vouloit être chrétien, pour l'inftruire à loifir, & pour éprouver fa vocation pendant un long-tems; & c'eft à cette préparation que fe rapportent les exorcifmes & les autres prieres, par où commence la cérémonie du baptême, jufques à la récitation du fymbole & la profeffion de foi. Depuis qu'il eft plus ordinaire de baptifer des enfans, on a joint ce qui fe faifoit auparavant à plufieurs fois, & ce n'eft aujourd'hui que la fuite d'une même cérémonie. Mais quand on baptife un adulte, on ne doit pas laiffer d'examiner avec foin s'il eft veritablement converti; & s'il n'eft point attiré au baptême par quelque motif temporel. On doit aufli l'inftruire amplement, non-feulement des myfteres, mais des préceptes de morale, & des regles de la vie chrétienne. Quand on juge à propos de le baptifer, on l'amene à l'églife, où d'abord il doit demeurer à la porte en dehors, sous le veftibule, ou en quelque autre lieu commoRitualePari, de. Le prêtre lui demande fon nom, puis il fouffle fur lui, & conjure le daible pour le faire retirer de cette créature, dont il eft en poffeffion par le péché puis il lui marque le figne de la croix fur le front & fur le cœur, & fait fur lui quelques prieres, afin qu'il profite des inftructions, & qu'il commence à vaincre fes paffions, & à obferver les commandemens de Dieu, pour se rendre digne d'arriver au faint baptême.Enfuite le prêtre aiant béni le fel, lui en met un peu dans la bouche, pour marquer le goût qu'il doit prendre à la doctrine chrétienne, la fageffe & l'éloignement de la corruption. Auffi Jefus-Chrift a dit Marc iv. 49. Ayez en vous du fel. Et faint Paul : que vos difcours foient toujours affaifonnez de fel en la grace. Le prêtre fait encore fur lui plufieurs exorcifmes qui fe faifoient autrefois à differens jours, & employe le figne de la croix avec des paroles terribles, chaffer le démon & le contrainpour dre à quitter la place au Dieu vivant, Coloff. iv. 8. Jo. 11. 6. du catechumene, pour imiter ce que Marc. vi. Jefus-Chrift fit à l'aveugle né, & à un fourd & muet poffedé du démon: il récite enfuite fur lui l'oraifon dominicale & le fymbole; ce qui fe faifoit autrefois féparément : pour faire apprendre par cœur l'un & l'autre au catechumene. Après cela le prêtre l'introduit dans l'eglife, & alors il le fait renoncer à fatan, à fes œuvres & à fes pompes puis il lui fait des onctions fur la poitrine & entre les épaules avec de l'huile bénite, nommée par cette raifon l'huile des catechumenes. L'effet de ces onctions eft de donner de la force contre les tentations & les attaques du démon. Tout ce qui fe fait jufques-là regarde la préparation au baptême, comme il paroît par les ornemens violets. L LEÇON XLI. Du baptême folemnel. 'Ancienne coûtume de l'é- v. hift. eci glife, étoit de ne baptifer clef. liv. xxxi folennellement que deux fois l'année, la veille de n. 43. pâque & la veille de la pentecôte : & de-là vient que c'eft encore en ces deux jours que fe fait la bénédiction de l'eau, qui doit fervir au baptême Miff. Roma toute l'année. La cérémonie de cette sab. Sandto benédiction commence par plufieurs lectures de l'ancien teftament, pour remettre en mémoire aux catechume nes, les principaux points des inftructions qu'ils ont reçûës; & ces lectures font entremêlées d'oraifons, pour leur obtenir la grace de naître verita blement. Ensuite l'évêque ou le prêtre avec tout le clergé va en proceffion aux fonts, qui font toujours à l'entrée de l'églife, & étoient autrefois dehors. Là il benit l'eau par des prieres magnifiques, qui marquent les myfteres & les iniracles que Dieu a operez par cet élement: il foufle delus & y trempe le cierge pafchal, pour montrer par ce fouffe & par ce feu la vertu du faint Efprit qui defcend en l'eau & la rend capable d'effacer les péchez & de purifier les ames, comme de la nature elle pouvoit nettoïer les corps. Il y mêle enfin pour le même effet du faint chrême & de l'huile des catéchumenes. L'eau étant ainfi préparée, c'eft le tems de baptifer ceux qui font choifis. Après toutes les cerémonies qui ont été dites, le catechumene eft préfenté par fon parain & fa maraine, qui doivent avoir eu foin de fon inftruction particuliere, Le prêtre revêtu de blanc lui demande fon nom: puis il lui fait faire fa profeffion de foi, en récitant le fymbole, ou tout entier ou en abregé : il lui |