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Baruch, Ezechiel & Daniel: les douze petits Prophetes; fçavoir Ofée, Joel, Amos, Abdias, Jonas, Michée, hum, Abacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie; le premier & le fecond des Machabées: tous ces livres font de l'ancien teftament. Le nouveau teftament comprend les quatre Evangiles, de S. Matthieu, de S. Marc, de S. Luc & de S. Jean; les actes des Apôtres, les quatorze Epîtres de S. Paul, une aux Romains, deux aux Corinthiens, une aux Galates aux Ephéfiens, aux Philippiens, aux Coloffiens, deux aux Theffaloniciens, deux à Timothée, une à Tire, à Philemon, aux Hébreux ; une Epître de S. Jacques, deux de S. Pierre, trois de S. Jean, une de S. Jude; l'Apocalypfe de S. Jean. Ce font-là les écritures que nous appellons faintes ou canoniques. Les particuliers ne pourroient les difcerner, fans l'autorité de l'Eglife: car il y a eu des hérétiques & d'autres impofteurs qui ont compofé des livres fous le nom des Apôtres ou de leurs difciples, des Prophetes ou des Patriarches. Mais on a rejetté les écrits qui n'ont point été connus dès le commencement, & lus publiquement dans les Eglifes, & en les a nommés apocryphes, foit qu'ils foient faux ou fufpects.

LEGON II.

De l'efpérance & de la charité. L'ESPERANCE fait que nous nous confions en Dieu, que nous n'attendons que de lui les biens, foit temporels, foit fpirituels; que nous recourons à lui dans toutes nos peines, intérieures & extérieures; que nous attendons avec une afsurance mès-ferme les biens qu'il nous promet,

1. Cor. XIII.

c'est-à-dire, fa grace en cette vie, & la vie éternelle enfuite, pour réce penfe des bonnes œuvres que nous aurons faites par fa grace, L'efpérance eft fondée fur la foi; car nous croyons que Dieu est tout-puiffant, qu'il eft infiniment bon, qu'il eft véritable & fidele en fes promeffes: toute fa conduite fur les hommes depuis la création du monde, en eft une preuve manifefte. Nous croyons d'ailleurs que JelusChrift a des mérites infinis, & qu'ils nous font appliqués par le baptême & par les autres facremens, frous les recevons digrement; d'où il s'enfuit que nous avons lieu d'efpérer fa grace pour effacer nos péchés & pour faire de bonnes

uvres. L'effet de cette grace & le principe des bonnes œuvres, eft la charité, c'est-à-dire l'amour de Dieu fur toutes chofes, qui fait que nous prenons plaifir à accomplir la loi & à nous conformer à la volonté: & quand ce plaifir l'emporte fur le plaifir de faire notre volonté & de fuivre nos paffions, nous fommes heureux autant que l'on peut l'être en cette vie. La charité eft fondée fur la foi & fur l'efpérance: car qui croit fincerement en Dieu, fi grand & fi bon, & qui e pere fermement l'effet de fes promeffes, eft bien difpofé à l'aimer de tout fon cœur. Nous devons exercer fouvent ces vertus pour les fortifier & les augmenter; particulierement la charité, qui eft la plus excellente des trois car la foi & l'efpérance ne conviennent qu'à l'état de la vie préfente, dans le ciel, nous verrons clairement la vérité que nous croyons ici-bas, & nous jouirons du bien que nous ef pérons encore. Mais nous aimerons ce bien & cette vérité, qui eft Dieu même, beaucoup plus parfaitement que nous ne l'aimons en cette vie Ainfi, la charité fubfiftera éternellement.

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E fymbole eft rel: Je crois en Dieu, &c. II contient douze articles. Le premier nous enfeigne qu'il y a un Dieu, c'eft à dire, un fouverain feigneur de toutes chofes ; & il eft évident qu'étant fouverain, il ne peut être qu'un. Ce grand Dieu est tout-puiffant, c'eft-à-dire, qu'il peut tout ce qu'il veut : & en effet, c'eft lui qui a tout fait, qui conferve tout & gouverne tout. On l'appelle pere, par rapport à les créatures, qu'il a produites & qu'il entretient ; mais, à proprement parler, ce nom de pere marque en Dieu la diftinction des perfonnes, & nous apprend que Dieu a un fils. C'eft de ce fils que traite le fecond article du fymbole & les fuivans. Nous croyons donc que Dieu étant un efprit, fe connoît lui-même; & qu'étant très-parfait, il fe connoît très-parfaitement. De-là vient le verbe ou la parole intérieure, par laquelle il fe dit à lui-même tout ce qu'il eft, & le représente tel 'qu'il eft. C'eft pourquoi le verbe s'appelle aufli image & figure de la fubftance de Dieu. On le nomme encore fon fils, parce qu'il eft produit de fa fubftance; & ainfi tous ces noms, le fils, le Heb.1. verbe, l'image du pere, la fagefle, ne fignifient en effet que le même, c'est-à-dire, la feconde perfonne divine, & la premiere fe nomme pere, principe, ou fimplement Dieu ou Seigneur. Cela n'empêche pas que le fils ne foit Dieu Seigneur comme le père, car le fils eft confubftantiel au pere; l'un & l'autre font le même Dieu ; & quand on nomme l'un le premier & l'autre le fecond, ce n'eft pas à dire que l'un foit plus ancien ou plus grand que l'autre. Dieu n'a jamais été fans fe Joan-x

