Simeon & Anne sainte veuve & pro- Luc. ija phetesse, rendirent témoignage, qu'il

Marth, iz! étoit le Sauveur que l'on attendoit. Les premiers Gentils qui l'adorerent furent les Mages. C'est ainsi que l'on nommoit en Perse ceux qui s'appliquoient aux sciences & à la religion. Ceux-ci vinrent d'Orient conduits par une étoile miraculeuse , & demanderent où étoit le roy des Juifs nouvellement né. L'ayant trouvé, ils l'adorerent ; & lui offrirent de l'or, de la myrrhe & de l'encens. Herode fut allarmé de leur venuë , & craignant que ce roy ne le dépossedât un jour, il fit mourir tous les enfans de Bethléem. & ce font ceux que l'Eglise honore , sous le nom des saints Innocens. Cependant saint Joseph , averti par un ange, emmena Jesus & Marie en Egypte: & n'en revint qu'aprés la mort du vieil Herode. A fon retour il demeura à Nazareth ; où Jesus croissoit & se fortifioit, étant plein de sagesse & de grace. A l'âge de douze ans, il Luc ij. 40 alla fuivant la coûtume à Jerusalem pour la fête de pâques, avec son pere Tome II.

H .

& sa mere : car Joseph passoit pour son pere , ils le perdirent; & au bout de trois jours, le trouverent dans le temple, assis au milieu des docteurs, disputant avec eux , & étonnant tous les auditeurs par ses reponses. Il revint avec Joseph & Marie à Nazareth : & vivoit foumis à eux ; avançant en sagesse, en âge & en grace , devant Dieu & devant les hommes. Il travailloit avec faint Joseph , à son métier de charpentier : & il demeura ainfi caché, jusques à l'âge de trente ans ; passant toute la jeunesse dans l'humilité, la pauvreté & le travail ; pour nous en donner l'exemple.

A quinziéme année du re-
gne de l'empereur Tibere,
Ponce - Pilate étant gou-

verneur de Judée pour les
Romains , il parut un grand prophe- Luc. iija
te, Jean fils de Zacharie facrificateur ;
& d'Elisabeth parente de la sainteVier-
ge Marie. Il étoit né par miracle, fa Luc. i.
mere étant fterile ; & aprés avoir été
promis à fon pere par un ange. Il palsa Matth. ii)
toute sa vie dans la solitude, avec une
austerité plus grande que celle des an-
ciens prophetes. Sa nourriture étoit
des fauterelles & du miel fauvage
fon habit étoit un cilice fait de poil de
chameau. Il parut dans le defert , qui

.

V. S.

preparer à

est au long du Jourdain:exhortant tout le monde à faire penitence, parce que le royaume des cieux approchoit. Comme les Juifs n'avoient point vů de prophete, depuis le retour de la captivité ; c'est-à-dire depuis cinq

cens ans; ils venoient en foule le voir Matth.iii. & l'entendre. Il declara qu'il étoit le

precurseur du Messie , promis par les
prophetes ; pour avertir les hommes
de la venuë , & pour les
le recevoir. Ceux qui témoignoient se
vouloir convertir, faint Jean les bap-
tisoit dans le Jourdain ; c'est-à-dire
qu'il les y faifoit baigner , & fe la-
ver , comme les Juifs avoient accoû-
tumé de faire, en diverses rencontre,
pour se purifier , fuiyant la loi. Les

Juifs admirant fa sainteté, vouloient Jo. i. 34 le reconnoître pour le Mesfie: mais il

declara fincerement qu'il ne l'étoit pas , ajoûtant : Il en viendra un plus puissant que moy, dont je ne suis digne de délier les souliers, qui vous baptifera au saint-Efprit. En effet son baptême n'étoit qu'une preparation à un baptême plus parfait. Jesus vous

pas

Matth.iij, 6

lut être baptisé par saint Jean, dans le Jourdain, pour montrer toute sorte de bon exemple : & pour consacrer l'eau par son baptême. Alors le ciel s'ouvrit, on vit descendre sur Jesus le faint-Esprit , en forme corporelle , comme une colombe ; & on entendit une voix du ciel qui dit : Vous êtes mon fils bien aimé, c'est en vous que j'ai mis ma complaisance. Saint Jean Jo. iii. 344 rendit encore plusieurs autres té- Jo, i. 1627 moignages à Jesus. En disant : Il a reçu la grace sans mesure. Et encore: Nous avons tous reçu la plenitude : car la loi a été donnée par Moise la grace & la verité a été faite par Jesus-Chrift. Personne n'a jamais vu Dieu ; le fils unique, qui est dans le

; sein du pere, est celui qui nous l'a fait connoître. Il dit cncore en le montrant : Voilà l'agneau de Dieu , Jo.j. isi voilà celui qui ôte les pechez du mon, de : pour faire voir que les victimes que l'on facrificit fuivant la loi n'en étoient

que

les figures.

a