Page images
PDF
EPUB

ETYM. Provenç. abbat; espagn. abad; portug. | Dioclétien, de Charles - Quint. Faire abdication. | rangé suivant les lettres de l'alphabet. En ce sens, abbade; ital. abbate; de abbatem, au nominatif abbas, L'abdication de la couronne, de l'empire. || 2o Dansabécédaire ne diffère d'alphabétique qu'en ce qu'il du syrien aba qui signifie père. Dans l'ancien français l'ancienne jurisprudence, l'acte par lequel un père est moins usité. || 2° Qui en est à l'Abc. Enfant abéau nominatif singulier li abe [e muet], venant de ab- privait son fils des droits que celui-ci avait dans cédaire. Ignorance abécédaire. || 3° S. m. Petit livre bas avec l'accent sur la première syllabe; le abé, li la succession: l'abdication était une exhérédation où s'apprend l'Abc. Donnez un abécédaire à cet enabé, les abés [e fermé] au régime singulier, au no-prononcée pendant la vie. fant. Les abécédaires ne sont pas aisés à faire. minatif pluriel et au régime pluriel, venant de abbátem, abbates, avec l'accent sur la seconde syllabe. ABBESSE (a-be-s'), s. f. Supérieure d'un monastère de filles et ayant droit de porter la crosse. Nommer, élire une abbesse.

-HIST. XIII S. Pierres Abailart reconfesse Que suer Helois, l'abeesse Du Paraclet, qui fut s'amie, Acorder ne se vouloit mie Por riens, qu'il la preïst à femme, la Rose, 8800.

ETYM. Provenç. abbadessa; espagn. abadesa; ital. abbadessa; de abbatissa, de abbas (voy. ABBÉ). ABC (a-bé-sé) s. m. L'Académie écrit ABC en séparant les lettres; d'autres écrivent ABC en les joignant; d'autres A, B, C, avec des virgules. || 1° Petit livre contenant l'alphabet et la combinaison des lettres pour apprendre à lire aux enfants. Cet ABC est commode. || 2° Fig. Le commencement, le rudiment d'un art, d'une science. C'est le fondement et l'ABC de toute notre morale, PASC. Prov. 5. L'enchanteresse Nérie Fleurissait lors, et Circé Au prix d'elle en diablerie N'eût été qu'à l'Abc, LA FONT. Coupe ench. || Loc. Par Abc, par toutes les lettres de l'alphabet. Il l'a maudit par Abc, il lui a donné toutes les malédictions du monde. [[ Prov. Renvoyer quelqu'un à l'Abc, le traiter d'ignorant. Remettre quelqu'un à l'Abc, le remettre aux éléments.

HIST. XII s. Il vos apenra l'abc, F. et Contes, Iv, p. 436. Lor novoz [neveux] sont avant chanoine, Qu'il aient apris l'abecé, ib. 1, p. 305. || xiv s. Pour ceste science plus clerement entendre, je veul exposer aucuns mos selon l'ordre l'a b c, ORESME, Éth. 334. xv s. Nous avons tenu à l'escole le dit Henri dès ce qu'il fust mis à l'abeçoy, DU CANGE, abecedarium. xvi s. Rendre nos soldats autres qu'eux mesmes, les remettre à l'abc de leurs pas et paroles, D'AUB. Hist. II, 486.

† ABCD (a-bé-sé-dé) s. m. Se dit quelquefois pour

ARC.

ABCÉDÉ, ÉE, (ab-cé-dé, dée), part. passé. Terme de chirurgie. Tumeur abcédée, tumeur qui s'est terminée par un abcès.

ABCÉDER (ab-sé-dé; cé devient grave quand la syllabe qui suit est muette: abcède; non au fut. et au condit. : abcédera, abcéderait), v. n. Terme de chirurgie. Se terminer par un abcès. Cette tumeur est dure; elle n'abcédera pas. La tumeur abcédant, la peau se décolla. Ce verbe se conjugue avec être ou avoir. La tumeur est abcédée, en pariant d'un état durant déjà depuis quelque temps. Elle a abcédé, pour exprimer l'action même de s'ouvrir.

REM. On trouve quelquefois dans des livres de médecine s'abcéder, comme si abcéder était un verbe réfléchi. C'est une faute, abcéder est un verbe neutre, et on ne peut pas plus dire s'abcéder que se procéder.

ETYM. Abcedere, de ab signifiant sortie, et cedere, aller, se porter (voy. CÉDER).

ABCES (ab-se; I's en liaison ne se prononce pas d'ordinaire dans la conversation. L'abcès est ouvert, dites: l'ab-se est ouvert. Mais, dans la lecture soutenue, on dirait : l'ab-sê -z est ouvert), s. m. || 1° Terme de chirurgie. Amas de pus dans une cavité accidentelle dont la formation est due à la production de ce liquide au milieu des tissus. On reconnaît les abcès par la fluctuation. Ouvrir, percer un abcès. Vider un abcès. Il y avait un abcès dans la poitrine qui s'est crevé, SÉVIG. 364. || 2° Fig. [Par la confession] dès qu'on a percé l'abcès et qu'on l'a jeté dehors, on sent tout à coup la sérénité se répandre dans l'âme, BOURD. Pens. t. 1,p. 330.

-

SYN. ABCÉS, ÉPANCHEMENT DE PUS, INFILTRATION DE PUS. L'abcès est dans une cavité accidentelle; l'épanchement de pus est dans une cavité naturelle du corps; il y a un épanchement de pus dans l'articulation. Dans l'infiltration purulente, le pus est en contact immédiat avec les tissus, tandis que, dans l'abcès, il en est séparé par une couche molle de nouvelle formation.

ETYM. Abcessus, de abcedere, abcéder. ABCISSE (ab-si-s'), s. f. Voy. ABSCISSE. ABDALAS (ab-da-la), s. m. plur. Nom général que les Persans donnent aux religieux.

ETYM. Arabe abd, serviteur, et Allah, Dieu, serviteur de Dieu (voy. ALLAH).

ABDICATION (ab-di-ca-sion), s. f. || 1° Action d'abdiquer; se dit de celui qui abdique et de la chose qui est abdiquée. L'abdication de Sylla, de

[ocr errors]

ETYM. Abdicatio, de abdicare, abdiquer. ABDIQUÉ, ÉE (ab-di-ké, kée), part. passé. La couronne de Suède abdiquée par Christine. ABDIQUER (ab-di-ké), v. a. || 1° Abandonner le pouvoir suprême, de hautes fonctions. Dioclétien abdiqua l'empire. Abdiquer le consulat. C'était une chose assez rare qu'un philosophe turc qui abdiquait la couronne, VOLT. Mœurs, 89. J'abdique pour jamais le rang de sénateur, ID. Catil. IV, 2. || 2° Fig. Renoncer à........ Ahdiquer sa liberté. Si j'étais l'offensée, écoutant l'indulgence, J'abdiquerais pour vous le droit de la vengeance, M. J. CHEN. Tib. IV, 3. || 3° v. n. Charles X abdiqua en 1830 en faveur de son petit-fils. Lors de la fin du schisme, un pape fut forcé d'abdiquer. Un inconstant vieillard, fassé du diadème, Abdique imprudemment et s'en repent de même, DUCIS, Lear, 1,4.

SYN. ABDIQUER, SE DÉMETTRE. C'est en général quitter un emploi, une charge. Abdiquer ne se dit guère que des postes considérables. Se démettre s'applique plus aux petites places qu'aux grandes. L'abdication peut être forcée aussi bien que la démission, GUIZ. Il semble aussi que l'abdication se fait plutôt d'une manière publique, éclatante. Une autre différence tient à celle des préfixes ab et dé. Abdiquer exprime un acte brusque, s'achevant en un seul coup, au lieu que se démettre désigne quelque chose de successif, une délibération. Abdiquer exprime le fait; se démettre le représente s'accomplissant, ou dépeint le travail qui y mène, LA FAYE.

ETYM. Provenç, et espagn. abdicar; ital. abdicare; de abdicare, de ab, indiquant séparation, et dicare, faire connaître, publier. Bien que l'i soit bref dans dicare, et long dans dicere, cependant ces deux mots ne sont probablement que deux formes différentes d'un même mot.

HIST. XVI S. La folle chose qu'un vieillard abecedaire; on peut continuer en tout temps l'estude, mais non l'escholage, MONT.

ETYM. Abecedarius, mot composé des quatre premières lettres de l'alphabet, et de la terminaison adjective arius.

ABECQUÉ ou ABÉQUÉ, ÉE, part. passé. Petits oiseaux abecqués par leur mère.

ABECQUER ou ABÉQUER (a-bè-ké), v. a. Donner la becquée. Abecquer un oiseau, et, par extension, abecquer un enfant.

1

-

REM. Entre les deux orthographes indiquées par l'Académie, la meilleure est abecquer, à cause qu'elle indique la prononciation de la seconde syllabe qui est celle de bec, un e moins fermé que l'e fermé proprement dit. De plus, il n'est pas besoin de changer l'accent, ce qu'il faut faire avec abéquer, mettant un accent grave quand la syllabe qui suit est muette: abèque, mais au futur abéquerai.

ETYM. A et bec; génev. abécher. ABÉE (a-bée), s. f. Ouverture par laquelle coule l'eau qui fait aller un moulin. On l'a aussi définie ouverture par où l'eau a son cours quand les moulins ne tournent pas.

ETYM. A et bée, ouverture, aujourd'hui baie (voy. ce mot). On a prétendu, ce qui est possible, que abée est une corruption, une méprise, qui de la bée a fait l'abée, d'où abée. Abée se trouve dans LAURIÈRE, Dict. du droit.

