ETYM. abri; picard et norm. abrier; Berry, | Les plaisirs abrutissants de la table, MASS. Avent, j'ai été absent de Camille, je veux lui rendre compte abrier, abrisser; provenç. abriar, abricar; es- J. de Noël. Fagn. abrigar. ABRIVENT (a-bri-van), s. m. || 1° Petite hutte de bivouac pour une garde, pour un poste. || 2° Paillasson servant à protéger contre le vent. ETYM. Abri et vent. ABROGATION (a-bro-ga-sion), s. f. Action d'abroger. L'abrogation d'une loi, d'une coutume, d'une cérémonie. HIST. XVI S. Et de fait, saint Paul demonstre bien clairement une telle abrogation de la loy,CALV. Inst. 267. – ÉTYM. Abrogatio, de ab, indiquant retranthement, et rogare, demander et aussi porter une loi (voy. ROGATION). ABROGÉ, ÉE (a-bro-jé, jée), part. passé. Lois abrogées. † ABROGEABLE (a-bro-ja-bl'), adj. Qui peut être abrogé. Ces lois sont abrogeables. ABROGER (a-bro-jé; on intercale un e devant a ou o il abrogea, nous abrogeons). || 1° V. a. Mettre hors d'usage. Abroger une loi, une ordonnance. Le sénatus-consulte fut abrogé. || 2° S’abroger, v. réfl. | Etre abrogé. Cette coutume s'est abrogée d'elle-même par désuétude, Acad. HIST. XVI s. Ils disent que la loi est abroguée et cassée aux fideles, CALV. Inst. 267. Il fit publiquement decerner la guerre contre Cleopatra et abroguer la puissance et l'empire d'Antonius, AMYOT, Ant. 77. - venues. · ETYM. À et brout. † ABROUTISSEMENT (a-brou-ti-se-man), s. m. Terme d'eaux et forêts. État d'un bois qui a été brouté par les bestiaux ou le gibier. L'abroutissement finit par faire périr les arbres. Ces arbres, souvent gâtés par l'abroutissement du bétail, ne s'élèvent pas, BUFF. Exp. sur les végét. 2o série. - ÉTYM. Abrouti. ABRUPT, TE (a-bru-pt, pt'), adj. ||1o Qui est en pente rapide et comme rompu. Montagnes abruptes. La pente abrupte diffère de la pente roide, en ce que celle-là ne permet pas une ligne droite et que l'autre la permet. || 2 Fig. Style abrupt, style coupé. de ce que j'ai pu voir, MONTESQ. Temple de Gnide, b. – ÉTYM. Abrutir. Être absent de quelqu'un, vOIT. II, 168. Tant de ABRUTISSEMENT (a-bru-ti-se-man),s. m. Action jours ennuyeux, Que je m'en vais passer absent de d'abrutir. Etat d'une personne abrutie. Cet homme vos beaux yeux, MONTREUIL, II, 71. Et qu'un rival d'un esprit distingué a été jeté par le vin dans l'a- absent de vos divins appas, MOL. D. Garcie, 1, 3. brutissement. Les abrutissements sont de causes Absent de vous, je vous vois, vous entends, FONTEN. diverses, par exemple la misère, les mauvais trai-x, 468. || 4o En parlant des choses. Les choses abtements, les excès. – ÉTYM. Abrutir. † ABRUTISSEUR (a-bru-ti-seur), s. m. Qui abrutit. Je voudrais bien que les Turcs fussent chassés du pays des Périclès et des Platon; il est vrai qu'ils ne sont pas persécuteurs, mais ils sont abrutisseurs; Dieu nous défasse des uns et des autres, VOLT. dans LAVEAUX. ETYM. Abrutir. ÉTYM. Abscissus, coupé, de ab, indiquant séparation, et scindere, | couper, scinder (voy. ce mot). ABSENCE (a-bsan-s', ou, suivant la prononciation réelle, a-psan-s'), s. f. || 1° Non-présence. Pendant mon absence. Faire de longues absences. ETYM. Abrogare (voy. ABROGATION). Vous me pardonnerez mon absence. L'absence du ABROUTI, IE (a-brou-ti, tie), adj. Terme d'eaux maître est préjudiciable. Son absence de la cour fut et forêts. Le bois est abrouti quand les premières remarquée. Votre absence de ces lieux est un malpousses ont été mangées par le bétail et sont malheur. Pourvu que vous ayez ce courage, notre absence ne vous nuira point, FÉN. Tél. xxIII. Ce héros intrépide Consolait les mortels de l'absence d'Alcide, RAC. Phèd. 1, 1. Toute votre vie est une absence continuelle de vous-même, MASS. Conf. || 2° Absence se prend absolument. Les regrets de l'absence. L'absence affaiblit les affections comme les haines. Mais enfin je la quitterai, quoique je sache que l'absence peut me la faire perdre, FEN. Tél. XXII. L'absence est aussi bien un remède à la haine Qu'un appareil contre l'amour, LA FONT. Fab. X, 12. L'absence aux vrais amants est encor plus funeste, CORN. OEdip. 1, 4. || 3o Manque. L'absence des défauts dans un livre ne compense pas l'absence des qualités. Ce philosophe pensait que l'absence de la douleur était le but de sa vie, FEN. Phil. Épic. || 4° Fig. Absence d'esprit, et absolument absence, distraction, perte de connaissance. Il est sujet à des absences d'esprit. Il est fort distrait; il a des absences singulières. Ce sont là des surprises et des absences d'un moment, MASS. Pent. Les médecins trouvèrent le pouls si mauvais qu'ils ne balancèrent pas à proposer au roi, qui revenait cependant de son absence, de ne pas différer à recevoir les sacrements, ST-SIMON, 405, 41. Quand une personne est un peu interdite, c'est ce qu'on fait passer pour des absences d'esprit ; ce terme est fort en usage, MARG. BUFFET, Observ. p. 43, en 1668. || 5° En termes de droit, absence d'une personne dont on n'a point reçu de nouvelles depuis une certaine époque, et dont la résidence actuelle n'est pas connue; et encore, défaut de présence à une assignation. || 6° EN L'ABSENCE DE, loc. adv. En l'absence du maître, en l'absence du soleil. En mon absence. Elire des tribuns en leur absence. - ETYM. Ex, de, et abruptus, abrupt, de ab, indiquant séparation, et ruptus, rompu (voy. ROMPRE). ABRUTI, IE (a-bru-ti, tie), part. passé. Homme abruti. Nations abruties par l'ignorance et la misère. Enfant abruti par les mauvais traitements. Claude était comme abruti, DIDER. Essai sur Cl. Eh! le peuple romain, dès longtemps abruti, De sa grandeur première a perdu la mémoire, LEGOUVÉ, Ep. et Néron, 1, 3. Le genre humain abruti ne pouvait plus s'élever aux choses intellectuelles, BOSS. Hist. II, 466. ABRÚTIR (a-bru-tir), v. a. || 1o Rendre brute. Il finit par abrutir un esprit peu ouvert. Vous l'abrutiriez par cette méthode, J. J. ROUSS. Em. II. 11 éteint et abrutit sa raison, MASS. Bonh. || 2° S'abrutir, v. réfl. Devenir brute. Il s'est abruti par le vin. Excès où l'on s'abrutit dans les sens, où l'on éteint toutes les lumières de sa raison, BOURD. Pensées, t. II, p. 268. A mesure qu'il s'est abruti [l'homme corrompu], il a tâché de se persuader que l'homme était semblable à la bête, MASS. Car. Vérité d'un avenir. HIST. XIV s. Un homme est dit attrempé [modéré], en ce qu'il n'a pas de tristesse de l'absence des choses delettables, ORESME, Eth. 96. sentes sortent de la mémoire. La fausseté des plaisirs présents et l'ignorance des plaisirs absents. 5° Distrait, inattentif. Son esprit est parfois absent. || 6° Subst. Souvenez-vous d'un absent. Défendre les absents. Mesdames, ne parlez pas mal d'une absente, des absentes. Et ce vieux droit d'aînesse est souvent si puissant Que, pour remplir un trône, il rappelle un absent, COR. Nic. IV, 3. || 7° En termes de droit, se dit des personnes absentes dont on n'a point reçu de nouvelles depuis un certain temps et dont on ne connaît pas la résidence actuelle. || 8° Proverbe. Les absents ont tort, on néglige les intérêts des personnes absentes. || Absent ne se met qu'après son substantif. ETYM. Provenç. absens; catal. absent; espagn. ausente; ital. assente; de absens, de abs, indiquant éloignement, et de ens, étant, participe inusité du verbe sum, je suis (voy. ESSENCE). † ABSENTÉISME (a-bsan-té-i-sm', ou, suivant la prononciation réelle, a-psan-té-i-sm'), s. m. L'habitude de grands propriétaires anglais et irlandais de ne pas résider sur leurs terres, dans leur pays, et d'aller dépenser ailleurs leurs revenus. On comptait l'absentéisme parmi les maux de l'Irlande. ETYM. Angl., absenteism, d'absentée, celui qui s'absente de son pays ou de son emploi, de absenter (voy. ce mot). ABSENTER (S') (a-bsan-té, ou, suivant la prononciation réelle, a-psan-té), v. réfl. Se rendre absent. Je m'absenterai durant trois mois. Ne vous absentez pas dans la soirée, j'irai vous