Doa lib. ir. 14. 8CC

Le batême, la confirmation, l'euchaAuguft. de riftie, la pénitence, l'extrême-onction, bapt. cont. l'ordre & le mariage. La validité des facremens ne dépend point du miniftre: quelque indigne qu'il foit, pecheur, ou herétique: il fuffit qu'il ait reçû le pouvoir dans l'églife: parce que c'eft en effet Jefus-Chrift qui confére les facremens. Pour bien entendre la nature des facremens, il faut fçavoir les raifons des faintes cérémonies dont l'églife les accompagne.

Tome 11,

Joan 111. 5.

LEÇON XXXIX.
Du baptême.

L

E baptême eft le plus néceffaire de tous les facremens. En verité, en verité je vous-dis, dit Jesus-Christ, perfonne ne peut entrer au roïaume de Dieu, s'il ne renaît de l'eau & du S. Efprit. Ce qui eft né de la chair eft chair, & ce qui eft né de l'efprit eft Rom. viij.3. efprit. Or fi nous vivons felon la chair, nous mourrons, puifque la chair n'eft la autre chofe que l'amour propre, concupifcence, que nous apportons au monde comme enfans d'Adam, avec le péché originel, dont elle eft une fuite.De la vient que le batême eft néceffaire, même aux petits enfans, Four effacer ce péché avec lequel ils

naiffent aux adultes, c'eft-à-dire, à
ceux qui font en âge de raison, il ef-
face de plus tous les péchez qu'ils peu-
vent avoir commis. Mais pour
le re-
cevoir, il faut qu'ils foient fuffiam-
ment inftruits de la doctrine chrétien-
ne, qu'ils la croyent & la profeffent
publiquement, & de plus qu'ils foient
fincerement convertis, & qu'ils aient
un grand regret de leurs péchez paffez,
& une ferme refolution d'obferver les
commandemens de Dieu. Le batême,

autant que l'on peut, doit fe faire à
l'églife par les mains des prêtres avec
toutes les cérémonies: mais en cas de
néceffité toute perfonne peut baptifer,
pourvû que
l'on verfe de l'eau fur le
baptifé avec l'invocation de la fainte
Trinité. L'eau doit être fimple & na-
turelle, & il faut dire : Je te baptife
au nom du Pere, & du Fils & du faint
Efprit. Le baptême ainfi donné ne
peut être réïteré, & imprime un ca-
ractere qui ne s'efface jamais, quel-fer vij de
que crime que le baptife puiffe com- Ser. cap. 9.
mettre. Il est toujours vrai de dire
qu'il a été régeneré & confacré à Dieu

Conc. Trid.

comme fon enfant d'adoption. Si un adulte défirant le baptême, avec une charité parfaite, eft furpris de la mort avant que de le recevoir, il ne laiffe pas d'être fauvé: & fon falut eft encore plus affûré, s'il est baptisé dans fon fang, fouffrant le martyre pour la foi, qu'il veut profeffer. Il y a donc trois baptêmes, celui de l'eau & du faint Efprit, celui du faint Efprit feul: celui du fang: mais l'eau eft abfolu ment néceffaire pour les enfans, qui ne peuvent avoir les faintes difpofi tions capables d'y fuppléer.

LEÇON XL.

De la préparation au baptême.

P

Our bien entendre toute la cérémonie du baptême; if faut confiderer celui des adultes, & fuppofer qu'il fe fait à l'un des jours folemnels de la bénédiction des fonts. Il étoit trèsordinaire dans les premiers fiécles de baptifer des perfonnes en âge parfait : au lieu que parmi nous on ne le pratique que rarement, c'eft-à-dire, quand des Juifs, des Mahométans, ou d'autres infideles fe convertiffent. Il faut inftruire avant que de baptifer, fuivant l'ordre que Jefus-Chrift en a 19. donné: c'eft pourquoi l'on commençoit par faire Catéchumene celui qui

Mat. XXVI