ABEILLE (a-be-ll'; ll mouillées), s. f. Insecte qui produit le miel et la cire, et qui appartient au genre des insectes hyménoptères. Un essaim d'abeilles se compose d'une femelle, de mâles et de neutres ou ouvrières; les femelles et les neutres sont armés d'un aiguillon long d'environ deux lignes. L'aiguillon de l'abeille reste presque toujours dans la piqûre, si l'insecte a été chassé brusquement. L'abeille reABDOMEN (ab-do-me-n), s. m. Terme d'anatomie. cueille le miel dans les fleurs. Comme on voit les Le ventre, c'est-à-dire l'une des trois cavités splanch-frelons, troupe lâche et stérile, Aller piller le miel niques, la plus grande, située au-dessous de la que l'abeille distille, BOIL. Sat. 1. Les lieux où croft poitrine, et bornée en haut par le diaphragme, en l'encens, où murmure l'abeille, DUCIS. Abuf. 1, 5. Jo bas par le bassin, en arrière par les vertèbres lom-suis chose légère et semblable aux abeilles, A qui le baires, en avant par des plans musculeux.

bon Platon compare nos merveilles, LA FONT. Ép. à HIST. XVI S. Les membranes de l'abdomen qui Huet. Et semblable à l'abeille en nos jardins éclose, sont parties grandement sensibles, PARÉ, 20 bis, 1. De différentes fleurs j'assemble et je compose Le ETYM. Le latin abdomen, dont l'étymologie est miel que je produis, J. B. ROUSS. Ode au C. de Luc. incertaine. Il semble que le verbe abdere, cacher, y Le ruisseau n'apprend pas à couler dans sa pente, a la part principale; mais la finale omen est-elle un L'aigle à fendre les airs d'une aile indépendante. suffixe verbal, comme imen dans regimen de regere? L'abeille à composer son miel, LAMART. Nouv. med. v Pourquoi alors le mot n'est-il pas abdimen? La finale Et que mes doux regards soient suspendus au tien omen est-elle, au contraire, une autre forme de Comme l'abeille avide aux feuilles de la rose, ID omentum, épiploon, de sorte que le mot signifierait ib. x. || La reine des abeilles. Autrefois on croyait qui cache l'épiploon? Mais on ne connaît rien qui que c'était un roi. Jusqu'au son de sa voix [de justifie l'admission de omen pour omentum. Enfin Louis XIV] et à l'adresse et à la grâce naturelle et mafaudrait-il prendre omen dans son sens de présage, jestueuse de toute sa personne le faisaient distinet entendre, ce qui cache le présage, à cause queguer jusqu'à sa mort comme le roi des abeilles, STl'on consultait les entrailles des victimes pour savoir SIM. 406, 68. || Le manteau impérial et les armoiries l'avenir? Comme on voit, le mot reste douteux. de Napoléon étaient semées d'abeilles d'or. Aussi a-tABDOMINAL, ALE (ab-do-mi-nal', nale; au plur. on dit quelquefois les abeilles pour l'Empire. || Conab-do-mi-nô), adj. Qui appartient ou se rapporte à stellation australe qu'on nomme aussi Mouche in l'abdomen. Muscles abdominaux. Parois abdomi- dienne. nales.

[blocks in formation]

ABDUCTEUR (ab-duk-teur). || 1° Adj. m. Terme d'anatomie. Qui produit l'abduction. Muscles abducteurs. || 2° S. m. L'abducteur de l'œil.

HIST. XVI S. Le muscle abducteur ou rame-
neur des doigts, PARÉ, IV, 32.

ETYM. VOY. ABDUCTION.
ABDUCTION (ab-du-ksion), s. f. Terme d'anat.
Mouvement qui écarte un membre ou une partie
quelconque du plan mitoyen qu'on suppose partager
le corps longitudinalement en deux moitiés sembla-
bles ou symétriques. Pour la main et le pied, plu-
sieurs anatomistes ont admis une ligne médiane
particulière et ont appelé abduction le mouvement
par lequel les autres doigts s'écartent de celui du
milieu.

[blocks in formation]

HIST. XIII s. Et se il trovent aucun emblant ées (abeilles) en la forest, cil qui i seront trové feront au seigneur soixante sols d'amende, DU CANGE, apicu tart. Il m'avironnerent aussi comme es, Psautier, f. 143. || xv s. Le suppliant et Colin trouverent une bezanne (ruche] d'abeulles, la levèrent et en prirent tout le couppeau et le miel de dedans, DU CANGE, besana. Une multitude d'avilles, ce sont mouches qui font la cire et le miel, m. avillarium. || XVI* s. Les ruches sont pleines quand les abeilles chassent opiniastrement de leurs ruches les freslons ou abeillauds, OL. DE SERRES, 447. Les abeilles ou avettes, les guespes, les freslons, PARÉ, 23, 34. Ainsi qu'au mois d'avril, on voit de fleur en fleur, De jardin en jardin, l'ingénieuse abeille Voleter et piller une moisson vermeille, RONS. Sonn. à des Caurres.

ETYM. Berry, avette; picard, ès, eps; provenç. abelha; espagn. abeja; ital. ape. L'ital. ape, l'anc. franç. ée, le picard ès, eps viennent de apis; le berry vient d'un diminutif en ette, apette ou avette; le fran cais, le provenç. et l'espagn. d'un diminutif apicula. Dès les premiers temps du bas-latin, on trouve une tendance à substituer le b au p du mot primitif: par ex. De furtis abium, Lex Sal. LASPEYRES, p. 26.

ABERRATION (a-bè-rra-sion), s. f. || 1° Terme d'astronomie. Mouvement apparent observé dans les étoi

de

es et qui résulte du mouvement annuel de la terre. L'étoile pouvait donner quelque marque d'aberration, VOLT. Newton, II, 1. L'aberration des étoiles dépend de la vitesse de leur lumière, combinée avec celle terre dans son orbite, LAPLACE, Exp. iv, 17. 2 Terme d'optique. Aberration de réfrangibilité, diffusion du foyer des rayons lumineux concentrés par un verre biconvexe, qui dépend de ce que, les rayons diversement colorés n'ayant pas la même réfrangibilité, la lentille ne peut les concentrer tous dans le prolongement de son axe. || Aberration de sphéricité. Autre genre de diffusion des rayons lumineux concentrés par un verre biconvexe, qui tient à ce que la figure des lentilles ne permet qu'aux rayons trèsvoisins de l'axe de concourir sensiblement en un point commun, tous les autres, qui éprouvent une réfraction plus forte, coupant l'axe en deçà de ce point; d'où il suit que le foyer, au lieu de représenter un point, est réellement un espace d'une certaine étendue, et que l'image principale, celle qui se produit à l'endroit où se réunissent le plus de rayons, est comme offusquée par une multitude d'autres images qui rendent la vision confuse. || 3° Fig. Erreur de jugement, égarement. Aberration des sens, du jugement. Les aberrations de la philosophie sophist que. Des aberrations morales. Ce mot n'a pris le sens figuré que dans le courant du XVIII° siècle; il s'introduisit grâce à l'usage qu'on en faisait dans le langage scientifique.

ETYM. Aberratio, de aberrare, de ab, loin, et errare (voy. ERRER).

ABETI, TIE (a-bê-ti, tie; quelques-uns disent abé-ti), part. passé. Enfant abêti par de mauvais traitements. Esprits abêtis par la superstition. Il est tout abêti.

ABETIR (a-bê-tir; quelques-uns disent a-bé-tir). 1° v. a. Rendre bête. Une crainte perpétuelle abêtit l'esprit. Cela vous fera croire et vous abêtira, PASC. Moyens, 1. Ils n'ont songé [le roi et Mme de Beauvilliers], s'écriait-il [le duc de Berry], qu'à m'abêtir et à étouffer tout ce que je pouvais être, ST-SIM. 243, 252. || 2° S'abêtir, v. réfl. L'esprit s'abêtit dans l'oisiveté complète. | 3° Abėtir, v. n. Devenir bête. Les enfants qu'on maltraite abêtissent de jour en jour.

de celle-là, de ab et de hoc et hac (voy. HOC). L'Aca- | sans fond. Les abimes de la terre. Il s'est formé
démie met sur hac un accent circonflexe que rien ne plusieurs abimes. Rouler dans un abîme. Il n'est
légitime, sinon la coutume de nos rudiments de guère de hauteur qui ne soit voisine d'un abime.
grammaire latine.
Sondez cet abime, si vous le pouvez, MASS. Conf.
du fond de l'abîme entr'ouvert sous ses pas, RAC.

ABHORRÉ, ÉE (a-bo-rré, rrée), part. passé. Abhorré comme il est. Abhorré de tous. Abhorré de tout ce qui l'environne. Néron abhorré par Rome et par les provinces. Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré, BOIL. Art poét. II. Le nom de Polyphonte est partout abhorré, VOLT. Mér. v, 8. Et, changeant Îa gloire en outrage, T'offrir un triomphe abhorré, LAMART. Médit. XIX.

REM. Abhorré de, abhorré par. L'un et l'autre se disent. Plutôt de, quand abhorré est surtout considéré comme indiquant un état; plutôt par, quand abhorré est surtout considéré comme participe passif. Néron, abhorré de ses sujets, succomba sous l'indignation générale. Néron a été abhorré par ses sujets. Plutôt de que par quand le nom n'a pas d'article: Abhorré de tous.