voir. Si vous devez vous absenter. S'absenter de l'armée, d'un repas. Loc. vic. J'ai absenté, dites: Je me suis absenté. - HIST. XIV S. Le suppliant s'est absenté du païs, DU CANGE, absentandus. || xy s. Le duc d'Anjou, frere de Charles V, en fut absenté, FROISS. II, 11, 70. Quoique le roi de France l'absentast au lit de mort et l'eloignast des besognes de France, le duc d'Anjou ne s'en absenta ni esloigna pas trop, ID. II, II, 70. || XVIe s. Quoy que ce soit, cestui Celer s'absenta de Rome et se retira au pays de la Thoscane, AMYOT, Rom. 15. Ains que plus tost il s'absentast pour un temps, afin qu'il fust une autre fois cause de preserver son pays, ID. C. d'Utique, 46. Lors on envoye ces noveaulx mariez veoir leur oncle, pour les absenter de leurs femmes, quoique souvent ilz n'ayent ne oncle ne tante, RAB. Pant. 111, 4. Il s'estoyt absenté de toutes compaignies et vivoyt en son privé, ID. Pant. iv, Prol. Absentez-vous pour ung peu, si vous me voulés croire, PALSGR. p. 445. ETYM. Absentare, éloigner, de absens, absent. Absenter dans l'ancien français était actif et signifiait éloigner. A Genève on dit absenter, v. n. au lieu de s'absenter. ABSIDE (a-bsi-d', ou, suivant la prononciation réelle, a-psi-d'), s. f. Terme d'architecture. [[1° Le sanctuaire d'une église, cette partie du chœur où le clergé se rangeait autrefois en cercle à droite et à gauche de l'évêque, Acad. Les prêtres rem- ETYM. Absentia ; provenç, absensa, absencia; es- plirent le demi-cercle de l'abside, CHATEAUB. Mart. pagn. ausencia; ital. absenzia, assenza (voy. AB-11, 47. || 2° Les architectes nomment abside la SENT). ABSENT, ENTE (a-bsan, san-t', ou, suivant la prononciation réelle, a-psan), adj. || 1° Qui n'est pas présent. Être absent. Absent par congé. Vous avez été longtemps absent. C'est donc ainsi qu'absent vous m'avez obéi, MOL. Éc. des f. 11, 2. Absent comme présent, il voyait le fond des cœurs, BOURD. Pensées, t. 1, p. 381. Faut-il l'exhorter beaucoup et le solliciter de penser à la personne dont il est épris? que dis-je, peut-il même n'y penser pas et l'oublier? Tout absente qu'elle est, il ne la perd, en quelque manière, jamais de vue, et elle lui est toujours présente, ID. t. II, p. 52. Présente, je vous fuis; absente, je vous trouve, RAC. Ph. II, 2. 2° Avec de et un nom de lieu. Absent de Paris. 11 est depuis longtemps absent de chez lui. Absente de la cour, je n'ai pas dû penser, Seigneur, qu'en l'art de feindre il fallût m'exercer, RAC. Brit. II, 3. De ce même rivage absent depuis un mois, ID. Iph. ABRUTISSANT, ANTE (a-bru-ti-san, sant'), adj. 11, 4. || 3° Avec de et un nom de personne. Quand ABSINTHE (a-bsin-t', ou, suivant la prononciation réelle, a-psin-t'), s. f. || 1 Plante aromatique et très-amère. L'absinthe se aluine; le nom scientifique est artemisia absinthium. || 2 Espèce de liqueur faite avec l'absinthe. Prendre un verre d'absinthe. || 3° Fig. Amertume. Quand tu la vois si dignement Adoucir toutes nos absinthes, MALH. III, 3. La vie est cruellement mêlée d'absinthe, SEV. 120. Il vaut mieux ne se nourrir que d'un pain d'absinthe et d'amertume, MASS. Dégoûts. Si votre langue n'est pas toujours trempée dans l'absinthe, ID. Pardon. Dieux de REM. Le genre de ce mot est resté quelque temps indécis; et Malherbe se servait indifféremment du masculin ou du féminin: Tout le fiel et tout l'absinthe Dont un amant fut jamais abreuvé, v, 27. Aujourd'hui absinthe est toujours féminin. un mot absolument, c'est ne pas lui donner de complément. Dans la phrase: cet arbre ne produit pas, produire est pris absolument. puis que l'amour me tient à la torture, Il verse | termes de métaphysique, l'absolu, ce qui existe in-7° En termes de grammaire, prendre, employer dans mon sein l'absinthe toute pure, TRISTAN L'HER- dépendamment de toute condition. La recherche de MITE, Panthée, v, 1. l'absolu. L'absolu est la base des philosophies qui ne prennent pas pour point de départ l'expérience. L'absolu, de quelque genre qu'il soit, n'est ni du ressort de la nature ni de celui du genre humain, BUFF. Homme, Arithm. morale. L'absolu, s'il existe, n'est pas du ressort de nos connaissances; nous ne jugeons et nous ne pouvons juger des choses que par les rapports qu'elles ont entre elles, ID. Animaux carnassiers. || En prose, absolu ne se met guère qu'après son substantif. HIST. XVI s. De plant enraciné et de semence s'edifie l'aluine ou absinthe appelé fort,o. DE SERRES, 566. Absinthe romain ou pontique, marin et vulgaire, est dict aussi aluine pour sa grande amertume, comme celle de l'aloes; aussi fort, c'est-à-dire fort amer; sa graine tue les vers, ID. 615. ETYM. Provenç. absinti, absens, eyssens; espagn. ajenjo; ital. assenzio; de absinthium, de aív θιον. 3. HIST. XIV S. Selon les vertuz ou les vices nous sommes dits bons ou malvès, et selon les passions absolument considerées nous ne somme diz ne Dons ne malvès, ORESME, Eth. 42. A parler absolument et simplement, telles choses faites par paour [peur] sont involuntaires, ID. ib. 48. || XVI s. C'estoit un factieux ennemi de la royauté, et capable lui seul, tant qu'il vivroit, d'empescher le roi de regner absoluSYN. ABSOLU, IMPÉRIEUX. Un homme impérieux ment, D'AUB. Vie, 127. Il n'y a nation au monde plus commande avec empire; un homme absolu veut être absolument obeissante à son prince, ID. Hist. 1, 43 obéi avec exactitude. L'un peut n'exiger que de la Il est defendu au concile de Calcedoine de recevoir déférence; l'autre veut de la soumission. On est un homme au ministere absoluement; c'est à dire impérieux par le ton, le langage; on peut être ab- sans lui assigner lieu auquel il exerce son office, CALV. ABSOLU, UE (ab-so-lu, lu-e, ou, suivant la pronon- solu en conservant de la douceur dans les formes. Inst. 874. Or le patron et la regle pour estre homme ciation réelle, ap-so-lu),adj. || 1o Qui n'est lié, borné, Un monarque impérieux est celui qui commande avec de bien, c'est ceste nature mesme qui requiert retenu par rien. Une impossibilité absolue. Il y a peu hauteur à ceux qui l'entourent; un monarque ab-bsolument que le soyons, CHARRON, Sagesse, II, de vérités absolues. Domination absolue. Je veux solu est celui qui règne en maître sur ses sujets. — ETYM. Ábsolue, au féminin, et ment (voy. MENT), être maître absolu, MOL. Préc. 5. Et vous quittez ainsi On peut être impérieux et faible: sans fermeté on provenç, absolutament, absolutamen; ital. assolula puissance absolue, RAC. Theb. 1, 4. De l'absolu n'est pas absolu. On n'est impérieux que par mo-tamente. L'orthographe régulière serait absoluement pouvoir vous ignorez l'ivresse, ID. Ath. IV, 3. Cements: un caractère absolu se fait sentir sans inter- ou absolúment; mais l'usage a prévalu d'effacer tout Dieu mattre absolu de la terre et des cieux, ID. ruption, GUIZOT. signe de la dérivation. Esth. 11, 4. Les femmes ont un empire absolu sur - HIST. XII S. Jamais n'ert [ne sera] tel en ABSOLUTION (ab-so-lu-sion, ou, suivant la proles hommes, PASC. éd. Cousin. Avais-tu résolu d'op-France l'asolue [la parfaite], Ch. de Rol. 168. || XIII S. nonciation réelle, ap-so-lu-sion; en poésie, de cinq primer ta patrie, D'abandonner ton père au pouvoir Sire, fait-il, si [je] sui venus; Confès [je] veuil es- syllabes), s. f. ||1° Action d'absoudre en général. absolu? VOLT. Brutus, v, 7. Il me semble surtout tre et absolus [absous], Lai du désiré. Il me demanda L'absolution lui fut donnée par la voix publiincessamment le voir Déposer en nos mains son ab- si je lavoie les piés aux poures le jeudi absolu que. On peut recevoir l'absolution du prince, BOSS. solu pouvoir, CORN. Cinna, III, 2. Rome l'ordonne [saint], et je lui respondi que nenil, JOINV. 293. Lettr. abb. 124. Comme un criminel qui attend ainsi de puissance absolue, MAIRET, M. d'Asdr. II, Comment querreiz à Dieu merci, Se la mors en vos une sentence d'absolution ou de mort, BOURD. Pen1. Ô Romains! 