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LEÇON

X I.

De l'alliance de Dieu avec les Ifraélites.

&

Exod.

XXIII.

2.

Levit,

DIEU donna à Moïfe beaucoup d'autres loix très-fages pour régler les affaires temporelles, xxI. XXII. juger les différends, & punir les crimes. Il y joignit plufieurs préceptes pour les mœurs, quelques cérémonies pour la religion. Outre le fabbat, il ordonna trois grandes fêtes, où tous les Ifraélites feroient obligés à fe présenter devant lui. La Pâque, où ils immoleroient un agneau & mangeroient des azymes, c'est-à-dire, des pains fans levain, en mémoire de la fortie d'Egypte. Ex.xx111. La Pentecofte, c'eft à-dire, le cinquantieme jour après la Pàque, qui étoit le jour qu'ils avoient xxi. reçu la loi, & où ils offriroient les premices des fruits. La troisieme fête étoit la fête des taber. nacles, en mémoire du voyage dans le désert. Moile ayant écrit toutes ces loix par ordre de Dieu, les lut au peuple avec les promefles que Dieu faifoit de les mettre en poffeffion de la terre de Chanaan, & de les combler de biens, s'ils obfervoient ces commandemens. Le peuple Ex. xxiv. le promit, & Moife prit du fang des victimes 7. 8. qu'il avoit immolées, & en arrofa le peuple, difant: C'eft ici le fang de l'alliance que Dieu a faite avec vous. Ainfi fut confirmée & renouvellée folemnellement l'alliance que Dieu avoit faite avec Abraham, qui étoit la figure d'une alliance plus parfaite, comme le fang de ces victimes repréfentoit le fang du Sauveur. Moïse retourna enfuite fur la montagne, où il demeura quarante jours en conférence avec Dieu, & y reçut l'ordre de faire faire l'arche d'alliance & le tabernacle. Cette arche étoit un coffre de bois précieur, re- Ex.xxx. vêtu d'or en dedans & en dehors, & couvert de 26. &c.

XXXVIII.

deux cherubins: les deux tables de la loi y furent gardées. Le tabernacle étoit une tente magnifique, pour mettre à couvert l'arche avec un chandelier d'or à fept branches, une table pour les pains de propofition, & un petit autel pour offrir des parfums; la table & l'autel étoient revêtus d'or. Devant la porte du tabernacle, fut mis l'autel des facrifices, qui devoient être offerts par Aaron & fes enfans. Car Moïfe reçut Exod. ordre de Dieu de leur faire faire des habits particuliers & des ornemens précieux, & de les confacrer aux facrificateurs; à la charge que cette fonction feroit attachée à cette famille d'Aaron. Tout le reste de la Tribu de Lévi fut auffi confacré à Dieu, pour aider les facrificateurs dans leurs fonctions. Le tabernacle étoit comme un temple portatif, pour être le figne de l'alliance de Dieu, & marquer fa préfence au milieu de fon peuple dans tout ce voyage. Il étoit unique, auffi-bien que l'autel des facrifices & le Pontife, pour marquer qu'il n'y a qu'un Dieu, qu'une Eglife, & ane vraie religion.

Num. 11.

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LE CON XXIV.

Des infidélités du peuple dans le défert.

TANDIS

ANDIS que Moife étoit fur la montagne en conférence avec Dieu, les Ifraélites, s'ennuyant de ne le plus voir, firent un veau d'or, l'adorerent, & lui offrirent des facrifices, nonobftant les promeffes qu'ils vencient de faire. Dieu vouloit les exterminer, mais Moïfe l'appaifa; & quand il fut defcendu, il brifa l'idole & fit inourir vingt-trois mille de ces idolâtres. Puis Ex. XXXIV il retourna fur la montagne, y demeura encore quarante jours, fans boire ni manger, & en

38. &c.

defcendit

III. IV.

&c.

Lev. XII.

16.

Exod.