[ocr errors]

4th. 11, 5. Je frémis quand je voi Les abîmes profonds qui s'ouvrent devant moi, ID. Esth. 11,4. Sur cent premiers peuples célèbres, J'ai plongé cent peuples fameux Dans un abîme de ténèbres, où vous disparaîtrez comme eux, BÉR. Temps. Pour se rabaisser jusqu'aux derniers abimes du néant, PASC. Conv. du péch. Tout à coup le terrain s'affaisse et ouvre un abîme, FÉN. Tél. XXI. || 2° L'abime, les flots, l'océan. Il se précipita dans l'abime. || 3° L'enfer, dans le langage de l'Ecriture. Les puits de l'abime. Ils tombent dans les abimes éternels, BOSS. Prédic. 1. Puisqu'il suit l'âme jusque dans le fond de l'abime, où il la tient captive et asservie, quand, malgré lui, sera-t-elle en état d'en sortir? BOURD. Pens. t. III, p. 69. L'Hébreu.... invoque l'abime et ABHORRER (a-bo-rré), v. a. || 1° Eprouver de les cieux et Dieu même, VOLT: Henr. v. || Par exal'horreur pour, repousser avec horreur. Abhorrer quel- gération poétique. Sa sombre tyrannie entassait les qu'un. Se faire abhorrer de quelqu'un. Il abhorre la victimes, Et des prisons d'Etat il peuplait les abicruauté. Abhorrer le nom de roi. Dans l'éternel oubli mes, M. J. CHEN. Ch. IX, III, 1. || 4o Ce qui est exje dormirais encore; Mes yeux n'auraient pas vu ce trême, le dernier degré; précipice, ruine, perte. faux jour que j'abhorre, LAMART. Médit. xvшII. Il dé- C'est un abîme de vices. Se jeter dans un abime de teste l'autre, il l'abhorre, parce qu'il y voit tout à la débauches. Cette maison est un abime. Le luxe est un fois et Dieu déshonoré et l'homme perdu, BOURD. abîme qui engloutit tout. Tomber du falte des granPens. t. I, p. 367. Le Roi n'avait point donné d'ou- deurs dans l'abîme. Mes ennemis me poussent dans verture ni de prétexte aux excès sacriléges dont nous l'abîme. Nous dormons sur les bords de l'abîme. abhorrons la mémoire, Boss. R. d'Anglet. C'est ce L'homme impatient est entraîné dans un abîme de qui me le fait justement abhorrer, RAC. Phèd. 1, 5. malheurs, FEN. Tél. XXIV. Il est toujours dans l'abîme Honteux d'avoir poussé tant de vœux superflus, de la douleur, sÉv. 219. Pour moi qui ne vois rien Vous l'abhorriez : enfin, vous ne m'en parliez plus, dans le trouble où je suis, Qu'un gouffre de malID. Andr. I, 1. Oracles que j'abhorre, Sans vos heurs, qu'un abîme d'ennuis, CORN. Rodog. V, 4. Sous ordres, sans vous, mon fils vivrait encore, VOLT. mes pas, c'est creuser un abîme, ID. ib. v, 4. Didon reOEd. IV, 1. Sauvez-moi du tourment d'être à ce que garde avec horreur autour d'elle et ne voit que des j'abhorre, MOL. Tart. IV, 3. || 2° S'abhorrer, v. réfl. abîmes, CHATEAUB. Génie, 11, 11, 2. Mes frères, quel || 1• Se haïr réciproquement. Ces deux hommes s'ab- abîme qu'une grande place! MASS. Louis. Ses yeux horrent. || 2° Se hair soi-même. Je hais le monde en s'étaient fermés sur les bords de l'abîme, VOLT. Alz. tier, je m'abhorre moi-même, VOLT. Zaïre, V, 6. v, 2. Dans l'abîme effroyable où je suis descendu, ID. SYN. ABHORRER, DETESTER, HAIR. Les deux pre-Tancr. II, 6. .... sur le bord de l'abime Où votre aveumiers mots marquent également des sentiments d'a- glement vous conduit par le crime, ID. Catil. 1, 5. version, dont l'un est l'effet du goût naturel ou du Dans quel abîme affreux vous me précipitez! RAC. penchant du cœur, et l'autre, l'effet de la raison et Mithr. 11, 6. De piége en piège et d'abîme en abîme, -REM. L'Académie dans ses précédentes éditions du jugement. Ou pour mieux dire, suivant l'étymo-ID. Ath. iv, 3. Vous qui portez sur la conscience les écrivait abétir; c'est qu'en effet la prononciation, logie, on abhorre tout ce pour quoi on a une hor- abimes d'une vie entière de désordre, MASS. Av. Bonh. devant une finale aussi sonore, a une grande ten-reur, une répulsion; on déteste tout ce que l'on L'homme n'est qu'un abime de faiblesse, ID. Prière, 1. dance à changer l'e ouvert en e fermé. veut écarter, tenir loin de soi. Dans abhorrer et dé- Faut-il que vous soyez un abîme de contradictions? SYN. ABÈTIR, RABÈTIR. Rabêtir indique une ac- tester, le sentiment que l'on ressent n'est pas le ID. Délai. Fait-elle monter de l'abime de sa douleur tion plus forte, de la résistance à vaincre dans le même avec le premier on frissonne, avec le second les cris d'un repentir sincère? ID. Impén. Cet abime sujet. Un maître abêtit l'enfant, quand il laisse ses on repousse. C'est pour cela que les auteurs de sy- de soins et d'embarras ne lui laissait pas le loisir de facultés sans exercice; il le rabêtit, si, toutes les nonymes ont dit que détester s'applique à ce qu'on ne chercher dans les prophéties d'Isaïe.... ID. Bonh. Si fois que l'élève manifeste quelque tendance à se dé-peut estimer, à ce que l'on condamne, à ce que l'on vous ne sortez pas de l'abîme où vous vivez, ID. Car. velopper, le maître la refoule. On abêtit peu à peu, juge mauvais; et que abhorrer s'applique à ce qui Conv. Les Juifs tombèrent dans un autre abime, BOSS lentement; on rabêtit par des réprimandes infli- excite antipathie, répugnance. Cela exposé, on voit Erreur. Replonger dans de nouveaux abîmes, LA gées par occasions. On a abêti cet enfant par une quelle nuance sépare ces deux verbes, et comment BRUY. 1. || 5o Dans un sens favorable. Cet homme est mauvaise éducation. Il est tout rabèti par les re- ils peuvent être pris l'un pour l'autre. Hair est le un abîme de science, il est très-savant. Les habitants proches qu'il vient de recevoir, LAFAYE. terme général, par conséquent il exprime une de l'Elysée sont plongés dans cet abime de délices, nuance moins forte. On hait tout ce qu'on déteste et comme les poissons dans la mer, FEN. Tél. XIX. L'àme ce qu'on abhorre; mais dans hair ne sont pas marva se perdre dans le vaste abîme de ses perfections, quées les distinctions qu'impliquent détester et ab- BOSS. Excel. de Dieu. 6° Lieu, chose impénétrable, mystère. La nature a caché la vérité au fond d'un abîme. L'âme humaine a des abîmes impénétrables. L'infini est un abîme pour l'esprit humain. Il se figure des abimes inconnus dans sa conscience, MASS. Tied. 1. O mon Dieu! je n'ose regarder d'un œil fixe les abîmes de vos jugements et de votre justice, ID. Car. Nombre des élus. Je ne viens pas, Seigneur, sonder les abîmes de vos jugements, FLECH. Tur. Dieu, dont les jugements sont des abîmes, ID. ib. Dieu seul de nos esprits pénètre les abîmes, ROTROU, Bél. v, 5. Des plus affreux complots il perce les abîmes, VOLT. Sém. 1, 3. Je n'ai jamais d'Helmonde approfondi le crime; Mes yeux ont toujours craint de percer cet abîme, DUCIS, Lear, 1, 2. || 7° Terme de blason. Centre de l'écu lorsqu'il porte une ou plusieurs pièces qui ne chargent aucune des autres. Il porte trois besans d'or, avec une fleur de lis en abime. || 8° Géolog. Cavité naturelle presque perpendiculaire, d'une grande profondeur et ne renfermant ancun liquide. || 9° Chand. Auge de bois contenant le suif fondu. || Prov. L'abime appelle l'abîme, un malheur en appelle un plus grand. Un abîme attire un autre abîme, et une médisance une autre médisance, BOURD. Pens. t. II, p. 167.

- HIST. XV's. Etj'ai repris à mes despens Ce de quoi jeme hontioie [j'avais honte]: Dont grandement m'abestiole; Car mieux vaut science qu'argens, FROISS. Buisson de jeun. Gens qui cuident estre si sages, Qu'ils pensent plusieurs abestir, Si bien ne se sauront couvrir Qu'on n'aperçoive leurs courages, CH. D'ORE. Rond. Il sembloit que ses ennemis fussent aveugles et abestis, COMM. VIII, 4. || XVIe s. Combien ai-je veu d'hommes abestis par temeraire avidité de science! MONT. I, 181. Il nous fault abestir pour nous assagir, ID. II, 244. Laissant ces pompes de farces qui esblouissent les yeux des simples et abestissent leurs sens, CALV. Inst. 1062. En la fin, ayant là fiché leurs yeux et leurs sens, ils s'y sont abestis, ID. ib. 59. Ung homme par maulvais gouvernement se peult abestir, PALSG. p. 773. A sa contenance, il ressembla proprement à une personne estonnée ou abestie, et qui a perdu le sens et l'entendement, ne se souvenant plus qu'il estoit le grand Pompeius, AMYOT, Pomp. 102. Le plus souvent les princes s'abestissent De deux ou trois que mignons ils choisissent, RONS. 651.

- ETYM. À et bête.