8 vengeance! ô pouvoir absolu! liz vous tue? Vous veeiz la terre absolue [sainte], Quisées, t. 1, p. 56. || 2° En termes de droit, jugement qui rigoureux combat d'un cœur irrésolu! CORN. Cin-à vos tenz nous ert tolue, Dont j'ai le cuer triste et renvoie de l'accusation un accusé déclaré coupable. nă, iv, 2. Ce domaine absolu qui soumet à votre marri, RUTEB. 61. || xv s. Et pourtant le dit duc, il est vrai, mais dont le crime ou le délit n'est puni empire tous les êtres créés, BOURD. Pensées, t. II, très grievement au cœur courroucé, crut son con- par aucune loi. L'absolution diffère de l'acquittep. 422. Dans l'absolue et affreuse incertitude où je seil, lequel fit faire reponse absolut aux françcis, ment en ce que celui-ci déclare l'accusé non cousuis, si vous m'avez pardonné, ID. ib. p. 79. || 2° Sens MONSTR. II, 99. [Un roi] Qui a subgiez, commande-pable. || 3° Action par laquelle le prêtre remet les absolu. Vous prenez ce que je dis dans un sens ment et loy, Et qui moult puet de biens et de maux péchés. Se rendre digne de l'absolution. Il aurait trop absolu. || 3 En termes de grammaire et de logi- faire Par son pouvoir absolu, voluntaire, E. DES-fallu vous disposer par l'amendement à l'absolution que, absolu se dit par opposition à relatif. Homme est CHAMPS, Ce qui est nécess. aux rois. Monseigneur de vos crimes. L'absolution suppose un cœur contrit un terme absolu, père est un terme relatif. || 4° En le curé ne fut pas trop joyeux de cette réponse ab- et humilié. Les anciens ont donné l'absolution avant termes de grammaire latine et grecque, ablatif ab- solue [nette, tranchée], LOUIS XI, Nouv. 49. || xvI S. la pénitence, PASC. P. jés. 26. Un autre qui veuille solu, génitif absolu, ablatif, génitif qui n'est régi Or, quand je n'auroy, comme j'ai, ceste juste res- avoir l'absolution sans restituer, PASC. Prov. 5. Nous par aucun mot exprimé. || 5° Qui a pouvoir, au- ponse absolute et universelle, qui...., MARTIN DU lui demandons [à Dieu] que, si, par l'entremise de torité sans restriction. Un roi absolu. Les derniers BELLAY, 493. Absolu et parfaict tant en vertus comme ses ministres, il veut bien nous donner l'absolution règnes où l'on voit non-seulement les rois majeurs, en tout sçavoir liberal, RAB. Pant. 11, 8. Un sermon de nos péchés, ce ne soit qu'une demi-absolution, mais encore les pupilles et les reines mêmes si ab- que fit père Ange à Paris le jeudi absolu, D'AUB. qu'une absolution limitée, laquelle ne l'empêche solues et si redoutées, BOSS. R. d'Angl. Une créance Fon. iv, 8. Reconnoyssant que l'absolu pouvoir que point d'agir contre nous à toute occasion; quelles si absolue que pour cela je dois démentir tous mes je vous [à son frère Henri IV] donné sur mes vol- prières et quelles demandes! BOURD. Pensées, t. II, sens, imposer silence à ma raison, lui faire violence, lontés ne vous peut faire changer.... Lett. de Ca- p. 60. || 4° Courte prière que récite l'officiant à chaet la tenir assujettie sous le joug, BOURD. Pensées, therine de Nav. Bibl. des Chartes, 4° série, t. III, p. que nocturne des matines. t., p. 185. Un pouvoir fondé sur une mission divine 146. et absolue ne se peut ni restreindre, ni circonscrire, MIRAB. Collection, t. IV, p. 341. Les autres enfants lui défèrent [à un autre enfant], et il se forme alors un gouvernement absolu, qui ne roule que sur le plaisir, LA BRUY. 11. Il craignait d'avoir un rival qui, tout éloigné qu'il eût été, eût pu l'empêcher d'être heureux, même dans un pays où il était absolu, SCARR. Rom. II, 44. Je veux croire.... Que mes yeux sur votre âme étaient plus absolus, RAC. Andr. III, 2. Et dans ce même trône où vous m'avez voulu, Sur moi comme sur tous je dois être absolu, CORN. Perth. 1, 4. Mais je sais que sur lui vous êtes absolue, ID. Attila, Iv, 5. Oui sur tous mes désirs je me rends absolu, ID. Sert. IV, 3. Mais songez que les rois veulent être absolus, ID. Cid, 11, 1. L'empereur, libre alors de craintes et de soins, Etant plus absolu, nous écouterait moins, ID. Andron. 1, 3. O vue! ô sur mon cœur regards trop absolus, ID. Agés. v, 3. || 6° Pouvoir absolu se dit en politique du pouvoir royal, quand il n'est pas limité par une constitution, et que le prince peut faire des lois, en abroger, et lever des impôts sans consulter les représentants de la nation. 7° Qui commande, qui veut être obéi. Il a un caractère absolu. Absolu dans sa famille. Une mère absolue. Vous le prenez là d'un ton bien absolu, MOL. F. sav. v, 3. C'est elle qui gouverne, et d'un ton absolu Elle dicte pour loi ce qu'elle a résolu, ID. ib. 1. 3. Antiope pleura, ne voulant point y aller; mais il fallut exécuter l'ordre absolu de son père, FEN. Tél. XXIII. Gens humbles et souples jusqu'à la bassesse devant les puissances qui sont sur leur tête; mais absolus et fiers jusqu'à l'insolence envers ceux qu'ils ont sous leur domination, BOURD. Pensées, t. II, p. 223. || 8° En termes de chimie, pur, sans mélange. Alcool absolu, alcool sans eau. 9° Le jeudi absolu se disait autrefois pour le jeudi saint || 10° En termes de métaphysique, qui n'est pas relatif, qui n'a rien de contingent. Les idées absolues sont celles qui, d'après la métaphysique, ne viennent pas de l'expérience. || 11° S. m. En —ÉTYM. Absolutus, de absolvere, délier et par suite absoudre (voy. ABSOUDRE); provenç. absolut; espagn. absoluto; ital. assoluto. -SYN. ABSOLUTION, PARDON, RÉMISSION. Ces trois termes, qui ont cela de commun qu'ils expriment l'effacement d'une faute, d'un crime, d'une accusation, ont cela de particulier qu'ils se rapportent le premier à un accusé, le second à un offenseur, le troisième à un coupable. Un père pardonne à son fils; un tribunal absout un accusé; le prince remet à un coupable une peine encourue. ABSOLUMENT (a-bso-lu-man, ou, suivant la prononciation réelle, ap-so-lu-man), adv. || 1° D'une manière absolue, complétement, tout à fait. Je ne suis pas absolument décidé à.... Ignorer absolument. Il n'y avait absolument personne. Il n'y avait absolument HIST. XII s. Mais à la pardefin dignement l'aque deux chemins. On n'y voyait absolument aucun menda; Absolution prist et à Dieu s'acorda, Th. le arbre.... Dont on avait perdu la mémoire, tant elle Mart. 76. XIII s. Trestout s'ageneillerent sans était absolument passée, PASC. Prov. 3. Entre noise et sans tenson; Coupable se rendirent par bone être délicat et ne l'être pas du tout, il faut demeu- entencion, Et puis si atendirent lor absolucion, Ch. rer d'accord que, quand on souhaite d'être délicat, d'Ant. 1, 862. Les evesques de Bretaingne ont tenu on n'est pas loin de l'être absolument, PASC. édit. le comte de Bretaingne bien sept ans en escommeCousin. La nécessité de la restitution est un principe niement, et puis a eu absolucion par la court de universellement reçu, nul ne l'ignore; mais la pra- Rome, JOINV. 290. Quand le comte vit ce, il vint au tique de la restitution est une chose presque absolu- patriarche et lui requist absolucion, ID. 270. || XIV s. ment inconnue, BOURD. Pensées, t. III, p. 150. Encore, L'absolucion [solution] de ceste question appert par mon Dieu, ce que j'ose vous demander, ce n'est la descripcion de felicité qui a esté devant mise, point absolument que je le demande, mais autant ORESME, Eth. 21. Et absolucion [je] vous irai impeque vous verrez qu'il me peut être utile et salutaire, trer De trestouz vos pechiez de tuer et embler, GuesID. ib. t. II, p. 78. Dites absolument que je ne suis clin, 7287. | xv s. Bien savoit il que les nobles qu'un sot, MOL. l'Étourdi, II, 1. || 26 En maître. Il d'Angleterre pour toutes ses absolutions ne chevaudispose absolument de tout dans sa maison. Un cheroient point trop avant si l'argent n'alloit debailli y jugeait absolument des affaires criminelles. vant, FROISS. II, II, 207. Elle requit son confesseur || 3° Déterminément, malgré toute remontrance. qu'il la voulsit absoudre par vertu d'une absolution il voulut absolument partir. Je n'en ferai absolu- [indulgence], la quelle estoit à Loches, MONST. 