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méphitifée pour rediffondre & rétablir ainfi la limpidité de la liqueur: d'où résulteroit une erreur fenfible dans l'eftimation du g gas acide contenu dans une pareille eau; mais il fera aité de s'en garantir en efsayant d'abord l'eau avec l'acide faccharin; fi ce réactif la trouble, on en prendra une quantité déterminée que l'on précipitera complétement, avec l'attention néanmoins de ne pas y verfer de l'acide furabondant; car il reprendroit une partie du fel, qui fans cela eft infoluble dans l'eau. Les Chymiftes favent préfentement qu'un quintal de faccharte calcaire tient 46 de chaux pure, il fera donc facile de déterminer la quantité de chaux pure tenue en diffolution par l'eau gafeufe. Cette quantité déterminée, une fimple opération de calcul indiquera la portion d'acide méphitique qui fera néceflaire pour rediffoudre cette chaux étrangere à l'eftimation qu'on cherche, en partant de ces données que l'eau de chaux contient de terre calcaire, & qu'il faut, comme nous l'avons vu, 3 pouces cubes de gas acide méphitique, ou 3 pouces cubes d'eau faturée de ce fluide, pour rendre la limpidité à 1 pouce cube d'eau de chaux.

Ainfi l'on aura la facilité d'eftimer fur le champ la quantité d'acide méphitique contenu dans les ex, fans embarras, fans être obligé de dégager & de recueillir féparément ce fluide; opération qui exige tant d'appaseils, qui eft fujette à tant d'accidens, foit par l'abforption, foit par l'évaporation, soit

par la compreffion, foit par le mêlange avec l'air commun, que l'approximation qu'elle donne est toujours fort éloignée de la précifion d'un calcul établi fur le jeu conftant des réactifs.

TABLE

BARO-THERMOMÉTRIQUE

UNIVERSELLE,

AVEC une méthode très-facile pour corriger les obfervations barométriques

anciennes.

PAR M. BUISSAR D.

PREMIERE

PARTIE.

Confidérations fur le Barometre.

TOUS

Tous les inftrumens de Phyfique que l'on

a imaginés, n'ont pas été portés d'abord à un bien grand degré de perfection; le temps & les recherches des Savans y ont ajouté infenfiblement ce qu'ils laiffoient defirer. Il n'en eft pas ainfi du barometre. Cet inftrument très-fimple, dont la conftruction confifte dans un tube de verre rempli de mer

cure, & plongé dans une cuvette, fut, dès fon origine, prefque porté au degré de perfection. Toutes les formes qu'on lui a données depuis lors, foit pour le rendre plus commode, foit pour augmenter sa marche, T'ont, pour ainsi dire, fait dégénérer de fon premier état. Cependant l'agréable ne l'a jamais emporté fur l'utile. Le barometre recourbé, le barometre double, le barometre en équerre, le barometre à roue, le barometre à cadran, &c. n'ont pas fait oublier le barometre trempé. Celui-ci a toujours été accueilli par les Météorologiftes; ils lui ont accordé, dans leurs obfervations, la préférence qu'il mérite fur tous les autres, par fa fimplicité & fon exactitude : enfin, tous les Savans n'ont ceffé d'en faire le fujet de leurs méditations & de leurs foins. Graces à leurs travaux, cet inftrument jouit maintenant d'un degré de perfection fatisfaifant.

D'abord on s'eft apperçu que la plus ou moins grande élévation du mercure dans le barometre, dépendoit du plus ou moins d'exactitude qu'on apportoit à purger d'air, nonfeulement la partie fupérieure du tube, mais encore la maffe même du mercure. On a remédié à cet inconvénient, en chargeant ces inftrumens au feu; cette premiere manipulation a donné de nouvelles connoiffances. On a reconnu qu'elle ne fuffifoit pas pour amener la fufpenfion du mercure au même point on a foupçonné que cette différence étoit occafionnée par les diverfes espèces de

mercure. Quelques Phyficiens ont indiqué des moyens fùrs pour purifier parfaitement ce fluide, & lui donner toujours la même pefanteur spécifique.

Lorfqu'on eut fait cette découverte, on fe mit à conftruire des barometres avec du mercure bien purifié. La colonne de cet inftrument montroit encore quelques différences dans fon élévation; on les attribua aux différens diametres des tubes. Alors pour remédier à ce nouvel inconvénient, on fe détermina à fixer le diametre que doit avoir un tube de barometre.

Cet inftrument étoit dans cet état depuis plufieurs années; on l'obfervoit avec plaifir. Il fe formoit, lorfqu'il devoit monter, un petit bouton à la partie fupérieure de la colonne de mercure, & cette colonne devenoit creufe lorfqu'il devoit defcendre. Ce pronoftic parut très-intéreffant pendant quelque temps. Néanmoins on s'en laffa, parce que les Météorologiftes continuoient d'employer des tubes de différens diametres, & alors on inventa le barometre à furface plane. Voilà les différens degrés de perfection qu'a éprouvé jufqu'à préfent le barometre fimple.

Il étoit fans doute bien effentiel pour la jufteffe & l'accord des obfervations météorologiques, de trouver le moyen d'amener le mercure à une furface entiérement plane. Ce barometre a été imaginé par M. Legaux, ou Dom Casbois, favant Bénédictin, & exécuté par le fieur Moffy, Conftructeur d'inftrumens

à Paris. Il a méme été préfenté à l'affemblée ordinaire des Savans, chez M. de la Blancherie. (V. la République des Lettres & des Arts, du mercredi 18 Juillet 1781. )

L'Auteur de cette feuille périodique s'exprime ainfi « On a remarqué dans le baro» metre à furface plane de M. Legaux » deux méchanifmes néceffaires pour prendre la véritable hauteur de cet inftrument. L'un eft un levier deftiné à mettre fans fecouffe la colonne mercurielle en équilibre avec l'air, en faisant monter & def» cendre le mercure avec une marche douce

& égale, & par-là il fait difparoître, pour » le moment de l'obfervation, l'adhérence » que le mercure a ordinairement aux parois » du verre telle eft la premiere opération » que l'on doit faire avant de prendre la » hauteur de cet inftrument. L'autre mé»chanifme extrêmement utile à la feconde » opération, qui eft d'une néceffité indif» penfable, fert à rappeller la furface du » mercure dans le réfervoir, à un niveau » conftant, fans qu'on puiffe craindre l'erreur » même d'un millieme de ligne. Ce mécha» nifme réunit la double propriété, de pré» ferver la furface du mercure dans le ré» fervoir, de la pouffiere, & de la plus » forte humidité.

» M. Legaux a été plus loin : il s'eft occupé » du foin de rectifier les erreurs que pouvoit » introduire, dans le calcul de la véritable » hauteur du barometre, l'influence de la

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