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7.

LEÇON XXI.

De la captivité de Babylone. Out ce que les prophétes avoient prédit,arriva.Après que Dieu eut longtems fouffert les crimes des rois

T

Reg. xxu d'Ifraël & de leurs fujets qu'il les eut fouvent exhortez à pénitence par la voix de fes ferviteurs, & fouvent même châtiez, fans qu'ils voulaffent fe convertir, enfin il fit éclater fur eux fa jufte colere, & les abandonna à leurs ennemis. Samarie fut prife, le royaume détruit, & le peuple emmené capIbid. 24. tif, & difperfé dans des pays éloignez. A leur place les rois d'Affyrie envoyerent des colonies d'autres peuples que l'on appella depuis Samaritains. Les rois de Juda fubfifterent encore plus d'un fiécle après la ruine d'Ifraël;

mais ils ne profiterent point de ce terrible exemple. Dieu les livra à Nabu- 4. Reg. xxv. codonofor roi de Babylone, qui ruina Jerufalem, brûla le temple, emporta les vafes facrez, & emmena le peuple en captivité: laiffant la terre d'Ifraël prefque déferte. La religion ne laiffa pas de fubfifter, quoique le temple fût détruit, & que les facrifices euffent ceffé. Les Juifs observoient la loi de Moïfe & les traditions de leurs peres au milieu de l'idolâtrie & des vices de toutes fortes qui regnoient à Babylone. Cette grande ville pleine de fu- Baruch- VI‡ perftitions, de magie, de divinations & de débauches, étoit l'image du monde corrompu & de la focieté des méchans, qui pendant cette vie, font toujours plus puiffans & en plus grand nombre que les ferviteurs de Dieu, les perfécutent & les oppriment. Nabucodonofor étoit le plus grand roi qui fût alors, orgueilleux & cruel. IE fit faire une ftatuë d'or de grandeur énorme, & commanda à tout le monde de l'adorer. Trois jeunes hommes Dan. 113 confidérables entre les Juifs, refufe

rent génereufement de lui obéir; & il les fit jetter dans une fournaife ardente, mais ils y demeurerent fains & entiers, chantant les louanges de Dieu. Alors le roi étonné de ce miracle, reconnut la puiffance de Dieu, & commanda à tous fes fujets de l'honorer. Il y eut encore d'autres ren – contres, où ce roi & fes fucceffeurs, admirant la fageffe de Daniel & les miracles que Dieu fit en fa faveur, rendirent de femblables témoignages à la verité, qui commençoit ainfi à fe faire connoître chez les infideles. Daniel étoit un des captifs de la race des rois de Juda, qui dans la cour de Babylone & dans les plus grands emplois du royaume, où il fut élevé par fon mérite, mena toujours une vie très-pure & très-fainte. Dieu lui reveDan- vii. la plufieurs fécrets de l'avenir. Il prédit diftinctement la fuite des empires, jufques à la venue du Meffie: marqua le tems où il devoit venir: qu'il feroit mis à mort par fon peuple ; & qu'alors Jerufalem & le peuple Juif feroit détruit à jamais.

LEÇON

LEÇON XXII. Du rétablissement des Juifs après la captivité.

Près que la captivité eut duré foixante & dix ans ; Cyrus roi de Perse prit Babylone, mit les Juifs en liberté, & leur permit de retourner en leur païs, & de rebâtir le temple de Jerufalem. Ils revinrent fous la conduite de Zorobabel; chef de la tribu de Juda: & le facrificateur ELdras, très-fçavant dans la loi de Dieu, inftruifit le peuple & recueillit les livres facrez. Les Samaritains & les autres ennemis du peuple de Dieu retarderent quelque-temps le rétabliffement de la fainte cité. Les Samaritains étoient ces peuples ramaffez

Tome II.

G

2. Efd. zá

2. Efa, 111.

14.

que les rois d'Affyrie avoient envoïé
à la place des Ifraëlites. Ils préten-
doient fervir le vrai Dieu & gardoient
la loi de Moyfe; mais ils adoroient
auffi des idoles, au commencement.
Enfin Jerufalem fut rebâtie: Nehe-
mias acheva de relever les murailles
la terre fut repeuplée & cultivée : &
les Juifs vécurent en paix fous les rois
de Perfe, avec une liberté entiére,
pour l'exercice de leur religion. Ils
n'eurent plus de prophetes: mais les
anciennes propheties, qu'ils voïoient
s'accomplir de jour en jour, leur fuf-
fifoient. Jamais ils ne furent plus fi-
deles à Dieu : & ils ne tomberent plus
dans l'idolâtrie, à laquelle ils étoient
auparavant si enclins. Au contraire ils
attiroient les infideles à la connoiflan-
ce du vrai Dieu : principalement dans
les païs où ils étoient mêlez avec eux.
Car il y en eut plufieurs qui demeu-
rerent à Babylone & par tout l'empire
de Perfe. Leur religion les faifoit re-
marquer en tous lieux : & les plus fa
ges d'entre les gentils admiroient leur
loi & prenoient plaifir à s'en inftruire

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