1, ment rien. Nier absolument. | 4° Indispensable- 25. Je lui ai pieçà pardonné, et lui en baille dement. Il faut absolument que vous payiez cette dette.rechef tout maintenant devant vous l'absolution, || 5° Sans restriction. La parole du sage est géné- L. XI, Nouv. 63. Nostre hoste fit du bon compagnon, rale, et il ne dit pas seulement quelques justes, mais il se repentit assez depuis d'avoir fait la quesmais il dit absolument et sans restriction le juste, tion, dont l'absolution [solution] le fit rougir, ID. quel qu'il soit, BOURD. Pensées, t. II, p. 223. || 60 Ab- ib. 66. solument parlant, à parler de la chose en général. Cette raison n'est pas mauvaise, absolument parlant; mais ici elle ne va pas au fait. A prendre la chose absolument, je sais quelle est la vertu du sacrement de pénitence, BOURD. Pensées, t. III, p. 249. Offrande la plus précieuse, non point absolument et en soi, mais par rapport à celui qui l'a faite, ID. ib. t.11, p. 448. ETYM. Provenç. absolutio; catal. absolució; espagn. absolucion; ital. assoluzione; de absolu tio, de absolvere, absoudre. +ABSOLUTISME (a-bso-lu-ti-sme, ou plutôt ap-solu-ti-sm'), s. m. Système de gouvernement où le pouvoir est absolu. Néologisme. -ETYM. Absolu. † ABSOLUTISTE (ab-so-lu-ti-st'), s. et adj. Partisan | Un patrimoine est englouti dans une fausse spécu- | tiennent assouls et apaié, DU CANGE, absolutus. Mais de l'absolutisme. Opinion absolutiste. C'est un absolutiste. Néologisme. ABSOLUTOIRE (ab-so-lu-toi-r'), adj. Qui porte absolution. || Il ne se met qu'après le substantif: Un jugement absolutoire. HIST. XVI S. Quand il vint à prononcer la sentence des juges, qui estoit absolutoire, AMYOT, Pomp. 8. lation; il est absorbé par les procès. Au figuré, la HIST. XIIe s. Deables le puist asorber, Quand il nous fet tant de mal traire, Ren. 5892. De ce me merveil sans doutence, Quant la mer, qui est nete et pure, Souffroit son pechié et s'ordure, Et qu'en- | fers ne l'asorbissoit, RUTEB. II, 114. || XIV S. ÉTYM. Absolutorius, de absolvere, absoudre. Pour ce que li sire lui fist Les deux ieus asorbir au ABSORBANT, ANTE (ab-sor-ban, ban-t', ou, chef, DU CANGE, absorber. Si que les dicts engins suivant la prononciation réelle, ap-sor-ban), adj. [de pêche] assorboient si touz petis poissons fle||1° Qui absorbe l'humidité. Des terres absorbantes. voins [de fleuve] et autres, que se pourveance n'eust 12° Fig. Qui absorbe l'esprit, qui l'occupe tout en-esté faicte.... Ord. de Philippe le Long, Bibl. des Ch. tier. Pensées absorbantes. Son occupation est absor- 3 série, t. IV, p. 54. Cette delettation est aussi comme bante. || 3o En termes d'anatomie, Système absorbant, evanouie et absorbée, ORESME, Eth. 89. La delettal'ensemble des vaisseaux et des glandes, qui étaient tion qu'il a en sa vertu asorbe et annichile toute supposés produire l'absorption; et substantivement tristesse, ID. ib. 90. || xve s. Que l'en [on] y dist les absorbants, les vaisseaux qui font partie de ce grandement estre adommagié et assorbi [diminué], | système. Bichat avait donné le nom de système ab- DU CANGE, ib. sorbant à l'ensemble des vaisseaux et ganglions lymphatiques. On sait aujourd'hui qu'il n'y a pas de système absorbant, et que l'absorption s'opère d'une autre façon. || 4° En pharmacie, se dit des substances qui ont la propriété d'absorber les acides dans l'estomac. La magnésie est une terre absorbante. || 5° Substantivement. Tout cet appareil d'absorbants me paraît une pure charlatanerie, J. J. ROUSS. Em. 1. || 6° En chirurgie, on appelle absorbants des substances molles, spongieuses et propres à s'imbiber des liquides épanchés. || Il ne se met guère qu'après son substantif. ABSORBÉ, ÉE (ap-sor-bé, bée), part. passé. || 1° Poison absorbé. Pluies avidement absorbées par la terre. || 2° Biens absorbés par les procès, en procès. || 3° Au figuré. Absorbé par les affaires, absorbé par une grande douleur, absorbé dans ses réflexions. Je suis absorbé dans la composition. Mais ce n'est là qu'une faible voix absorbée, pour ainsi dire, par le bruit formidable de la multitude, MASS. Profession religieuse, Sermon. Absorbé dans ses spéculations, il devait naturellement être et indifférent pour les affaires et incapable de les traiter, FONTEN. Newton. La volonté est absorbée en Dieu, PASC. édit. Cousin. Quand je considère la petite durée de ma vie absorbée dans l'éternité, ID. ib. || 4° Absolument. Qui ne prête pas attention aux choses du dehors. Voyez-le; il est tout absorbé. | il meïsmes i respont, Et la cause nous en espont, Com cil qui bien de raison use, Et les diex assolt et escuse, la Rose, 6388. || xve s. Ils estoient devers le roi de France absols et nommés quittes, et encore leur delivroit on or et argent, FROISS. III, Iv, 20. Le feu roi que Dieu absolve, COMM. VII, Prol. || xvi s. Le peuple absolut à toute peine Pelopidas, MONT. 1, 3. Estre absouls de son debvoir, ID. 1, 30. Sera il absoult.... ID. 1, 128. Il resolut de mourir. afin que ses citoyens ne pussent jamais estre absoulz de leur serment, AMYOT, Lyc. 61. Il voulut que celui qui auroit fait le meurtre fut absoult à pur et à plein, moyennant que.... ID. Publ. 24. Il se rencontra que les voix qui le condamnoient estoient une de plus que celles qui l'absolvoient.... il donna la derniere voix qui l'absolut judiciellement, ID. Caton d'Utique, 23. En Lacedemone il y avoit une loi, laquelle declaroit les enfants absouls d'aider à leurs peres en vieillesse, quand ils avoient esté nonchaETYM. Absorbere, de ab, indiquant séparation, lans de les faire instruire en jeunesse, LANOUE, 116. et sorbere, avaler. Il n'appartient pas à un prestre de savoir pour cerABSORPTION (ab-sor-psion, ou, suivant la pro-tain si le pecheur est absous, mais à celui du quel nonciation réelle, ap-sor-psion; de quatre syllabes il faut demander absolution, CALV. Inst. 501. Nul en poésie), s. f. || 1° Action d'absorber. L'absorption ne peut estre lié ou absous, sinon celui qui en est de l'âme en Dieu. L'absorption des pluies par la terre. digne, ID. ib. 503. Leurs pensées les condamnent || 2° En termes de physique, phénomène qui consiste ou absoudent devant Dieu, ID. ib. 946. Combien dans l'attraction et la condensation d'un gaz ou d'un plus vous doit elle delivrer et absoudre des liens huliquide par un corps solide ou liquide. || 3o En termes mains? ID. ib. 1026. Il leur remonstra qu'ilz n'esde physiologie, action des tissus organiques par toyent mie absouldz de leurs promesses, RAB. Garg. laquelle des molécules extérieures pénètrent dans 1, leur substance. L'absorption est une propriété générale de tous les tissus vivants; et il n'y a point de vaisseaux ou d'organes qui en soient particulièrement chargés. ETYM. Absorptio (voy. ABSORBER). ABSOUDRE (ab-sou-dr' ou plutôt ap-sou-dr'), j'absous, tu absous, il absout, nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent. J'absolvais. J'ai absous. J'absolus. J'absoudrai. Absous. Qu'il absolve. Absolvons, absolvez, qu'ils absolvent. Que j'absolve, que tu absolves, qu'il absolve, que nous absolvions, que vous absolviez, qu'ils absolvent. Que j'absolusse. J'absoudrais. Absolvant. Absous, absoute J'absolus et j'absolusse sont peu usités; mais on ne doit pas les exclure de l'usage, puisqu'on dit je résolus et je résolusse. v. a. || 1° Renvoyer de l'accusation. Absoudre du crime de prévarication. ABSORBER (ab-sor-bé, ou, suivant la prononcia- Il fut absous par dix voix contre cinq. Les juges le tion réelle, ap-sor-bé), v. a. || 1° Faire entrer en renvoyèrent absous. Il a été absous à pur et à plein. soi. Ce que la terre absorbe. Tu avais absorbé tant de Un témoin dont le nom vous eût absous du crime, vin. L'éponge absorbe l'eau. Le sang absorbe l'oxy- VOLT. Cat. III, 4. || 