Christ, Moïse vous l'a accordé, mais il ne l'a accordé | du cœur? J. J. ROUSS. Hél. 1, 10. Toute religion qui l'en devoit rendre au soudanc Damiete... ID. 237. REM. 1. S'accorder, dans le sens d'être d'accord, régit l'infinitif avec à : Les évangélistes s'accordent à nommer saint Pierre devant tous les apôtres. On se sert aussi, bien que plus rarement, de la préposition de: Ils s'accordèrent tous de prendre ce parti. || 2. Accorder, dans le sens de reconnaître, régit l'indicatif ou le subjonctif, si la phrase est affirmative: J'accorde que cela est ou que cela soit, qu'il le fera ou qu'il le fasse; mais le subjonctif seulement, si elle est négative: Je n'accorde pas que cela soit. Quand la phrase est affirmative, le sens est différent avec le subjonctif ou l'indicatif : J'accorde que cela soit, signifie une concession provisoire; je ne sais si cela est, mais je l'accorde. Au contraire, j'accorde que cela est indique une concession définitive: vous m'avez convaincu; je donne mon assentiment. || 3. Accorder, dans le sens de octroyer, veut toujours le subjonctif: J'accorde que vous fassiez cela. J'ai accordé à mon fils qu'il allât à Paris. On pourrait aussi, au temps passé, se servir du conditionnel: Il lui accorda qu'il irait à Paris. Autrement, on emploie de avec l'infinitif: Je vous accorde de faire cela, d'aller à Paris. SYN. ACCORDER, RACCOMMODER, RÉCONCILIER. Mettre l'union entre des personnes qui sont en opposition. On accorde ceux qui sont en dispute pour des prétentions ou des opinions. On raccommode ceux qui se sont brouillés. On réconcilie ceux qui entretiennent entre eux des inimitiés. Entre les gens qu'on accorde, il peut n'y avoir rien de personnel; entre les gens qu'on raccommode ou qu'on réconcilie, des affaires personnelles, des passions, des intérêts sont toujours intervenus. La nuance est faible entre raccommoder et réconcilier. Raccommoder est plus familier que réconcilier, et quand il est nécessaire de les distinguer, il ya entre eux la différence qu'il y a entre la brouille et l'ini- | mitié. mot français concorder et les mots latins parallèles, concors, vecors, excors. Concordare a en latin presque tous les sens d'accorder, et Ovide a dit : « Con cordant carmina nervis. » Accorder, dans l'acception de mettre d'accord un instrument de musique, est donc non la signification propre, mais la signification figurée. ACCORDEUR (a-kor-deur), s. m. || 1° Celui qui cherche à arranger les différends. || 2° Celui qui accorde certains instruments. Un accordeur de pianos. Il n'est guère usité aujourd'hui que dans ce dernier ETYM. Bourguig. écodai; provenç. et espagn. acordar; ital. accordare. D'après Ménage, accorder vient de corda, corde. C'est une erreur; il vient de HIST. XI S. A Charlemagne [il] se voudrat acor-à et cor, coeur (voy. ce mot), comme le prouvent le der, Ch. de Rol. 185. Mais Guenelon fai (fais) acorder au rei, ib. 285. || x11 s. Se m'i poez par enging acorder, Ronc. p. 4. A cel conseil s'acordent tel cinq cent chevaliers, Sax. 16. Les enemis faisiens nous faisions] acorder et païer mettre en paix, ib. Sire, car faites mander Vos barons et acorder, HUES DE LA FERTE, Romanc. p. 191. Bien fust ore la terre de mon pere escillie [ruinée], Se la guerre ne fust acordée et païe [appaisée], AUDEFROI LE BASTARD, Rom.p.12. || x111s. Si ne se purent à cele fois acorder, por ce qu'il lor sembla qu'il n'avoient mie encore deniers assez, VILLEH. 8. Et s'acorderent entre aux [eux] à ce qu'il se trairoient envers Venise, ID. ib. 10. Dame,bien m'i puis acorder, la Rose, 5523. Li aucun des homes voelent dire que.... mais je ne m'i accort pas, BEAUM. X, 9. En heritages qui sont tenu en vilenages, s'acorde nostre coustume à l'usage de France, ID. XVIII, 24. Et por ce je m'acort que longe prison li soit baillie, in. xxx, 19. Que la vieille sa mere s'est au roi acordée.... Berte, 16. Ensi s'accorderent tout au mainsné [puîné], Chr. de Rains, p. 3. Au conseil que nous lui donames s'acorda li rois, dont la royne fu moult lie. JOINY. 288. Je lui demandai au quel avis il s'acordoit, et il me dit Je m'acorde que nous nous laissons tous tuer; si nous en irons tous en paradis. Mais nous ne le creumes pas, ID. 240. Le traité de l'acorder fu tel que sens. HIST. XVI S. Ils se moquoient des grandes diffe rences de religion, louoient les accordeurs.... D'AUB. ш, 363. ETYM. Accorder. ACCORDOIR (a-kor-doir), s. m. Sorte d'outil qui sert à accorder certains instruments de musique. ÉTYM. Accorder. ACCORE (a-ko-r'), s. m. || 1° Terme de marine. Contour d'un banc, d'un écueil. || 2o Pièce de bois qu'on dresse pour étayer. Les accores sont des étançons. ou fortes pièces de bois qui servent à étayer un vaisseau en construction ou en réparation. || 3° Adj. Une côte, une terre est accore, quand elle est cou. pée verticalement à la surface de la mer o fortement inclinée. - ETYM. À et l'anglais shore, rivage, accore, étai; 'o shore up, accorer. ACCORÉ, ÉE (a-ko-ré, rée), part. passé. Navire accoré. ETYM. Accore. +ACCORNÉ, ÉE (a-kor-né, née), adj. Terme de blason. Il se dit des animaux qui ont des cornes, quand elles sont d'une autre couleur que l'animal. ETYM. À et corne. tai d'un homme à lourde mine, VOLT. P. Diable. Accostez-vous de fidèles critiques; Fouillez, puisez dans les sources antiques; Lisez les Grecs, savourez les latins; Je ne dis tous, car Rome a ses Cotins, ACCORER (a-ko-ré), v. a. Terme de marine. J. B. ROUSS. Ép. III,4,à Marot. || 3o En termes de maEtayer avec des accores un bâtiment en construc-rine, en parlant d'un bâtiment, d'une embarcation, tion ou en réparation. venir se placer le long et à côté de. La chaloupe accosta le vaisseau. Ce vapeur accosta le quai. -HIST. XII° s. Ses homes se acosterent à lui, si li distrent: Bel pere, se li prophetes te deïst que..... Rois, 363. Lez Oliver s'acoste le meschin [il se met près du jeune Olivier], Ronc. 50. Et à un pilier [il] ACCORT, ORTE (a-kor, kor-t'), adj. || 1° Qui est de s'est tenuz et acostez, Th. le Mart. 148. | XIII S. gentil esprit, qui est à la fois avisé et gracieux. Il pour- Maintes fois avint que en esté il aloit seoir au bois suivait Pompée et chérit sa mémoire; Il veut tirer à de Vincennes, après sa messe, et se acostoioit à soi, par un courroux accort, L'honneur de sa ven- un chesne, JOINV. 