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Exod. 11.

A&t. VII.

22,

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main gémiffoit fous la puiffance du démon, & qui ne devoit finir que quand. Dieu enverroit le Sauveur du monde. Cependant, pour délivrer les Ifraélites, il fe fervit de Moïfe, un grand perfonnage de la Tribu de Lévi, qui avoit été nourri en Egypte, par les foins de la fille du Roi, & inftruit dans toutes fortes de fciences, puis s'étoit retiré dans l'Arabie déferte. Là, Dieu lui apparut fur le mont Oreb, dans un buiffon qui brûloit fans fe conlumer. Et pour le faire connoître plus qu'il ne l'avoit encore été, il lui dit : Ex. 111. Je fuis celui qui eft. Parce qu'en effet il n'y a que Dieu qui foit, à proprement parler; toutes les créatures n'ont qu'un être emprunté, & ne le tiennent que de lui. Moïfe fit ce qu'il put pour ne le point charger de cette importante commiffion de délivrer le peuple. Mais enfin Dieu le voulut, & le renvoya en Egypte, avec le pouvoir de faire de grands miracles.

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Moïse, accompagné de fon frere Aaron, vint

Exod. v. trouver Pharaon, (c'étoit le nom des Rois d'E

Ex. VII.

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gypte, ) & lui commanda de la part de Dieu, de laifler aller fon peuple. Pharaon le refula avec mépris, & Moife fit plufieurs miracles terribles pour l'y contraindre. Premierement, il frappa de fa verge l'eau du fleuve, & elle devint du fang. Il fit venir une multitude innombrable de grenouilles par tout le pays, & jufques dans le palais du Roi, qui promit alors de laiffer aller les Ifraélites mais fi tôt que Moife eut ôté les Ib. VIII. grenouilles, il fe dédit. Moïfe fit donc venir à diverfes fois des mouches, des coufins, des

Ex. VII.

6.

7.

.

fauterelles & d'autres infectes qui incommoderent terriblement les Egyptiens; & à chaque plaie, Pharaon promettoit d'obéir pour être délivré; mais il n'exécutoit rien. Moïle fit en- Exod.1x core venir une pefte fur les animaux, des ulceres fur les hommes, une grêle épouvantable, 1b. x. 2, & enfin, des tenebres très-épaiffes pendant trois Rom. xi. jours. Tout cela ne fervit de rien, & Pharaon 17. demeura toujours endurci, Dieu le permettant ainfi, pour faire éclater fa puiflance par tant de miracles. A la fin, quand Dieu voulut délivrer Ex. x11 fon peuple, il leur commanda de prendre un agneau dans chaque famille, à un certain jour, de le facrifier vers le foir; le faire rôtir & le manger la nuit, après avoir marqué de fon fang la porte de chaque maifon. Il voulut que ce fouper & ce facrifice fûr nommé la Pâque, c'eft-à-dire, le paflage, & que les Ifraélites le renouvellaffent tous les ans, en mémoire de leur délivrance. La même nuit qu'ils Ex. x1 firent la pâque, Dieu envoya un Ange qui fit 23. mourir tous les premiers nés des Egyptiens depuis le fils de Pharaon jufques au fils de la plus milérable efclave: mais l'Ange ne toucha point aux maifons marquées du fang de l'agneau. Tout cela étoit mystérieux. L'agneau fignifioit le Sauveur, qui devoit être un jour immolé pour le falut des hommes, dont le lang devoit fauver ceux à qui il devoit être appliqué en particulier, & dont la chair devoit être la nourriture des fideles. Cette derniere plaie de la mort des premiers nés, épouvanta tellement les Egyptiens, qu'à l'heure même, & fans atrendre qu'il fût jour, ils prefferent les Ifraélites de fortir, & les mirent hors de l'Egypte, chargés de biens.

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Ex. XIV.

LEÇON IX.

Du voyage dans le défet.

