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que

Deut.viii. 2

par la force de fon bras, c'eft-à-dire par fa toute-puiffance; montrant qu'il eft le maître de toutes les creatures, & qu'il punit feverement les hommes, qui ofent lui refifter. Pendant le voyage, il fit paroître principalement fa providence & fa bonté fur les Ifraëlites. Il les mena par un grand defert, afin d'éprouver leur fidelité, de les x. xiii.17. exercer à la patience, & leur faire voir, qu'ils ne pouvoient fubfifter par fes graces. Ils furent toûjours con- Ex.xiii 21 duits par un nuage, qui leur faifoit Num xi. 7 ombre le jour, contre l'ardeur du foleil, & fe changeoit la nuit en un feu, pour les éclairer. Dieu leur donna Ex xvi. 15 pour nourriture la manne. C'étoit une Num. ix. 7 efpece de rofée, qui tomboit du ciel 51. les matins, en abondance ; & qui s'épaiffiffoit, en forte que l'on en faifoit des pains fuffifans pour chaque jour, & d'un goût fort agreable. Il leur donna par deux fois une tresgrande quantité de cailles. Quand ils manquerent d'eau, Moïfe en fit for- Ex, xvii. 6. tir d'un rocher, en le frapant de fa verge. Leurs habits ne s'uferent point

Num xx 11,

Deut.viii.4 pendant quarante ans, que dura ce voyage. Enfin Dieu les conduifit avec

Deut, i. 31 autant d'affection, qu'un pere qui porte fon enfant entre fes bras. Toutefois ils furent fi ingrats, qu'ils murmurerent fouvent contre Dieu : ils regreterent fouvent l'Egypte, & les viandes groffieres dont ils y étoient nourris; ils voulurent y retourner, & s'emporterent plufieurs fois contre. Moyfe, jufqu'à le vouloir tuer. Ce voyage étoit l'image de la vie presente, où Dieu nous exerce par diverfes tentations, & fouffre avec une patience merveilleufe nos ingratitudes & nos defobéiffances; ne laiffant pas de nous faire du bien continuelle

ment.

LECON X.

Des dix Commandemens.

A

du Exod. xix.

U commmencement
voyage, & le troifiéme
mois aprés la fortie d'E-
gypte, les Ifraëlites arri-

verent au mont Sinaï: où Dieu les fit
fejourner, pour leur donner fa loi.
Moïfe les fit laver & purifier, & leur
défendit d'aprocher la montagne. Le
jour venu, qui étoit le cinquantiéme
aprés la pâque, il virent le haut de
la montagne tout en feu, & couvert
d'un nuage épais, d'où fortoient des
éclairs & des tonnerres épouventa-
bles. Ils entendoient auffi un fon de
trompettes & un grand bruit: mais
ils ne voyoient perfonne. Alors une Exod. x.
voix terrible fortant de ce nuage,

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prononça ces paroles: Je fuis le Seigneur ton Dieu, qui t'ai tiré de la terre d'Egypte, de fa maifon de fervitude. 1. Tu n'auras point de dieux étrangers devant moy. Tu ne te feras point d'idoles, n'y aucune figure de ce qui eft au ciel, fur la terre Ou dans les eaux pour les fervir. Car je fuis un Dieu puiffant & jaloux, qui recherche les pechez des peres fur les enfans, jufques à la troifiéme & à la quatriéme generation, de ceux qui me haiffent; & qui fais du bien à l'infini, à ceux qui m'aiment, & qui gardent mes commandemens. 2. Tu ne prendras point le nom du Seigneur ton Dieu en vain. Car Dieu ne laiffera point impuni, celui qui aura pris fon nom en vain. 3. Souviens-toi de Sanctifier le jour du fabat. Tu travailleras pendant fix jours; le feptiéme eft le fabat, c'est-à-dire, le repos du Seigneur, tu ne feras aucun travail ce jour-là, ny toi, ny tes ferviteurs, ou tes bêtes, ny l'étranger qui demeure avec toy. Car Dieu a fait le ciel & la terre en fix jours, & s'eft repofé le

feptième, c'eft pourquoy il l'a beni & fanctifié. 4. Honore ton pere & ta mere, afin que tu vives long-tems dans la terre que le Seigneur ton Dieu te donnera. 5. Tu ne tueras point.6. Tu ne commettras point d'adultere. 7. Tu ne deroberas point. 8. Tu ne porteras point faux témoignage contre ton prochain. 9. Tu ne defireras point la femme de ton prochain. 10. Tu ne defireras point fa maison, son efclave, fon bœuf, fon âne, ni tout ce qui lui appartient. Dieu prononça ces dix commandemens, devant tout le peuple; & de plus il les écrivit fur deux tables de pierre, & les donna à Moïfe, qui étoit fur la montagne dans le nuage. Ces commandemens n'étoient pas nouveaux ils étoient tous de la loi naturelle, hors la détermination du jour du fabat. Dieu voulut les renouveller alors, & les donner par écrit parce que l'ignorance & la malice des hommes les avoit prefque abolis.

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