† ABÈTISSEMENT (a-bê-ti-se-man), s. m. Action d'abêtir. L'état de celui qui est abêti. L'abétisse

ment de cet enfant.

AB HOC ET AB HAC (a-bo-ké-ta-bak, et non, comme quelques personnes, a-bo-ké-a-bak), loc. adv. et famil. Confusément, sans raison. Il parle ab hoc

et ab hac.

[blocks in formation]

horrer.

HIST. XVI s. C'est la cause pour quoi de tous sont hués et abhorryz, RABEL. Garg. 1, 40. Ilz crachoient dedans les platz, affin que les houstes [hôtes], abhorrens leurs infames crachatz, desistassent manger, ID. Pant. III, 16. Ceux qui soufroient de fait tout ce que font les rois à leurs subjets, detestoient et abhorrissoient encore neantmoins ce nom de roi, AMYOT, Ant. 16.

ETYM. Provenç, aborrir, aorrir; espagn. aborrecer; ital. aborrire; de abhorrere, de ab, indiquant séparation, et de horrere, avoir horreur (voy. HORREUR). La conjugaison a été en ir en provençal, en français et en italien, le verbe latin ayant été transformé en abhorire. C'est après le xvi siècle qu'on a dit, d'après le latin, abhorrer au lieu d'abhorrir. ABIGÉAT (a-bi-jé-a), s.m. Terme d'ancien droit criminel. Délit de celui qui détourne les troupeaux d'autrui pour se les approprier.

ETYM. Abigeatus, enlèvement de troupeau, de abigeus, voleur, de abigere, chasser, éloigner, détourner, de ab, indiquant séparation, et igere pour agere, mener (voy. AGIR).

ABIGOTI, IE (a-bi-go-ti, tie), adj. Devenu bigot, rendu bigot. Mot bon à remettre en usage.

HIST. XVI S. Ce moine [Jacques Clément) aiant donc esté receu du roi [Henri 111], comme estoient les moines de cet esprit abigoti, il receut sa lettre estant à la chaise percée, D'AUB. Hist. III,

402.

[blocks in formation]

HIST. XII S. Molt est griés chose d'eschevir l'abisme des vices, S. BERN. p. 167. Li quatre venz eissent d'abisme, BENOIT, II, 2055. | xm s. Et puis recheoit [le navire] si profond que avis estoit qu'elle ABIME (a-bi-m'), s. m. ||1° Cavité profonde ou cheist en l'abisme et avenoit priès la tere el fons.

ETYM. A et bigot.

Ch. de Rains, 47. || xiv s. Son Jugement [de Dieu], est un abisme; N'est homs qui en sache la disme, MACHAULT, p. 97. || xv s. Tant sur terre comme en abysmes [en mer], FROISS. Buiss. de jeun. Pourquoi ne dirons-nous abysme de hardement et de prouesse estre en celui vaillant mareschal et sa noble compaignie, Bouc. II, 22. || XVI s. Toi qui du cœur les abysmes connois, DU BELLAY, 11, 35, recto. Je vo s sortir des abysmes Une orque pour m'abysmer, ID. II, 37, recto. Certainement il entendoit combien estoit grande l'abysme de nos pechés,CALV. Inst. 498. Que l'abysme de ta misericorde engloutisse l'abysme de nos pechés, ID. ib. 500. Ila les grand'eaux amassées En la mer comme en un vaisseau; Aux abysmes les a massées, Comme un tresor en un monceau, MAROT, IV, 272. Là de la terre et là de l'onde Sont les racines jusqu'au fond De l'abysme la plus profonde, RONSARD, 356.

vaisseau s'abîma dans la mer. Une grande partie s'a- | manches, t. iv, p. 233. Un sauveur pauvre, un sau-
bima dans le fleuve. L'infanterie s'abima dans un veur abject et humilié, un sauveur souffrant et
marais. Troie s'abima dans les flammes. Au fond de pénitent, ID. Pensées, t. III, p. 232. Et moi, tout mé-
l'eau bouillante elle s'est abimée, ROTROU, M. de prisable, tout néant que je suis, vile et abjecte
Chrispe, v, 10. Mourez; tout doit mourir, et nos créature, ID. ib. t. II, p. 12. Le reconnaître, malgré
saints monuments S'abîment avec nous sans laisser son état pauvre et abject, pour le Dieu et le souve-
plus de trace, C. DELAVIGNE, Paria, Iv, 7. Terre où rain maître de l'univers, ID. ib. t. III, p. 244. Le sang
je n'ai plus rien que mon cœur puisse aimer, Ou-le plus abject vous était précieux, RAC. Brit. IV, 3.
vre-toi! Dans tes flancs puissé-je m'abimer! LEMERC. De quoi peut satisfaire un cœur généreux Le sang
Fréd. et Br. IV, 4. || 2° Fig. Tout s'abime dans abject et vil de ces deux malheureux? CORN. Mort de
l'oubli. S'abîmer dans l'étude. Il s'abîme dans de tris- Pomp. IV, 1. Un choix abject, ID. Sert. v, 4. Et
tes pensées. S'abîmer dans le désespoir. Toi donc qui dans les plus bas rangs les noms les plus abjects Ont
vois les maux où ma muse s'abîme, BOIL. Sat. 11. Et voulu s'ennoblir par de si hauts projets, ID. Cinna,
dans les doux torrents d'une allégresse entière Tu ver- iv, 4. [Elle] ne prendra jamais un cœur assez ab-
ras s'abimer tes maux les plus amers, CORN. T. d'or, ject Pour se laisser réduire à l'hymen d'un sujet, ID.
Prol. Que les tristes pensers où votre âme s'abîme, Nic. 1, 1. Rang abject, ID. ib. II, 1. Exemple abject,
Ne vous empêchent pas de prévenir son crime, MAIR. ID. OEd. II, 4. Esclave abject, ID. Ages. II, 1. For-
Sol. II, 8. Ces tristesses profondes où vous vous abt-tune abjecte, ROTROU, St-Gen. 1, 7. Au contraire,
mez, BOURD. Pensées, t. 11, p. 65. Occupé de tout cet autre, abject en son langage, Fait parler les ber-
cela, rempli d'admiration à la vue de tout cela, gers comme on parle au village, BOIL. Art poét. 11.
on voudrait de quelque manière s'abimer et s'anéan- J'avoue que la modestie des ministres et des pas-
tir, I. ib. p. 386. Boufflers s'abima en respects, et teurs de l'Eglise ne doit avoir rien d'abject et de
répondit [au roi] que de si grandes marques de sa- méprisable, MASS. t. x, p. 298. Le mot esclave ne se
tisfaction le récompensaient au-dessus de ce qu'il présente à notre esprit qu'avec des idées abjectes.
pouvait mériter, ST-SIM. 244, 144. Je m'abîme dans DIDER. Ess. sur Richardson.
ces pensées, SEV. 12, 6. Château, chapelle, donjon,
tout s'en va, tout s'abime, P. L. COURR. 4, 476.
3° Etre gâté ou endommagé. Certaines étoffes s'a-
biment au soleil.

ETYM. Provenç. abis et abisme; espag. abismo; ital. abisso; de abyssus, de vooo;, de a priv. et Buogós, fond, sans fond. Bugós est de même radical que bout (voy, ce mot). Abisme en français eten provençal, abismo en espagn. est un substantif superlatif représentant abyssimus, le gouffre le plus profond, comme en latin oculissimus, dominissimus. Les formes provençales et italiennes abis et abisso reproduisent directement le latin abyssus. Ce mot a été féminin dans le xvi° siècle, sans aucune raison,|| si ce n'est la terminaison en e muet.

REM. Ce mot offre une idée de profondeur. Pourquoi, dit Voltaire dans ses remarques sur Corneille, dit-on abîmé dans la douleur, dans la tristesse? C'est que l'on peut y ajouter l'épithète de profonde. Des grammairiens ont reproché à l'Académie d'avoir admis abîmer avec le sens de gâter: un habit abîmé. L'Académie n'a fait en cela que constater un usage, peu élégant sans doute, mais qui est très-réel. En tout cas, cet usage n'a point amoindri le mot abimer, qui garde dans sa plénitude sa grande signification.

ABÎMÉ, ÉE (a-bi-mé, mée), part. passé. || 1o Jeté ABİMER, v. n. Tomber dans un gouffre, se perdans le fond. Le vaisseau abimé dans les flots. La dre. Sodome abîma en une nuit. Toute sa fortune flotte abîmée ou dispersée par la tempête. Il est ar- abimera quelque jour. Sa maison a abîmé dans le rivé plusieurs fois que des terrains mis à sec ont été tremblement de terre. Il semblait que le monde dût recouverts par les eaux, soit qu'ils aient été abîmés, abimer, PERROT D'ABLANG. dans FERAUD. Jurant à ou que les eaux aient été seulement portées au-des- faire abîmer la ville de Valence, SCAR. Rom. com. sus d'eux, cuv. Rev. 21. Le petit espace que je rem-II, 14. || Peu usité en cet emploi. plis et même que je vois abîmé dans l'infinie immensité des espaces que j'ignore, PASC. Édit. Cous. || 2° Fig. Le Messie abîmé dans la douleur, BOSS. Hist. II, 4. Possédé de Dieu et abimé dans la gloire, ID. Culte. Vous vous trouverez abîmés devant lui dans un sentiment de respect, ID. Retr. La douleur où elle se voit abîmée, CORN. Ex. du Cid. L'autre, par Néron dans le vice abîmé, Ramènera ce luxe où sa main l'a formé, ID. Oth. III. 3. Le roi [Charles XII] paraissait abimé dans une rêverie profonde, VOLT. Ch. XII, 1. Toujours abimé dans sa philosophie, SEV. 542. Le pauvre chevalier était bien abîmé de douleur, ID. 211. Mme de Vias est abimée dans ses procès, ID. 422. J'étais abîmé dans la plus amère douleur, FEN. Tél. 11. Bacchus était tel qu'il parut à la malheureuse Ariane, lorsqu'il la trouva seule, abandonnée et abimée dans la douleur sur un rivage inconnu, ID. ib. XVII. Une tendre amante abimée dans la douleur, HAM. Gramm. 11. Un homme abîmé dans la débauche, MASS. Doute. Le crime où vous êtes abîmés depuis tant de temps, In. Délai. || 3° Ruiné, abattu, endommagé, en parlant des personnes et des choses. Il est abimé. Abimé dans une discussion. Pays abîmé par les impôts. Routes abimées par les pluies. Robe tout abîmée. Sire, ce sont mes dettes; je suis abîmé, sév. 111. Voilà une femme bien abîmée, ID. Tout le monde est abîmé [sans argent], ID. 127. Un tribut que le prince lèverait difficilement sur des sujets abimés, MONTESQ. Esprit, V, 15.

