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tems les Ifraëlites nommerent le Sauveur qu'ils attendoient, Meffie ou Chrift, c'est-à-dire, oint ou facré avec l'huile fainte, dont on avoit accoutumé de facrer les rois & les facrificateurs. Ils l'appelloient auffi le fils de David.

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S.

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LEÇON XVII.

De Salomon & de la fagesse.

Ntre les enfans de David
Salomon fut choifi de
Dieu, pour regner après
lui, & pour être l'image

du Meffie dans fa gloire, car il , car il regna toujours en paix. Ce fut lui qui bâtit le temple, dont fon pere lui avoit laiffé 1. Reg. 6.le deffein & tous les préparatifs. C'étoit un fuperbe bâtiment, tout revêtu d'or en dedans, & divifé en deux parties, dont la plus fécrete étoit le fanctuaire, où repofoit l'arche d'alliance, fous les chérubins. Le fouverain pontife étoit le feul à qui l'entrée en fût permife, encore n'y entroit-il qu'une feule fois l'année, y portant le fang des victimes. Auffi ce fanctuaire étoit

la figure du ciel, qui étoit fermé pour les hommes, jufques à ce que le Chrift y entrât couvert de fon fang. Devant le temple étoit l'autel pour Heb. 1x. 11, les holocauftes & les autres facrifices: dans une grande cour environnée de galleries, avec plufieurs fales & divers appartemens, pour toutes les fonctions des facrificateurs & des lévites. Il n'y avoit que ce feul temple dans toute la terre d'Ifraël; & il n'étoit permis de facrifier que fur ce feul autel, pour rendre plus fenfible l'unité de Dieu & de fon églife. Salomon vêcut dans l'état le plus heureux que Fon puiffe s'imaginer fur la terre. Il commandoit à plufieurs nations étrangeres, outre le peuple de Dieu : il avoit des richelles immenfes, une prodigieufe quantité d'or & d'argent, & jouiffoit de tous les plaifirs de la vie. Mais ce qui étoit bien plus excellent que tous les tréfors & que tous les plaifirs fenfibles, c'eft; Reg. 11 la fagefle que Dieu lui avoit donnée, iv. ix. 2. & qui le mettoit au-deffus de tous les hommes. Nous la voyons encore dans

21. &c.

fes écrits, où il enfeigne la fageffe véritable, qui eft de bien regler nos Prov. V11mours. On y voit la defeription de la fageffe de Dieu, fource de celle des créatures. Elle dit qu'elle étoit en Dieu au commencement, avant qu'il formât ni la terre, ni la mer, ni les eieux, ni les abîmes. Qu'elle affiftoit à la production de tous fes ouvrages, & faifoit tout avec lui, en fe joüant. Elle ajoute, que fes délices font d'être avec les hommes, & les invite tous à s'approcher d'elle, à s'enrichir de fes tréfors, & fe raffafier à fon feftin, c'eft-à-dire, fe remplir de fa doctrine, où fe trouve la vie & le falut. C'eft

ainfi que la fageffe parle dans les proverbes ou fentences morales de Salomon. Ila compofé un cantique, où il repréfente l'affection de Dieu envers fon églife, fous l'image de l'amour le plus fort qui foit entre les hommes, qui eft celui d'un époux & 3. Reg. x1.d'une époufe. Mais il profita fi mal des dons de Dieu, qu'il s'égara dans fa vieilleffe, pour s'être trop abandonné aux plaifirs, particulierement des

femmes. Il en aima un nombre exceffif, même d'étrangeres, qui l'enga gerent dans l'idolâtrie, tant fa foibleffe fut grande. Dieu le permit ainfi, pour nous montrer par la chûte d'un homme fi fage, le danger qu'il y a dans le plaifir & dans la profperité temporelle, & pour nous convaincre de ce que Salomon a dit lui-même, que tout n'eft que mifere & vanité Eccl. 15. fous le foleil.

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