2o En termes de droit, absougène de l'air atmosphérique. Jusqu'à ce que l'olive dre et acquitter ne sont pas synonymes. Le tribunal ait absorbé le sel. Le mercure est absorbé dans l'es- absout une personne qui est reconnue coupable du tomac. Le poison une fois absorbé manifeste ses délit à elle imputé, mais dont le délit n'est pas quaeffets. Il conçoit que les comètes sont des taches du lifié punissable par la loi. Il acquitte un accusé resoleil.... elles s'élèvent jusqu'à une certaine dis- connu innocent. || 3° En termes de théologie, retance et retombent ensuite dans le soleil qui les mettre les péchés dans le tribunal de la pénitence. absorbe de nouveau et les dissout, FONTEN. Hart- Absoudre un pénitent. Absoudre les cas réservés, soëker.... Seigneur.... Entends du haut du ciel le cri Acad. || 4° Au figuré. Pardonner. Je vous absous de de mes besoins; Et, comme le soleil aspire la rosée, votre imprudence. On était disposé à l'absoudre de Dans ton sein à jamais absorbe ma pensée, LAMART. tous ses méfaits. Tous ces crimes d'Etat qu'on fait Médit. xvI. || 2° Faire disparaître, épuiser, consumer. pour la couronne, Le ciel nous en absout alors Le noir absorbe la lumière. Les procès ont absorbé qu'il nous la donne, CORN. Cinna, v, 2. De tes granson patrimoine. Les intérêts absorbent le capital. deurs tu sus te faire absoudre, France, et ton nom La Chine et l'Inde absorbent une grande partie du triomphe des revers, BERANGER, Enf. de la France. numéraire de l'Occident. Les impôts ont absorbé || 5° Absolument. Dix voix suffisaient pour absoudre. leur fortune. Un faible cri absorbé dans la clameur Le prêtre a pouvoir d'absoudre en cas de mort. L'Éde la multitude. Mon temps est absorbé par mille af-glise donne aux prêtres qui nous assistent tous les faires de détail. Enfin les riches, en reculant peu à peu les bornes de leurs terres, avaient absorbé et confondu la plupart des terres communes, VERTOT, Rev. III, 227. La grande affaire a absorbé la petite, Boss., Lettr. 81. L'image de la chair du péché a été absorbée par la gloire, PASG. édit. Cous. Une vicissitude d'affaires qui absorbe toute leur vie, MASS. Temps. || 3° Appliquer l'esprit, occuper entièrement. Absor- HIST. XI S. De sa main destre [il] l'ad assols et ber l'attention. Cette affaire l'absorbe tout entier. signet, Ch. de Rol. 25. Assoldrai vous por vos ames Pensées qui absorbent. Ceux qu'absorbe le soin du guarir, ib. 87. || XIIe s. Quant [je] vous aurai assalut de l'Etat. Le spectacle absorbait tellement les sous et beneïs, Ronc. IV, 56. Bien sont assolz, quite spectateurs.... Cette récompense nous absorbe tout de leur pechiez, ib. 57. || XIII s. Et si les assoloit à fait en Dieu, BOSS. Or. 10. Qu'un plus sublime comme bons fils, VILLEH. 55. Et il dit que si feroit objet absorbe ma pensée, C. DELAV. Par. II, 3. il volentiers, mais que le patriarche l'absousist jus|| 4. S'absorber, v. réfl. Être absorbé. L'oxygène s'ab-ques à leurs revenir, JOINV. 270. Et je li dis je vous sorbe dans le poumon. Le Rhin s'absorbe dans les sables. I' s'absorbe dans sa douleur. S'absorber dans l'étude des mathématiques. SYN. ABSORBER, ENGLOUTIR. Idée commune, disparition de la chose qui est absorbée ou engloutie. Mais absorber indique une action successive, et engloutir, une action faite d'un seul coup. On absorbe peu à peu; on engloutit à la fois. Un fleuve s'engloutit dans un abime, il s'absorbe dans les sables. | pouvoirs; elle ne se réserve rien, et elle leur con- assolz de tel pooir comme Dieu m'a donné, ID. 246. 20. - ETYM. Provenç. absolvre, absolver, assolver; anc. catal. absolrer; catal. mod. absoldrer; espagn. absolver; ital. assolvere; d'absolvere, de ab, indiquant séparation, et solvere, délier (voy. SOLUTION). Du temps de PALSGRAVE on écrivait assouldre, et on prononçait assoudre, p. 23. ABSOUS, ABSOUTE (ab-sou, sou-t' ou plutôt apsou), part. passé. Il fut renvoyé absous. Absous du crime qu'on lui imputait. Un pénitent absous par le confesseur. Vous sortez du tribunal de la confession absous, mais non justifié. ABSOUTE (ab-sou-t' ou plutôt ap-sou-t'), s. f. ||1° Terme de la liturgie catholique. Absolution publique et solennelle qui se donne en général au peuple et dont la cérémonie se fait le jeudi saint au matin ou le mercredi au soir dans les cathédrales. || 2o Cérémonie qui se fait autour du cercueil, dans l'office des morts. vin. ETYM. Abstemius, de abs privatif, et temetum † ABSTENANT, ANTE (ab-ste-nan, nan-t'), s. m. et f. Celui, celle qui s'abstient. Dans les élections, le nombre des abstenants fut très-considérable. ABSTENIR (S') (ab-ste-nir. Se conjugue comme tenir), v. réfl. || 1o Se priver de, ne pas se laisser aller à. S'abstenir de vin. S'abstenir de toute hostilité. S'abstenir de combattre. S'abstenir de manger, de mentir. S'ils ne s'abstiennent pas d'écrire. Il ne s'est pas abstenu d'y toucher. Il s'abstient de se défendre. Abstenez-vous de nuire à votre ennemi. C'est une question sur laquelle nous nous sommes abstenus de nous prononcer. Que la communion, quelque fréquente qu'elle soit, ne nous rend pas impeccables, et que ce n'est pas toujours une raison de s'en abstenir que de légères fautes qui échappent aux plus vigilants, BOURD. Pensées, t. III, p. 324. Quiconque n'avait pas eu soin de se purifier et ne s'était pas abstenu des plaisirs les plus légitimes, ID. ib. p. 355. Avare de mon sang, quand je versais le sien, Aux dépens de ses jours [il] s'est abstenu du mien, CRÉB. Rhad. v, 6. Voilà par quel motif, injurieux peut-être, Je me suis devant elle abstenu de paraître, DUCIS, Lear, 11, 4, || 2° Absolument. On voudrait s'abstenir; et on se laisse aller par fausse honto à.... Dans le doute, abstiens-toi. || 3° S'abstenir, se dit aussi pour garder l'abstinence, c'est-à-dire ne pas manger. Il vaut mieux s'abstenir que de mangerce qui fait mal. || 4° En termes de jurisprudence, ce juge s'abstient, il se récuse; cet héritier s'est abstenu de la succession, il n'a point fait acte d'héritier. -- REM. Ce verbe veut la préposition de, soit avec un substantif, soit avec un infinitif. Le participe s'accorde avec le sujet : il s'est abstenu, elle s'est abstenue; ils se sont abstenus, elles se sont abstenues. HIST. XI s. Charles se pasme, ne s'en puet as- tia. Comme seroit concupiscence et mauvais desirs | abstrayiez. J'abstrairai. Abstrais, qu'il abstraie, tenir, Ch. de Rol. 203. || xin s. Adonc [il] plore et ga- surmontés et vaincus par abstinence, ORESME, Eth. 5. abstrayons, abstrayez, qu'ils abstraient. Que j'ab mente [lamente], ne s'en puet astenir, Ch. d'Ant. v, Vivre sobrement aveque abstinence. Ne faire en rien straie, que tu abstraies, qu'il abstraie, que nous 450. [11] ne s'en put astenir, des yeux en a lermé, abstinence de quelconques excès, ID. Thèse de Meunier. abstrayions, que vous abstrayiez, qu'ils abstraient. Berte, 45. || xiv s. Aucuns illiberaux se abstiennent xv s. Durant les treves ou abstinences et souf- J'abstrairais. Abstrayant. Le parfait défini et l'imparde prendre aucune chose de autrui, ORESME, Eth. frances de guerre, DUCANGE, abstinentia. Ainsi mour-fait du subjonctif ne sont pas usitės. v. a. || 1° Terme 111. Se aucun est vaincu de delettation ou de tris-rai, regrettant mes amours, Comme un hermite, en de philosophie. Considérer isolément, dans un obteces, des quelles pluseurs se peuvent abstenir, telest faisant abstinence, BASS. 31. Pour ce que les An- jet, un de ses caractères. Dans un objet blanc on incontinent ou mol, ID. ib. 210. C'est plus fort de glois apperceurent quelques abstinences que le dit abstrait la blancheur, qui devient un terme général. soustenir tristeces ou choses tristes que n'est soy ab-messire Bouciquaut faisoit, demanderent si c'estoit En arithmétique, on abstrait les nombres de toute stenir de choses delettables, ID. ib. 89. | xv s. Com- pour faire armes, Hist. de Bouciq. 