199. Lez un fossé se plaint et geance et le fruit de sa mort, CORN. M. de Pomp.plore, Et cil lui corent andoi seure Là où il se fu acosIV, 4. Son éloquence accorte, enchainant avec tez, Ren. 18573. || XIVe s. Au lez devers la mer [i] grâce L'excuse du silence à celle de l'audace, ID. les a fais acoster; Les pors lor a tolus, et les pas desOth. 11, 1. Voyant une beauté folâtrement ac- tournez, Guesclin, 14782. || xv s. Les archers d'Ancorte, REGNIER, Sat. vII. Je ne sais comment Il faut se gleterre estoient accostés aux deux lez du chemin, taire accort ou parler faussement, ID. Sat. III. || 2° In- FROISS. 1,1, 218. || XVIe s. J'avois le latin si prest et sinuant et quelquefois flatteur. Je vis de jeunes Grec-si à la main que mes precepteurs craignoient à m'acques, vives, jolies, accortes, CHATEAUB. Itin. 11, 45. coster, MONT. 1, 194. Junia s'estant accostée d'elle D'humeur accorte, PERRAULT, Chaper. rouge, 20. familierement, elle la repoussa rudement, ID. III, Aussi ce prince [Germanicus] était-il d'un esprit doux 180. M. de Vendosme vint acoster M. de Vielleville, et accort, PERROT D'ABL. Tacite, 29. CARLOIX, IV, 16. Toutefois il s'acosta de lui pour se descharger de sa creance, ID. II, 7. [Dans le cortége] les archevesques de Cologne et de Mayence accostoyent [étaient à côté] l'empereur, SLEIDAN, p. 18. HIST. XVIe s. C'est bien le plus grand mal qu'un homme puisse avoir, Que servir une femme accorte à decevoir, RONS. 125. Le libertin courtisan est si accort, qu'il n'oublie aucun artifice pour couvrir ce qu'il sçait bien que plusieurs reprouvent, LANOUE, 510. Lyon, regnard; car vous tenez de la hardiesse et valeur de l'un, et estes accort, prevoyant et advisé comme l'autre, CARLOIX, V, 25. Tant estoit accort et ruzé en ses responses, ID. VIII, 44. - ETYM. Voltaire, tout en remarquant que ce mot n'est plus en usage dans le style noble (ce qui est vrai; pourtant on pourrait l'y faire rentrer dans quelques cas bien choisis), le tire de accord. C'est une erreur; accort vient de l'italien accorto, avisé, de accorgere (accorgersi, s'apercevoir) pour accoreggere, de a et correggere (voy. CORRIGER): accorto, mot à mot, qui s'aperçoit, avisé, habile. ÉTYM. Wallon, acoister; provenç. et espagn. acostar; ital. accostare; de ad, à, et costa, côte (voy. CÔTE). Joinville a dit acostoier, verbe fait de à et costoyer, que nous disons côtoyer. Il y avait, dans l'ancien français, le substantif acost, qui signifiait action d'accoster: Et Renart si s'en vait fuyant Qui n'avoit soing de son acost, Ren. 25915. On remarquera que nos anciens auteurs écrivaient généralement par un seul c accoster et les mots composés semblablement. Cela prouve qu'ils n'en prononçaient qu'un seul. Nous n'en prononçons qu'un seul non plus; pourquoi ne faisons-nous pas comme eux? C'est une simplification digne d'être recommandée à + ACCORTEMENT (a-kor-te-man), adv. D'une ma-l'Académie. nière accorte. Ma bouche accortement saura s'en acquitter, CORN. Méd. 11, 5. ACCOTÉ, ÉE (a-ko-té, tée, part. passé. || 1o Accoté contre un arbre. || 2o En blason, se dit des pièces qui sont posées à côté d'une autre pièce de l'écu. HIST. XVIe s. Quand il apparoit y avoir grande injustice en icelui [commandement], ne vaut-il pas † ACCOTEMENT (a-ko-te-man), s. m. || 1o Terme mieux qu'il s'excuse accortement de l'accomplir [le d'horlogerie. Rencontre vicieuse d'une roue et d'un commandement]? LANOUE, 220. Le nombre n'est pas pignon. || 2° En termes de ponts et chaussées, espace petit de ceux qui sont abreuvez de ceste fausse opi-compris entre la chaussée et le fossé, entre le ruisnion et qui la publient accortement es lieux où ils seau et la maison. frequentent, ID. 492. ETYM. Accoter. ACCOUCHÉE (a-kou-chée). || 1° Part. passé f. Cette femme ayant été accouchée par le forceps. || 2° S. f. Femme qui vient d'accoucher. | Proverbe. Elle est parée comme une accouchée, se dit d'une femme fort parée, à cause de l'habitude qu'avaient les femmes de recevoir en toilette, dans leur lit, les visites de leurs amies. || Le caquet de l'accouchée, conversation frivole, que l'on nomme ainsi à cause du babil ordinaire dans les visites qui se rendent aux femmes en couches. -HIST. XVI s. Aux accouchées laissons Ces douceresses boissons; Ce bon cidre caressons, J. LE Houx, 14. ACCOUCHEMENT (a-kou-che-man), s. m. || 1° Tout le travail de la mise au monde de l'enfant depuis les premières douleurs jusqu'à la terminaison. Accouchement heureux, laborieux. || 2° Action d'aider une femme à accoucher. Faire un accouchement, un cours d'accouchement. || 3° Fig. Difficulté qu'on éprouve à re une chose, à prendre un parti. C'était un accouchement pour lui que de traiter ce point délicat SYN. ACCOUCHEMENT, ENFANTEMENT. Le premier est un terme de médecine. et le second est un terme général. Le premier indique non-seulement l'enfantoment, mais tout ce qui le précède et le suit immédiatement; le second n'indique que l'action de mettre l'enfant au monde. Le premier a un sens passif : l'accouchement de cette femme par une sagefemme; le second n'a qu'un sens actif. - ETYM. Accoucher. ACCOUCHER (a-kou-ché). || 1° V. n. Mettre au monde. Accoucher à terme, avant terme. Elle est accouchée de deux jumeaux. Et la triste Émilie est morte en accouchant, CORN. Sert. v, 2. Que ses parents et ses voisins l'avaient vue grosse de la fille dont elle avait accouché, VERTOT, Rév. rom. v, 60. Elle vient d'accoucher d'un garçon, SEV. 3. || 2o Fig. et dans le style badin ou critique. L'un enfante des volumes, l'autre accouche d'épigrammes. Que votre esprit accouche enfin de ce que.... Le sort de ce sonnet a droit de vous toucher; Car c'est dans votre cour que j'en viens d'accoucher, MOL. ETYM. Accorte au féminin, et ment (voy. MENT). ACCOTER (a-ko-té), v. a. || 1o Soutenir à l'aide F. sav. III, 1. Mais enfin j'accouche d'un dessein Qui ACCORTISE (a-kor-ti-ze), s. f. Humeur accorte. d'une cale, appuyer par côté. Accoter sa tête. Ac-passera l'effort