[ocr errors]

HIST. XVIe s. Il estoit homme désordonné, dissolu et desbordé en despense et abysmé de dettes, AMYOT, Galba, 26. En toute autre sumptuosité de faire jouer jeux et donner festes publiques, il abysma, par manière de dire, la magnificence de tous ceulx qui s'estoient efforcés d'en faire auparavant, ID. César, 6. Si que les nefs sans crainte d'abismer Nageoient en mer à voiles avallées, MAROT, II, 249. Dont plus n'auront crainte ne doute, Et deust trembler la terre toute, Et les montagnes abismer Au milieu de la haute mer, ID. IV, 294. Sers-moi de phare et garde d'abismer [que ne s'abime] Ma nef qui flotte en si profonde mer, RONSARD, 595. Dont il est necessaire que les uns soient par desespoir jettés en un gouffre qui les abysme, CALV. Inst. 662. Tous ensemble forment une indissoluble amitié pour abysmer les Lutheriens, CARL. VIII, 16. Oh! quantes fois de ton grave sourcy Tu abysmas ce faulx peuple endurcy! DU BELLAY, III, 93, verso.

ETYM. Abime; Berry, abisser; provenç. abissar; anc. catal. abisar; espagn. abismar; ital. abissare. Le patois du Berry, ainsi que d'autres, ont suivi abyssus et non abyssimus.

AB INTESTAT (a-bin-tes-ta), loc. adv. Terme de jurisprud. A la suite d'une mort sans testament. Héritier ab intestat, succession ab intestat. Dix têtes viennent ab intestat partager sa succession, LA BRUY. 11. Les lois restreignirent le nombre de ceux qui pouvaient succéder ab intestat, MONTESQ. Espr. xxvII. ETYM. Ab intestato, de ab, de, et intestatus, intestat (voy. ce mot).

[ocr errors]

ABIMER (a-bi-mé), v. a. || 1o Précipiter dans un abime. Jehova abima Sodome. Un tremblement de terre abime parfois une maison. Nous ne pouvons abimer Télémaque dans les flots de la mer, FÉN. Tél. XIX. Dieu résolut enfin.... D'abîmer sous les eaux tous ces audacieux, BOIL. Sat. XII. || 2° Fig. Abîmer dans la douleur, dans les dettes. Cette nouvelle l'abima en de graves réflexions. En l'esclavage un autre hymen l'abime, CORN. Sert. 1. Faites qu'elle aime ailleurs et punisse son crime Par ce désespoir même où son change m'abîme, ID. Perth. 11, 4. L'inceste où malgré vous tous deux je vous abime, Pecevra de ma main sa première victime, ID. OEd. v, 10. || 3o Ruiner, endommager, gàter, tacher. Les procès ont abimé sa fortune. L'ouragan abime les blés. Les pluies abiment les chemins. Son chapeau est tombé dans la boue; il est tout abimé. Le soleil abime certaines étoffes. Maux qui sont capa- ABJECT, ECTE (ab-je-kt' ou ab-jè, au fém. abbles d'abimer l'Etat, Boss. Lett. XXXIV. Pour soutenir jè-kt'), adj. Qui est rejeté et digne de l'être; et, par tes droits.... Abime tout plutôt, c'est l'esprit de l'E- conséquent, vil, méprisable. Les âmes abjectes. Il est glise, BOIL. Lutrin, 1. Un procès, une saison cruelle, d'une naissance abjecte. Tout ce qu'il y a de grand une taxe qui vous abime, MASS. Fisit. || 4 Dans et tout ce qu'il y a d'abject, PASC. Edit. Cous. A une discussion. Abimer son adversaire, ne lui laisser peine peuvent-ils souffrir que l'Eglise soit dans l'érien de bon à répondre. On voit en tous ces en-clat où elle est maintenant; ils voudraient qu'elle droits comme il les abime [ces théologiens], BOSS. Avertiss. vr.

S'ABIMER, V. réЛl. || 1° Tomber dans un abime. Le

AB IRATO (a-bi-ra-to), loc. adv. Sous l'influence de la colère. Lettre écrite ab irato. Testament fait ab irato.

ETYM. Ab, par, et iratus, en colère, de ira, colère, ire (voy. IRE).

fût aussi dépendante des puissances temporelles,
aussi pauvre et aussi abjecte qu'elle l'était du temps
des premiers Césars, BOURD. Sermons pour les di-

[ocr errors]

-REM. 1.Il se met après son substantif; dans quelques circonstances on peut le placer avant, mais surtout avec des noms féminins: abjecte naissance, abjecte créature. || 2. La prononciation de ce mot est incertaine. Plusieurs prononcent ab-je-kt', et de même au pluriel; d'autres ne font pas sentir le c, et disent abjè, comme dans sujet; mais au féminin, ab-jé-kt. Le fait est que dans le xvIIe siècle Corneille a fait rimer abject avec sujet et projet (voy. les exemples), ne prononçant pas le c. Je crois que c'est en effet la meilleure prononciation, et qu'il faut prononcer abject au masculin singulier ou pluriel comme ou prononce sujet et projet, qui d'ailleurs sont composés de même; et si la langue avait été conséquente, le c aurait disparu d'abject comme il a disparu des mots précités. On pourrait ainsi formuler la règle : quand la voix pourra s'arrêter sur abject, on ne fera entendre ni le c ni le t: un homme abject, prononcez abjè; mais quand la voix ne s'y arrêtera pas, on fera sentir le c et le t: et dans ce vers de Boileau, Au contraire cet autre abject en son langage, on dira: ab-je-kt en son langage. L'intervention de l'Académie pour décider ce cas de prononciation serait né. cessaire.

[blocks in formation]

ÉTYM. Abjecte au féminin, et ment (voy. MENT). ABJECTION (ab-jèk-sion), s. f. || 1° Etat abjec. Tomber dans l'abjection. Il vécut dans la débauche et l'abjection. L'abjection des sentiments. Pour abaisser notre orgueil et relever notre abjection. On ne remarque chez cette nation [espagnole} aucun de ces tours de phrase qui annoncent l'abjection des pensées, CHATEAUB. Abenc. 165. || 2° Terme de dévotion. Humiliation profonde devant Dieu. Une abjection volontaire et une entière abnégation des honneurs. || 3° En style de l'Écriture, rebut. L'opprobre des hommes et l'abjection du peuple.

SYN. ABJECTION, BASSESSE. Signification commune, défaut d'élévation. La nature a placé des êtres dans l'élévation et d'autres dans la bassesse; mais elle ne place personne dans l'abjection: l'homme s'y jette de son choix ou y est plongé par la dureté d'autrui, GUIZOT. En effet bassesse exprime un état où l'on est, et abjection un état où l'on a été jeté. La bassesse, quoique aussi grande que l'abjection, n'excite pas autant de mépris. Dans la bassesse on est au plus bas degré, dans l'abjection on inspire la répugnance et le dégoût. Dans la bassesse du langage et des sentiments, il y a manque de dignité; dans l'abjection, il y a quelque chose d'ignominieux qui repousse, LAFAYE.

ETYM. Provenç. abjectio; ital. abbiezzione; de abjectione, de abjectus (voy. ABJECT). ABJURATION (ab-ju-ra-sion), s. f. Action d'abjurer, se dit et de celui qui abjure et de la chose abjurée. L'abjuration de Henri IV. L'abjuration du calvinisme par ce prince. L'abjuration du christianisme par Porphyre. L'abjuration qu'il fit de ses plus chères amitiés. L'abjuration de ses anciens principes lui a fait le plus grand tort. || Faire abjuration, se dit d'une

cérémonie publique par laquelle on quitte sa religion et on entre dans le sein du catholicisme. Elle fit abjuration au couvent de la Visitation, J. J. ROUSS. Conf. I I.

s'en ensuit ablation de l'action des muscles du thorax | maître les rompit, Bien que de leurs abois ils perças-
et des autres servans à la respiration, ID. VIII, 10.
- ETYM. Ablatio (voy. ABLATIF).
ABLATIVO (a-bla-ti-vo). Mot populaire qui ne s'em-
ploie que dans ce cas : ablativo tout en un tas, c'est-

-REM. On a prétendu qu'il ne pouvait y avoir ab-
juration que dans le sein du christianisme, c'est-à-à-dire tout ensemble, avec confusion et désordre.
dire que le mot ne s'employait que pour exprimer
l'action de passer d'une secte chrétienne dissidente
dans le sein du catholicisme. Cela n'est pas fondé.
Abjuration ne comporte rien d'aussi précis; et on
peut dire en parlant d'un juif : l'abjuration du ju-
daisme.

