Lev. xij.xv loy, ayant le visage si éclatant de lumiere, qu'il étoit obligé de le couvrir d'un voile, quand il parloit aux Israëlites. Alors Dieu voulant dompter ce peuple dur & rebelle, les chargea de plusieurs preceptes difficiles. Il ne leur permit de sacrifier que cer- Levit. i. ija taines especes d'Animaux, & avec cer- iij. iv. &c. taines ceremonies. Il leur défendit de Levit. xii. manger plusieurs fortes de viandes; il leur ordonna de se laver & de se pu- Num. xiv. rifier en plufieurs rencontres ; & fur tout, de fuir le commerce des in- Ex. xxxive fideles, particulierement des peuples 15.16. maudits defcendus de Canaan, avec qui il leur défendit de faire des mariages, ni aucune forte d'alliance. Toutes ces loix ne laissoient pas d'être d'ailleurs tres-utiles , pour les mœurs, pour la santé, & pour d'autres raisons importantes. Moïse les reçut de Dieu à plusieurs fois; pendant tout le voyage. Mais cependant Num, xiur le peuple se mutinoit de tems en tems. Comme ils étoient prêts d'entrer dans la terre promise, sur un faux rapport de ceux que Moise avoit envoyez Deut. vij 34 Num.xvi. 8 la reconnoistre, la terreur les prit, & ils voulurent lapider Moïse & fe faire un autre chef pour retourner en Egypte. Dieu vouloit encore les faire tous perir; mais Moïse interceda pour eux & obtint mifericorde. Toutefois Dieu les condamna à demeurer dans le defert jusques au bout de quarante ans; & declara qu'il n'y auroit que leurs enfans, qui entreroient dans la terre promife: & que pour ceux qui étoient fortis d'Egypte, ils mourroient tous; à la referve de deux hommes seulement, Jofué &Caleb, qui lui avoient été fideles. Il y eutencore une grande revolte de trois des principaux du peuple, Coré, Dathan & Abiron ; Dathan & Abiron furent abîmez dans la terre, qui s'ouvrit sous leurs pieds. & les engloutit tout vivans, avec toutes leurs familles. Coré fut devoré par un feu miraculeux, voulant offrir de Num. xxi., l'encens comme les sacrificateurs; & il y eut prés de quinze mille rebelles qui perirent en cette occasion. Une autre fois, pour punir leurs murmures, Dieu leur envoya des ferpens bûlrans brûlans, qui en firent mourir un grand nombre: mais Dieu sauva tous ceux qui purent regarder un ferpent d'airain, que Moise fit par fon ordre. Enfin ils se débaucherent avec les filles des Madianites, qui leur firent Num. xxvi adorerleurs idoles; & pour punition, il en fut tué vingt-quatre mille. C'est ainsi que ce peuple ingrat reconnoiffoit les bienfaits de Dieu, & obfervoit l'alliance qu'il avoit jurée. TE Deut. r. ij. &c. M Oyse conduit le peuple jufques à la terre promise : mais il n'y entra point, & la vit seulement de loin. Avant que de mourir, il fit au peuDeut.viij 6 ple de grandes exhortations ; & leur fit renouveller l'alliance qu'ils avoient faite au fortir d'Egypte. Il leur representa que Dieu les avoit pris pour fon Deut. ix. 4. peuple bien aimé, entre les nations de la terre, qui toutes lui appartiennent comme à leur créateur: qu'il avoit fait ce choix, non pour leur mérite, mais par sa pure bonté, & en confideration des promeffes qu'il avoit faites à leurs peres: qu'il alloit les fai &c. : re entrer dans la terre de Canaan, terre où couloit le laict & le miel, c'està-dire fertile & delicieuse ; qu'il les y feroit multiplier, & les protegeroit & leur donneroit l'avantage sur tous leurs ennemis ; & que pour tant de bienfaits il ne leur demandoit que de l'aimer. Il est vrai qu'il leur demandoit leur amour tout entier. Tu ai- Dent. vi. si meras, dit-il, le seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton ame de toutes tes forces ; tu observeras tous ses commandemens & toutes les ceremonies de sa loy. A ces exhorta- Levit xxvij tions Moïse ajoûta de terribles me- Deut.xxvii. naces contre le peuple, s'il étoit infidele à Dieu. Il leur dénonça de fa part la sterilité, la famine, de cruelles maladies, les guerres, le pillage, la captivité; & qu'ils feroient enfin chaffez de la terre promise, & difpersez par tout le monde. Morse fit encore au peuple une promesse bien Deut.xv.ji7 plus fublime. Il predit que Dieu leur 15. donneroit aprés lui un prophete d'entre leurs freres semblable à lui : c'est à-dire le sauveur du monde, qu'il A&' vii. 3. |