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On faifoit de ces jours des fêtes semblable aux 'Dimanches, pour s'affembler auprès de leurs tombeaux remercier Dieu de la force qu'il a donnée à fes faints, les prier de continuer à prier pour nous comme ils faifoient quand ils étoient fur la terre, & s'exciter à imiter leurs vertus en lifant leurs actes & les hiftoires de leurs foufPrud. frances: on les repréfentoit même par des peinperi.Step. tures dans les Eglifes, pour l'instruction de ceux Greg. u. qui ne les pouvoient pas lire. Dieu faifoit fouvent

9. & 11.

ep. 1.

des miracles aux tombeaux des martyrs, & fouvent auffi il en faifoit à leur martyre; enforte que plufieurs des affiftans fe convertiffoient, & quelquefois les bourreaux & les juges mêmes. Ainfi, plus on faifoit mourir de Chrétiens, plus Tertul. ils multiplioient. Mais quoiqu'ils fuflent en fi Apol. 35. grand nombre, qu'ils pouvoient faire de grandes

&c.

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armées, ils n'uferent jamais d'aucune violence pour le défendre contre ceux qui les traitoient fi cruellement; & il y eut des légions entieres de foldats Chrétiens, comme celle de faint Maurice, qui fe laifferent maflacrer, plutôt que de fe fervir de leur armes contre leur Prince. Ils Rom.xi avoient appris des Apôtres, qu'il faut refpecter 1. Pet. 11. les Puiffances établies de Dieu même en la per33. &c. fonne des méchans, & obéir à nos maîtres quelques fâcheux qu'ils foient. On lit encore tous les jours à l'Eglife les martyrologes, où l'on a recueilli les noms d'un grand nombre de martyrs & l'abrégé de leur hiftoire. Il y en a qui font honorés par toute l'Eglife; comme S. Jean-Baptifte, les Apôtres, S. Etienne, S. Laurent, S. Sébaftien, S. Vincent, fainte Agnès, fainte Luce. D'autres font plus connus aux lieux où ils ont fouffert; comme S. Irenée à Lyon, S. Denys à Paris, S. Saturnin à Toulouse, S, Lucien à Beauvais, & ainfi des autres.

LEÇON

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LEGON LIL

De la liberté de l'Eglife, & de la vie monaftique. APRÈS trois cens ans de fouffrances, Dieu donna la paix à fon Eglife fous l'Empereur Conftantin, qui embraffa la foi Chrétienne. Cette liberté rendit plus folemnelles les prieres publiques & les affemblées des fideles, qu'il falloit fouvent faire la nuit & en cachette du temps des perfécutions. On fit auffi des édifices plus magnifiques; on augmenta le nombre des ornemens & des vaiffeaux facrés; on donna de grandes richeffes aux Eglifes, pour l'entretien du luminaire & des bâtimens , pour la nourriture des clercs & des pauvres : l'on fonda des hôpitaux de toutes fortes; mais en même temps la vertu commença à fe relâcher dans le commun des Chrétiens. Comme il n'y avoit plus de péril à l'être, plufieurs en faifoient profeffion, fans être bien convertis ni bien touchés du mépris des plaifirs, des richeffes & de l'efpérance du ciel. Ainfi, ceux qui voulurent pratiquer la vie chrétienne dans une plus grande pureté, trouverent plus für de fe féparer du monde, & de vivre en folitude. On les appella moines, c'est à-dire feuls, ou folitaires. Les plus parfaits furent en, Mours Egypte, ou faint Antoine commença à les faire chré.c.at vivre en communauté, & à rendre plus fréquente cette maniere de vie, dont quelques particuliers avoient confervé la tradition depuis le commencement de l'Eglife: car il y avoit toujours eu quelques Chrétiens à qui le defir d'une plus grande perfection faifoit pratiquer une vie aufere & retirée, à l'exemple de S. Jean-Baptifte & des Prophetes. Les moines vivoient dans de

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inftit.

Aug. de

mor.ecc.

