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eft celui qui fait perdre la grâce de Dieu & rend digne de la mort éternelle, comme l'homicide, l'adul tère, le larcin. Le péché véniel eft celui qui n'éteint pas entièrement la charité, comme un mensonge léger qui ne nuit à perfonne, un petit excès dans le manger, une petite diftraction dans la prière. Il eft plus facile d'obtenir le pardon de ces fortes de péchés; mais le moindre péché eft toujours un trèsgrand mal.

Demande. Peut-on obtenir la rémiffion des péchés hors de l'églife catholique? Réponse. Non, car on ne l'obtient que par Jéfus-Chrift. D. A qui a-t-il communiqué ce pouvoir? R. A fes apôtres. D. Des apôtres à qui a-t-il paffé? R. aux évêques & aux prêtres. D. Par quels facremens les péchés font-ils remis? R. par le baptême & la pénitence. D. Qu'eftce que le péché originel? R. Celui que nous avons en venant au monde. D. Et le péché actuel? R. Celui que nous commettons nous-mêmes. D. Qu'eftce qu'un péché mortel. R. Celui qui mérite l'enfer? D. Qu'est-ce que le péché véniel? R. Celui qui ne fait pas perdre entièrement la grâce de Dieu. D.

Comment obtient-on le pardon du péché mortel? R. Par le facrement de pénitence. D. Et du péché originel? R. Par le baptême qui remet toutes fortes de péchés. D. Le péché véniel eft il fort à craindre ? R. Oui, le moindre péché est un grand mal.

LEÇON X.

De la réfurrection & de la vie éternelle.

Nous devons fervette vie, où fouvent les

Ous ne devons pas fervir Dieu dans l'efpérance

&

méchans font dans la profpérité, & les gens de bien dans la fouffrance. Toute notre espérance eft après la mort. Nous croyons que nos âmes ne meurent point, que nos corps mêmes, après avoir été corrompus & diffipés feront un jour rétablis par la toute-puiffance de Dieu, & rejoints à nos âmes pour n'en être plus féparés. C'eft ce que nous appelons la réfurrection de la chair. Au dernier jour, les morts reffusciteront pour comparoître au jugement avec leur propre corps: la vie éternelle fera la récompenfe des bons, la mort éternelle fera la peine des méchans,

La vie éternelle eft comparée dans l'écriture à un banquet, ou à des noces, pour en représenter lajoie ; elle eft auffi nommée royaume, pour montrer que les faints font bien plus heureux dans le ciel que les rois ne le font fur la terre. Le nom de paradis fignifie un jardin délicieux : mais le vrai bonheur des faints eft de voir Dieu à découvert qui eft la beauté & la bonté fouveraine. Au contraire les damnés font dans l'enfer, qui eft une prison horrible, lieu de ténèbres où ils font brûlés d'un feu qui ne s'éteindra point, & rongés d'un ver qui ne mourra point, c'est-à-dire, du remords de leur confcience. Là font les pleurs & les grincemens de dents, c'eft-à-dire, la trifteffe, le défefpoir & la rage.

Demande. Eft-ce en cette vie que nous devons espérer d'être heureux ? Réponse. Non, ce n'eft qu'après la mort. D. Nos âmes meurent-elles avec nos corps? R. Non, elles font immortelles. D. Et nos corps meurent-ils pour toujours ? R. Ce n'eft que juf qu'à la réfurrection. D. Comment fe fera la réfurrection? R. Tous les morts reprendront les mêmes corps qu'ils avoient pendant leur vie, pour être présentés

au jugement de Dieu. D. Que deviendront-ils après le jugement? R. La fin des bons fera la vie éternelle. D. Et la fin des méchans ? R. La mort éternelle. D. Qu'est-ce que la vie éternelle? R. C'est le repos & la joie du paradis. D. Qu'eft-ce que le royaume des cieux? R C'eft la même chofe. D. Qu'est-ce qui fait le bonheur des faints? R. C'eft de voir Dieu. D. Qu'est-ce que la mort éternelle ? R. C'est le fupplice de l'enfer. D. Quels en font les tourmens? R. Les ténèbres, le feu, les remords de la confcience.

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De l'Oraifon Dominicale.

'ORAISON dominicale eft telle: Notre père qui qui êtes aux Cieux: que votre nom foit fanctifié : que votre règne arrive : que votre volonté foit faite en la terre comme au ciel : donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien, & nous pardonnez nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous offenfés, & ne nous induifez point en tentation; mais déli

pas:

vrez-nous du mal. Ainfi foit-il. Nous ne difons mon père.... donnez-moi, &c., pour montrer que nous ne prions pas feulement pour nous, mais pour toute l'églife. Nous nommons Dieu notre père, parce c'est de lui que nous tenons la vie, tout ce que nous fommes, & tout ce que nous avons, & parce que fa grâce nous rend les frères de Jéfus-Chrift, fon fils unique. Il eft partout, mais ce font les cieux principalement qui nous déclarent fa gloire. Son nom eft fanctifié, quand les créatures lui rendent l'honneur qui lui eft dû: au contraire, il est déshonoré par les péchés, principalement des chrétiens, qui rendent la vraie religion méprisable aux infidèles. Le royaume de Dieu eft la vie éternelle, que nous espérons après la mort, & la grâce qui nous y conduit, & qui empêche que le péché ne règne en nous. La volonté ́de Dieu feroit faite en la terre comme au ciel, fi nous ne fuivions point notre volonté propre, & fi nous étions foumis à Dieu comme les anges & les bienheureux car notre volonté est toujours mauvaise, quand elle n'eft pas conforme à la volonté de Dieu.

Demande. Dites l'oraifon dominicale? Réponse.

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