"

connoître, & il fe connoît auffi grand qu'il eft; fe verbe étoit en Dieu au commencement, & le verbe étoit Dieu. Ainfi l'ordre qué nous observons en nommant les perfonnes divines, marque feulement que l'une procéde de l'autre. Dieu ne peut fe connoître auffi parfait qu'il eft, fans fe complaire en lui-même, & s'aimer d'un amour parfait; de là vient le Saint-Efprit, nommé auffi l'amour de Dieu; & comme le fils n'aime pas moins le pere que le pere aime le fils, le SaintEfprit eft l'amour commun de l'un & de l'autre & procéde de tous les deux. Il est égal à tous deux, puifqu'il n'y a rien en eux qu'ils n'aiment; & il eft par conféquent & Dieu & Seigneur comme eux. Il ne s'enfuit pas pour cela qu'il y ait trois Dieux, mais trois perfonnes en un feul Dieu : car le Fils n'a rien qu'il ne tienne du Pere, & le SaintEfprit n'a rien qu'il ne tienne du Pere & du Fils, & ils en procédent fans en fortir. Ce mystere n'a rien qui fe contredife, puifque nous ne difons pas une perfonne, mais trois perfonnes; ni trois Dieux, mais un Dieu. Il est vrai que nous ne comprenons pas comment trois perfonnes diftinctes font un même Dieu. Il faut fe contenter de ce qu'il lui a plu de nous révéler, quoiqu'il ne nous l'ait pas expliqué évidemment. Si nous fommes fideles à pratiquer les commandemens, il nous en donnera dans le ciel la vifion parfaite, qui fera notre félicité éternelle, & qui fait, en attendant, le fujet de notre espérance. Aug. xi. Nous ne laiffons pas de voir en nous une image de civit. inparfaite de la Trinité: car nous fentons que nous fommes, que nous connoiffons & que nous voulons; nous fçavons bien que connoître n'eft pas vouloir, & que nous pouvons être fans connoître ou vouloir telle ou telle chofe, & nous fentons bien que tout cela eft nous- mêmes.

C. 26.

Mais

Mais il y a cette différence entr'autres, qu'en Dieu ce font des perfonnes diftinctes, & qu'en nous ce ne font que des actions de notre ame, qui, avec notre corps, ne fait qu'une feule perfonne.

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Jo. 1.

L. Leo epift. ad Flavian.

LE fecond article du fymbole nous marque le myftere de l'incarnation, en difant que le fils de Dieu eft Jesus-Chrift notre Seigneur. Nous croyons donc que le verbe qui étoit en Dieu au commencement, par qui toutes choses ont été faites; qui eft la vie & la lumiere; que ce même verbe s'est fait chair & a habité avec nous, c'eltà-dire, qu'il s'eft fait véritablement homine, lai qui étoit Dieu de toute éternité. Il a montré fur la terre qu'il étoit l'un & l'autre. Comme Dieu, il faifoit des miracles; comme homme, il fouffroit les incommodités de la vie ; comme homme, il avoit faim; comme Dieu, il multiplioit les pains. Comme homme, il pleuroit Lazare mort; comme Dieu, il le refufcitoit. Comme homme, il a été tourmenté, crucifié tué, enseveli; comme Dieu, il s'eft reffufcité. & a monté au ciel. Or, il eft Dieu & homme fans aucune confufion des deux natures divine & humaine, qui font demeurées en leur entier. Ti eft Dieu égal à fon pere, & tout enfemble, Heb. iv. eft homme semblable à nous, hors le péché. 15. Il a comme nous un corps & une ame, une chair véritablement fortie d'Adam, une ane créée à l'image de Dieu, avec la volonté propre Cyril. ep. & fon entiere liberté. Quoiqu'en Jefus Chrift les ad Mon. natures foient diftinctes, il n'y a toutefois au- & ad Re

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