prince, fous quelque prétexte que ce foit. D. Qui fut le premier empereur chrétien? R. Conftantin. D. Quel changement arriva-t-il alors? R. On eut toute liberté de fervir Dieu. D. Quand le commun des chrétiens a-t-il commencé à fe relâcher? R. Vers ce même temps. D. Que firent ceux qui voulurent vivre plus chrétiennement que le commun? R. Ils fe retirèrent en folitude, D. Comment les nomma-t-on ? R. Moines, c'est-à-dire folitaires. D. Comment vivoient-ils ? R. Ils jeûnoient tous les jours, travailloient de leurs mains,& prioient fans ceffe. Fin de la première partie. SECONDE PARTIE. Contenant en abrégé la Doctrine Chrétienne. LEÇON PREMIÈRE. A Doctrine chrétienne fe rapporte à quatre par- Lities, E 4 cale, les commandemens de Dieu, les facremens. Le fymbole comprend ce que nous devons croire par la foi; l'oraifon dominicale, ce que nous devons demander avec efpérance; les commandemens de Dieu nous montrent ce que nous devons faire par charité, c'est-à-dire par l'amour de Dieu, & par la grâce que nous recevons par les facremens. Ainfi, toute la religion fe rapporte à ces trois vertus, la foi, l'efpérance & la charité. Nous ne pouvons les avoir de nous-mêmes, il faut que Dieu nous les donne par fa bonté. Par la foi, nous croyons fermement tout ce que Dieu a révélé à fon églife, c'eft-à-dire à cette affemblée de fidèles qui a fubfifté depuis le commencement du monde jufqu'à nous tout ce qu'ont enfeigné les patriarches, les prophètes & les apôtres, & que Dieu a attesté par des miracles, foit qu'il ait été écrit ou non.. Dieu ne fe peut tromper, c'eft pourquoi nous croyons tout ce qu'il a dit, quoique fouvent nous ne le comprenions pas. Par l'efpérance, nous attendons avec confiance les biens que Dieu nous promet, qui font fa grâce en cette vie, & enfuite la vie éternelle. Par la charité, nous aimons Dieu fur toutes chofes, & notre prochain comme nousmêmes. C'est la plus excellente de ces trois vertus, & la feule qui demeure éternellement. Demande. A combien de parties fe rapporte toute la doctrine chrétienne? Réponse. A quatre. D. Dites-les? R. Le fymbole des apôtres, l'oraifon dominicale, les commandemens de Dieu & les facremens. D. A combien de vertus fe rapporte toute la religion? R. A trois. D. Dites-les? R. La foi, l'efpérance & la charité. D. Pouvons-nous avoir ces vertus de nous-mêmes ? R. Non, il faut que Dieu nous les donne. D. Que fait la foi ? R. Elle nous fait croire fermement tout ce que Dieu a révélé à fon églife. D. Comment favons-nous que Dieu a parlé aux hommes? R. Par fes miracles. D. Pourquoi croyons-nous ce qu'il nous a dit? R. Parce qu'il ne peut fe tromper, ni nous tromper. D. Que fait l'efpérance ? R. Que nous attendons avec confiance les biens que Dieu nous promet. D. Quels font ces biens? R. La grâce en cette vie & la gloire en l'autre. D. Qu'eft-ce que la charité? R. L'amour de Dieu & du prochain. D. Quelle eft la plus grande de ces trois vertus? R. La charité. LE CON IL De la Trinité, Toici le Symbole : Je crois en Dieu le père tout-puiffant, créateur du ciel & de la terre; & en Jéfus-Chrift fon fils unique notre Seigneur, qui a été conçu du St.-Efprit, eft né de la Vierge Marie, a fouffert fous Ponce Pilate, a été crucifié, eft mort, a été enféveli; il eft defcendu aux enfers: le troisième jour il eft reffufcité des morts; il est monté aux cieux, eft affis à la droite de Dieu le père tout-puiffant; de-là il viendra juger les vivans & les morts. Je crois au St.-Esprit, la fainte église catholique, la communion des faints, la rémiffion des péchés, la réfurrexion de la chair, la vie éternelle. Ainfi foit-il. Nous croyons en un feul Dieu, fouverain Seigneur de toutes chofes, qui a tout fait, qui conferve tout & gouverne tout; qui peut faire tout ce qu'il veut. Il est le père de toutes fes créa tures, puifqu'il les a produites & les entretient avec une bonté paternelle. Mais, à proprement parler, il n'eft père que de fon fils unique, qui eft son verbe & fa parole intérieure, la fageffe qu'il a engendrée en lui-même avant toutes les créatures, & par laquelle il a tout fait. Ce fils eft égal au père, qui fe connoît auffi parfait qu'il eft. Le père aime fon fils, le fils aime fon père, & cet amour du père & du fils seft le St.-Efprit qui procède de l'un & de l'autre, & eft égal à l'un & à l'autre. Il y a donc en Dieu un père, un fils & un St.-Efprit: l'un des trois n'eft point l'autre, & chacun des trois eft Dieu comme les deux autres; mais les trois ne font que le même Dieu; car il ne peut y avoir qu'un Dieu, autrement il ne feroit pas fouverain. Demande. Dites le Symbole ? Réponse. Je crois en Dieu, &c. D. Qu'est-ce que Dieu? R. C'eft le fouverain Seigneur de toutes chofes. D. Pourquoi l'appelez vous tout-puiffant? R. Parce qu'il a tout fait, & qu'il peut tout ce qu'il veut. D. Pourquoi l'appelez-vous père ? R. Parce qu'il nous a tous produits, qu'il nous conferve & nous gouverne tous |