de tout le genre humain, REGNARD, L'accortise italienne calma la vivacité française, VOLT. coter un pot, de peur qu'il ne se renverse. || 2° S'ac- | Lég. IV, 2. Monsieur avait accouché de projets toute Louis XIV, 37. Ses souplesses [d'Orry] et son accor-coter, v. rel. S'accoter contre une muraille. Heur- la nuit, RETZ, HI, 176. Si quelquefois il n'enfantise l'avaient attaché et lié avec M. de Luxembourg tant contre une porte, en pensant m'accoter, tait pas heureusement ses idées, du moins il savait et ses amis, ST-SIMON, 131, 196. Mme d'Espinoy REGNIER, Sat. X. | 3° V. n. Etre couché sur le côté par faire accoucher heureusement ses auditeurs des vén'était qu'une mortelle qui vivait avec Mme de Sou- la force du vent, en parlant d'un navire. || 4 En rités cachées qui étaient en eux, DESFONT. Éloge bise dans l'accortise et la subordination de sa beauté horlogerie, frotter l'une contre l'autre, en parlant de Renau. || 3° S'expliquer. Parlez, accouchez enfin, et de sa faveur, ID. 59, 245. des pièces. et voyons ce qui vous inquiète. Le roi insistant, il fallut bien accoucher, et Chamillart lui dit que.... ST-SIMON, 105, 120. || 4° V. a. Aider une femme à accoucher. Accoucher une femme. Ce chirurgien accouche bien. HIST. XIII S. Dedenz le cortil au vilein, S'entreACCOSTABLE (a-ko-sta-bl'), adj. Qu'on peut abor-rent andui tout à plein; Le vilein ont moult redoté; der facilement. Les plats....N'avaient ni le maintien Lez la paroi sont acoté, Ren. 12250. || xve s. Et je me ni la grâce accostable, REGNIER, Sat. x. Si le maire sarray cy à terre, Et m'acoteray sur le coute, Afin que était noble de son chef, nous le trouverions accos- j'entende et escoute, Myst. Resurr. de N. S. table, P. L. COUR. II, 297. REM. Accoucher, v. n. se conjugue avec être quand il s'agit d'exprimer l'état, et avec avoir quand s'agit d'exprimer l'acte : Elle est accouchée depuis un mois; Elle a accouché heureusement. Loc. vic. : Elle a accouché d'hier. Dites: Elle est accouchée d'hier. -ÉTYM. Norm. acout, appui, acouter, appuyer; wallon, ascot, appui, ascoter, accoter. Dans le gé-il nevois, il y a cotte, étai, cale, cotter, serrer, assujettir; dans le franc-comtois, coute, appui. Notre verbe vient donc de à et d'un radical cote ou cotte, radical qui est sans doute celui du verbe cotir (voy. COTIR). Dans l'ancien français il est souvent difficile de distinguer accoter et accouder, qui se disait acouter. ACCOTOIR (a-ko-toir), s. m. || 1o Ce qui sert à s'ap-Novellement est acouchée, A chascun [petit] donoit + ACCOSTE (a-ko-st'). Terme de marine. Com-puyer par côté. Les accotoirs d'un carrosse, d'un faumandement d'approcher. Accoste au quai. Substan- teuil. Cela vous servira d'accotoir. || 2° Etai sur letivement, commander l'accoste. quel on appuie les navires en construction. ACCOSTER (a-ko-sté), v. a. 1° Aborder quel- HIST. XIII S. Par parole sont moult hardi; Mais qu'un qu'on rencontre. [Gens qui] vous viennent ac- tost restent acoardi, Quant vienent à un poi d'efcoster comme personnes ivres, REGNIER, Sat. 11. fort, Ren. 16712. || xive s. Il estoit preux es armes, || 2° S'accoster de, v. réfl. Prendre pour compagnon, couraigeux et hardis; Oncques en un bon fait ne fut banter, fréquenter. N'ayant point diné, Je m'accos- [ acouardis, Girard de Ross. v. 1375. || xvs. Ma dame, HIST. XIII S. Mahius de Montmorency accoucha malades, et tant fu agrevés qu'il morut, VILLEH. 89. Li quens del Perche s'acoucha de maladie, ID. 29. La comtesse Marie si acoucha d'une fille, ID. 180. sa bouchée, Ren. 363. Et pour les dites maladies ['] acouchai au lit malade en la mi careme, JOINV. 237. Car trois jours devant ce que elle acouchast, lui vinrent les nouvelles que li rois estoit pris, ID.252. Et avint antre ces entrefates que la reïne fust preste d'acouchier; et lo jor devant que ele acouchast.... MERLIN, fo 68, recto. | XIV S. Si le [Piètre] leva de fons [fut sa marraine] la royne jolie, Qui d'une fille estoit à ce temps acouchie, Guesclin, 8621. | xve s. Après advint que celle dame fut enceinte, et le dit roi, son mari, accoucha malade au lict de la mort, FROISS. I, I, 49. L'abbesse, qui belle et jeune et en bon point lors estoit, nagueres s'acouche malade, L. XI, Nouv. 21. Advint qu'elle fut malade et au lit de la mort acou chée, ID. Nouv. 51. Là accoucha malade messire Henry de Bar en une ville que on nomme Trevise, Bouc. 1, 27. || xvi s. Ci dessous git estendue et couchée, Une qu'amour si bien vaincue avoit, Que plusieurs fois elle en fust accouchée; Mais c'estoit mal dont elle relevoit, ST-GELAIS, 197. ....où les femmes s'accouchent sans plainte et sans effroy, MONT. 1, 113. Une montagne fut quelque fois en travail d'enfant, et puis enfin elle s'accoucha d'une souris, AMYOT, Agés. 63. Elle s'accoucha en la prison d'un beau fils que.... ID. Dion, 72. ETYM. Bourguig. écouchai; picard, acouker. On voit par l'historique que accoucher ou s'accoucher signifie proprement se coucher, s'aliter; ce n'est que peu à peu qu'il a pris le sens exclusif de se mettre au lit pour enfanter. De à et coucher. ACCOUCHEUR, EUSE (a-kou-cheur, cheû-z'), s. m. et f. Celui, celle qui pratique les accouchements. S'agit-il de chercher une nourrice, on la fait choisir par l'accoucheur, J. J. ROUSS. Ém. 1. · ETYM. Accoucher. +ACCOUDEMENT (a-kou-de-man), s. m. || 1° L'action de s'accouder. || 2o Art militaire. Etat de rapprochement des soldats d'infanterie dans les rangs. - ETYM. Accouder. ACCOUDER (S') (a-kou-dé), v. rést. S'appuyer du coude. Il s'était accoudé sur la table. accouplements, et pas un seul couple. || 3° Con- qu'on a déjà accourci. L'usage ne lui a pas laissé HIST. XVIe s. L'homme en l'accouplement.... HIST. XII s. Cortoisement se sont aparillié; Li auquant ont lor estriers acorcié, R. de Cambrai, 94. || XIIIe s. Les quarante jours que li home poent prendre, ne lor pot li quens [comte] acorchier, mais alongier les pot, s'il veut, BEAUM. LXV, 4. Dieu a pooir d'alongier nos vies et d'acourcir, JOINV. 