HIST. xvs. Abjuration est un serrement que home ou feme prennent, quant ils ont commise felonie, et fui à l'Eglise pour tuition de leurs vies, eslisant plustost perpetuel banissement que à ester à la loi, Du CANGE, abjuratio. || XVI s. Ce fut là où les jesuites dresserent la forme d'abjuration que nous avons alleguée, D'AUB. Hist. II, 484.

– ETYM. Abjuratio, de abjurare, abjurer (voy. ABJURER). ABJURATOIRE (ab-ju-ra-toire), adj. Qui concerne l'abjuration. Formule abjuratoire.

- ETYM. Abjurer.

ABJURÉ, ÉÉ (ab-ju-ré, ée), part. passé. Le calvinisme abjuré par Henri IV. De vieilles haines, depuis longtemps abjurées.

ABJURER (ab-ju-ré), v. a. || 1° Renoncer solennellement à. Abjurer un culte profane. La seule chapelle royale a vu plus de trois cents convertis abjurer saintement leurs erreurs entre les mains de l'aumônier, BOSS. R. d'Angleterre. Quel spectacle que celui d'un vénérable vieillard [ Galilée] abjurant à genoux, contre le témoignage de sa propre conscience, la vérité qu'il avait prouvée avec évidence! LAPLACE, Exp. v, 4. || 2° Absolument. Des calvinistes abjurèrent lors de la révocation de l'édit de Nantes. 3° Fig. Abjurer ses principes. Abjurer ses erreurs. Il abjura ses préventions. Abjurer le monde. Ce prince abjura toute prudence et se perdit. || 4° S'abjurer, être abjuré. L'hérésie s'abjurait. Des erreurs peuvent s'abjurer.

HIST. XVI s. A cela fut ajoustée une forme de serment pour abjurer le roi d'Espagne, D'AUB. Hist. , 474.

- ETYM. Abjurare, de ab, indiquant éloignement, et jurare, jurer.

ABLACTATION (a-bla-kta-sion), s. f. Terme de médecine. L'action de cesser d'allaiter. Il a été employé pour exprimer la cessation de l'allaitement considérée par rapport à la mère, le mot sevrage s'appliquant plus particulièrement à l'enfant.

- ETYM. Ablactatio, de ab, indiquant séparation, et lac, lait (voy. LAIT). +ABLAIS (a-ble), s. m. plur. Blés coupés qui sont encore dans le champ.

ETYM. Bas-latin, abladium, de ad, à, et baslatin, bladum, blé (voy. BLÉ). +ABLAQUEATION (ab-la-kué-a-sion), s. f. Action de creuser autour du pied d'un arbre une petite fosse destinée à retenir l'eau.

ETYM. Ablativus (voy. ABLATIF).
ABLE (a-bl') s. m. ou ABLETTE (a-blè-t') s. f.
Petit poisson blanc bon à manger, dont les écailles
servent à la fabrication de l'essence d'Orient.

HIST. xv s Es-tu le fol vieillart gregeois Qui nos dieux ne prise deux ables? Mart. de St Denys. ETYM. Bas-lat. abula, de albula qui se trouve dans les gloses pour désigner une sorte de poisson, de albus, blanc (voy. AUBE). Ablette est le diminutif de able.

sent les nues, LA FONT. Fab. xii, 23. Trois pasteurs, enfants de cette terre, Le suivaient, accourus aux abois turbulents Des molosses..., A. CHEN. 23. || 2° S. m. plur. Moment où le cerf, serré par les chiens qui aboient après lui, est à l'extrémité. Le cerf est aux abois. Il tient les abois. Son frère ayant couru mainte haute aventure, Mis maint cerf aux abois, maint sanglier abattu, LA FONT. Fab. VIII, 24. || 3° Fig. Dernière extrémité. Ils sont aux abois. Les assiégés étaient réduits aux derniers abois. Mais pardonne aux abois d'une vieille amitié, Qui ne peut expirer sans me faire pitié, CORN. Cinna, 1,2. [11] nous surprend, nous assiége, et fait un tel effort, Que, la ville aux abois, on lui parle d'accord, ID. Rod. 1, 6. Unissons ma vengeance à votre politique Pour sauver des †ABLE, suffixe. Ce suffixe a deux significations. abois toute la république, ID. Sert. 1, 3. Ah! quei Dans la première, il est passif et il indique ce qui est âpre tourment! quels douloureux abois! ID. Méd. digne de recevoir l'action exprimée par le radical :v, 5. Ah! je m'en souviendrai jusqu'aux derniers de aimer, aimable, qui mérite d'être aimé; de exé- abois [la mort], ID. Théod. 1, 2. En cet heureux mocuter, exécutable, qui peut être exécuté. Dans la ment rappelés des abois, [ils] Rendent grâces au seconde signification, ce suffixe est actif et indique Ciel d'une commune voix, ID. OEd. v, 11. Et ces esce qui peut produire l'action exprimée par le radical: prits légers, approchant des abois, Pourraient bien de faveur, favorable, qui donne faveur; de secours, se dédire une seconde fois, ID. Nic. IV, 2. J'en laissecourable, qui donne secours. Dans cette seconde sai deux sans vie et mis l'autre aux abois, ID. OEd. acception le suffixe ible est plus souvent employé. 1, 6. De sa haine aux abois la fierté se redouble, IL ETYM. Abilis, suffixe latin. Soph. v, 8. D'effroyables remords, mégères éterABLÉGAT (a-blé-ga; le t ne se prononce pas), s. m. nelles, Invisibles bourreaux des âmes criminelles, Vicaire d'un légat. L'ablégat est un commissaire Vous persécuteront jusqu'aux derniers abois, ROchargé de porter à un cardinal qui vient d'être promu TROU, Antig. v, 5. Sans languir si longtemps aux abois, la barrette et le petit bonnet carré. REGNIER, Dial. Une nymphe fuyante Qui, réduite aux abois...., ID. Ép. 1. Où l'on voit tous les jours l'innocence aux abois, BOIL. Sat. 1. Dès que j'y veux rêver, ma veine est aux abois, 15. ib. vii. Cette idée est capable de me réduire aux abois, MOL. Ier interm. de la Princ. Louis XIV réduisant l'hérésie aux derniers abois, LA FONT. Disc. à l'Acad. Il semblait, à me voir, que je fusse aux abois, ID. Épît. XXII, 49. Réduire un esprit aux abois, ID. Je vous prends sans verd, 3. Nous sommes réduits aux abois, Boss. Pent.1. Philisbourg est aux abois en huit jours, ID. L. de Bourb. L'idolâtrie qui semblait aux abois, ID. Ilist. II, 12. || 4° Tenir quelqu'un en aboi, le repaître de vaines espérances.

ETYM. Ab, ce qui dépend de, et legatus, légat. ABLERET (a-ble-rè), s. m. Terme de pêche. File: carré attaché au bout d'une perche, avec lequel on pêche des ables et d'autres petits poissons.

HIST. XIV S. Nous defendons les ableres, DUCANGE, ableia. || XVI s. Un sac à pechier poisson, ung abliere et quatre filets, ID. ib.

[blocks in formation]

ABLUÉ, ÉE (a-blu-é,ée), part. passé. Parchemin ablué.

ABLUER (a-blu-é), v. a. Terme technique. Laver, passer légèrement une liqueur préparée avec de la noix de galle sur du parchemin ou du papier, pour faire revivre l'écriture.

ETYM. Abluere, de ab, indiquant séparation, et luere, laver (voy. LOTION).

ABLUTION (a-blu-sion), s. f. || 1o Action d'abluer. Dans la messe, l'ablution désigne le vin que le prêtre prend après la communion, ainsi que le vin et l'eau qu'on verse sur ses doigts et dans le calice après qu'il a communié. M. de Metz, ayant pris la première ablation et voyant au volume des petites burettes qu'il restait peu de vin pour la seconde, en demanda davantage, ST-SIM. 329, 62. || 2° Pratique religieuse qui consiste à se laver diverses parties du corps. Se ÉTYM. Ablaqueatio, de ab, exprimant extrac-purifier par une ablution. Faire une ablution. Comtion, et laqueare, arroser, de lacus, lac (voy. bien toutes ces ablutions et ces expiations remplis saient l'esprit de superstitions, FONTEN. Oracl. 1, 15. HIST. XVI S. Les indulgences font du sang des martyrs ablution des péchés, CALV. Inst. 523. Etsubit lui fait ablution d'Egyptiac, avec un petit d'eau de vie, PARE, VIII, 15.

LAC).

ABLATIF (a-bla-tif), s. m. Terme de grammaire. Le sixième cas de la déclinaison latine. L'ablatif est dit parfois le cas latin, parce qu'il n'existe pas en grec. Ablatif absolu, nom d'une forme particulière à la langue latine, où un mot, accompagné d'un participe ou d'un adjectif, se mettait à l'ablatif, sans être en rapport avec un autre mot dans la phrase. Nous avons imité cette tournure : les parts étant faites, le lion parla ainsi. Abusivement, puisqu'il n'y a pas de cas en français, on a donné quelquefois le nom d'ablatif absolu à ces membres de phrases, dé

tachés de tout le reste.

HIST. XVI s. Quant rencontré a un accusatif Qui sa robe lui a fait ablative, CH. D'ORL. Rond. 68. ETYM. Ablativus, de ab, indiquant séparation, et de lativus, exprimant l'action de porter. Ainsi l'ablatif est le cas qui indique l'extraction. Lativus, mot inusité, vient de latum, supin du verbe ferre. Latus, porté, est pour tlatus, qui, se rapportant au grec law, est de même radical que le latin tolerare (Voy. TOLÉRER).

