ce fanctifiante, par l'impofition de leurs mains. C'eft ainfi que le faint Efprit a parlé par les prophétes, faifant dire ce qu'ils ne peuvent fçavoir Ezech. naturellement, leur donnant une forJerem. 1. 18. ce & un courage invincible, & les Id. xx. 9. contraignant même quelquefois à parler malgré eux. Avec le faint-Efprit on joint la fainte église catholique, qui n'eft l'églife de Dieu, que parce qu'elle eft affemblée par le faint-Ef prit. LEÇON LEÇON IX. De l'Eglife. Gglife fignifie affemblée & par ce nom nous enterdons toute la multitude. des fideles, qui font profeffion de fervir Dieu, fuivant la vraie religion; que lui-même a enfeignée, qu'ils ont apprife de leurs peres, & confervée fidelement fans y rien changer. On la divife en deux : l'églife triomphante, c'est-à-dire, les Saints, tant les hommes que les anges, qui jouiffent déja de la vie éternelle, & l'églife militante, qui comǝ bat ici-bas fur la terre, affligée de diverses tentations, & mêlée de grand nombre de méchans, d'hypocrites & Tome 11. S Matt. XIII. de foibles, qui ne pratiquent pas ce qu'ils font profeffion de croire. Ils ne taiffent pas de demeurer dans l'églife, tant qu'ils confeffent exterieurement fa foy, & fe tiennent dans fa communion: & ce ne fera qu'au ju30. 40. 49.gement de Dieu, que s'en fera le difcernement. On peut ajoûter l'églife Heb. 3. 6. fouffrante : c'eft-à-dire les ames qui achevent dans le purgatoire d'expier les reftes de leurs péchez. On donne encore à l'église divers autres noms. Nous l'appellons maifon de Dieu, pour montrer que tous les fideles font Tes enfans, qui compofent une même famille nourrie du même pain, c'eft à-dire de fa parole & des facremens., Nous la nommons auffi Jerufalem, ou Sion : pour montrer que cette fainte cité n'en étoit que la figure. JefusChrift la nomme fon troupeau, & Apoc: 10 dit qu'il en eft le pafteur. On dit qu'elle eft fon époufe: pour montrer comme il l'aime tendrement, & comme il lui communique tous les biens.. Eph. 123. On dit qu'elle eft fon corps, pour montrer qu'elle fait avec lui un tout » Gal. v. 26. Jo. x. : dont il eft la partie principale: comme tous les membres du corps humain font réunis fous la tête, d'où leur vient la vie & le mouvement. Mais en nommant ainfi l'églife, on la nomme le corps myftique de Jefus-Chrift: pour montrer que c'est une maniere de parler figurée, & la diftinguer de fon corps naturel & veritable. Les marques de la vraie églife, pour la diftinguer de toutes les autres focietez, qui en ufurpent le nom, fe réduifent quatre. Elle eft une, fainte, catholique & apoftolique. Une, par le tems: car c'eft la même églife qui a duré fous la loi de nature, depuis Adam & Abel le jufte jufques à Noć; depuis Noé jufques à Abraham; depuis Abraham jufques à Moïfe: de Morfe fous la loi écrite, jufques à Jefus-Chrift; de Jefus-Christ fous la loi de grace, jufques à nous. L'églife eft une par les lieux; car c'eft la même, qui s'étend à l'orient & à Foccident, dans les païs les plus reculez, au ciel & en la terre. Par toute la terre, elle profeffe la même foi, ufe des mêmes facremens, & recon noît un même chef, Jesus-Chrift dans le ciel ; & fur la terre le pape, qui eft fon vicaire. L'églife eft fainte: par fa doctrine, par fes facremens qui donnent la grace, par fon chef, & par plufieurs de fes membres, qui font laints. Elle eft catholique : c'est-à-dire univerfelle parce qu'elle s'étend à tous les tems & à tous les lieux, વે toutes les nations, les conditions & les âges. Elle eft apoftolique, parce qu'elle conferve la doctrine des apôtres, par une fuite continuelle de pafteurs, qui remonte jufques à eux. On ajoûte Romaine, pour montrer que la marque de la vraie églife eft la communion avec le faint fiége de Rome. |