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la reconnoître, la terreur les prit, & ils voulurent lapider Moïfe, & fe faire un autre chef pout retourner en Egypte. Dieu vouloit encore les faire tous périr; mais Moïfe intercéda pour eux

& obtint mifericorde. Toutefois Dieu les condamna à demeurer dans le défert jufques au bout de quarante ans; & déclara qu'il n'y auroit que leurs enfans qui entreroient dans la terre promife: & que pour ceux qui étoient fortis d'Egypte, ils mourroient tous, à la réferve de deux hommes feuleNum xv. 8. ment, Jofué & Caleb qui lui avoient été fideles. Il y eut encore une grande révolte de trois des principaux du peuple, Coré, Dathan & Abiron; Dathan & Abiron furent abîmez dans la terre qui s'ouvrit fous leurs pieds, & les engloutit tout vivans, avec toytes leurs familles. Coré fut dévoré par un feu miraculeux, voulant offrir de Num xx. 9. l'encens comme les facrificateurs; & il y eut près de quinze mille rebelles qui périrent en cette occafion. Une autre fois, pour punir leurs murmures, Dieu leur envoya des ferpens

brûlans

brûlans, qui en firent mourir un grand nombre: mais Dieu fauva tous ceux qui purent regarder un ferpent d'airain, que Moïfe fit par fon ordre. Enfin ils fe débaucherent avec les filles des Madianites, qui leur firent adorer leurs idoles ; & pour punition, Num. xxv. il en fut tué vingt-quatre mille. C'eft ainfi que ce peuple ingrat reconnoiffoit les bienfaits de Dieu, & obfervoit l'alliance qu'il avoit jurée.

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Deut. 111. &c.

LEÇON XIII.

Des derniers difcours de
Moife.

M

Oife conduifit le peuple jufques à la terre promife: mais il n'y entra point, & la vit feulement de loin. Deut. 111. 6. Avant que de mourir, il fit au peuple de grandes exhortations, & leur fit renouveller l'alliance qu'ils avoient faite au fortir d'Egypte. Il leur repréfenta que Dieu les avoit pris pour fon Den. Ix. 4. peuple bien-aimé, entre les nations de la terre, qui toutes lui appartiennent comme à leur créateur: qu'il avoit fait ce choix, non pour leur mérite, mais par fa pure bonté, & en confidération des promeffes qu'il avoit faites à leurs peres: qu'il alloit les fai

&c.

Deut. XXVII.

re entrer dans la terre de Canaan, terre où couloit le laict & le miel, c'està-dire, fertile & délicieufe; qu'il les y feroit multiplier, & les protegeroit & leur donneroit l'avantage fur tous leurs ennemis; & que pour tant de bienfaits il ne leur demandoit que de l'aimer. Il eft vrai qu'il leur demandoit leur amour tout entier. Tu ai- Deut. vI. S. meras, dit-il, le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton ame, de toutes tes forces; tu obferveras tous fes commandemens & toutes les cérémonies de fa loi. A ces exhorta- Levit. xxvII. tions, Moïfe ajouta de terribles mcnaces contre le peuple, s'il étoit infidele à Dieu. Il leur dénonça de fa part la ftérilité, la famine, de cruelles maladies, les guerres, le pillage, la captivité; & qu'ils feroient enfin chaffez de la terre promife, & difperfez par tout le monde. Moïfe fit encore au peuple une promeffe bien plus fublime. Il prédit que Dieu leur donneroit après lui un prophete d'en-117. tre leurs freres, femblable à lui, c'està-dire, le Sauveur du monde ; qu'il

Deur. *.

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Act. VII. 37.

devoit être légiflateur comme Moïfe & faire encore de plus grands miracles, en apportant aux hommes une nouvelle alliance, & un nouveau tef tament plus parfait que l'ancien. Il devoit naître entre les Ifraëlites, comme il avoit déja été révelé à Abraham & à Jacob; & il devoit apporter aux hommes les ordres de Dieu, non plus d'une maniere terrible, en leur parlant du haut d'une montagne, au milieu des flammes & des tonnerres, mais en converfant familierement parmi eux, avec douceur & humanité. Pour montrer la différence des deux légiflateurs, Moife mourut fans entrer dans la terre promise, parce que la loi qu'il avoit donnée, n'amenoit rien à la perfection. Et le peu'ple fut mis en poffeffion par Jofué, dont le nom eft le même que Jefus, & fignifie Sauveur.

Deut. XXXIV. 5.

Heb, vil. 19.

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