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Des trois premiers commande-
mens de l'Eglife.

Ous fommes encore obli-
gez à obferver les comman-
demens de l'églife: en ver-

tu du commandement de

Dieu, d'honorer notre pere & notre mere. Car l'église la Jerufalem celefte eft notre mere, & fes commandemens ne font autre chofe, que de faintes pratiques reçûës par une tradition continuelle, depuis les tems apoftoliques: & confervez par l'autorité de tous les peres & les pafteurs, dont on a enfin été obligé de faire des regles dans les derniers tems, pour marquer ce que devoient au moins faire les Chrétiens. On en compte ordinairement fix, que l'on a mis en rime en

Gal. IV. 26

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cette forte. Les dimanches meffe oilras, &c. Le premier eft donc d'entendre la meffe les dimanches & les fêtes commandées. Les Chrétiens doivent prier fouvent, & affifter aux prieres publiques de l'églife, autant que leur commodité le permet. Mais comme la plûpart font occupez les autres jours de travaux & d'affaires qui leur laiffent peu de loifir: l'églife a réduit l'obligation exterieure au dimanche : & à la partic la plus effentielle de l'office, qui eft la meffe. Et quoiqu'elle défire que l'on entende la meffe haute & folemnelle, elle fe contente au befoin de la meffe baffe: pourvû qu'on l'entende avec grande attention, s'uniflant autant qu'il fe peut à l'action du prêtre & 1225. cap à l'intention de l'églife. Son fecond Omnis utriuf commandement eft de confeffer tous

Corc Later.

que fex.

fes péchez à fon propre prêtre, au moins une fois l'année. L'Eglife fçait que ceux qui ne font que des péchez legers, s'approchent des facremens affez volontiers ; & pour ceux qui negligent leur confcience elle a craint avec raifon, voyant la corruption des

derniers fiécles, qu'ils ne fuffent capables de croupir dans l'état du péché mortel, pendant plufieurs années, Elle a donc jugé à propos de les exciter par un commandement exprès, & par la menace de l'excommunication. L'églife n'a point marqué de tems pour le facrement de pénitence parce que l'on doit chercher à fe relever, fi-tôt que l'on eft tombé dans le crime, commeil eft écrit, ne tardez point à vous Eccl. ix. 8: convertir au Seigneur, & ne differez point de jour en jour. Elle a ordonné de fe confefler au prêtre propre : c'està-dire, à l'évêque, au curé, ou à que!qu'autre commis par eux: afin que les pafteurs puiffent connoître le troupeau, dont ils doivent rendre compte

ibid.

à Dieu. Le troiliéme commandement Conc. Later de l'églife eft de recevoir le faint facrement de l'euchariftie, au moins une fois l'an, vers la fête de pâque, & en fa paroiffe. L'églife fouhaiteroit que les Chrétiens communiaffent toutes les fois qu'ils affiftent à la meffe; & Conc. Trid. par confequent au moins tous les dimanches; mais comme il ne faut s'ap

feff. 22. c. 6.

procher de ce facrement qu'après s'être bien éprouvé: elle a eu égard à la tiédeur des derniers tems; & ne les a obligez à s'en approcher qu'une fois l'année; mais elle n'a pû fouffrir qu'ils s'en privaffent plus long tems: puifJo. vj. 54. que Jefus-Chrift a dit que l'on ne peut vivre fans ce pain célefte. L'églife a choif pour ce devoir les jours les plus faints, après la préparation du carême, lorfque l'on fait la mémoire de la paffion de Jefus-Chrift, & de l'inftitution de ce facrement: c'est-à-dire, depuis le dimanche des rameaux jusqu'à l'octave de pâque. La néceffité de recevoir ce facrement en fa paroiffe vient de la même raison, qui a été dite pour la pénitence: afin que chaque pafteur connoiffe l'état de fon troupeau. On commence à être obligé à ces deux commandemens, quand on eft arrivé à l'âge de difcretion, ce que l'on entend d'ordinaire entre fept ou huit ans, pour la confeffion; & pour la communion, entre douze & quatorze ans; & c'eft au pafteur à en juger.

LEÇON XXXII.

Des Fêtes & des Myfteres:

L

Es trois autres commande mens de l'Eglife regardent la diftinction des jours deftinez au service de Dieu : les uns pour chanter fes louanges, & fe réjouir fpirituellement ; les autres pour s'affliger devant lui, & faire pénitence. Le quatriéme commandement nous oblige à fanctifier certains jours de fête, outre les dimanches : nous abftenant d'œuvres ferviles, & nous appliquant à la priere & aux bonnes œuvres. Ces fêtes font inftituées pour honorer Dieu : ou en célébrant les principaux myfteres de notre religion, ou en renouvellant la mé

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