Cœur sacré de Marie, image vivante du divin Cœur de Jésus, recevez les hommages de notre vénération, de notre amour et de notre confiance.

D'autres nous ont précédés dans l'accomplissement de cet acte religieux; nous avons vu que dans les siècles précédents les souverains Pontifes avaient érigé un grand nombre d'associations dans cet esprit. Mais c'étaient en quelque sorte des dévotions particulières, locales, qui n'avaient point de centre commun; et aujourd'hui, notre Saint-Père le Pape, Grégoire XVI, veut bien ne pas s'en tenir à bénir, à confirmer par son autorité apostolique la petite Association érigée dans l'église de Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, mais il daigne, en vertu de cette puissance apostolique qui n'a point d'égale en extension sur la terre, il daigne élever à la dignité d'Archiconfrérie la susdite Association. Il lui accorde, et à tous les membres qui la composent, la jouissance de tous et de chacun des droits, priviléges, honneurs et indults dont ses prédécesseurs ont enrichi les autres archiconfréries déjà existantes, ceux même qu'elles ont acquis par l'usage ou la coutume, et encore la faculté de jouir de tous ceux que la grâce apostolique pourra leur concéder par la suite. Il l'enrichit d'un grand nombre d'indulgences. Bien plus, le Vicaire de Jésus-Christ, dont la puissance embrasse tous les temps et tous les lieux, accorde à perpétuité aux Directeurs de l'Archiconfrérie

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1 Le nom d'Archiconfrérie signifie confrérie mère. La société qui porte ce titre a le droit de s'associer, de s'agréger des sociétés particulières, pourvu qu'elles aient le même but, de les faire participer à toutes les grâces, à toutes les faveurs qui lui ont été personnellement accordées. Ces sociétés une fois agrégées deviennent et restent les membres de l'Archiconfrérie.

érigée dans l'église de Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, en l'honneur du très-saint et immaculé Cœur de Marie, pour obtenir la conversion des pécheurs, la faculté et le pouvoir d'agréger à l'Archiconfrérie toutes les associations, confréries déjà érigées ou qui seront érigées par toute la terre, excepté dans la ville de Rome, pourvu qu'elles portent le titre du Très-Saint et Immaculé Cœur de Marie, et qu'elles aient pour fin d'obtenir par ses mérites la conversion des pécheurs, et de leur communiquer la participation aux grâces et indulgences accordées à l'Archiconfrérie '.

Honorer le saint Cœur de Marie, implorer la puissance de sa protection, tel était le but des hommages des anciennes associations. L'Archiconfrérie embrasse de toute la puissance de ses sentiments ces vœux, ces hommages. Elle y ajoute un autre vœu celui de la conversion des pécheurs, qu'elle implore de la clémence divine par les mérites et la puissance du trèssaint et immaculé Cœur de Marie. « Jésus-Christ, dit «< saint Paul, est mort pour tous les hommes, il est le « rédempteur, le sauveur de tous les hommes; il a été «< crucifié pour que le règne du péché soit détruit «<en nous, et que désormais nous ne soyons plus << asservis au péché. » Et l'Archiconfrérie, s'unissant à ces divins sentiments, ne fait aucune distinction entre les pécheurs; elle les comprend tous dans les vœux de sa charité. Hommes égarés dans les plus vains, les plus absurdes systèmes, athées, matérialistes, déistes, panthéistes, vous tous, quels que soient les noms absurdes et déshonorants dont on vous appelle, vous êtes les ennemis de Dieu, de son Christ et de sa sainte Église. Aveugles téméraires, vous avez l'audace de i

Voir le Bref, page 25.

faire la guerre à l'Être infini qui vous a tirés du néant. Sa patience vous supporte, elle aura un terme, et le jour de sa terrible justice pour chacun de vous n'est pas loin. Votre éternité!!! cette seule pensée nous glace de crainte et d'horreur. Vous rendez justice à vos œuvres, à vos blasphèmes impies, en vous imaginant que nous sommes vos ennemis. Quelle erreur est la vôtre ! Nous vous aimons d'autant plus que vous êtes malheureux et menacés de le devenir d'un malheur éternel et infini. Quelque cruellement sensibles que soient pour nos cœurs les coups que vous nous portez, ils ne savent qu'offrir pour vous, accompagné de leurs gémissements, le vœu de la divine clémence prononcé sur le Calvaire: « Mon Père, pardonnez-leur, car ils << ne savent ce qu'ils disent, ni ce qu'ils font. >>

