs qui attendent Luc. xxI. 347 leur maître, comme des vierges invitées aux nôces, qui attendent l'époux.

L

LEÇON VIII.
Du Saint-Esprit.

E Saint - Elprit qui eft le fujet du huitiéme article du fymbole eft la troifiéme perfonne de la fainte Trinité : l'amour qui unit le Pere & le Fils. Dieu eft efprit & faint, c'eft pourquoi ces noms féparez conviennent au au Pere & au Fils; mais quand on les joint enfemble, en difant le faint Efprit, ils fignifient cet efprit, qui nous fanctifie & nous infpire, étant l'amour éternel & fubftantiel du Pere & du Fils. Le faint Esprit eft Seigneur & vivifiant : Seigneur, parce qu'il eft Dieu vivifiant, parce qu'il nous donne la vie fpirituelle; qui eft la grace. Il procede du Pere & du Fils,

par

& eft adoré & glorifié avec eux,
parce qu'il eft consubstantiel à l'un &
à l'autre. La fanctification des hom-
mes eft particulierement attribuée au
faint-Elprit, comme la création au
Pere, & la rédemption au Fils; parce
que les hommes font rendus faints
la grace de Dieu, qui eft l'effet de fon
amour, & qui produit en eux l'a-
mour qu'ils lui portent. Car la chari-
té de Dieu eft répandue en nos cœurs
par le faint-Efprit, qui nous a été don-
né; & ce don du faint-Efprit, cette
charité eft le principe néceflaire de
toutes nos bonnes œuvres. Le faint

Rom. 5.

Efprit infpire les hommes, quand Dieu leur donne des connoiffances furnaturelles. Car on attribue encore au faint-Efprit ces fortes de graces, qui fervent plus a faire éclater la puiffance de Dieu en ceux qui les reçoi vent, qu'à leur propre fanctification: comme le don des langues, le don des 2. Cor. xï¿ prophéties, le don de guérir des maladies, ou de faire d'autres miracles:

qui du tems des apôtres étoient ordi- A&t, v111. 184 nairement communiquez avec la gra