260. Car mains acorcent bien lor vie, Ains que l'umor soit defaillie, la Rose, 17193. || xv s. Si le voyage y estoit accoursé, les chrestiens y viendroient communement, toujours conquerant avant, FROISS. ETYM. Accoupler. III, IV, 15. || XVIe s. Ny les maladies ne l'accourACCOUPLER (a-kou-plé), v. a. || 1° Disposer par cissent [ l'espoir d'une longue vie], MONT. I, 78 couples, deux à deux. Ces deux personnes sont mal Nous accourcirons le temps à force d'honnestes proaccouplées. Accoupler des boeufs, les mettre en- pos, MARG. Nouv. 10. La main de Dieu n'est point semble sous le joug. Accoupler des mots qui ne vont accourcie, qu'il ne nous puisse sauver, et son oreille pas ensemble. Les âmes humaines veulent être ac- n'est point estoupée, qu'il ne nous puisse ouïr, couplées pour valoir tout leur prix, J. J. ROUSS. Hel. CALV. Inst. 589. Il s'avança pour desloger Pluviaud ACCOUDÉ, ÉE (a-kou-dé, dée), part. passé. Ac-11, 13. || 2° En parlant des animaux, apparier le de Marans, et, par là, commencer d'accourcir le coudé sur le balcon, il regardait la foule. mâle et la femelle. || 3° S'accoupler, v. réf. S'u-commerce et les vivres aux Rochelois, D'AUB. Hist. nir pour la reproduction, en parlant des animaux. 1, 325. Je ferai accourcir ceux qui s'eleveront conLes ours s'accouplent au commencement de l'hiver. tre moi, ID. ib. III, 461. ....la pauvreté, des muses HIST. XII s. Si's [si les] acoplons deus et deus l'héritage, La quelle est à ceux-là reservée en paras chevaus, Ronc. 150. || XIIIe s. Deus ciens [chiens] tage, Qui, dedaignant la cour, fascheux et mal plaiacoplés, Ch. d'Ant. vi, 502. Moult menace Tybert sans, Pour allonger leur gloire accourcissent leurs et jure, A lui se voudra acoupler [assaillir], Se ja- ans, DU BELLAY, le Poëte courtisan. mais le puet encontrer, Ren. 2499. Li braconier les chiens descoplent; Et li brachet au leu s'acoplent; Et Ysengrin moult se herice, Ren. 1222. Li veneres sans plus d'arest A fait acopler les levriers, ib. 22337. Leurs engins avoient si acouplez aus chauciées que l'ost avoit fait pour boucher le flum, que nulz n'osoit aler aus chas chastiaus, JOINV. 223. | XIV s. Au mast [ils] ont les enfants loiés [liés] et acouplés, Et il reclaiment Dieu, qui en crois fu penés, Baud. de Seb. IX, 500. Laiens y ot pillars qui firent à blasmer; Bertran les fit trestous lier et acoupler, Guesclin, 20383. || xv s. Si ce diable le commença à acoupler et le bon chevalier de soi defendre, L. XI, Nouv. 70. || XVIe s. Jamais l'homme ne voudroit s'accoupler avec la femme, PARE, XVIII, 1. Force haims [hameçons] dont il accouployt souvent les hommes et les femmes, en compaignies où ils estoyent serrez, RAB. Pant. II, 16. Il acoubla les doigz, de mode que le pouce dextre touchoyt le guausche, et le petit guausche touchoyt le dextre, ID. Pant. II, 19. C'est mal accouplé, ce me semble, Vivre à l'aise et savoir ensemble, MAROT, IV, 155. Car si tu as des mots tant seulement soucy, Tu seras bien grossier et lourdaut, ce me semble, Si par art tu ne peux en accoupler ensemble Quelque peu.... DU BELLAY, IV, 85, recto. Il meit aussi tost la main à l'espée; mais ainsi comme ilz estoient accouplez ensemble [aux prises].... AMYOT, Alex. 27. HIST. XII s. Sur l'erbe verte ont les tapis getez; Raoul s'i est couchiés et acoutez, R. de Cambrai, 51. XIIe s. Et la mauvaise vieille s'est lez lui acoutée, Berte, 16. En un anglet [je] m'alai toute seule acouter, ib. 112. Deleiz le roi s'est Rollan acouteiz, Ger. de Viane, 1227. Et Renart, qui tant à mal est, Desus le puis s'est acoutez, Grains et mariz et trespensez, Ren. 6615. Et ainçois que li rois fust couciés, entrerent il en la sale où li rois Henris estoit acousté sour une coute, Chr. de Rains, p. 11. XIV s. Dessus une fenestre s'est alé aqueuter, Guesclin, dans DU CANGE, accubitus. || XVIe s. Et s'estant acouldé à l'une des fenestres de sa chambre, CARLOIX, II, 9. ETYM. Norm. acouter; picard, akeuter; provenç, acodar, acoudar, acoltar; espagn. acodar; de adcubitare, de ad, à, et cubitus, coude (voy. COUDE). ACCOUDOIR (a-kou-doir), s. m. || 1o Ce qui sert à s'accouder. || 2o En architecture, balustrade ou mur à hauteur d'appui devant une croisée, ou à l'extrémité d'un mur de terrasse, ou entre les piédestaux et les socles des colonnes. || Loc. vic. Une accoudoire. -HIST. XVI s. Mectre en la dicte garde-robe trois plattes-bendes et, par le devant, acouldouers, Bibl. des Charles, 4o série, t. III, p. 63. On a dit aussi accoudiere: Il donna de l'esperon à son cheval, et le fit sauter par dessus les accoudieres dedans la Loire, DES PERIERS, Cont. 57. ETYM. Accouder. -- ETYM. A et couple; Berry, accoubler. ACCOURCI, IE (a-kour-si, sie), part. passé. Par un chemin accourci. Une phrase heureusement accourcie. Ceux qui.... Virent dès le matin leur beau jour accourci, MALH. 1, 4. Le bras du Seigneur estaccourci? FLECH. Serm. 1, 168. † ACCOURCIE, s. m. Terme de marine. Passage ménagé dans le fond de cale et des deux côtés pour aller de la poupe à la proue le long du vaisseau. † ACCOUÉ, ÉE (a-kou-é, ée), part. passé. Attaché par la queue. Chevaux accoués ensemble. +ACCOUER (a-kou-é), v. a. || 1o Attacher des che-il vaux ensemble, de manière que le licou de celui qui suit soit lié à la queue de celui qui précède; de la sorte ces animaux marchent à la file. || 2° Terme de chasse. Se dit de l'action du veneur qui suit le cerf et le joint pour lui donner le coup au défaut de l'épaule ou lui couper le jarret. Le veneur vient d'accouer le cerf. Le cerf est accoué. - HIST. XVIe s. Nous n'avons pas faict marché, en nous mariant, de nous tenir continuellement accouez l'un à l'aultre, MONT. IV, 108. -ETYM. À et queue. Provençal, acoatar; italien, accodare. Accouer est proprement suivre à la queue. ACCOUPLE (a-kou-pl'), s. f. Terme de vénerie. Lien avec lequel on attache les chiens ensemble. HIST. xv s. Les acouples de ses nerfs qui les tenoient ensemble, PERCEFOR, t. V, f. 95. ACCOUPLE, ÉE (a-kou-plé, plée), part. passé. 