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LEÇON LX.

Du Mariage.

feff. XXIV.

E mariage a été inftitué Conc. Trid
dès le commencement du
monde: lorfque Dieu don-
na à l'homme pour com-

11. 18.

pagne la femme qu'il avoit tirée de fon Gen. 1. 28, côté, en difant qu'ils feroient deux en une chair, & leur donnant la fecondité par fa bénédiction, qui n'a été effacée ni par le péché originel, ni par le déluge. Mais les hommes s'étoient fort éloignez de la fainte inftitution du mariage. Outre qu'ils avoient prophané leurs corps par une infinité de péchez infâmes; ils avoient introduit la pluralité des femmes, la liberté de fe quitter, & Dieu même toleroit cet ufage: fous l'ancienne loi. Jesus

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5. &c.

Chrift a reduit le mariage à fa pre

Matt. xix. 4. miere inftitution; en forte qu'il doit être l'union parfaite d'un feul hourme avec une feule femme; union qui fait que deux ames femblent n'avoir qu'un corps; union que la mort feule peut rompre. Pour la rendre plus fainte, Jefus-Chrift a élevé le mariage à la dignité de facrement: y attachant Eph. v. 3. des graces fingulieres, pour faire que l'amour conjugal foit une vraie charité & que les mariez accompliffent facilem ent tous leurs devoirs: tant à l'égard l'un de l'autre, que de leurs enfans. Les fignes de cette grace font les paroles, qui témoignent le confentement des parties; & les autres cérémonies qui l'accompagnent: & le mariage même eft un figne & une image de l'union parfaite de J. C. avec fon Tob. viij. 9. église. Le mariage a trois fins: premierement, la production des enfans, afin qu'ils deviennent enfans de l'églife par le baptême, & qu'étant élevez dans la crainte de Dieu, ils arrivent Conc. ij. 18. à la vie éternelle : la feconde, le fes. Cor.vij.9. cours mutuel de l'homme & de la

Tob. vj.

femme, dans tous les travaux de la vie, la troifiéme, le remede contre la concupifcence: donnant un objet legitime à cette inclination naturelle, que le peché a dépravée. Quiconque fe propofe un autre but péche contre l'inftitution du mariage. Il doit être contracté fuivant toutes les loix, que l'églife & le prince, y ont prefcrites: la principale eft qu'il foit public, fait en prefence du curé, de l'un ou de l'autre & de deux ou trois témoins. Il doit être précedé des fiançailles, où le pasteur par les queftions qu'il fait aux parties, connoît s'il n'y a point d'empêchement au mariage, qu'ils promettent de contracter. Ils doivent enfuite fe préparer à recevoir ce facrement, par la pureté de confcience, la priere & les bonnes œuvres. Le jour de la célé- Ritual. Patif, bration étant venu, le curé leur fait donner leur confentement folemnel en face d'églife, & la promeffe de fidelité reciproque: & benit un anneau, que le mari donne à la femme, pour en être le figne. On celebre enfuite lat meffe,toute compofée des plus beaux endroits de l'écriture qui traitent du

mariage; après le Pater, le prêtre fait une prière fur la femme demandant pour elle la fecondité, & toutes evertus des faintes femmes, des pa

ches. Cette bénédiction ne fe donne qu'une fois; c'est pourquoi on Touet quand une veuve fe remarie. Efaite le prêtre va dans la chambre mariez, & benit le lit nuptial, pour détourner les attaques du démon, &y attirer la fécondité. Toutes ces prieres font mention de la longue vie & de la profperité temporelle qui Hb. xij. 4 convient à l'état du mariage. Quoique 1. Cor. vij. le mariage foit honorable, & le nuptial fans tache, toutefois l'état des vierges, des veuyes & de tous ceux qui gardent la continence, eft plus heureux. Les perfonnes mariées ne peuvent éviter l'attachement aux chofes de la vie prefente & beaucoup d'afflictions temporelles ; les autres n'ont autre foin que de plaire à Dieu; & dans Apoc. xiv. 3. le ciel les vierges feront éternellement diftinguez des autres faints. Mais les

40.

Id. 32.

i. Cor. vij. 7. dons de Dieu font differens ; & chacun doit fuivre fa vocation.

FIN.

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