Joan,v. 171 ges; mais pour montrer qu'il ceffa de produire des créatures nouvelles. Sous l'ancien teftament, le jour du repos étoit le feptiéme jour : c'eft-à-dire le famedy que les Juifs obfervent encore. Mais fous le nouveau teftament, nous honorons le huitième jour, ou plutôt le premier de la création; parce que ce fut en ce jour, que JefusChrift aprés avoir fini fes travaux, commença par fa refurrection d'entrer dans fon repos éternel. Nous le nommons dimanche, c'eft-à-dire jour du Apoc j 10, Seigneur. La maniere de fanctifier ce jour, eft de le donner tout entier aux actions de religion & au fervice de Dieu. Tout nôtre tems & toutes nos actions lui font dûës, comme à nôtre créateur & nôtre redempteur : mais comme il a condamné les hom- Gen.iij. 17. mes au travail, & fait que la plûpart ne peuvent vivre que par le travail continuel; il a donné fix jours, pour Ex. xxxvi les befoins du corps, & pour les affaires temporelles ; & n'en a refervé qu'un pour fon fervice & pour nos befoins fpirituels. Encore le corps emporte ་ 2. Cor xvj. une bonne partie de ce jour par le fommeil, les repas, & quelque relâchement neceffaire à la fanté. Il faut donc en donner à Dieu le plus que nous pouvons, nous occuper à la priere, à la lecture de l'écriture fainte A. xx.7.& des livres de pieté : affifter à la meffe & à l'office de l'églife; écouter les fermons & les autres inftructions qui s'y font; penfer ferieufement à nôtre falut, & mettre ordre à nôtre confcience recevoir la fainte euchariftie, ou nous y difpofer: faire des aumônes vifiter les malades & les pauvres enfin remplir cette journée d'exercices de religion; dont les plus effentiels font les actes frequens de Ifa. Lviij.13 foy, d'efperance & de charité. Il faut s'abftenir ce jour-là de tout ce qui eft incompatible avec ces exercices. Premierement de tout travail corporel, penible ou mécanique, de toute marchandise, de la pourfuite & du jugement des procés, & de toute affaire temporelle, autant qu'il fe peut. Secondement, des grands divertiffemens, comme la chaffe & les jeux, qui # 1 Occupent un grand tems, & diffipent 9 1ph. vj. 2. C LECON XXV. Du quatrième commandement. , que le Onore ton pere & ta mere, afin que tu vives longtems fur la terre Seigneur ton Dieu te donnera. C'est le premier commandement, qui foit accompagné de promeffe. Cette vie dans la terre promife eft l'image de la vie éternelle : & il eft jufte que ceux-là vivent, qui font reconnoillans envers ceux dont Eccl. ij. ils ont reçû la vie. Chacun doit donc &c.vii.109 honorer fon pere & fa mere, fe fouvenant qu'il ne feroit pas au monde fans eux qu'il a coûté à fa mere de grandes douleurs, & à l'un & à l'autre beacoup de peine & de foin Tob, iv. 4. pour le nourrir & l'élever. Tant qu'il eft jeune & foumis à leur conduite par la loy: il doit leur obéir, écouter leurs inftructions, en profiter & fouffrir leurs corrections: confiderant qu'il n'eft pas encore capable de fe conduire lui-même. Pendant tout le refte de la vie, un fils doit continuer à respecter fon pere & fa mere, les fecourir dans tous leurs befoins: les faire fubfifter, s'ils font pauvres ; fupporter leurs infirmitez, s'ils font vieux. Tous les pechez qui fe peuvent commettre contre le prochain deviennent beaucoup plus grands, quand ils attaquent les parens. Les peres & les meres, de leur côté, font obligez par ce même commandement, à nourrir & entretenir leurs enfans, jusques à ce qu'ils foient en état de fubfifter par eux-mêmes; à les inftruire, principalement des devoirs de la religion: les corriger; mais avec amour & difcretion, fans les contrifter exceffivement, ni leur abbattre le cœur: leur donner bon exemple. La plupart des maux de l'état & de l'église viennent |