1° Boeufs accouplés. Mots mal accouplés ensemble. || 2o En termes d'architecture, colonnes accouplées, ceiles qui, étant deux à deux, s'entre-touchent par leurs bases et leurs chapiteaux. || 3° Au jeu de trictrac, dames accouplées, deux dames sur la même flèche. ACCOUPLEMENT (a-kou-ple-man), s. m. || 1° Assemblage par couples. Accouplement de boeufs pour la charrue. Accouplement de colonnes, arrangement de colonnes disposées deux à deux. || 2° Conjonction du måle et de la femelle, en parlant des animaux. Le mulet vient de l'accouplement de l'àne et de la jument. Dans l'espèce des cailles il y a des | ETYM. A et court; provenç. acorchar, accorsar; catal. acursar; espagn. acortar; ital. accorciare. Dans l'ancien français le verbe est généralement de la première conjugaison, acorcier. ACCOURCISSEMENT (a-kour-si-se-man), s. m. Diminution d'étendue ou de durée. Accourcissement du chemin, des jours. HIST. XVI S. Boiteux à raison de l'accourcissement de la jambe, PARÉ, XVII, 13. ETYM. Accourcir. ACCOURIR (a-kou-rir), v. n. J'accours, j'accourus, j'accourrai, accourant, accouru; se conjugue comme courir. Courir vers. Il accourt à Paris. On accourait de toutes parts vers le lieu de l'incendie. On accourut lui annoncer l'heureuse nouvelle. J'accours, pour vous en faire un funeste rapport, CORN. Rod. v, 4. Mon père, à ma venue, accourt les bras ouverts, ROTROU, Herc. m. iv, 2. Quand verrai-je de toutes parts Tes peuples en chantant accourir à tes fêtes? RAC. Esth. 1, 2. A vos genoux bientôt s'il accourait se rendre ? DUCIS, Abuf. 1, 3. Accourez, peuples; venez contempler dans la première place du monde la rare et majestueuse beauté d'une vertu toujours constante, BOSS. Marie-Thérèse. Au premier bruit d'un mal si étrange on accourait à Saint-Cloud, ID. Duch. d'Orl. Phalante accourait au secours de son frère, FEN. Tél. XVI. Quand on fit les funérailles du roi, pendant quarante jours les peuples les plus reculés y accoururent en foule, ID. ib. 11. Vous m'êtes, en dormant, un peu triste apparu; J'ai craint qu'il ne fût vrai; je suis vite accouru. Ce maudit songe en est la cause, LA FONT. Fab. vIII, 44. REM. Accourir se construit avec l'auxiliaire avoir et l'auxiliaire étre. L'on se sert du premier quand on a particulièrement l'intention d'exprime: l'action d'accourir; et du second, quand on a l'intention d'exprimer l'état d'une personne qui est accourue. Elles ont accouru en hâte nous porter secours; elles sont accourues et ont contemplé ce triste spectacle. ACCOURCIR (a-kour-cir), v. a. ||1° Rendre plus court. Accourcir une robe, un bâton, un discours, une scène. Les Parques ont accourci le fil de ses jours, FEN. Tél. XIX. Et ma jalouse humeur t'est un monstre HIST. XI S. De son palais vers les autres [i] plus fort Que tous ceux dont tes bras ont accourci le acurt, Ch. de Rol. 182. || XIIe s. Li Sarazins acort à sort, ROTROU, Herc. m. 1, 3. Que n'ont tant de grant espois [hâte], Ronc. p. 26. Jo n'ai pas trait géants accourci mon destin? ID. ib. III, 3. Le beau fil m'espée, ne jo ne li cur sure; N'autrui ne baillerai de tes jours ne peut être accourci, TRISTAN, Mariane, la cruiz, qui k'i acure [quelque soit celui qui y ac11, 3. || 2° Accourcir son chemin, prendre un che-coure], Th. le Mart. 36. XIIIe s. Lor gent les min de traverse qui diminue la distance. || Absolu- en relevent qui là sont accouru, Berte, 101. S'ele est ment: Prenez le bois, et vous accourcirez. || 3° Ren- bele, tuit i aquerent, Tuit la porsivent, l'eneurent, dre brève une syllabe qui est longue. Un Romain au- la Rose, 8629. Por Dieu et por sa mere ne nous derait sifflé un acteur qui eût allongé ou accourci une cevons pas, Nous veons que la mort aqueurt plus que syllabe mal à propos, D'OLIVET, Pros. Fr. || 4° Terme le pas, J. DE MEUNG, Test. 162. || xv s. Et vinrent de chasse. Accourcir le trait, le ployer à demi ou tout messagers accourans jusques à Paris, FROISS. II, à fait pour tenir le limier plus court. || 5° S'accourcir, 265. || XVIe s. Tel defaut nous contraint d'accourir v. réfl. Devenir plus court. [II] s'allonge, s'accour- aux medecins en la necessité, o. DE SERRES, 885. cit, Ses muscles étendant, REGNIER, Sat. 1. S'il ETYM. A et courir; provenç. accorre; espagn, arrive que ce muscle s'accourcit, DESC. Pass. 7. Je acorrer; ital. accorrere. souhaitai que ma vie pût s'accourcir, FEN. Tél. v. Lorsque les jours s'accourcissaient, le roi travaillait le soir chez Mme de Maintenon, ST-SIMON, 417, 13. Locut. vic. Les jours accourcissent. Dites : Les jours s'accourcissent, ou les jours diminuent. Accourcir n'est pas un verbe neutre. SYN. ACCOURCIR, RACCOURCIR. Proprement raccourcir devrait signifier accourcir de nouveau ce +ACCOURRES (a-kou-r'), s. f. plur. Plaines entre deux bois, où l'on place les dogues et les levriers qui doivent coiffer l'animal au débucher. † ACCOURSE (a-kour-s'), s. f. Terme d'architecture. Galerie extérieure par laquelle on communique dans les appartements. ACCOURU, UE (a-kou-ru, rue), part. passé d'accourir. La foule accourue à ce spectacle. ACCOUTRÉ, ÉE (a-kou-tré, trée), part. passé. || 1. Femme simplement accoutrée. || 2° Fig. Accoutré de toutes pièces, maltraité en paroles ou en actes. ACCOUTREMENT (a-kou-tre-man), s. m. || 1o Le vêtement considéré dans son ensemble. L'or.... N'est pas moins en leurs mœurs qu'en leurs accoutrements, MALH. VI, 40. Le bailli, grave personnage, Endossera l'accoutrement Sous lequel assez rarement Il rend justice en ce village, CHAUL. à la Duch. du Maine. || 2° En mauvaise part, vêtement arrangé bizarrement. Dans un misérable accoutrement. L'intendant qui devait accompagner le roi fut choqué de l'accoutrement de MM. les Scrittori, P. L. COUR. Lettr. II, 81. -HIST. XVI s. Accoustré et revestu tout ne plus ne moins et des mesmes accoustremens que le sont tels ouvriers, AMYOT, Alc. 65. Comme les accoutremens nous eschaufent, non de leur chaleur, mais de la nostre qu'ils conservent, CHARRON, Sagesse, I, 17. — ÉTYM. Accoutrer; bourguig, écoutreman; Berry, accoustrement (l's se prononce). ACCOUTRER (a-kou-tré), v. a. ||1° Mettre des habits sur le corps de quelqu'un. On l'a plaisamment accoutré. || 2° Fig. Maltraiter en paroles ou en actes. Pendant son absence, on a parlé de lui, et on l'a accoutré de toutes pièces. Le pèlerin.... de horions laidement l'accoutra, LA FONT. Contes, Coc. 13° S'accoutrer, v. réft. Cette femme n'a pas de goût, elle s'accoutre ridiculement. HIST. XIIIe