Nouvelles considérations sur les rapports du physique et du moral de l'homme

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Ladrange, 1834 - 402 pages
 

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Page 245 - Or, le premier sentiment de l'effort libre comprend deux élémensou deux termes indivisibles, quoique distincts l'un de l'autre dans le même fait de conscience, savoir: la détermination ou l'acte même de la volonté efficace, et la sensation musculaire qui accompagne ou suit cet acte dans un instant inappréciable de la durée. Si le vouloir n'accompagnait pas ou ne précédait pas la sensation musculaire, cette sensation serait passive comme toute autre; elle n'emporterait donc avec elle aucune...
Page 118 - Il est des hommes d'une certaine organisation ou tempérament qui se trouvent sans cesse ramenés en dedans d'eux-mêmes par des impressions affectives d'un ordre particulier, assez vives pour attirer l'attention de l'âme. De tels hommes entendent pour ainsi dire crier les ressorts de la machine; ils les sentent se monter ou se détendre, tandis que les idées se succèdent, s'arrêtent, et semblent se mouvoir du même branle.
Page 264 - Que dis-je ! elles s'illuminent, et cette « folie d'illuminations dure encore. » « Ce n'est pas tout; si dans la cause vous ne * voyez qu'un principe, soyez...
Page 179 - L'analyse est bien la véritable et seule méthode philosophique, car la philosophie est éminemment la science des réalités; ce qu'elle a besoin de connaître, ce qu'elle cherche sans cesse, c'est ce qui est hors des phénomènes et sous les apparences sensibles, ce qui est conçu exister à titre de substance et de cause, notions universelles et nécessaires dont notre esprit et par suite nos langues ne peuvent se passer.
Page xiv - Pour concevoir l'animal, il suffit à l'homme de faire abstraction de sa volonté et de se réduire à la sensibilité et à l'imagination. Tout ce qui n'est pas volontaire en nous est animal, et l'homme retombe à l'état d'animalité toutes les fois qu'il abdique l'empire de lui-même. Comme beaucoup d'hommes sommeillent pendant la veille ordinaire, ainsi nous sommes des animaux pendant une très-grande partie de notre vie.
Page xiv - L'école théologique, pour abaisser l'esprit humain, prétend que Dieu seul a pu inventer le langage! Mais la difficulté n'est pas d'avoir des signes : les sons, les gestes, notre visage, tout notre corps, expriment nos...
Page 250 - On peut dire que le relatif et l'absolu coïncident dans le sentiment de force ou de libre activité ; et c'est là, mais là uniquement que s'applique cette pensée de Bacon si opposée dans tout autre sens à notre double faculté de connaître et de croire. Ratio essendi et ratio cognoscendi idem sunt, et non magis a se invicem differunt quam radius directus et radius reflexus (340).
Page 329 - L'idée de substance ne se laisse point ici ramener au fait de conscience comme à son antécédent psychologique; nous concevons la substance, nous ne la sentons pas, nous ne l'apercevons pas intimement, tandis que nous apercevons en nous la force, en même temps que nous la concevons hors de nous ou dans l'objet. D'où il suit que si le...
Page 312 - Descartes : seul peut-être, il était propre à fixer pour notre esprit les deux pôles de toute science humaine, la personne moi, d'où tout part, la personne Dieu, où tout aboutit : pôles constants que l'esprit de l'homme ne peut perdre de vue sans s'égarer, sans s'anéantir lui-même.

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