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fent, comme les injures de paroles, les affronts, les querelles & les difputes trop aigres. Au contraire il ordonne de conferver, autant qu'il nous eft poffible, la vie & la fanté de notre prochain: même de ceux qui nous haïffent. On rapporte à ce commandement le fcandale : qui eft comme un meurtre fpirituel, par lequel on tuë l'ame du prochain, la faifant tomber dans le péché. Ainfi un ecclefiaf tique fcandaleux, eft celui, qui par fa vie déreglée donne occafion aux laïques de vivre mal, à fon exemple, Ainfi ceux qui apprennent à des enfans le mal qu'ils ignorent : ceux qui compofent, ou débitent des livres pernicieux: les femmes qui fe parent pour fe faire aimer; tous ceux-là donnent fcandale & participent aux péchez de ceux qui le prennent. Ce péché eft fi grand que Jesus-Chrift dit, Matth. viij qu'il vaudroit mieux être jetté avec une pierre au cou au fond de la mer, que de fcandalifer le moindre des fideles.

LEÇON XXVII. Du fixiéme commandement.

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E fixiéme commandement
défend aux créatures raifon-

nables d'imiter les bêtes fans Tho ir. 13.

VI.

raifon, qui fe mêlent in- 17. V.

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Greg. Nil,

differemment, & d'abufer pour le plaifir, de ce que Dieu a fagement inf titué, pour la multiplication du genre humain. Car l'ouvrage de Dieu eft bon en toutes fes parties: il n'y a or. catech. c. rien de mauvais ni de honteux, que 23. le péché & la concupifcence, qui nous porte à ufer de nos corps contre la volonté du créateur. En défendant l'adultere, il défend auffi l'incelte; Gen. xxviij. la fornication, & toutes les autres 10.

efpeces d'impudicité, qui font fendues nommément en divers en

Levit XVIII*

Eph. iv. 31.

vij. 23. ix.

18.

droits de la fainte écriture: pour montrer combien elles font abominables devant Dieu; mais dont il ne devroit pas même être mention parmi les chrétiens, hors la néceffité de les condamner. Il fuffit de fçavoir que rien Prov. ij. 18. n'eft permis, finon dans les faintes re9. v. 4 &c. gles du mariage. Les plaifirs criminels 32. &c. font la fource de plufieurs maux trèsférieux de maladies incurables, de diffipation de biens, de haines mortelles, de jaloufies, de mauvais ménages entre les maris & les femmes, d'abandonnement des enfans, de fuppofitions de part, d'avortement, d'empoifonnemens, de meurtres, tes fortes de crimes. Pour éviter la débauche, Dieu défend auffi tout ce qui y mene; toutes les actions, les attouchemens, les regards & les paroles deshonnêtes: même jufques aux penfées arrêtées & déliberées. En cette matiere, bien plus qu'en aucune autre, il faut être foigneux de fuir les 2. Cor. 5.9. occafions de péché, qui font l'oifiIfa. 111. 16 veté, la curiofité, la compagnie 1. Pet. ш, 3· des débauchés, les excès de bouche,

Ezech. XVII.

49.

Ephef. v 18.

de tou

les danfes, les affsemblées prophanes d'hommes & de femmes, la parure, & generalement l'amour de tous les plaifirs fenfibles. Il nous eft donc pf. cxxxviij. commandé de vivre chaftement; con-1 fiderant que Dieu nous voit toujours, & qu'il n'y a point de tenebres pour lui, que nos corps font les temples du faint-Elprit, confacrez par le baptême & la confirmation, & encore plus par la fainte euchariftie: & que nos membres font les membres de JefusChrist. Or qui a-t'il de plus horrible,1. Cor. vj. que de faire des membres de JefusChrift les membres d'une perfonne infaine, en devenant un mêine corps avec elle? Pour acquerir ou confer→ ver la chafteté, nous devons mener une vie reglée, occupée, laborieufe, Luc. 1. 234 fobre & mortifiée, & nous fouvenir qu'il faut

porter notre croix tous les jours, & que cette vie n'eft pas la tems du repos & de la joye, mais du travail. Le principal moyen pour obrenir de Dieu le don de continence, Sap. VI. est la priere.

LEÇON XXVIII. Du feptiéme commandement.

E feptiéine commandement défend le vol, le larcin, l'ufure, la concuffion: & generalement toute ufurpation du bien d'autrui, , par fraude ou par violence. Car puifque les hommes font convenus du partage des biens, & ont fait des loix pour regler les manieres de les acquerir & de les conferver comme nous en pro fitons, pour joüir de nos biens en sûreté, il eft jufte d'obferver ces loix: & nous en devons auffi laiffer joüir les autres, fans nous fervir de notre force ou de notre adreffe, pour les en priver. Que fi quelque chose nous inanque, il faut nous appliquer à l'acque

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