s. Il ne s'en pooit pas tenir Qu'il ne lui portast reverence Par la force d'accoustumance, la Rose, 6268. || XIV s. Les autres par malvese acoustumance, les autres pour la très grant malice et perversité de leur nature, ORESME, Eth. 203. Et est telle qualité acquise par estude ou par acoustumance, ID. ib. 32. Convient que l'ame de l'auditeur soit preparée par bones acoustumances à ce que elle se delette et esjoisse en bien, ID. ib. 325. || xve s. Urbain VI voult retrancher aux cardinaux plusieurs choses de leur droit et outre leurs acoustumances, FROISS. II, II, 48. || xvi s. Elle gaigna cela par l'accoustumance qui.... MONT. I, 105. ETYM. Accoutumer; picard, acoutumanche; provenç, acosdumnansa ; ital. accostumanza. ACCOUTUMÉ, ÉE (a-kou-tu-mé, mée), part. passé et adj. || 1° Qui a pris une habitude. Accoutumé à la guerre. Accoutumé, dès la jeunesse, aux luttes populaires. Tribu accoutumée à vivre sous les armes. Peu accoutumé à entendre la vérité. Une âme accoutumée aux grandes actions Ne se peut abaisser à des soumissions, CORN. Cid. II, 7. Vous irritez un roi dont vous voyez l'armée Nombreuse, obéissante, à vaincre accoutumée, ID. Nic. III, 2. Vos maux sont accoutumés désormais à ces divins remèdes, MASS. Recherch. Nourri dans l'abondance, au luxe accoutumé, VOLT. Henr. x. À ces viles grandeurs ton âme accoutumée, ID. Fanal. 1, 4. HIST. XIII S. Luxure confond tout là où ele Mon âme à la vengeance est trop accoutumée, ID. s'acoutre, J. DE MEUNG, Test. 1809. || xve s. Et ses Orphel. v, 4. Ma raison, chaque jour, s'y voit acdivers tours m'a monstrez, Biens et maulx ensemble coutumée, ID. Zaïre, 1, 1. Accoutumé à vivre de accoustrez, Non pas petis, mais tous oultrez, AL. peu, FÉN. Tel. v. || 2o Passé en habitude, habiCHART. Livre des quatre Dames. Car d'eulx vous pre- tuel, ordinaire. A l'heure accoutumée. Cérémonez la matiere, Et des cieulx la forme premiere nies accoutumées. Cela a manqué à la fortune acPour quanque soit que labeuriez, Ou à vos labeurs ac- coutumée de César. Reprends auprès de moi ta soustriez, l'Alch. à Nat. 42. Quelque deux mille place accoutumée, CORN. Cinna, v, 3. Forme aclances.... qui n'estoient point si bien acoustrez que coutumée, ID. Othon, HI, 4. Au milieu d'un petit ceulx de dedans Paris pour la longue paix qu'ils nombre de témoins domestiques et accoutumés, le avoient eue, COMM. 1, 8. Les mieulx parés et acous- personnage cesse, et l'homme prend sa place, MASS. trez qui pourroient estre, ID. II, 4. Luy fist faire Or. fun. Madame. || 3° À l'accoutumée, loc. adv. À quatre grosses nefz qu'il luy fist acoustrer au port l'ordinaire, comme de coutume Me promenant un de la Vere [Hollande], ID. III, 6. || XVI s. Ils leur jour, à l'accoutumée, BALZ. le Prince, avant-propermettoient d'accoustrer leurs cheveux et embellir pos. Vous agirez donc à l'accoutumée, par le seul leurs armes et leurs habillemens, AMYOT, Lyc. 46. sentiment de la vertu, ID. liv. VIII, lett. IV. Le pape Pisistratus donna à entendre que ce avoient esté ses n'osa recevoir l'hommage annuel du royaume de ennemis, qui l'avoient ainsi mal accoustré [blessé], Naples, que le connétable Colonne se préparait à ID. Sol. 63. Il fit aussi accoustrer et fortifier le fort lui rendre à l'accoutumée, SAINT-SIMON, 96, 22. Il de Piræe, ID. Thém. 38. Toutes sortes de viandes [le P. Tellier] ne me parla plus pour cet emploi, exquisement accoustrées, ID. Lucull. 8o. Ses gens mais d'ailleurs toujours à son accoutumée, ID. 369, lui avoient fait accoustrer à disner, CARL. III, 12. 429. David jouait de la harpe devant Saul comme — ETYM. Berry, accoustrer (l's se prononce); bour-à l'accoutumée, VOLT. Phil. IV, 315. Nous enguig. écoutrai; provenç. acotrar. Mot d'origine trons enfin dans la grotte dont il tient la clef; tout obscure. Sylvius le tire de adconsternere; Caseneuve, s'y passe comme à l'accoutumée, ARNAULT, le Sexade cultellatus qui, dans le moyen âge, a signifié génaire, t. III, p. 232. plissé, vestis cultellata, habillement plissé, et, de ACCOUTUMER (a-kou-tu-mé) || 1° V. a. Faire ià, habillement en général; mais rien n'indique que prendre une coutume. Vous avez accoutumé votre ce mot ait passé dans la langue vulgaire. D'autres fils à ne point vous cacher ses secrets. Accoutumer le tirent de cotte, jupe, ancien allemand chozza. Gé- un taureau à la charrue. Accoutumer un Etat libre nin le tire de coustre, cuistre, custos: Accoutrer, à la servitude. Il accoutuma ses troupes à.... La dit-il, c'est arranger, mettre en ordre, comme fai- bonne éducation des enfants qu'on accoutumait à soit le coustre des ornements de l'église. On peut l'obéissance, au travail, à la sobriété, à l'amour des penser, à cause du sens et de l'orthographe, à cou- arts ou des lettres, FÉN. Tél. II. Accoutumez vos dre, cousu, cousture; et Diez a donné cette étymo- peuples à suivre inviolablement les règles, ID. ib. logie. Il y a pourtant une objection: c'est le proven- III. D'autres peuples, profitant de votre imprudence, çal acotrar, qui, dans cette hypothèse, devrait attirent chez eux les étrangers et les accoutument être acostrar. Il faut remarquer que les exemples à se passer de vous, ID. ib. Il trouve moyen de cités par Raynouard appartiennent seulement à la nous apaiser, de nous accoutumer insensiblement Chronique des Albigeois, écrit qui est du x siè- au discours de sa passion, MOL. Préc. Rid. 5. Et cle; on pourrait supposer qu'il est venu du français l'indigne prison où je suis renfermé, A la voir de dans le provençal mais cela n'est qu'une conjec- plus près m'a même accoutumé, RAC. Baj. II, 6. ture, et l'étymologie de accoutrer reste incertaine. La main qui vous opprime et que vous soutenez, † ACCOUTREUR (a-kou-treur), s. m. Ouvrier ti- Les accoutume au joug que vous leur destinez, CORN. reur d'or qui resserre et polit le trou de la filière. Sert. III, 2. || 2° Avoir accoutumé, v. n. (Usité seuETYM. Accoutrer. lement aux temps composés: j'ai accoutumé, j'aurai accoutumé, que j'aie accoutumé, que j'eusse accoutumé; il veut, avec un infinitif, la préposition de) Avoir coutume. Il cite ce passage selon les Septante, comme il avait accoutumé, BOSS. Hist. II, 7. Les hommes n'ayant pas accoutumé de former le mérite, PASC. Rel. 51. Je n'ai point accoutumé de dissimuler mes défauts, CORN. Ex. d'Hor. La colère du roi, comme dit Salomon, Est terrible, et surtout celle du roi lion; Mais ce cerf n'avait pas accoutumé de lire, LA FONT. Fab. VIII, 14. Allez, monsieur, on voit bien que vous n'avez pas REM. « Ce mot, dit Bouhours, qui commençait accoutumé de parler à des visages, MOL. Mal. im. à vieillir du temps de Vaugelas, s'est rétabli peu III, 6. Comme les rois, par grandeur et par dignité, à peu; on le dit et on l'écrit tous les jours. » ont accoutumé de traiter leurs grandes affaires par Cependant Marg. Buffet, Observ. p. 60, en 1668, l'entremise de leurs ministres, FLECH. Panég. 