1, 14. valeur particulière. Les origines du langage témoi ment il [le roi d'Angleterre ] avoit si ardemment gnent que les hommes ont abstrait les qualités pour enaimé par amour la belle et la noble dame Alips, faire les substantifs généraux. || 2o Absolument. Le comtesse de Salebrin, qu'il ne s'en pouvoit abstenir, pouvoir d'abstraire. C'est que, par la faculté que FROISS. 1, 1, 194. || XVI s. Que tout juge s'abstienne toutes les personnes auraient d'abstraire, elles de vin sur le point d'executer sa charge, MONT. II, pourraient toutes être géomètres, DIDER. Lettr. sur les sourds et muets. || 3° Abstraire son esprit, le séparer de tout autre objet que celui que l'on considère. Que d'efforts pour abstraire son esprit et so livrer à des méditations profondes! Abstraire un personnage du temps où il a vécu, une idée de la société où elle a pris naissance. Abstraire a ici son sens propre de séparer. 19. -ÉTYM. Provenç. abstener, abstenir, estener; espagn. abstener; de abs, indiquant séparation, et tenere, tenir (voy. TENIR). ABSTENTION (ab-stan-sion), s. f. Action de s'abstenir dans l'exercice d'une fonction, d'un droit. L'abstention de ce juge dans le procès, de ces électeurs dans l'élection. – ÉTYM. Abstentio, de abstinere, s'abstenir (voy. S'ABSTENIR). ABSTENU, UE (ab-ste-nu, ue), part. passé. Ce sera à son adresse [du duc d'Orléans], à son esprit, à ne s'ouvrir sur rien que sur la nécessité de profiter de l'absence de ceux que la requête regarde, nécessairement abstenus du conseil, SAINT-SIMON, 397, 468. Cet emploi ne parait pas à imiter. ABSTERGÉ, ÉE (ab-stèr-jé, jée), part. passé. Plaie bien abstergée. ETYM. Absterger. ETYM. Provenç. abstinensa, abstinencia, cstenensa; espagn. abstinencia; ital. astinenza; de abstinentia, de abstinere (voy. ABSTENIR). ABSTINENT, ENTE (ab-sti-nan, nant'), adj. Modéré dans le boire et le manger. || Il suit toujours le substantif: Un homme abstinent. · ÉTYM. Abstinens, de abstinere, s'abstenir. ETYM. Voy. ABSTRACTION. ABSTRACTIF, IVE (ab-stra-ktif, ktiv'), adj. Terme de philosophie et de grammaire. Qui abstrait, qui sert à former, à exprimer des abstractions. Procédé abstractif. Termes abstractifs. ETYM. Provenç. abstractiu; espagn.] abstractivo; d'un adjectif non latin, abstractivus, de abstrahere, abstraire (voy. ABSTRAIRE). -HIST. XVI S. Comme un elixir et quintessonco tirée et abstraite, non-seulement des harangues, mais.... Sat. Mén. -ÉTYM. Abstrahere, de abs, indiquant séparation, et trahere, tirer, traire (voy. TRAIRE). ABSTRAIT, AITE (ab-strè, trè-t'). || 1° Part. passé. Séparé. Ils [les grands hommes] ne sont pas ABSTRACTION (ab-stra-ksion; en poésie, de quatre suspendus en l'air, tout abstraits de notre société, syllabes), s. f. || 1° Action d'abstraire, opération in- PASC. P. div. 107. Les choses immortelles, univertellectuelle par laquelle, dans un objet, on isole un selles, abstraites de la matière, LA MOTHE LEVAY. caractère pour ne considérer que ce caractère; ré- 80. || 2o Adj. Qui a le caractère d'une abstraction. ABSTERGENT, ENTE (ab-stèr-jan, jan-t'), adj. sultat de cette action. Sans l'abstraction, l'esprit La contemplation des choses abstraites. Les vérités Terme de médecine. Qui absterge. Médicaments ab-humain ne pourrait conduire aucun raisonnement abstraites des mathématiques. Les vérités ou les erstergents, et, substantivement, au masculin, les un peu compliqué. L'abstraction ne crée pas des reurs abstraites. La plus abstraite analyse. || 3° Terme abstergents. On emploie les abstergents pour en-êtres et n'est qu'un artifice logique. Le pouvoir abstrait, terme qui exprime une qualité considélever les matières visqueuses et putrides. d'abstraction. Par une abstraction puissante, il a rée indépendamment du sujet, comme la blancheur, -HIST. XVIe s. Sa teinture ne se peut effacer qu'à saisi ce qu'il y avait de plus général dans son sujet. la rondeur. | 4° Nombre abstrait, nombre énoncé grande peine avec drogues, tant soient-elles abster- | La blancheur considérée en soi est une abstraction, sans désignation d'aucun objet particulier, sept, gentes, PARÉ, XXV, 46. puisqu'il y a dans la nature, non la blancheur, mais neuf, etc. par opposition à nombre concret, sept des choses blanches. Il faut bien se garder de pren- pommes, neuf francs. || 5° Idée abstraite, idée qui ABSTERGER (ab-stèr-jé. Il faut avoir soin d'in-dre des abstractions pour des réalités. Un point géo- ne s'applique pas à un objet particulier. L'humatercaler un e après le g devant a ou o, afin de gar- métrique est une supposition, une abstraction de nité, en tant qu'indiquant l'espèce humaine, est der au g le son doux), v. a. Terme de médecine. l'esprit, vOLT. Memm. XII. On est souvent forcé une idée abstraite. Tout édifice bati sur des idées Nettoyer. Absterger une plaie. Ce médicament sert de s'écarter, pour l'intérêt public, de la rigoureuse abstraites est un temple élevé à l'erreur, BUFF. Anià absterger. pureté d'une abstraction philosophique, MIRAB. maux, systèmes de génération. || 6° S. m. L'abs-HIST. XVI s. Il absterge, desseiche et consolide Collection, t. 1, p. 323. Dans ces diverses cosmogo-trait, par opposition au concret. La rondeur est un toute plaie faite d'estoc, PARE, VIII, 32. nies, on est placé entre des contes d'enfants et des abstrait, et le rond est un concret. || 7° Science abstractions de philosophe, CHATEAUB. Gén. 1, III, 4. abstraite, celle qui s'applique aux lois des phéno|| 2° Faire abstraction de, écarter, ne pas faire en- mènes, et non à un corps particulier. Les mathématrer en compte. Faire abstraction des inconvénients. tiques sont une science abstraite, s'appliquant aux Abstraction faite des hommes et du temps. Il faut nombres, aux formes et aux mouvements. La chiestimer le mérite pour lui-même et faire abstraction [mie est une science abstraite, s'appliquant aux lois de de la fortune. En faisant abstraction de tout sens, composition et de décomposition de toutes les subPASC. Prov. 1. De quelque manière que l'on consi- stances, tandis que la géologie, la minéralogie sont dère cette république, abstraction faite de sa gran- des sciences concrètes, s'appliquant à l'étude de deur, J. J. ROUSS. Contr. v, 3. || 3° Au plur. Dans corps particuliers, la terre, les minéraux. J'avais un sens défavorable, idées trop métaphysiques, mal passé beaucoup de temps dans l'étude des sciences soutenues par les faits. C'est un esprit chimérique abstraites, BOUHOURS, Nouv. rem. N'étant point, dans qui se perd dans les abstractions. || 4° Au plur. leur état, à portée de ces sciences abstraites et trop Rêverie, préoccupation. Le voilà de nouveau dans relevées pour eux, BOURD. Pensées, t. 11, p. 275. Le ses abstractions. monde moderne lui doit tout [à la religion chrétienne] depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, CHATEAUB. Génie, 1, . || 8° Difficile à saisir, à pénétrer. Un esprit abstrait. Raisonnements abstraits. Discours abstraits. Ecrivain abstrait. Kant est un philosophe abstrait. Argumentation trop abstraite. 9° Qui n'a d'attention que pour l'objet intérieur qui le préoccupe; qui rêve. C'est un homme fort abstrait; il est abstrait, rêveur. Un esprit trop abstrait se jetant loin du sujet de la conversation. Théocrine est abstrait, dédaigneux, et il semble toujours rire en lui-même de ceux qu'il croit ne le valoir pas, LA BRUY. 1. || Abstrait se met d'ordinaire après son substantif. – ÉTYM. Abstergere, de abs, indiquant extraction, et tergere, essuyer, mot à mot, enlever en essuyant. ABSTERSIF, IVE (ab-stèr-sif, siv'), adj. Termo de chirurgie. Propre à nettoyer. -HIST. XVI s. Tous simples qui sont dessiccatifs, abstersifs, sans erosion, PARÉ, VIII, 45. – ÉTYM. Absterger. ABSTERSION (ab-ster-sion), s. f. Terme de chirurgie. Action d'absterger. HIST. XVIe s. La plaie, d'autant qu'elle est sordide, demande abstersion, PARÉ, XXV, 15. ETYM. Absterger. ABSTINENCE (ab-sti-nan-s'), s. f. || 1° Action de s'abstenir. L'abstinence du vin. L'abstinence des plaisirs. L'abstinence entière de la viande est une cause d'affaiblissement. || 2o Absolument. Action de s'abstenir du manger et du boire. Il jeûne ou fait abstinence. Les temps et les jours consacrés à l'abstinence. La pratique de l'abstinence. Les rigueurs de l'abstinence. Le médecin lui a recommandé l'abstinence. Faire faire abstinence à un malade. Le seul chanoine Evrard d'abstinence incapable, BOIL. Lutr. IV. Donnons à ce grand œuvre une heure d'abstinence, In. ib. || 3° Au plur. Action de s'abstenir de certains aliments. Les abstinences et les jeunes. Employant à la charité les restes de sa pauvreté et les fruits de ses abstinences, FLECH. Panég. 