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prononce. D. Mais nous voyons toujours du pain & du vin comme ci-devant? R. C'eft que les espèces y demeurent. D. Comment connoiffonsnous donc que J. C. y eft? R. par la foi, parce qu'il l'a dit.

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LEÇON X XI V.

De la Communion.

N ne peut vivre fans manger, ni fe bien por ter fans manger fouvent: ainfi on ne peut avoir la vie fpirituelle, qui eft la grâce, fans recevoir quelquefois la fainte euchariftie; & plus on communie fouvent, plus cette vie eft forte & vigoureufe. Mais d'ailleurs les morts ne peuvent prendre de nourriture; & celle qui profite aux perfonnes faines, nuit aux malades: ainfi, pour communier utilement, il faut être exempt de péché mortel, & dans de bonnes difpofitions. Les principales font, croire fermement tous les myftères de la religion, & partiticulièrement celui-ci; ne vouloir mal à perfonne, être parfaitement reconcilié avec tous fes ennemis,

Quiconque reçoit indignement ce facrement, boit & mange fa condamnation, ne difcernant pas le corps du Seigneur d'avec les viandes communes. C'est pourquoi on ne le donne aux enfans qu'après qu'ils ont acquis l'âge de difcrétion, & qu'ils font bien inftruits. On appelle ce facrement viatique, quand on le donne aux malades près de mourir pour être comme leur provifion pour le grand voyage qu'ils vont faire.

Demande. Eft-il néceffaire de recevoir la fainte euchariftie? Réponse. Oui, puifque c'eft notre nourriture spirituelle. D. Qu'arrive-t-il à une âme qui la reçoit rarement? R. Cette âme demeure foible & languiffante. D. Mais la communion profite-t-elle à tout le monde? R. Elle ne profite qu'à ceux qui y font bien difpofés. D. Quelles difpofitions font néceffaires ? R. Premièrement, d'être en état de grâce. D. Pourquoi le péché mortel nuit-il à la communion R. Parce qu'un mort ne peut prendre de nourriture. D. Dites les autres difpofitions? R. La foi, toutes les vertus, & principalement la charité envers le prochain. D. Eft-ce un grand mal de

communier indignement? R. C'eft manger fa condamnation. D. Qu'eft-ce que le viatique ? R. C'est la communion que l'on donne aux mourans.

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LEÇON X X V.

Du facrement de Pénitence.

PRÈS le baptême & la confirmation, les chrétiens ne devroient avoir befoin que de l'euchaṛistie jusqu'à la mort. Mais il n'y en a guères qui ne tombent dans des péchés mortels qui tuent l'âme en éteignant la charité, & qui méritent la mort éternelle; & pour guérir un fi grand mal, il n'y a point d'autre remède après le baptême, que le facrement de pénitence. Celui qui veut le recevoir doit premièrement fe repentir de fes péchés, & en avoir une véritable douleur, fondée fur la foi & fur la crainte de Dieu, avec une ferme réfolution de fe corriger, qui exclue tout à fait la volonté de pécher, ce qui renferme un commencement d'amour de Dieu: & cette douleur qui brife le coeur du pé nitent, s'appelle contrition. Il faut enfuite fe con

feffer à un prêtre, lui déclarant naïvement tous les péchés dont on fe fent coupable: puis accomplir fidèlement la peine que le prêtre impofe pour fatisfaction des péchés. Il y a donc trois chofes néceffaires de la part du pénitent: la contrition du moins imparfaite, la confeffion, la fatisfaction. Les peines que l'on impofe font d'ordinaire ces trois fortes de bonnes oeuvres, la prière, le jeûne & l'aumône; & elles doivent être proportionnées à la qualité du péché & à la force du pénitent.

Demande. A qui le facrement de pénitence estil néceffaire ? Réponse. A ceux qui ont commis quelque péché mortel après leur baptême. D. Qu'estce que le péché mortel? R. C'est le péché qui eft digne de la mort éternelle. D. Que doit faire le pécheur pour recevoir ce facrement? R. Etre contrit, fe confeffer & fatisfaire. D. Qu'est-ce que la contrition ? R. C'est la douleur d'avoir péché, avec la réfolution de s'en corriger. D. Peut-on haïr le péché fans aimer Dieu ? R. Il doit y avoir au moins quelque commencement d'amour. D. Comment doit-on fe confeffer ? R. Sans rien céler, ni rien

déguifer. D. Qu'eft-ce que la fatisfaction? R. C'eft l'accompliffement de la peine impofée par le prêtre. D. Quelles font ces peines pour l'ordinaire ? R. Des prières, des jeûnes & des aumônes.

A

PRÈS

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que le pénitent eft confeffé & qu'il a pro mis de fatisfaire, le prêtre doit l'abfoudre, s'il lui voit des marques fuffifantes de converfion: finon il doit lui refufer l'abfolution, fous peine de fe damner avec le pécheur. S'il doute qu'il foit bien converti, il doit différer. L'abfolution bien reçue efface les péchés, quels qu'ils foient. Quant aux moindres péchés que l'on appelle véniels, & qu'il est presque impoffible d'éviter entièrement pendant la vie; ils peuvent être remis par la prière, l'aumône & les autres bonnes œuvres. Mais quelques petits que ces péchés nous paroiffent, il faut toujours avoir grand foin de nous en purifier & de les éviter. Les fidèles qui font morts chargés de quelques péchés véniels,

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