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fois fans les voir, ni en approcher. Il fuffisoit de toucher le bordde fon manteau pour être guéri. Par tout où il paffoit, on apportoit les malades des envi- Matth. ive rons,& on les mettoit dans les ruës & dans les places des villes. Souvent même on affiegeoit la maison où il étoit logé, & on ne lui donnoit pas le loisir de Mare. j.15. manger. On le suivoit par tout, même dans les lieux deserts, où il étoit contraint de se retirer pour éviter la foule. Il rendit la vûë à plusieurs aveugles; entre-autres à un aveugle né, en lui mettant sur les yeux un peu de bouë. Il fit parler des muets & entendre des fourds, redressa des boiteux & des personnes courbées. II chassa les demons des corps de plusieurs poffedez. Enfin il rendit la vie à plusieurs morts. L'histoire nous en marque trois: une jeune fille qui venoit de mourir, un jeune homme que l'on portoit en terre, & Lazare enterré depuis quatre jours. On vit Jesus Jo. xi, marcher fur les eaux, & il y fit marcher saint Pierre. Une fois il appaisa une tempête, en menaçant les vents

56.

45.iij. 20.

Joan. ix.

Marc. 36.

Luc. vij it.

Jo, vj.

& la mer. Il fit quelquefois prendre à ses disciples une quantité extraordinaire de poiffon. Un jour il raffafia de cinq pains & de deux poiffons, cinq mille hommes, qui l'avoient suivi dans le defert; & une autre fois, il en rassasia quatre mille, avec sept pains. Il se rendit invisible quand il voulut. Il conoiffoit les plus fecrettes pensées des homMarc. xvij. mes,& prédisoit l'avenir. Etant en prieLuc. ix. 181. re sur le mont de Tabor, avec trois de ses disciples, Pierre, Jacques & Jean; tout d'un coup il fut transfiguré, c'eftà-dire que ses habits devinrent plus blancs que la neige, & fon visage plus éclatant que le soleil. Les disciples virent Moyfe & Elie, qui s'entretenoient avec lui, & ils entendirent une voix qui dit: Celui-cy est mon fils bien aimé, en qui je me plais, écoutez-le. 16.1.25.xij. Tous ces miracles prouvoient manifestement que Jesus étoit ce qu'il disoit, c'est-à-dire le Chrift & le fils de Dieu. Il n'en faisoit pas seulement par luymême, mais il donnoit encore à ses difciples le pouvoir d'en faire de semblables, & même de plus grands,

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Des vertus de Jefus-Chrift.

N même tems que Jesus
faisoit tous ces miracles,
il montroit l'exemple de Matth. xj.
toutes fortes de vertus. 11 20

étoit humble de cœur: il se disoit fils
de l'homme, ce qui signifioit un hom-
me du commun & de petite naissance,
comme il paroissoit. Je suis venu,
disoit-il, pour fervir, & non pas
pour être servi. Il cachoit ses mira- Matth. xxi
cles le plus souvent, défendant aux
malades de dire qu'il les eût gueris,
& faisant taire les démons, qui
crioient qu'il étoit le fils de Dieu. Il Jo. vi. 13.
s'enfuit tout seul, lorsque ceux qu'il
avoit nourris dans le defert, le vou-

28,

loient enlever, pour le faire leur roy. PlxLij &

38,

231

Ce n'étoit point sa gloire qu'il cherchoit, mais celle de son pere qui l'avoit envoyé. Il étoit plein de douceur & de bonté, ne contestoit point, Matth. xij, n'élevoit point sa voix, & ne rebutoit perfonne. On lui amena un jour des enfans pour les benir & prier pour eux : les apôtres le vouloient empêcher; mais il les en reprit; fit approMatth. xix. cher les enfans, les embrassa & les benit en leur imposant les mains: & dit; qu'il falloit ressembler aux enMatt. xviij. fans, & être petits comme eux, pour entrer dans le royaume des cieux. Il souffroit avec une patience merveilleuse les défauts de ses disciples, qui étoient des hommes grossiers & ignorans, & les importunitez des malades & des autres, dont il étoit continuellement accablé. Il passa sa vie Luc, ix. 58. dans une extrême pauvreté, n'ayant ni terre ni maison, ni seulement où repot reposer sa tête. Il subsistoit de ce que lui fourniffoient liberalement ceux

2,

qu'il instruisoit: particulierement de Jo. iv. 6. faintes femmes, qui le suivoient pour le fervir. Il souffroit toutes les in

Luc. xix. 4.

commoditez de la pauvreté, le chaud, le froid, la faim, la soif, la lassitude: faisant ses voyages à pied, & marchant en plein midi, quoiqu'il vécut dans un païs fort chaud. Jamais il ne fit de miracle pour sa commodité. Jamais on ne le vit rire, tant il étoit grave & ferieux. Toutefois il étoit Jo. xj. 354 tendre & plein de compassion. Il pleura la mort de Lazare son ami, qu'il alloit reffusciter; & il pleura une autre fois, voyant Jerufalem, & penfant aux malheurs qui lui devoient arriver: tant il aimoit sa patrie, toute ingrate qu'elle étoit. Il étoit charitable & bien-faisant à tout le monde. Il recevoit doucement les pecheurs jo. ij. 13. qui se vouloient convertir, & ne faisoit point de difficulté de manger avec eux. Mais pour les pecheurs endurcis, il les reprenoit avec force : principalement les hypocrites, commes les scribes & les pharifiens: à qui il reprochoit hautement tous leurs vices, quoiqu'il sçût bien qu'il attiroit par là leur haine mortelle. Mais enmême tems qu'il blâmoit leurs ac

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