€. 67.

grands déferts, où ils bâtilloient, pour le loger de pauvres cellules, & ils pafloient le jour à travailler, faifant des nattes, des paniers & d'autres ouvrages faciles, & méditant l'Ecriture fainte. Ils jeûnoient tous les jours, ne prenant 1. Caf. leur nourriture que vers le foir, & ne vivant, la plupart, que de pain & d'eau. Ils s'affembloient pour prier, le foir & la nuit. Ils dormoient peu, gardo ent un grand filence, & s'exerçoient con-* tinuellement à toutes fortes de vertus. Leur travail fuffifoit, non-feulement pour les nourrir, mais encore pour fournir à de grandes aumônes. Ils obéifloient parfaitement à leurs fupérieurs, quoiqu'il y en eûr quelquefois plufieurs milliers fous un même Abbé car en peu de temps ils multiplierent extrêmement. Il y eut des femmes qui embra fferent auffi cette maniere de vie. Dès le commencement du Chriftianifme, il y avoit toujours eu grand nombre de vierges & de veuves qui fe confacroient à Dieu : & quand l'Eglife fut en liberté, il s'en forma de grandes communautés de Religieufes, & dans les villes & dans les folitudes. Il y a eu plufieurs Saints qui ont fait des regles de la vie monaftique pour les hommes & pour les femmes; mais celle qui a été la plus fuivie en occident, eft celle de faint Benoît, qui vivoit en Italie au commencement du fixieme fiecle.

CATÉCHISME

HISTORIQUE.

SECONDE PARTIE, Contenant les Dogmes de la Religion.

LEÇON PREMIERE.
De la foi.

TOUTE la doctrine chrétienne fe rapporte
à quatre parties principales: Le Symbole des
Apôtres, l'Oraifon dominicale, les Comman
demens de Dieu & les Sacremens. Le Symbole
fe rapporte à la foi; l'Oraifon à l'efpérance, les
Commandemens à la charité, & les Sacremens
à toutes les trois: car toute la vie chrétienne con-
fifte en ces trois vertus, que l'on appelle théo-
logales ou divines, parce qu'elles fe rapportent
directement à Dieu, & viennent immédiate-
ment de lui nous ne pouvons les acquérir par
notre travail, & elles ne font infufes, c'eft-à-
dire, répandues en nos ames, que par la pure
grace. Par la foi, nous croyons fermement tout
ce que Dieu a révélé à fon Eglife, quoiqu'il nous
paroiffe obfcur, & que nous ne le comprenione

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pas. Car nous fommes affurés que Dieu ne fe peut tromper, puifqu'il eft infiniment fage; ni vouloir nous tromper, puifqu'il eft infiniment bon; & nous voyons qu'il a fait quantité de chofes, même dans la nature, que nous ne pouvons comprendre. Nous connoiflons ce qu'il a révélé par l'Ecriture fainte & par la tradition; & nous fommes affurés que c'eft la parole, par l'autorité de 1 Eglife catholique, c'est-à-dire, de cette affemblée des fideles, qui a fubfifté depuis l'origine du monde, à la face de toutes les nations, adorant le Créateur du ciel & de la terre dans l'efpérance du rédempteur à venir, ou dans la foi du rédempteur déja venu, où nous connoiffons la fuite non interrerrompue des Patriarches, des Prophetes & des Pontifes, tant de l'ancienne loi que de la nouvelle, depuis le premier homme jufques à nous. Nous appellons tradition, la parole de Dieu confervée fans écriture, comme tout ce qu'il avoit enfeigné aux Patriarches jufques à Moife, pendant deux mille cinq cens ans; tout ce que les Ifraélites croyoient, quoiqu'il ne fût pas écrit dans la loi ; & tout ce que les Apôtres ont enfeigné, outre ce qu'ils ont écrit. L'Ecriture fainte, font les écrits des Prophetes & des Apôtres, qui leur ont été dictés par le Saint-Elprit. En voici les noms: Les cinq livres de Moife; fçavoir, la Genele, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deuteronome; Jo fué, les Juges, Ruth; les quatre livres des Rois, les deux livres des Paralipomenes, le premier d'Efdras, & le fecond, qui eft Nehemias; Tobie, Judith, Either, Job; le Pleautier, contenant cent cinquante Pleaumes; les Proverbes de Salomon, l'Eccléfiafte, le Cantique, la Sageffe, F'Eccléfiaftique les quatre grands Prophetes fçavoir, Haïe, Jérémie, avec les Lamentations, &

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