ABLATION (a-bla-sion), s. f. || 1o Terme de chirurgie. Action d'enlever, de retrancher. L'ablation d'un membre, d'une tumeur, d'une exostose. || 2° Terme de grammaire. C'est la même chose que l'aphérèse, le retranchement d'une lettre au commencement

[blocks in formation]
[ocr errors][merged small][merged small]

ETYM. Ablutio, d'abluere, abluer. ABNÉGATION (ab-né-ga-sion), s. f. Renoncement. Faire abnégation de ses intérêts. Agir avec abnégation. L'abnégation est un sacrifice. Avec une parfaite abnégation de ses désirs, BOSS. Lettr. abb. CL. Est-il un plus beau sacrifice? est-il une abnégation de soi-même et une mortification plus parfaite? BOURD. Pens. t. III, p. 153. Legrand avantage de la vie religieuse, c'est l'abnégation chrétienne, c'est la mortification des sens, c'est la croix, ID. ib. t. II, p. 362. La pratique de cette abnégation évangélique en quoi consiste le vrai christianisme et par conséquent le salut, ID. ib. t. 1, p. 88. C'est une qualité dans les in dividus que l'abnégation de soi-même, STAEL, Allem. 1, 2.

HIST. XVI s. La justice de Dieu git en abnegation de nous mesmes et obeissance de sa volonté, CALV. Inst. 191. A tous autres de la dite religion, d'en venir faire abnegation dans six mois, D'AUB. Hist. II, 483.

[ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

SYN. ABOI, ABOIEMENT. Aboi se dit particulièrement de la qualité naturelle du cri du chien. Ce chien a un aboi perçant. Aboiement se dit plutôt des cris mêmes: de longs aboiements, des aboiements continuels. On dit : Faites cesser les aboiements de ce chien, et non pas : Faites cesser son aboi ou ses abois, LAVEAUX.

HIST. XIII s. Il n'a garde d'aba de chien, RUTEB. 253. Renart li commença à rire, Si lui a jeté un abai; Certes, fait-il, je me gabai; Ce fis je pour vous peor [peur] faire, Ren. 1785. || xve s. Quand il eut esté bien reprouvé et rigolé de ses compagnons, et, comme un sanglier, mis aux abois de tous costés, LOUIS XI, Nouv. 19. || xvi s. Las! quantes fois par rochers et par bois, Les chiens courans l'ont tenu aux abbois, MAROT, IV, 82. Avoir pour son exercice Force oiseaux et force abbois, DU BELL. III, 87, recto. Et finirent leur vie, chantans jusques aux derniers abois un cantique, D'AUB. Hist. 1, 67. L'authorité duquel doit bien rabattre tous les abois de ce chien mastin, CALV. Inst. 321. Par leur importunité, comme par aboi, ils arrachent..., ID. ib. 875. L'empereur avoit deja rendu les abbois [cédé] et fait toutes submissions proposées par le duc Maurice, CARL. IV, 25. L'autre pressant le cerf d'abois, Devient satyre des bocages, RONS. 882. Car tant seulement mangeoit pour refrener les abois de l'estomac, RABEL. Garg. 1, 23. Rendre les abbois [n'en pouvoir plus] a bonne grâce en ce passage de BELLEAU : Aussitost que ces advocas Nous ont empietez une fois, Ils nous font rendre les abbois, H. EST. Précell. p. 90 ETYM. VOY. ABOYER.

[blocks in formation]

mie de se prononcer entre les deux orthographes; il
n'est peut-être pas nécessaire absolument qu'elle le
fasse; mais il serait nécessaire qu'elle fût conséquente
et que tous les mots de cette catégorie fussent traités
de même, autant que faire se peut.
ETYM. Aboyer.

ABOIS (a-bol), s. m. plur. Voy. Aboi.
ABOLI, IE (a-bo-li, lie), part. passé. Usage aboli.
Termes abolis. Ses honneurs abolis, son palais dé-
serté Sont autant de liens qui retiennent Junie,
RAC. Brit. II, 3. Les histoires seront abolies avec les
empires, et il ne se parlera plus de tous ces faits
éclatants dont elles sont pleines, BOSS. L. de Bourb.
Ah! si quelques années après votre mort vous re-
veniez, hommes oubliés, au milieu du monde, vous
vous vous hâteriez de rentrer dans vos tombeaux
pour ne voir pas votre nom terni, votre mémoire
abolie, ID. Letel.

ABOLIR (a-bo-lir), v. a. || 1o Mettre à néant. Abolir une loi. Les actes de ce gouvernement furent abolis. Des sectes ont voulu abolir le mariage. Les parlements furent abolis par l'Assemblée constituante. Dans les républiques anciennes, on abolissait quelquefois en partie les dettes pour soulager la plèbe obérée. En vain l'hérésie lui a-t-elle refusé ce culte suprême, et, | par une audace insoutenable, a-t-elle entrepris de l'abolir, BOURD. Pens. t. III, p. 262. Pour en abolir la mémoire, Boss. Hist. 1, 40. L'idolâtrie allait abolir la loi de Dieu, ID. ib. 11, 109. On verra de David l'héritier détestable Abolir tes honneurs, profaner tes autels, RAC. Ath. v, 6. Et veulent aujourd'hui qu'un même coup mortel Abolisse ton nom, ton peuple et ton autel, ID. Esth. 1, 4. Une mode a à peine détruit une autre mode, qu'elle est abolie par une plus nouvelle, qui cède elle-même à celle qui la suit et qui ne sera pas la dernière, LABRUY. 13. Il abolit la dignité de patriarche, quoique assez dépendante de lui, et par là se trouva plus mattre de son église, FONTEN. Czar Pierre. J'abolis les faux dieux, VOLT. Mah. II, 5. Tu juras toi-même D'abolir pour jamais l'autorité suprême, ID. M. de Cés. 1, 3. || 2o Terme d'ancien droit criminel. Abolir une créance, en interdire les poursuites. Mes services.... Pour le faire abolir [mon crime] sont plus que suffisants, CORN. Cid, 11,4. || 3° S'abolir, être aboli. Cet usage s'est aboli peu à peu. Une maison de confusion où les plus anciennes pratiques s'abolissent, BOURD. Pens. t. II, p. 386. [Liberté] Tes purs adorateurs, étrangers sur la terre, Voyant dans ces excès ton saint nom s'abolir, Ne le prononcent plus, LAMART. Méd. II, 20. Tout crime s'abolit a bout d'un certain nombre d'années, Acad.

SYN. ABOLIR, ABROGER. Idée commune, mettre hors d'usage. Abolir est plus général que abroger; tout ce qui met hors d'usage abolit, mais tout ce qui abolit n'abroge pas. La désuétude, l'oubli, l'in-| différence abolissent une loi, mais ne l'abrogent pas; pour qu'elle soit abrogée, il faut un acte solennel et régulier de la puissance publique. C'est pour cela qu'une loi seule, un édit, un règlement sont abrogés; tandis qu'une coutume, une tradition, en usage sont abolis.

ment du duel, ce fut la nouvelle manière de faire
combattre les armées, VOLT. Mœurs, 100.

HIST. XVI S. Pour l'abolissement du ciel et de
la terre, les fideles ne laissent point d'estre establis
devant Dieu, CALV. Inst. 334. Au dernier abolisse-
ment de leur chair, qui sera parfait en la fin de
cette vie mortelle, ID. ib. 1056. Aussi leur advient
aux cuisses un refroidissement et abolissement de
sentir et mouvoir, PARÉ, XIV, 15. Abolissement des
lettres et arts, M. DU BELLAY, Prol.

ETYM. Abolir.

ABOLITION (a-bo-li-sion), s. f. || 1° Action d'abolir.
La paralysie est l'abolition du mouvement et de la
sensibilité. L'abolition de l'ordre des Templiers. Y a-
t-il rien de si grand que ce qu'il [Louis XIV] faisait |
pour détruire l'hérésie ? Et comptez-vous pour rien
l'abolition des duels? dit d'un air content un autre
homme...? MONTESQ. Lettr. pers. LIX. || 2° En termes
de droit ancien, le pardon que le prince accordait d'au-
torité absolue pour un crime. Abolition d'un crime et
abolition d'une peine. Obtenir une abolition. Lettres
d'abolition. Le duc de Bourgogne [l'assassin du duc
d'Orléans] daigna prendre des lettres d'abolition, VOLT.
Mours, 79. .... ou l'autre qui poursuit des abolitions,
REGNIER, Sat. v. Son père [le cardinal de Bouillon]
tint deux fois de son souverain la dignité de duc
et pair, après avoir pensé renverser l'Etat, après
avoir vécu d'abolitions, ST-SIMON, 279, 31. || 3o Dans
un sens qui n'est plus de la langue du droit, efface-
ment, remise. C'est par là que Magdeleine, cette fa-
meuse pécheresse et cette pénitente aussi célèbre,
obtint l'entière abolition de tous les déréglements
de sa vie, et qu'elle parvint à un degré si éminent de
sainteté, BOURD. Pens. t. 11, p. 165.

SYN. On a cherché une différence entre abolissement et abolition; mais il est impossible d'en trouver une qui soit fondée, si ce n'est que seul abolition se dit pour la remise d'un crime, d'une peine. -HIST. XVI s. Ces gens-là trop ceremonieux n'ont pas voulu prendre sur leurs consciences l'abolition de tant de meurtres et ravissements, D'AUB. Fæn. III, 17. Il monstre quelle est l'abolition de la loi, et aussi quel est l'usage d'icelle, CALV. Inst. 1056. Et se firent plusieurs autres traittés, et mesme de l'abolition de de la pragmatique sanction, M. DU BELLAY, 24. Au different que le peuple eut avec les nobles touchant l'abolition des debtes,AMYOT, Alc. et Cor. comp. 5. Il se fit decerner abolition generale de tout le passé, et pour l'advenir licence de faire mourir qui bon lui semblerait, ID. Sylla, 68.

