LEGON X.

De la communion des Saints.

& de la remiffion des péchez..

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A communion des Saints eft la communauté,. Ia participation, la commu nication de tous les biens fpirituels entre tous les fideles. C'eft une fuite de l'unité de l'églife, & de ce qu'elle eft un même corps. Car quoique les membres aïent leurs fonctions féparées, toutes courent à la même fin, qui eft la confervation & l'augmentation de tout le corps. Ainfi dans l'églife les uns inftruifent, les t. Cor. 25. 7. autres exhortent, les autres prient, Rom. 12 4. les autres gouvernent, les autres fervent; foit à l'adminiftration des facremens, foit aux œuvres de charité corporelles: mais tous ont un même

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but, qui eft d'arriver à la vie éter nelle; & y faire arriver les autres. Tous ceux qui font dans l'églife, profitent de toutes les prieres & les bonnes œuvres qui s'y font; ceux qui font en grace y participent pleinement, & ceux qui font en état de péché, ne laiffent pas d'en tirer du fecours, pour fortir de leur mifere. On voit par là quel grand quel grand mal eft l'excommunication: par laquelle on est retranché de l'églife, & on perd tous les fruits de la communion des faints. Il y a communication entre l'églife triomphante & la militante. Les faints qui font dans le ciel, nous fecourent de leurs fuffrages auprès de Dieu, pour nous obtenir des graces, tou jours fondées fur le mérite de JefusChrift, de qui les faints mêmes ont tiré tout le leur. Les ames que la juftice de Dieu acheve de purifier après cette vie, peuvent auffi être fecourues par nos prieres,& par celles des faints. C'eft pourquoi il eft utile de prier, & de faire des aumônes & d'autres bonmes œuvres, pour la diminution de

leurs peines. Le dixiéme article du fymbole eft de la rémiffion des péchez. Jefus - Chrift a prouvé par de Luc. v. 145 grands miracles le pouvoir qu'il avoit fur la terre, de remettre les péchez : il a communiqué ce pouvoir à fes apôtres : & s'eft obligé à ratifier & à confirmer tout ce qu'ils auroient fait, Mat, xwi pour remettre ou ne pas remettre les péchez. Des apôtres ce pouvoir a paffé aux évêques & aux prêtres ; & il s'exerce en l'adminiftration des deux facremens de baptême & de pénitence. Or il y a deux fortes de péchez. Le péché originel, que nous appor tons en naiffant, comme enfans d'Adam : le péché actuel que nous commettons étant venus en âge de raison, & qui eft encore de deux fortes. Le péché veniel, c'est-à-dire pardonnable; tels que font ceux que commettent les plus juftes, fouvent par foibleffe, ou par ignorance: & le péché mortel, qui fait perdre entierement la grace de Dieu, & rend digne de la mort éternelle. Ce dernier ne peut être remis aux baptifez, que par la pénitence...

14. IF

Sap. 1 13. il a fait toutes chofes afin qu'elles 23 fubfiftent. Il a créé l'homme immortel: & c'est par l'envie du diable que la mort eft entrée dans le monde: car la mort, même du corps, eft la peine du péché. Nous fommes com pofez de deux parties, d'un corps terreftre & corruptible, d'une ame fpirituelle & immortelle, qui eft l'ima ge de Dieu. A la mort ces deux parties fe féparent: le corps qui n'eft que Eccl. 25. 7° poudre, retourne à la terre, d'où il eft pris: l'efprit retourne à Dieu, qui Fa donné, & ne laisse pas de fubfifter, quoique

quoique le corps foit corrompu. Mais cette feparation n'est que pour un tems : à la fin du monde, ceux qui dorment dans la pouffiete de la terre Dan, xij. 26 s'éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l'opprobre, Joan. v. 28, qu'ils verront toujours. L'heure vient, où tous ceux qui font dans les tombeaux, entendront la voix du Fils de Dieu, & fortiront; ceux qui ont bien

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Dan. xii. 2

fait, pour la réfurrection de la vie;,. Cor. XV. ceux qui ont mal fait, pour la refurrection du jugement. Nous reffufci- Ibid. 21. terons donc tous, mais nous ne ferons pas tous changez. Les bienheureux auront des corps glorieux, incorruptibles, plus brillans que les aftres, & fpirituels, c'est-à-dire, parfaitement foûmis à l'efprit: les damnez auront des corps, qui ne ferviront qu'à aug- Job. xix. 26 menter leur fupplice éternel. Mais les uns & les autres auront leur propre corps, la même chair qu'ils avoient en cette vie, & que Dieu rétablira par fa toute puiffance : lui devant qui rien n'est caché, ni dans le fepulcre, ni dans la mort.

Tome II.

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Prov. xv. ix.