1, remarque que c'est un méchant terme qui ne se dit | 279. Ils sont accablés d'un fardeau qu'ils n'ont pas ACCOUTUMANCE (a-kou-tu-man-s'), s. f. Action de s'accoutumer. La jeunesse change de goûts par l'ardeur du sang, et la vieillesse conserve les siens par l'accoutumance, LAROCHEF. Ref. 409. C'est une marque de l'accoutumance au péché, que de pécher sans remords, BOSS. Habit. 4. Lorsque J. C. a assuré que son joug était doux et léger, il nous a-ordonné en même temps de le porter chaque jour l'onction est attachée à l'accoutumance, MASS. Carême, Salut. L'accoutumance ainsi nous rend tout familier, LA FONT. Fab. IV, 10. accoutumé de porter, ID. ib. 11,354. Quelles précautions n'avait-il pas accoutumé de prendre! in. Letell. Je ne sais; mais vous n'avez pas accoutumé d'être ainsi, BRUEYS, le Muet, III, 2. Les animaux qui cnt accoutumé de ne sortir que pendant la nuit, FEN. Tél. XVIII. Thalès avait accoutumé de remercier les dieux de trois choses d'être né raisonnable plutôt que bête; homme plutôt que femme; grec plutôt que barbare, ID. Philosoph. Thalès. L'ambition dont il était dévoré se trouvant jointe à une vanité excessive, il prit le chemin qu'ont accoutu mé de tenir ceux qui affectent la tyrannie, VERTOT, Rév. rom. VII, 247. L'avocat ou conseil qu'on avait accoutumé de donner aux accusés, VOLT. L. XV, chap. 42. Une terre sur laquelle nous avions accoutumé de lever le cens, MONTESQ. Esprit, xxx, 15. Les vierges avaient accoutumé de laver leurs robes d'écorce dans ce lieu, CHATEAUB. Atala, 235. || En ce sens, accoutumer prend aussi pour sujet un nom de chose. La connaissance des premiers principes n'a pas accoutumé d'être appelée science, DESC. Rép. 2. Mes lettres n'avaient pas accoutumé de se suivre de sí près ni d'être si étendues, PASC. Prov. 16. || Construit ordinairement avec l'auxiliaire avoir, il peut prendre aussi l'auxiliaire être : On est accoutumé de se laisser aller au péché par les caresses des femmes, PASC. Prov. 15. Le soin qu'on eut de garnir la salle d'une foule de docteurs, moines et mendiants, qui n'étaient pas accoutumés de s'y trouver, fit dire à Pascal.... VOLT. L. XIV, chap. 37. Cette solitude, il [le duc d'Orléans] était trop accoutumé du bruit pour la pouvoir supporter, SAINT-SIMON, 326, 19. || Des grammairiens ont signalé comme une locution vicieuse l'emploi de l'auxiliaire être; on voit que de très-bons auteurs s'en sont servis, et il ne peut y avoir aucun scrupule à s'en servir aussi après eux. || On remarquera que, neutre, ce verbe n'est employé qu'aux temps composés; mais il n'en faut pas conclure qu'il ne soit pas verbe neutre; l'emploi que nous en faisons de cette manière n'est qu'un débris de l'ancien usage, suivant lequel accoutumer pou│vait être neutre aux temps simples comme aux temps composés (Voy. HISTORIQUE). S'ACCOUTUMER, v. réfl. Contracter une habitude. S'accoutumer aux armes. Il s'était accoutumé à se contenter de peu. Une volonté indocile qui ne peut s'accoutumer au joug, BOURD. Pensées, t. 11, p. 74. Ses yeux même pourront s'accoutumer aux miens, RAC. Bérén. III, 2. Ah! ma sœur, puisqu'enfin mon destin éclairci Veut que je m'accoutume à vous nommer ainsi.... CORN. Hér. III, 1. Bientôt on s'accoutume à des maîtres nouveaux, VOLT. Irène, v, 6. Descends du haut des cieux, auguste vérité, Que l'oreille des rois s'accoutumé à t'entendre, ID Henr. 1. Comment avez-vous pu vous accoutumer au secret dans une si grande jeunesse? FÉN. Tél. 111. Ils deviendraient comme un homme qui a de bonnes jambes et qui, perdant l'habitude de marcher, s'accoutume enfin au besoin d'être toujours porté comme un malade, ID. ib. VIII. Mais du nom des Césars Rome toujours charmée, Sous un si noble joug s'est trop accoutumée, M. de Néron, v, 4. S'accoutumer veut d'ordinaire à avec l'infinitif; mais on dit aussi de. On s'accoutume de donner, comme le monde, à toutes les passions, des noms adoucis, MASS. Conf. Fuite du monde. Il vous inporte de vous accoutumer de bonne heure de hair l'injustice, voir. Lett. 9. || S'accoutumer avec. Il a eu beaucoup de peine à s'accoutumer avec ce voisin que le hasard lui a donné. Il faut s'accoutumer de bonne heure avec ces sortes d'idées,' si l'on veut se les rendre familières. SYN. S'ACCOUTUMER À, S'ACCOUTUMER AVEC. On emploiera de préférence avec, quand s'accoutumer s'approchera du sens de se familiariser. On s'accoutume avec quelqu'un, quand on se fait à ses manières. S'accoutumer avec le péril, c'est devenir familier avec le péril et en faire une sorte de connaissance; s'accoutumer au péril, c'est, y étant souvent exposé, le considérer comme une chose habituelle et qui ne surprend plus. S'accoutumer avec exprime donc quelque chose de plus intime, de plus étroit. HIST. XII S. En leur terres n'est il mie accoustumé que il le facent, VILLEH, 94. Il apartient au bailli savoir quix avocas acoustument à pledier par devant lui, BEAUM. V, 19. Nous n'avons pas accoustumé que homs de poesté face procureur, ID. ib. 86. Li tiers ensoines si est, s'il est acoustumés de maladie qui vient soudainement, ID. LXI, 6. Si vous prie je pour l'amour de Dieu premier et pour l'amour de moi, que vous les acoustumez à laver [les pieds aux qu'ils ont fourni ou fournissent peu peu; d'où FROISS. I, 1, 421. || XVI s. Les puissans accrochent accroissement des tissus. ac ETYM. Mot dérivé du latin accrementum, croissement, de accrescere, accroître (voy. ACCROITRE). † ACCRESCENT, ENTE (a-kkrè-ssan, san-te), adj. -ÉTYM. Accrescens, de accrescere (voy. ACCROÎ- † ACCRETION (a-kkré-tion), s. f. Terme de phy- pauvres le jeudi saint], JOINV. 