- ETYM. Provenç. abolitio; espagn. abolicion; ital. abolizione; de abolitio (voy. ABOLIR).

+ ABOLITIONNISTE (a-bo-li-sio-ni-st'), s. m. Se dit, aux Etats-Unis, des partisans de l'abolition de l'esclavage.

ABOMINABLE (a-bo-mina-bl'), adj. || 1° Qui mérite répulsion, aversion. Ils ont tenu des propos abominables. Jours abominables. C'est une femme abominable. Projets abominables. Tout ce qui est dans les hommes, est abominable, PASC. Edit. Cousin. Des plaisirs abominables, ID. ib. De l'offrir [le saint sacrifice de l'Eucharistie] pour avoir de quoi contenHIST. XVI S. Jésus dit qu'il n'est point venu ter nos passions, de quoi nourrir nos cupidités... ne pour abolir la loy, mais pour l'accomplir, CALV. serait-ce pas l'usage le plus abominable? BOURD. Pens. Inst. 287. L'Eglise est establie gardienne de la verité t. II, p. 291. Ah! quel abominable maître me voisde Dieu, afin qu'elle ne s'abolisse point en ce monde, je obligé de servir, MOL. Festin de Pierre, 1, 14. VoiID. ib. 820. Les pierres moyennant lesquelles Deu-là, je vous l'avoue, un homme abominable, ID. Tart. calion et Pyrrha restituoient le genre humain aboly par le deluge, RAB. Pant. III, 8. Le temps me peut abolir avant eage, Et mon malheur me garder de vous voir Beaucoup de jours, ST-GELAIS, 174. Voilà comment Timoleon alloit coupant et arrachant les tyrannies de la Sicile et y abolissant toutes guerres, AMYOT, Tim. 46. Onques puis le peuple n'en voulut user [de l'ostracisme] et en abolit l'usage entierement, ID. Arist. 18. Ils conspirerent ensemble de ruiner et abolir à Athenes l'autorité du peuple, ID. ib. 32.

--

ETYM. Provenç. et espagn. abolir; ital. abolere; de ab, indiquant diminution, et de olescere, croître, par conséquent faire décroître. La comparaison d'abolere avec adolescere, inolescere, exolescere, montre un radical commun ol, qui signifie croître. Les langues néo-latines ont changé abolere en aboliscere, d'où la conjugaison de ce mot en italien, abolisco, etc.

ABOLISSABLE (a-bo-li-sa-bl'), adj. Qui mérito d'être aboli, qui peut être aboli.

[ocr errors]

comme un mauvais présage. Omen, d'après les Latins, signifie proprement un augure qui se fait par la bouche des hommes, comme l'explique Cicéron, De div. 1, 45, et par extension toute espèce de présage bon ou mauvais. Ainsi, pendant que les Romains délibéraient après la destruction de Rome par les Gaulois, s'ils iraient s'établir à Veies, un centurion qui faisait ranger sa troupe, cria: Portedrapeau, arrête le drapeau, nous serons très-bien ici. Le sénat, entendant cette parole, s'écria qu'il acceptait l'augure (omen). En conséquence, les Latins ont fait venir omen, archaïque osmen, de 08, bouche (voy. ORAL).

ABOMINABLEMENT (a-bo-mi-na-ble-man), D'une manière abominable.

adv.

- ETYM. Abominable, et le suffixe ment (voy. MENT).

ABOMINATION (a-bo-mi-na-sion), s. f. || 1o Aversion, répulsion. Avoir en abomination. Il est en abomination à tout le monde. Ce sacrement qu'elles auraient en abomination, PASC. Prov. 16. Vous laisserez votre nom en abomination à mes élus, ID. Proph. 23. || 2o Chose abominable. Il serait à souhaiter que ces abominations fussent ensevelies dans un éternel oubli, BOURD. Pens. t. III, p. 435. Les désordres et les abominations de toute sa vie, MASS. Injust. du monde. L'abomination entre jusque dans le lieu saint, ID. Médis. Il a vu les abominations en honneur au milieu de son peuple, ID. Conv.Nos prières et nos vertus sont abomination devant Dieu, PASC. Rel. 46.

3o Dans les sermonnaires, abomination signifie particulièrement le culte des idoles, et même toute fausse religion. Manassès qui avait introduit l'abomination dans le lieu saint, MASS. Mélange. Mahomet était déjà prêt de (prêtà) venir placer l'abomination dans le lieu saint, MASS. Franc. L'abomination était répandue sur toute la terre, PASC. Juifs, 20. Les abominations où tu es tombé sous Achaz, Boss. Hist. II, 10. On voit l'abomination dans le temple, ID. ib. 1, 4. || 4° En style de l'Ecriture, l'abomination de la désolation. Vous verrez l'abomination de la désolation, BOSS. Hist. II, 9, c'est-à-dire les plus grandes profanations.

HIST. XIII S. La menthe conforte l'estomac et donne appetit de manger et oste abomination [dégoût], DU CANGE, abominatio. || XIV s. De tout men songe ou tout comme mensonge, il a horreur et abomination, ORESME, Eth. 134. || xvo s. Le seigneur de Cohan avait en abomination les pommes; et pour ce le meirent en un grenier où il y en avoit à foison, pour le mettre à finance, JUV. DES URSINS, || XVIe s. Votre encens m'est abomination, CALV. Inst. 609.

1411.

EYTM. Provenç, abhominatio; espagn. abominacion; ital. abbominazione; de abominatio (voy. ABOMINABLE).

† ABOMINER (a-bo-mi-né), v. a. Avoir en abomination. Ce verbe, très-ancien dans la langue, mérite d'être repris; il se comprend sans peine, et n'a rien qui choque, puisqu'on a abominable et abomination.

-HIST. XIV s. Il est inutile à telles collocutions et esbattements; car il n'i confere et n'i fait rien, mes est triste en toutes choses et abhomine gieu qui est necessaire, ORESME, Eth. 138. || xvs. [choses] Dont Dieux et le ciel s'abhomine, EUST. DESCH. dans RAYNOUARD, abhominar. || XVI s. Certaines nations abominent la.... MONT. II, 226. Qu'est-ce que veut dire cela, que le Seigneur rejette et abomine si fort l'observation de la loi ?... CALV. Instit. 609. Quant aux menetriers et decepteurs, Celui qui terre et ciel domine, Les abomine, MAROT, IV, 234.

ETYM. Berry, abominer; provenç, abominar; ital. abbominare; de abominari (voy. ABOMINABLE). +A-BON-COMPTE, s. m. Terme d'administrat. milit. Payement à régulariser. || Au plur. des à-boncompte.

Iv, 6. Qui? ce chef d'une race abominable, impie,
RAC. Est. 11, 1. Fourbe abominable, VOLT. Zaïre, IV, 5.
L'abominable arrêt de ce conseil farouche, ID. Alz.
V,4. || 2° Par exagération, se dit de tout ce qui est très
mauvais. Une odeur abominable. Il fait un temps
abominable. Se dit des personnes et des choses,
et se met avant ou après le substantif, suivant l'oreille,
surtout dans le style poétique et passionné; car dans
le style ordinaire il se met presque toujours après.
-HIST. XIIIe s. Ces malades estoient si despis que
les privés sergeants du benoit roi en estoient abomi-
ABONDAMMENT (a-bon-da-man), adv. Avec abon-
nables [en avaient de l'abomination, du dégoût], dance. Cette source fournit de l'eau abondamment.
JOINV. 352. || XIV S. Chose naturelment abhominable, Nourrir abondamment. Boire abondamment. Cette
ORESME, Thèse de Meunier. || xve s. Finalement ils re-ville était abondamment pourvue. Fumer la terre
garderont et considereront entre eux que cette mesaise abondamment. Cette question sera abondamment
ils ne pouvoient longuement souffrir ni porter, tant traitée. Cet avocat parla plus abondamment que son
leur estoit la punaisie abominable, FROISS. I, I, 445. adversaire. Parce qu'il ne jeunait et qu'il ne payait
| xvIe s. C'estes vous qui vous justifiez devant les si abondamment la dîme que par orgueil, BOURD.
hommes; mais ce qui est haut est abominable à Dieu, Pens. t. 11, p. 136. Le Seigneur se communiquait à
CALV, Inst. 593. Icelle ostée, toutes les choses qu'on eux faux saints] plus abondamment, MASS. Myst.
lui presente non-seulement sont fatras, mais ordures Purific. Animés plus abondamment de son esprit [on
puantes et abominables, ID. ib. 609.
parle de Dieu), FLECH. Serm. 1, 228.

ETYM. Abolir. ABOLISSEMENT (a-bo-li-se-man), s. m. Action ETYM. Provenç. abhomenable; espagn. abo- SYN. ABONDAMMENT, EN ABONDANCE. Beaucoup; d'abolir. L'abolissement de la constitution. L'abolis- minable; ital. abbominabile; de abominabilis, de l'adverbe convient mieux en parlant de ce qui arsement de la faculté de sentir et de se mouvoir dans abominor, détester, de ab, indiquant l'éloignement, rive: boire abondamment, suer abor lamment. La l'apoplexie. Ce qui contribua le plus à l'abolisse- | et omen, présage: abominable, ce qui doit être écarté | locution adverbiale se dit seulement en parlant de

« PreviousContinue »