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où les nouveaux baptifez doivent communier. Tel eft l'office entier de la veille de pâque, qui occupoit autrefois la plus grande partie de la nuit; afin que l'heure où fe faifoit le baptême, fit mieux entendre qu'il eft limage de la refurrection de JefusChrist. En effet on y meurt au peché: Rom vj. 4 on s'enlevelit en fe plongeant dans Coloff. j. l'eau, & en fortant de l'eau on ref

&..

fufcite à la grace, afin de ne plus mourir. Or quoique dans les derniers fiécles on ait un peu changé ces ceremonies, & qu'il y ait quelque diverfité felon les lieux: la fubftance du facrement demeure toûjours la même ; & il reste affez de veftiges de l'antiquité, pour faire entendre l'intention de l'é glife. Car une grande partie de l'office du carême regarde la préparation des catechumenes, & tout l'office le l'octave de pâque eft fait pour les nouveaux baptifez.

LECON XLII.

Du baptême des enfans.

59. ad Fi

Es les premiers fiécles de 'églife, l'ufage a toûjours été de baptifer les enfans, quand leurs parens les pre- Cypr. epift fentent fans attendre l'âge de raifon : dum, principalement s'ils fe trouvent en peril de mort, afin qu'ils ne foient pas privez de la vie éternelle, où l'on ne peut entrer fans le baptême. Et quoiqu'ils fe portent bien, il leur eft toûjours beaucoup plus avantageux, d'être lavez du peché originel incontinent aprés leur naiffance, & de recevoir la grace avant l'ufage de la raifon qui rend capable de pecher: que de croupir long-tems dans le peché & les mauvaises habitudes, qui leur feroient peut-être negliger le baptême. On baptife donc les enfans, & on

les baptife incontinent aprés leur naiffance, pour éviter les accidens fans même attendre les jours folemnels. Ce qui montre que l'on doit beaucoup moins retarder pour attendre un parain, ou par quelque autre confideration temporelle. On obferve les ceremonies du baptême des adultes : on éxorcife l'enfant, parce qu'il eft fous la puiffance du démon par le peché originel: on fait fur lui les prieres qui regardent les catechumenes, quoiqu'il ne foit encore capable, ni d'être inftruit, ni d'être éprouvé. On n'a pas cru le devoir priver de ces prieres & de ces faintes ceremonies, qui font toûjours fort utiles, pour lui attirer des graces plus abondantes: feulement on les a abregées, & en plufieurs églises on les obferve plus exactement aux adultes. Le parain & la Rit. Rom. maraine répondent à tout ce que l'enfant devroit dire : & d'abord ils lui donnent un nom, qui doit être le nom de quelque faint que l'enfant prendra pour patron, c'est-à-dire pour fon protecteur particulier auprés de Dieu,

& pour le modele de fa vie. Le parain & la maraine fe rendent caution envers Dieu par leurs réponfes que l'enfant obfervera tout ce qu'ils lui promettent pour lui, c'eft pourquoi ils doivent avoir un foin particulier de fon inftruction & de fon éducation, & lui tenir lieu de pere & de mere, pour tout ce qui regarde le fpirituel. Or comme la religion chrétiene n'eft point attachée aux cere

monies exterieures, on omet toutes

celles du baptême en cas de neceffité; & l'on fe contente de verfer de l'eau fur le baptifé, en difant les paroles effentielles: Je te baptife au nom du Pere & du Fils & du faint Efprit. Delà vient qu'encore que les heretiques méprifent les faintes ceremonies de l'églife, leur baptême ne laifle pas d'être valable, pourvû qu'il foit fait avec de vraie eau & avec l'invocation de la fainte Trinité. Et en cas de neceffité toute perfone peut baptifer: un laïque, une femme, un infidéle, pourveu qu'il ait fericufement l'intention de faire ce que l'églife ordonne,

LECON XLIII.

Du catechifme & de la
confirmation.

'Etoit l'évêque d'ordinaire qui adminiftroit le baptême folemnel; & alors il confirmoit les neophytes en même-tems, au fortir des fonts; ainfi étant parfaits chrétiens, ils affiftoient auffi-tôt à la meffe, & communioient, ce qui fe doit encore obferver, autant qu'il fe peut, au bapRit. Rom. tême des adultes. Mais quand c'étoit un prêtre qui avoit baptifé, il faloit que l'évêque impofât les mains au neophite, pour lui donner le faint EfConc. Trid. prit, car l'évêque a toûjours été le miniftre ordinaire de ce facrement.

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7.

23. C. 4.

fefl.

Comme

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