Et vous, pécheurs, vous qui tenez encore à Dieu par les faibles étincelles d'une foi qui n'a pas tout à fait éteint son flambeau, demi-chrétiens dont les œuvres démentent tous les jours la profession et la foi, vous oubliez que Dieu ne vous a tirés du néant que pour que vous contribuiez à sa gloire par l'œuvre de votre sanctification, qu'il vous instruit dans son Évangile du sort que vous vous préparez, en vous comparant à l'arbre stérile qui épuise inutilement la terre, et qui n'est bon qu'à couper pour être jeté au feu. Vous ne voulez pas comprendre qu'on renonce Dieu aussi bien par les œuvres que par le refus impie de croire et de se soumettre aux vérités de la foi, et que c'est contre toute espèce de pécheurs que Jésus-Christ prononce cet anathème : « Je renoncerai devant mon « Père qui est dans le ciel quiconque m'aura renoncé << devant les hommes. » Pécheurs, « je ne sais qui « vous êtes, ni d'où vous êtes. Retirez-vous loin de « moi, hommes d'iniquités, je ne vous connais pas. »

Vous ne voulez pas lire et méditer ces oracles divins. << Le Seigneur est un Dieu jaloux, et un Dieu ven« geur: le Seigneur fait éclater sa vengeance, et il le << fait avec fureur. Il se venge de ses ennemis, et il se « met en colère contre ceux qui le haïssent. Le Sei«gneur est patient, il est grand en puissance, il dif« fère à punir: mais il punit à la fin, il punit avec « un souverain pouvoir. Car le Seigneur est si grand <«< qu'il marche parmi les tourbillons et les tempêtes, <«<et sous ses pieds s'élèvent des nuages de poussière. « Il menace la mer, et il la dessèche; il change, quand <«< il lui plaît, tous les fleuves en un désert, il ébranle «<les montagnes, il désole les collines. La terre, le « monde et tous ceux qui l'habitent tremblent devant « lui. Qui pourra soutenir sa colère? qui lui résistera « lorsqu'il sera dans sa fureur? Son indignation se « répand comme un feu, et elle fait fondre les pierres « même. » Proph. Nahum., 1.

Cessez donc de vous laisser aveugler par une coupable présomption, et ne dites pas : « La miséricorde << du Seigneur est grande; il aura pitié de ma fai« blesse, il me pardonnera la multitude de mes pé«chés. Car sa colère éclatera tout d'un coup, et il <«< vous perdra sans ressource au jour de sa ven«< geance. » Eccli., 5. Écoutez la vérité éternelle, le juge souverain des vivants et des morts; écoutez JésusChrist, vous dire dans son Évangile : « Le ciel et la << terre passeront, mais mes paroles ne passeront << point; elles s'accompliront infailliblement. » Et voici l'arrêt de sa justice inexorable: « Si vous ne vous con«vertissez, vous n'entrerez point dans le royaume des <«< cieux; si vous ne faites pénitence, vous périrez << tous. >> Vous l'entendez, frères bien aimés, vous avez encore une ressource, mais elle est unique.

« Convertissez-vous, faites pénitence de vos péchés, << et vous serez délivrés de la ruine du péché. Écartez << loin de vous toutes les prévarications dont vous « vous êtes rendus coupables, faites-vous un cœur « nouveau et un esprit nouveau, et vous vivrez. Re« venez à moi, et vivez. » Ezech., 18. Nous ne cesserons de la demander pour vous cette grâce de la conversion. Tous les jours, prosternés entre le vestibule et l'autel, aux pieds de Marie, l'avocate et le refuge des pécheurs, nous ferons monter vers le ciel ce cri de l'amour et de la douleur: « Pardonnez, Seigneur, « à votre peuple, et ne laissez pas tomber votre héri<tage dans l'opprobre éternel. » Joel, 2.

Frères séparés, à quelque secte que vous apparteniez, notre amour, nos regrets vous porteront jusqu'au pied du trône de la divine miséricorde. Là, sous la protection de Marie, nous conjurerons le divin Pasteur des âmes de détruire tous les préjugés funestes qui possèdent vos esprits, nous le supplierons de rattacher à son Église des enfants qui n'en sont séparés que par l'erreur, afin que tous ceux qui portent le nom glorieux de chrétiens ne fassent plus qu'une famille, qu'un troupeau qui ne connaisse qu'un Père et un unique Pasteur.

Restes de l'ancien peuple, débris d'Israël dispersés par toute la terre, nos frères aînés dans la vocation au salut, vous n'échapperez point à notre charité. L'anathème prononcé contre vous n'est point éternel, la miséricorde divine le lèvera. Nous appellerons de tous nos vœux la grâce qui déchirera le bandeau si épais qui vous empêche de reconnaître en Jésus-Christ, crucifié par vos pères, le Messie promis à votre nation, le Sauveur du monde et le Réparateur de tous ses

maux.