11, 392. En observant les abstinences de la loi, MASS. Riche. il 4 Jours d'abstinence, chez les catholiques, jours où l'on doit s'abstenir de manger de la viande sans être obligé de jeuner. HIST. XII S. [II] saintefiad Ysaï et ses fiz, car il .es fit estre en abstinence encontre le sacrefise, Rois, 58. | xms. Que abstinence [il] doit avoir, Et,por verité le vous di, Qu'il doit juner au venredi, Fabl. Barbaz. 1, 70. Tu vas preeschant astenance. Voire voir, mès j'emple ma panse De bons morciaus et de bons vins, la Rose, 14425. Et bien voloit, par amis, ETYM. Abstractive, au féminin, et ment (voy. alongier l'astenanche [attermoiement], toutes les fois MENT). qu'il en seroit requis, BEAUM. LX, 3. || XIV s. Fut ABSTRAIRE (ab-strê-r'), j'abstrais, tu abstrais, accordé que attenance [trêve] fut prise entre la com- il abstrait, nous abstrayons, vous abstrayez, ilsMENT). tesse d'Artois et Robert son fils, DU CANGE, attenan-abstraient. J'abstrayais, nous abstrayions, vous ABSTRAITEMENT (ab-strè-te-man), adv. Par abstraction. Aimerait-on la substance de l'âme d'une personne abstraitement? PASC. Pens. div. 57. ETYM. Abstraite, au féminin, et ment (voy. ABSTRUS, USE (ab-stru, struz'), adj. || 1o Diffi HIST. XVI S. Des moyens si estranges [singeries des sorciers] semblent venir de quelque abstruse science, MONT. 1, 96. L'anatomie de la philosophic en laquelle les plus abstruses parties de notre nature se penetrent, ID. 1, 469. ETYM. Abstrusus, de abs, indiquant éloignement, et trudere, pousser. Comparez intrus et in trusion. 2. lement accessible à l'entendement. Une recherche | ment? quel abus du saint même des saints! BOURD. || 2° ABUSÉE, S. f. Je plains cette abusée, et c'est si abstruse et si embarrassante, BOSS. Avert. III. Je Pensées, t. III, p. 314. Laisser impunie une profanation moi qui la suis, CORN. Oth. III, 1. || 3° En parlant sais tout ce qu'on a dit sur cette matière abstruse, est un abus si énorme, ID. ib. p. 362. Un superflu qui d'une femme séduite. Jeune fille abusée. VOLT. Dial. 24, 17. Il pénétrait déjà dans la géomé-me deviendrait pernicieux et nuisible par l'abus ABUSER (a-bu-zé), v. n. || 1° User mal, se prétrie la plus abstruse et la perfectionnait par ses dé- que j'en ferais, ID. ib. t. 1, p. 77. Je sais que dans l'a- valoir de. Ayant abusé de leurs talents. Abuser de couvertes, à mesure qu'il l'étudiait, lorsqu'en 1684 mitié dont je parle il y a divers degrés d'abus et de l'ignorance de quelqu'un. Abuser cruellement de la la face de la géométrie change presque tout à désordres, ID. ib. p. 259. Les ministères publics sont victoire. Pour seconder les criminelles intentions d'un coup.... FONTEN. Bernoulli. || 2o En un sens défavo- des assujettissements perpétuels et très-réels, à ami, lequel abusait de votre crédulité, BOURD. Pensées, rable, philosophe abstrus. | Abstrus se met après le moins qu'on ne veuille, par un abus énorme, en t. II, p. 261. Vous croyez qu'abusant de mon autosubstantif: Raisonnement abstrus, question abstruse. négliger toutes les fonctions et en abandonner tous rité Je prétends attenter à votre liberté, RAC. Mithr. -SYN. ABSTRUS, ABSTRAIT. Une chose abstruse est les devoirs, ID. ib. p. 486. Le peu qu'on en cite est 1,2. J'abuse, cher ami, de ton trop d'amitié, ID. Andr. une chose qu'on ne peut comprendre que par une un abus du texte, BOSS. Avert. Voilà le plus grand I, 1. Avez-vous prétendu que muet et tranquille. Ce suite de raisonnements, et qu'à force d'efforts; une abus qu'on ait jamais fait de l'Evangile, ID. IV, écrit, héros qu'armera l'amour et la raison, Vous laisse chose abstraite n'est malaisée à comprendre qu'à 30. Mais qui peut arrêter l'abus de la victoire? VOLT. pour ce meurtre abuser de son nom? ID. Iph. 1, t. Et cause de la généralité qui y est inhérente. Une Alz. 1, 1. Ne prends point pour vertu l'abus de la nos seuls ennemis, altérant sa bonté, Abusaient contre chose abstruse est toujours difficile; une chose victoire, SAURIN, Spartacus, v, 5. || 2° Coutume, usage nous de sa facilité, ID. Brit. v, 3. La perfide abuabstraite peut être aisée pour un esprit habitué aux mauvais qui s'introduit. Telle est la force des abus. sant de ma faiblesse extrême.... ID. Phèd. v, 7. Et spéculations philosophiques. Unabus qui s'introduit depuis quelque temps. On a re- que de mon bonheur vous avez abusé Jusqu'à plus tranché ces abus. Cet abus subsiste, comme tant d'au- attenter que je n'aurais osé, CORN. M. de Pompée, tres, par la raison qu'il est établi. Ils réforment tous III, 2. Prince, vous abusez trop tôt de ma bonté, ID. les abus, BOSS. Hist. II, 4. Comment ils doivent re- Nic. II, 3. Je vous remets ce droit dont j'allais abuprendre et réprimer les abus, ID. ib. 11, 6. Les ser, VOLT. Orphel. v, 6. Vous ne voudrez jamais, abus du gouvernement, ID. ib. 11, 12. Tenir les abus abusant de mon âge..., ID. Brut. II, 4. Il abuse en nécessaires dans les bornes précises de la nécessité ces lieux de son pouvoir fatal, ID. Sém. II, 1. Ils ont qu'ils sont toujours prêts à franchir, les renfermer tous abusé de leur nouveau pouvoir, ID. Alz. II, dans l'obscurité à laquelle ils doivent être condam-Depuis qu'aux cieux l'amour est retenu, De son ABSURDE (ab-sur-d', ou, suivant la prononcia- nés, et ne les en tirer pas même par des châtiments beau nom vous abusez encore, MALFIL. Narc. 1. || 2o Abtion réelle, ap-sur-d'), adj. || 1° Qui est contre le trop éclatants, FONTEN. Argenson. Nous préservent solument. Usez, n'abusez pas. L'homme est dissens commun. Peut-on rien dire de plus absurde? les cieux d'un si funeste abus, Berceau de la mollesse posé à abuser. || 3o Abuser de quelqu'un, ne pas se Une hypothèse étrangement absurde. Il est absurde et tombeau des vertus, VOLT. Brut. 11, 4. Philippe comporter avec lui comme il conviendrait. J'abuse de croire que.... Une opinion absurde. Un absurde Auguste saisit le temporel des évêques d'Orléans et de vous en vous entretenant si longuement de mes raisonnement. Un merveilleux absurde est pour moi d'Auxerre pour n'avoir pas rempli cet abus devenu propres affaires. Abuser d'un domestique, le faire sans appas, BOIL. A. P. III. Laisse là tes combats et un devoir [conduire leurs vassaux à la guerre], ID. trop travailler. On dit dans le même sens abuser cet absurde usage Qui met souvent le crime à l'a- Mours, 50. Les bons mots ne sont qu'un abus; d'un cheval. Vous abusez d'une infinité de personbri du courage, Anne de Boleyn, 11, 4. 2° En Pourtant, messieurs, permettez-nous d'en dire, nes en leur faisant accroire que les points sur lesparlant des personnes, qui parle ou agit contre le sens BERANGER, Gourmands. Trinquer est un plaisir fort quels vous essayez d'exciter un si grand orage sont commun. Raisonneur absurde. C'est un homme sage Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus, ID. Trin- essentiels à la foi, PASC. Prov. 17. || 4° Abuser absurde. || 3° S. m. Absurdité. Tomber dans l'ab- quons. || 3° APPEL COMME D'ABUS, appel interjeté d'une fille, la posséder. Pour venger sa fille dont surde. Réduire un homme, son homme à l'absurde. d'une sentence rendue par un juge ou supérieur Roderic abusait, BOSS. Hist. 1, 4. Nous flétrissons Démontrer une proposition par la réduction à l'ab- ecclésiastique, qu'on prétend avoir excédé ses pou- du nom d'incestueux le frère qui abuse de sa sœur, surde. L'absurde ne peut être cru. Quand l'absurde voirs ou contrevenu aux lois. C'est une assez faible VOLT. Métaph. 