en defcendit avec les deux tables de la loi, ayant le visage fi éclatant de lumiere, qu'il étoit obligé de le couvrir d'un voile quand il parloit aux Ifraélites. Alors Dieu voulant dompter ce peuple dur & rebelle, les chargea de plufieurs préceptes difficiles. Il ne leur permit de facrifier Lev. I. II. que certaines efpeces d'animaux, & avec certai nes cérémonies. Il leur défendit de manger plufieurs fortes de viandes; il leur ordonna de fe laver & de fe purifier, en plufieurs rencon- Lev. XII. tres, & fur-tout, de fuir le commerce des infi- xy. num. deles, particuliérement des peuples maudits del xiv. cendus de Chanaan, avec qui il leur défendit de faire des mariages, ni aucune forte d'alliance. Toutes ces loix ne laiffoient pas d'être d'ail- xxxix.15. leurs très-utiles pour les mœurs, pour la fanté, Deut.vII. & pour d'autres raifons importantes. Moïfe les 3. reçut de Dieu à plufieurs fois, pendant tout le voyage. Mais cependant le peuple fe mutinoit Num.XI de temps en temps. Comme ils étoient prêts d'entrer dans la terre promife, fur un faux rapport de ceux que Moife avoit envoyés la reconnoître, la terreur les prit, & ils voulurent lapider Moïfe, & fe faire un autre chef pour retourner en Egypte. Dieu vouloit encore les faire tous périr, mais Moïfe intercéda pour & obtint miféricorde. Toutefois Dieu les condamna à demeurer dans le défert jufques au bout de quarante ans, & déclara qu'il n'y auroit que leurs enfans qui entreroient dans la terre promife; & que pour ceux qui étoient fortis d'Egypte, ils mourroient tous, à la réserve de Num. vi deux hommes feulement, Jofué & Caleb, qui, lui avoient été fideles. Il y eut encore une grande révolte de trois des principaux du peuple Coré, Dathan & Abiron : Datan & Abiron furent abîmés dans la terre, qui s'ouvrit fous leurs

eux,

N

pieds & les engloutit tont vivans, avec toutes leurs familles. Coré fut dévoré par un feu miraNu. xxi. culeux, voulant offrir de l'encens, comme les facrificateurs ; & il y eut près de quinze mille rébelles qui périrent en cette occafion. Une autre fois, pour punir leur murmure, Dieu leur envoya des ferpens brûlans, qui en firent mourir un grand nombre; mais Dieu fauva tous ceux qui purent regarder un ferpent d'airain, que Nu.xxv. Moïfe fit par fon ordre. Enfin, ils fe débaucherent avec les filles des Madianites, qui leur firent adorer leurs idoles, & pour punition, il en fut tué vingt-quatre mille. C'est ainsi que ce peuple ingrat reconnoiffoit les bienfaits de Dieu, & obfervoit l'alliance qu'il avoit jurée.

6.

4.

Deut. 1.

LEÇON XIII.

Des derniers difcours de Moife. Moïse conduifit le peuple jufqu'à la terre 11. &c. promife; mais il n'y entra point, & la vit feulement de loin. Avant que de mourir, il fit au Deut. x. peuple de grandes exhortations, & leur fit renouveller l'alliance qu'ils avoient faite au fortir d'Egypte. Il leur repréfenta que Dieu les avoit Deut. 1x. pris pour fon peuple bien-aimé entre les nations de la terre, qui toutes lui appartiennent comme à leur créateur: qu'il avoit fait ce choix, non pour leur mérite, mais par la pure bonté, & en confidération des promeffes qu'il avoit fai res à leurs peres ; qu'il alloit les faire entrer dans la terre de Chanaan, terre où couloit le lait & le miel, c'est-à-dire, fertile & délicieuse,; qu'il les y feroit multiplier, & les protégeroit & leur donneroit l'avantage fur tous leurs ennemis, & que pour tant de bienfaits il ne leur demandoir

Deut. VI.

Levit..

que de l'aimer. Il eft vrai qu'il leur demandoit leur amour tout entier. Tu ainieras, dit-il, le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur de toute s. ton ame & de toutes tes forces; tu obferveras tous fes commandemens & toutes les cérémonies de la loi. A ces exhortations, Moïfe ajouta de terribles menaces contre le peuple, s'il étoit infi- xxvi. dele à Dieu. Il leur dénonça de fa part la ftéri lité, la famine, de cruelles maladies, les guerres, le pillage, la captivité ; & qu'ils feroienz enfin chaffés de la terre promife, & difperfés par tout le monde. Moife fit encore au peuple une Deut. x promeffe bien plus fublime. Il prédir que Dieu 1.7.15. leur donneroit après lui un Prophete d'entre leurs Act.vii.g freres, femblable à lui, c'eft-à dire, le Sauveur du monde; qu'il devoit être législateur comme Moïfe, & feroit encore de plus grands miracles, en apportant aux hommes une nouvelle alliance, & un nouveau teftament plus parfait que l'ancien. Il devoit naître entre les Ifraélites comme il avoir déjà été revélé à Abraham & à Jacob, & il devoit apporter aux hommes les ordres de Dieu, non plus d'une maniere terrible, en leur parlant du haut d'une montagne, au milieu des flammes & des tonnerres; mais en converfant familierement parmi eux avec douceur & humanité. Pour montrer la différence des deux légiflateurs, Moïse xxxiv. 5. mourut fans entrer dans la terre promise, parce que la loi qu'il avoit donnée, n'amenoit rien à la perfection. Et le peuple fut mis en poffeffion par Jofué, dont le nom est le même que Jefus, & fignifie Sauveur.

Deuter.

Heb. Vi

19.

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