conde demande enferine donc la grace & la gloire que nous demandons non-feulement pour nous, mais pour tous les hommes, afin d'étendre dèsà préfent le roïaume de Dieu, autant qu'il nous eft poffible. LEÇON XV. Des deux demandes fuivantes. IN demandant à Dieu que tre fi elle eft contraire à la fienne; Rom. vii. 15. &c. que toutes nos volontez foient con formes à celle de Dieu. Nous ajoûtons la comparaifon du ciel, pour prorefter que nous voulons être autant foumis à Dieu, que le font les autres bien-heureux. Le pain quotidien que nous demandons enfuite, fignifie en effet la nourriture & les autres chofes néceffaires, pour l'entretien de notre corps. Dieu veut que tous lui demandent leur pain, les riches comme les pauvres: afin que tous reconnoiffent qu'ils le tiennent de lui: que c'est lui qui a donné les biens aux riches en les faifant naître de parens riches: ou leur fourniffant des occafions d'acquerir: que c'est lui qui entretetient les pauvres, leur donnant la force & l'induftrie pour travailler; ou donnant aux riches de la charité, pour les affifter. Le mot de pain comprend toute la nourriture; mais il nous marque que nous devons nous paffer de peu, & être contens d'avoir dequoi nous 3. Tim.vj.7. nourrir & nous couvrir : puifque nous n'avons rien apporté en ce monde, & que nous fommes bien assûrez de n'en rien emporter. Il nous eft dit de le demander pour aujourd'hui, afin Mat. vj. 377 de nous apprendre à nous confier à la providence, & à n'avoir point d'inquiétude du lendemain : & afin de nous marquer que nous devons faire cette priere tous les jours. Le pain quotidien s'explique auffi, le pain qui furpaffe toute fubftance. En effet, fous le nom de ce pain nous demandons la nourriture fpirituelle pour nos ames, c'est-à-dire, la grace, qui nous eft néceffaire à chaque moment: la parole de Dieu, & le corps de JefusChrift, qui eft le pain de vie. LEÇON XVI. Des trois dernieres demandes. P Ar la cinquiéme demande nous nous reconnoiffons veritablement pécheurs. En effet, fi nous difons que nous n'avons point de péché, nous 1- Jo. . 3. nous trompons nous mêmes, & la verité n'eft point en nous. Il n'y a perfonne qui ne commette au moins des fautes legeres & journalieres dont cette priere eft le principal remede. Nous reconnoiffons que nous n'efperons obtenir le pardon, qu'autant que nous pardonnerons aux autres : parce qu'il ne feroit pas jufte, que nous nous faffions payer à la rigueur de ce que nous prétendons qui nous eft dû par nos |