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Exod. iij.

A. vij.22 de la tribu de Levi: qui avoit été nourri en Egypte, par les foins de la fille du roi, & inftruit dans toutes fortes de sciences; puis s'étoit retiré dans l'Arabie deferte. Là Dieu lui apparut fur le mont Oreb, dans un buiffon, qui brûloit, fans fe confumer. Et pour se faire connoître plus qu'il ne l'avoit encore été, il lui dit : Je fuis celui qui eft. Parce qu'en effet il n'y a que Dieu qui foit, à proprement parler: toutes les creatures n'ont qu'un être emprunté & ne le tiennent que de lui. Moife fit ce qu'il put, pour ne fe point charger de cette importante commiffion, de délivrer le peuple. Mais enfin Dieu le voulut ; & le renvoya en Egypte avec le pou voir de faire de grands miracles.

LEÇON

LECON VIII.

M

De la pàque.

Oife accompagné de fon
frere Aaron vint trouver
Pharaon c'étoit le nom
des rois d'Egypte ; & lui

,

Exod. Vi

commanda de la part de Dieu, de laiffer aller fon peuple. Pharaon le refufa avec mépris & Moïfe fit plufieurs miracles terribles, pour l'y contraindre. Premierement il frappa Exod,vijzo de fa verge l'eau du fleuve, & elle devint du Sang. Il fit venir une multi- Exod viij 6 tude innombrable de grenouilles, par tout le païs, & jufques dans le palais Ibid. viij 17 du roi ; qui promit alors de laiffer aller les Ifraëlites: mais fi-tôt que Moïfe eût ôté les grenouilles, il fe dédit. Moïfe fit donc venir à diverfes fois des mouches, des couzins, des Tome II.

C

Exod. ix.

Ibid. x. 11.

fauterelles, & d'autres infectes, qui incommoderent terriblement les Egyptiens: & à chaque plaïe Pharaon promettoit d'obéir, pour être délivré mais il n'executoit rien. Moïfe fit encore venir une pefte fur les animaux, des ulceres fur les hommes une grêle épouventable ; & enfin des tenebres tres épaiffes, pendant trois jours. Tout cela ne fervit de rien, & Rom.xj 17. Pharaon demeura toûjours endurcis ; Dieu le permettant ainsi, pour faire éclater fa puiffance par tant de miraExod. xij. cles. A la fin, quand Dieu voulut délivrer fon peuple, il leur commanda de prendre un agneau dans chaque famille, à un certain jour : de le facrifier vers le foir, le faire rôtir & le manger la nuit, aprés avoir marqué de fon fang la porte de chaque maifon. Il voulut que ce ce fouper & ce facrifice fut nommé la pâque, c'eft-à-dire le paffage, & que les Ifraëlites le renouvellaflent tous les ans, en memoire de leur délivrance. La même nuit, qu'ils Ex, xij. 29. firent la pâque, Dieu envoya un ange, qui fit mourir tous les premiers

HISTORIQUE.

27

nez des Egyptiens: depuis le fils de Pharaon, jufques au fils de la plus miferable efclave. Mais l'Ange ne toucha point aux maisons marquées du fang de l'agneau. Tout cela étoit myfterieux. L'agneau fignifioit le fauveur, qui devoit être un jour immolé, pour le falut des hommes: dont le fang devoit fauver ceux à qui il feroit appliqué en particulier, & dont la chair devoit être la nourriture des fideles. Cette derniere playe de la mort des premiers nez, épouventa tellement les Egyptiens qu'à l'heure même, & fans attendre qu'il fût jour, ils prefferent les Ifraëlites de fortir : & les mirent hors de l'Egypte chargez de biens.

Exod.xiv. 5

Abid, 21.

LECON IX.

Du voyage dans le defert.

12

Háraon s'opiniâtra jufques à la fin à refifter à Dieu. Si-tôt qu'il eut congedié les Ifraëlites, il s'en repentit, & les pourfuivit avec une armée. Il les joignit fur le bord de la mer rouge, & ils croyoient être perdus, quand Dieu fit ouvrir la mer, en forte que l'eau fe retira des deux côtez, s'arrêta comme un mur, à droit & à gauche, & laiffa un grand efpace au milieu, où les Ifraëlites pafferent à pied fec. Les Egyptiens voulurent les fuivre, mais Dicu fit rejoindre la mer, qui les noya tous avec Pharaon. Ainfi Dieu tira fon peuple d'Egypte avec hauteur &

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