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Plato X.de

autres châtimens exemplaires, que Dieu avoit exercez sur les méchans: ils avoient oüi parler d'un jugement repub. in futur, des fupplices & des recompenses de l'autre vie. Mais comme ils ne faifoient point d'attention à leur ame, ni à aucune chose spirituelle, ils donnoient du corps à la divinité, & s'imaginoient la trouver par tout où ils voyoient quelque puissance extraordinaire: ainsi ils rempliffoient tout le monde de dieux. Ils en mettoient dans le ciel, dans le soleil, dans les aftres: ils en mettoient sur la terre & Sap.xiv. 173 dans les eaux. Chaque peuple les &c, nommoit à sa mode, & y meloit les grands rois, les inventeurs des arts, & les autres hommes fameux de chaque païs: ils en racontoient mille fables extravagantes. Ils se figuroient leurs dieux comme des hommes immortels, leur donnoient des femmes, qu'ils nommoient déesses, & des enfans qu'ils appelloient dieux ou demidieux; & leur attribuoient toutes les paffions des hommes & tous leurs vices. Ils ne se contentoient pas de les Tome II.

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imaginer, ils vouloient les avoir prés d'eux: ils faifoient des statuës de bois, de pierre, de bronze ou d'autres metaux ; à qui ils donnoient les noms de leurs dicux, prétendant qu'ils y habitoient en effet : ils adressoient leurs prieres & leurs adorations à ces idoles. Ils leur dressoient des temples & des autels, leur faifoient des sacrifices & des fêtes magnifiques. Le démon les abusoit ainsi, pour se faire adorer sous ces noms, & pour leur faire commettre toutes fortes de crimes, Sap.xiv. 22 sous pretexte de religion. Car leurs fêtes n'étoient que jeux & diffolutions. On honoroit Bacchus, en beuvant avec excés: il y avoit des lieux où les femmes s'abandonnoient publiBaruch. iv. quement, en l'honneur de Venus; d'auoù les peres facrifioient & brûHerod. 1.

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tres,

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loient leurs propres enfans pour apaiser les dieux infernaux. Il y avoit mille imposteurs, qui se vantoient d'être les prophetes de ces dieux, & de prédire l'avenir, ou deviner les chofes cachées ; les uns par l'astrologie, les autres par l'observation du vol ou du chant des oiseaux, ou par les entrailles des victimes. On croyoit des jours heureux, d'autres malheureux: on observoit les songes: tout étoit plein de superstitions ridicules. Cependant la corruption des mœurs étoit universelle; tous les vices regnoient fur la terre, & quoy que la lumiere de la raifon & la loy de nature restât dans le cœur des hommes, elle étoit si peu 11. 15. suivie, qu'elle ne servoit qu'à les rendre coupables, d'agir contre leur confcience. Il étoit refervé au Sauveur, de tirer le genre humain de cette misere.

Rom.16 32

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I

II VII
VI
IX

LECON XVI.

S

De David & du Messie.

A

Prés que les Ifraëlites eurent été long-tems gouvernez par des juges, ils voulurent avoir des rois.

Reg. x. Le premier fut Saül, de la tribu de Benjamin: qui fut bien-tôt réprouvé 12. Reg xvi. pour ses pechez. Le second fut David, de la tribu de Juda, que Dieu trouva felon fon cœur, & le fit facrer avec de l'huile fainte, par le prophete Samuël. Il fut long-tems pesecuté par Saül; & étant devenu roy, il soûtint de grandes guerres contre les infideles; mais enfin Dieu le délivra de tous ses travaux, le mit au dessus de tous fes A&.xiii 21 ennemis, & le combla de richeffes & de gloire. Aufsi fut-il fort fidele à le

PI. C.

servir. Toute son application étoit de mediter la loi de Dieu, la mettre en pratique & la faire observer à ses sujets; c'est à quoi il employoit sa puissance. Comme il avoit l'esprit trés-beau, & entendoit parfaitement la poësie & la musique, il composa un grand nombre de cantiques pour loüer Dieu & enseigner la vertu: & ce font les pseaumes, que nous chantons encore tous les jours. Jerufalem, qui avoit été autrefois la demeure de Melchifedech, fut auffi celle de David. Il y fit bâtir un palais sur la montagne de Sion, où 2. Reg. vij. il fit apporter l'arche d'alliance. Il vouloit bâtir un temple magnifique, pour la placer, & faire les facrifices. Car depuis que le peuple étoit entré dans la terre promife: il n'y avoit point encore eu de lieu fixe, pour le service divin. Mais Dieu declara à David, que cet honneur de bâtir le temple étoit refervé à fon fils; & lui promit en même tems, que sa posterité regneroit éternellement fur le peuple fidéle. C'est donc un renouvellement d'alliance que Dieu fit avec ce saint

Pf. cxxxi.

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