9. Alexandre VI était accusé d'abuser est outré, l'on lui fait trop d'honneur De vouloir par consolation que celle des appels comme d'abus, de sa propre fille Lucrèce, ID. Mœurs, 140. || Aburaison combattre son erreur : Enchérir est plus court, PASC. Pensées, Pape, 7. Le bruit se répandit que le ser, v. n., se conjugue avec l'auxiliaire avoir. sans s'échauffer la bile, LA FONT. Fab. IX, 4. || 4° Ab-procureur général appellerait comme d'abus de ABUSER, v. a. || 1o Tromper. Abuser quelqu'un d'un surde à, avec un verbe à l'infinitif. Il mentait à son tout ce que le pape pourrait faire au préjudice des vain espoir. Nous nous laissons abuser par les opicœur en voulant expliquer Ce dogme absurde à libertés de l'Eglise gallicane, ST-SIMON, 502, 82. Ce nions du vulgaire. Ils sont grossièrement abusés, croire, absurde à pratiquer, VOLT. 11o Disc. sur l'hom- qu'il y eut de plus intéressant, ce fut l'appel PASC. Prov. 14. La flamme de vos yeux.... Ne se lasse me, 123. comme d'abus que le parlement introduisit, VOLT. donc point.... d'abuser les vœux dont elle est désirée, Mours, 75. || 4° En jurisprudence, abus de pouvoir MALH. IV, 3. Car, sans le revenu, l'étude nous se dit quand un fonctionnaire outre-passe le pou-abuse, RÉGNIER, Sat. II. Dites s'il me détrompe ou voir qui lui est confié et fait des actes qui ne lui m'abuse en effet, CORN. Héracl. 11, 6. Notre prosont pas permis. 5° Abus de confiance, délit dont fond silence abusant leurs esprits, Ils n'osent plus on se rend coupable en abusant de la confiance qui douter de nous avoir surpris, ID. Cid, IV, 3. Sors ETYM. Absurdus. On fait venir habituellement avait été accordée. || 6° En termes de grammaire, du trône et te laisse abuser comme moi, ID. Héracl. absurdus de ab et surdus, sourd; mais on ne voit abus des mots, sens détourné et forcé qu'on leur 1, 2. Moi, j'aurais l'âme assez méchante pour abupas comment cela pourrait signifier absurde. Dès donne. | 7° Erreur. C'est un abus de croire. Lourd ser une personne comme vous! MOL. D. J. 11, 2. Je lors on a cherché ailleurs: absurdus a le même et grossier abus! croyance ridicule! ROTROU, Bélis. vous abuserais si j'osais vous promettre Qu'entre sens que absonus, et signifie par conséquent qui v, 8. Qu'un si charmant abus serait à préférer A vos mains, seigneur, il voulût le remettre, RAC. sonne mal, d'où absurde. Le surdus de absurdus l'apre vérité qui vient de m'éclairer! CORN. Hér. Andr. 1, 1. Je crains, je crains qu'un songe ne m'aest rattaché au radical sanscrit sur, sonner, avec, 1. Et semant de nos noms un insensible abus, buse, ID. Phèd. II, 2. C'est pleurer trop longtemps un suffixe, dus. ID. Hér. IV, 4. Mais il faut renoncer à des abus si une mort qui t'abuse, ID. Esth. 1, 1. Est-ce ainsi doux, ID. Pulch. II, 1. Dans les moments où Dieu qu'on m'abuse et qu'on croit me jouer! VOLT. vous a affligé, vous vous êtes adressé à lui; vous Orphel. III, 3. Une image trompeuse ne vient-elle avez ouvert les yeux sur l'abus de ce monde misé- pas abuser mes yeux? FÉN. Tel. Iv. Je reconnus, rable, MASS. Carême, Prospérités temp. Que sais-je mais trop tard, les chimères qui m'avaient abusé, J. si, au premier jour, votre fin soudaine et surprenante J. ROUSS. Hel. In part. Liv. 18. || 2° Abuser une fille, ne fournira pas à ceux qui m'écoutent de grandes la séduire. Une fille abusée était punie avec le sémais d'inutiles réflexions sur l'abus du monde et de ducteur, J. J. ROUSS. Ém. V. ses espérances, ID. ib. Impénitence finale. Travailler serait un abus : J'ai cinquante écus, BÉR. Cinquante écus. || 8°Proverbe. Le monde n'est qu'abus et vanité. HIST. XVI s. Voilà un bon mot et un utile desir, mais pareillement absurde, MONT. II, 379. Il n'est aulcun absurde, selon nous, plus extreme que de maintenir que le feu n'eschauffe point, ID. 11, 356. ABSURDEMENT (ab-sur-de-man, ou, suivant la prononciation réelle, ap-sur-de-man), adv. D'une manière absurde. Ila raisonné absurdement. Il a absurdement raisonné. Il était ridicule d'augmenter le conseil, déjà absurdement nombreux, ST-SIMON, ᏓᎾᏭ, 242. - ÉTYM. Absurde et ment (voy. MENT). ABSURDITE (a-bsur-di-té, ou, suivant la prononciation réelle, a-psur-dité), s. f. || 1° Vice de ce qui est absurde. L'absurdité d'un raisonnement. Ouvrir les yeux sur l'absurdité de ces disputes. Il était difficile de dire de quel côté il y avait le plus d'absurdité et de folie. || 2° La chose même qui est absurde. Quelle absurdité! Que sert de réfuter ces absurdités? Les impies sont tombés dans toutes les absurdités, BOSS. Hist. 11, 13. || 3° En parlant des personnes. L'absurdité de cet homme est choquante. HIST. XVI s. De toutes les absurdités, la plus absurde aux epicuriens est de desadvouer la force et l'effet des sens, MONT. II, 12. ETYM. Absurditas, de absurdus, absurde (voy. ABSURDE). ABUS (a-bu), s. m. || 1o Usage mauvais qu'on fait de quelque chose. Abus de la force. La Grèce a dû sa ruiné à l'abus de la liberté. Tout commence par la nécessité et finit par l'abus. Ils font abus de nourriture. De quoi les hommes savent-ils user sans abus? Comme il y a dans les conditions élevées plus de faux désirs, plus d'abus de son âme que dans les états inférieurs, les grands sont sans doute de tous les hommes les moins heureux, BUFF. Na •ure des anim. Qu'est-ce de communier indigne HIST. XIV S. Et aucuns se delettent en abus de deliz [plaisirs] charnels, ORESME, Eth. 203. || XVIe s. S'il est question de corriger quelques abus..., LANOUE, 85. Les appellations comme d'abus ont lieu quand il y a contravention contre les saints decrets, libertés de l'Eglise gallicane, arrest des cours souveraines, jurisdiction seculiere ou ecclesiastique; et tient-on qu'elles sont de l'invention de messire Pierre de Cugnieres, ores qu'elles semblent plus modernes, LOYSEL, 888. En appelant d'Atropos trop irée Comme d'abus, MAROT, II, 272. ETYM. Provenç. abus; espagn. et ital. abuso; de abusus, de ab, indiquant perversion, et usus, usage (voy. US). ABUSE, ÉE (a-bu-zé, zée). || 1o Part. passé. Trompé. Abusé par de vaines promesses. Abusé sur l'état des choses. Abusé et dépouillé. Nous étions bien abusés, PASC. Prov. 14. En vain du sang des rois dont je suis l'oppresseur, Les peuples abusés m'ont cru le défenseur, VOLT. Mér. 1, 4. Ma jeunesse, nourrie à la cour de Néron, S'égarait, cher Paulin, par l'exempie abusée, RAC. Bérén. II, 2. S'ABUSER, v. réfl. Se faire illusion. En cela, je me suis abusé. À moins que je ne m'abuse. Voulant nous affranchir, Brute s'est abusé, CORN. Cinna, II, 2. Mais tu t'abuseras, MOL. l'Étourdi, 1, 10. Vois si je m'abuse, RAC. Baj. III, 3. Mais moi-même.... me serais-je abusée? ID. Baj. III, 6. Penses-tu que je sois moins épouse que mère? Tu t'abuses, cruel.... VOLT. Orphel. IV, 6. En conseiller d'Etat, de discours je m'abuse, REGNIER, Élég. II. REM. Pascal a dit: Il n'est pas possible de s'abuser à prendre un homme pour un ressuscité. Cet emploi, qui peut très-bien être accepté, est un archaïsme. Voyez-en un exemple plus bas dans un texte de Lanoue. HIST. XIV s. Comme Phalaris qui tenoit une enfant et avoit concupiscence de abuser en par delettation de luxure inconveniente, ORESME, Eth. 104. || XV S. Me faites, vous et raison, Aucune declaration; Ou de votre fait suis abus, Pour ce que dit avez dessus, LA FONT. 675. Povre homme, tu t'abuses bien; Par ce chemin ne feras rien, Si tu ne marches d'autre pas, Nat. à l'Alch. 31. Las! ne suis le premier de France Qui sotement s'est abusé, CH. D'ORL. Rond. 34. Ausquels fut dit pour le dict seigneur, qu'ils s'abusoient et que le dict signeur |