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l'on

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ton ame, de tout ton efprit, de toute ta force. Voilà le plus grand & le premier commandement. Le fecond lui eft femblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Or tout homme eft nôtre prochain, même un étranger & un infidele. Aimant ainsi le prochain, nous le traiterons com- Luc, x. 301 me nous voulons que l'on nous trai- Mat. vij.2d te nous-mêmes, & nous employerons la même mesure pour lui que pour nous. Nous lui pardonnerons fes fautes comme nous voulons que nous pardonne les nôtres : nous ne reprendrons point fes défauts, tandis que nous en aurons de parcils, ou de plus grands nous ne le jugerons point, comme nous ne voulons point qu'il nous juge en un mot nous ne ferons à perfonne ce que nous ne vou, Lac. vj.31 drions point qu'un autre nous fit. auffi il enfeigne qu'il ne fuffit pas de Matt.v201 pratiquer la loi exterieurement & à la lettre, comme faifoient les Juifs charnels. Ce n'eft pas affez de ne pas tuer, il faut combattre même la colere, qui produit les haines, les querelles & les

Ibid.

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,

ΤΙΟ CATECH. HISTORIQUE. 43. meurtres. Ce n'eft pas affez d'aimer nos amis ; il ne faut hair perfonne, & aimer même ceux qui nous haïffent & nous perfecu tent. Il ne fufmatth, xix, fit pas de ne pas commettre d'adultere; il ne faut pas même regarder une femme avec un mauvais defir, & le mariage doit être reduit à fa premiere inftitution d'une feule femme avec un feul homme : qui ne doivent fe feparer qu'à la mort. Il ne faut fe contenter de ne pas prenpas dre injustement le bien d'autrui ; il ne faut pas même se faire justice à la rigueur : il faut ceder & relâcher de fes interêts perdre, ou fouffrir quelque chofe, plûtôt que de bleffer la charité; n'avoir aucune inquiétude pour la nourriture, le vêtement & les autres neceffitez de la vie : s'abandonner à la providence, & chercher avant toutes chofes le royaume de Dieu & la vertu.

Matt. v:38.

LECON XXXIV.

Des confeils, de la grace, de
la priere.

Our accomplir la loi plus
facilement, & arriver à la
perfection, dont les hom-
mes font capables: Jesus-

Matt. XIX

Christ nous a donné des conseils, outre les commandemens. Il confeille à ceux qui voudront fe mettre en fû- 21. reté contre l'avarice: de vendre tout leur bien, le donner aux pauvres, & le fuivre lui-même dans la pauvreté, dont il nous a donné l'éxemple; & il leur promet un trefor dans le ciel. Pour s'affûrer contre l'incontinence: ibid. ij il confeille de renoncer au mariage, & de vivré dans la continence parfaite: ajoûtant neanmoins que tous n'en

Jo. xv. 51.

Jo. xi 9.

Jo. iv. 14.

font pas capables; mais feulement ceux à qui il eft donné par fa grace. Il nous enfeigne que par nous-mêmes nous ne pouvons pratiquer ni fes commandemens, ni fes confeils. Sans moi, dit-il, vous ne pouvez rien faire, comme une branche ne peut porter de fruit, fi elle ne demeure fur l'arbre. Et ailleurs: Je fais la voye, la verité & la vie. Et ailleurs : Je fuis la porte: fi quelqu'un entre par moy il fera fauvé. Et ailleurs, il dit : Qu'il donne une eau qui rejaillit jufques à la vie Jo. vij. 38. éternelle, & que qui croit en lui deviendra une fource d'eau vive : ce qu'il entendoit de l'efprit que devoient recevoir ceux qui croiroient en luy. Toutes ces figures fignifient, que pour accomplir la loi de Dieu, & nous fauver, nous avons befoin du fecours de fa grace: qui eft le don du S. Efprit. Mais la grace ne dépend 'pas de nous l'Efprit foufle où il Jo. iv. 44. veut dit, Jefus. Et ailleurs : Perfonne ne peut venir à moy fi le Pere qui m'a envoyé ne l'attire. Il eft donc bien neceffaire de prier pour demander à

Jo. iij. 8

Dieu

Matth, vii

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Dieu cette grace, fans laquelle nous ne pouvons rien faire. Auffi n'y a -t'il rien que Jefus nous ait plus recom- Luc, xviij mandé que la priere. Il dit qu'il faut toûjours prier fans jamais fe rebuter. Il dit : Demandez & vous recevrez cherchez & vous trouverez, frapez, & on vous ouvrira. Ses difciples lui demanderent un jour qu'il leur apprît à prier. Il leur donna ce modele de priere. Nôtre Pere qui êtes dans les Luc. xj. cieux , que vôtre nom foit fanctifié : Matth, vi, que vôtre regne viene: que vôtre volonté foit faite, en la terre comme au ciel: donnez-nous aujourd'hui nôtre pain quotidien remettez-nous nos dettes, comme nous remettons à ceux qui nous doivent : & ne nous induifez point en tentation; mais delivreznous du mal. Ainfi foit-il. Nous l'apellons l'oraifon dominicale, c'est-àdire, l'oraison du Seigneur.

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