PHARAON HARAON S'opiniâtra jufques à la fin à réfifter à Dieu. Si-tôt qu'il eut congédié les Ifraélites, il s'en repentit, & les pourtuivit avec une armée. Il les joignit fur les bords de la mer rouge; & ils croyoient être perdus, quand Dieu fit ou 1b.21. vrir la mer, enforte que l'eau fe retira des deux côtés, s'arrêta comme un mur, à droite & à gauche, & laila un grand e pace au milieu, où les Ifraélites pafferent à pied fec. Les Egyptiens voulurent les fuivre; mais Dieu fit rejoindre la mer, qui les noya teus avec Pharaon. Ainfi, Dieu tira ton peuple d'Egypte, avec hauteur & par la force de fon bras, c'eft à-dire, par sa toute-puiflance, montrant qu'il eft le maître de toutes les créatures, & qu'il punit féverement les hommes qui ofent lui réfifter. Pendant le voyage, il fit paroître principalement fa Ex. x. providence & fa bonté fur les Ifraélites. Il les mena par un grand défert, afin d'éprouver leur Deut. fidélité, de les exercer à la patience, & leur faire voir qu'ils ne pouvoient fubfifter que par Ex. VIII. fes graces. Ils furent toujours conduits par un nuage qui leur faifoit ombre le jour, contre l'ardeur du foleil, & fe changeoit la nuit en fea pour les éclairer. Dieu leur donna pour nourriture la manne. C'étoit une fpece de rofée, qui Is. tomboit du ciel les matins, en abondance, & qui s'épaiffifloit; enforte que l'on en faifoit des pains fuffifans pour chaque jour, & d'un goût Ex.XVII. fort agréable. Il leur donna par deux fois une très-grande quantité de cailles. Quand ils manquerent d'eau, Moïfe en fit fortir d'un rocher,

17.

VIII. 2.

21.

Num, x1.

7.

Ex. XVII.

Num.ix.

7.51.

6.

31.

Deut.

en le frappant de fa verge. Leurs habits ne s'uferent point pendant quarante ans que dura ce voyage. Enfin, Dieu les conduifit avec autant Num.xx d'affection, qu'un pere qui porte fon enfant entre 11. fes bras, Toutefois ils furent fi ingrats, qu'ils murmurerent fouvent contre Dieu; ils regretterent viii. 4. fouvent l'Egypte & les viandes groffieres dont ils Deut. y étoient nourris; ils voulurent y retourner, s'emporterent plufieurs fois contre Moife, jufqu'à le vouloir tuer. Ce voyage étoit l'image de la vie prétente, où Dieu nous exerce par diverses tentations, & fouffre avec une patience merveilleufe nos ingratitudes & nos défobéiffances, ne laillant pas de nous faire du bien continuellement.

LEÇON X.

Des dix Commandemens.

&

Ex. X13.

Αυ commencement du voyage, & le troifieme mois après la fortie d'Egypte, les Ifraélites arriverent au mont Sinaï, où Dieu les fir féjourner pour leur donner la loi. Moile les fit laver & purifier, & leur défendit d'approcher de la montagne. Le jour venu, qui étoit le cinquantieme après la Pâque, ils virent le haut de la montagne tout en feu, & couvert d'un nuage épais, d'où fortoient des éclairs & des tonnerres épouvantables. Ils entendoient auffi un fon de trompette & un grand bruit; mais ils ne voyoient perfonne. Alors une voix terrible fortant de ce nuage, prononça ces paroles: Je fuis le Seigneur Ex. x¥5 ton Dieu, qui t'ai tiré de la terre d'Egypte, de la maison de fervitudei 1. Tu n'auras point de dieux étrangers devant moi. Tu ne te feras point d'idoles, ni aucune figure de ce qui eft au ciel,

com

fur la terre ou dans les eaux, pour les fervir. Cas je fuis un Dieu puiffant & jaloux, qui recherche les péchés des peres fur les enfans jufques à la troifieme & la quatrieme génération de ceux qui me haiflent, & qui fais du bien à l'infini à Ceux qui m'aiment & qui gardent mes mandemens. 2. Tu ne prendras point le nom du Seigneur ton Dieu en vain. Car Dieu ne laiffera point impuni celui qui aura pris fon nom en vain. 3. Souviens-toi de fanctifier le jour du Sabbat. Tu travailleras pendant fix jours; le feptieme eft le Sabbat, c'est-à-dire, le repos du Seigneur; tu ne feras aucun travail ce jour là, ni toi, ni tes ferviteurs, ou tes bêtes, ni l'étranger qui demeure avec toi. Car Dieu a fait le ciel & la terre en fix jours, & s'eft repofé le feptieme; c'eft pourquoi il l'a béni & fanctifié. 4. Honore ton pere & ta mere, afin que vives. longuement dans la terre que le Seigneur ton Dieu te donnera. s. Tu ne tueras point. 6. Tu ne commettras point d'adultere. 7. Tu ne déroberas point. 8. Tu ne porteras point faux témoignage contre ton prochain. 9. Tu ne défireras point la femme de ton prochain. 10. Tu ne defireras point fa maifon, fon efclave, fon bœuf, fon âne, ni tout ce qui lui appartient. Dieu prononça ces dix commandemens devant tout le peuple; & de plus, il les écrivit fur deux tables de pierre, & les donna à Moïfe, qui étoit fur la montagne dans le nuage. Ces commandemens n'étoient pas nouveaux; ils étoient tous de la loi naturelle, hors la détermination du jour du Sabbat. Dieu voulut les renouveller alors, & les donner par écrit, , parce que l'ignorance & la malice de hommes les avoit prefque abolis.

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