195. | XIve s. Il prouva son entención par le commun parler acoustumé, tous jours sur leurs poures voysyns, PALSGR. p. 417. ORESME, Eth. 28. Nulle chose ne se peut acoustu-ETYM. Accroc; bourguig. écroché. mer au contraire de ce qu'elle a de nature, ID. ib. ACCROIRE (a-kroi-r'. D'après Vaugelas on pro 33. || xve s. Si alla en Jherusalem au pelerinage du nonçait de son temps accraire. Un dictionnaire de saint Sepulcre, qu'il visita très devotement, et aussi 1786 indique les deux prononciations, a-krè-re et fut par tous les saints lieux accoustumés, Bouc. 1, a-kroi-re), v. a. usité seulement à l'infinitif et avec 15. C'est chose assez accoustumée que.... COMM. faire. || 1 Faire accroire, faire croire ce qui n'est Prol. Car ainsi estoit-il accoustumé de parler, ID. I, pas vrai. Non qu'il y fût par un désir de gloire, 3. Les Suisses ont tant acoustumé l'argent dont ils Comme possible alors il vous l'a fait accroire, åvoient petite connoissance par avant, que.... ID. VI, MAIRET, Sol. II, 2. Quand on voudrait faire accroire 4. xvI s. Les cerimonies qu'on avoit accoustumé une chose fausse, PASC. Prov. 9. J'aurais assez d'auen telles choses, MONT. I, 17. J'ai accoustumé de dace pour faire accroire à votre père que.... MOL. considerer, ID. I, 58. Pratiquons le, accoustumons - ETYM. Accretio, de accrescere (voy. ACCROÎTRE). l'Avare, II, 4, 4. On lui fera accroire toutes choses, le [accoutumons-nous-y], ID. 1, 76. Accoustumer ACCROC (a-kro; le c ne se lie jamais: Un accroc à dès qu'elles seront à sa louange, BOURD. Pensées, t. II, les hommes à.... ID. 1, 80. S'accoustumer à vivre d'a- la robe; dites un a-kro à la robe. Au plur. des a- p. 229. Faire accroire à tout un peuple que ce sont raignées, ID. I, 106. Sa femme, le bienveignant de kro, ou, suivant d'autres, des a-krô), s. m. 1° Dé-là les livres anciens, BOS. Hist. 11, 13. || 2° En faire ses criailleries accoustumées, ID. III, 127. Ils n'es- chirure faite par ce qui accroche, un clou, une accroire, conter des sornettes à quelqu'un, le tromper tcient pas accoustumez de prendre en bonne part épine, etc. Votre robe a un accroc. || 2° Ce qui ac- par de belles paroles. Ce n'est pas vous, Monseiles remontrances de gents armez, ID. IV, 24. La ju- croché. J'ai rencontré un accroc qui a déchiré mon gneur, à qui on en peut faire accroire, BALZ. liv. vi, ment accoustumera l'asnon [s'habituera à le nour-habit. || 3° Fig. Ce qui retarde, ou empêche la con- lett. vi. || 3° S'en faire accroire, présumer trop de soirir], 0. DE SERRES, 314. Numa vouloit accoustumer clusion d'une affaire, d'une entreprise, etc. Cette même, s'attribuer un mérite qu'on n'a pas. Comme ses gens à ne servir ni ne parler point aux dieux négociation allait bien, mais il est survenu un ac- gens entendus [ils] veulent s'en faire accroire, REen passant, AMYOT, Numa, 25. Les maux qui ont croc. Il [le diable] emporte polichinelle; Autre GNIER, Sat. II. Vous savez mieux que personne au accoustumé de travailler les hommes, ID. ib. 32. La accroc fait à la douleur [nouvelle distraction], BE- monde si je m'en fais accroire dans ce que je viens chambre où ils avoient accoustumé de coucher esRANGER, Les Nègres. de vous dire, SCARR. Rom. com. 2o part. 14. Je ne toit au plus haut estage, ID. Pél. 65. Tu es tout acm'en fais pas accroire... MARMONT. Cont. mor. coustumé à.... là où, quant à moi, je n'ai point ac1, 295. coustumé de.... ID. Cat. 18. Il s'acoustuma à estre toujours le premier à l'aller et le dernier à retourner, ID. Phil. 5. Accoustumez de rejeter, LANOUE, 44. -ETYM. A et coutume; bourguig. écoutumé; provenç. acostumar; espagn. acostumbrar; ital. accostumare. ETYM. À et croc. HIST. XVI S. Afin de bien faire entendre à Sa Majesté toutes les difficultés et accrochements qui s'y estoient presentés [à la conclusion de la paix], ACCROCHÉ, ÉE (a-kro-ché, chée), part. passé. 1° Son manteau resta accroché. Accroché à des HIST. XII S. Si idunkes fu ocis et al coeu (cuironces, à un clou. Voiture accrochée par une char-sinier] fu livrez; Li keus manja le cuer; quant`li fu rette qui la renverse. Accroché à l'improviste par demandez, Fist al seignur acreire que senz cuer ce quidam, je voulais.... || 2° Fig. Mais aux hommes esteit nez, Th. le Mart. 31. XIIIe s. Et li rois li par trop vous êtes accrochées, MOL. Amph. II, carga [lui chargea] sa lettre de proiere et d'acroire, 5. || 3° Arrêté, empêché. Notre procès demeura ac- s'il en avoit mestier, Chr. de Reins, 244. Nus ne croché jusqu'à l'hiver suivant, ST-SIMON, 26, 49. vos devoit tant deçoivre, Que ne deüssiez aperçoivre ACCRÉDITÉ, ÉE (a-kré-di-té, tée), part. passé. ACCROCHE-COEUR, s. m. Petite mèche de che- Qui mensonge vous fait acroire Et qui vous conte ||1° En parlant des personnes. Banquier accrédité. veux en boucle plate sur la tempe. Des accroche-cœur. chose voire, Ren. 13709. || xve s. Adonc fit le comte Etre accrédité au barreau. Le chef le plus accrédité ACCROCHEMENT (a-kro-che-man), s. m. || 1° Ac- de Bouquinghen asavoir parmi da cité que, si ses parmi les huguenots. Gens peu accrédités. C'est un tion d'accrocher. L'accrochement de deux voitures. gens avoient rien acru [pris à crédit], on se traïst procès dont la perte doit causer un dommage irré- ||| 2° Fig. Difficulté, embarras. Bien des accroche- avant, et on seroit payé, FROISS. 11,11,83. Et quand parable; il est entre les mains d'un juge accrédité ments survinrent dans cette affaire. à l'accroire [à faire crédit] on ne leur faisoit bonne dans sa compagnie, BOURD. Pensées, t. 1, p. 15. Il chere, ils disoient: Que nous demandez-vous? encore voit l'iniquité dominante, l'iniquité honorée, acvaut il trop mieux que nous despendons les biens de créditée, toute-puissante, ID. ib. p. 32. Son beauce pays que les François les trouvent et aient aise, père très-accrédité auprès de Darius, BOSS. Hist. 1, ID. II, 11, 36. Je irai; mais il fait mal d'accroire; Ce 8. Et voyant contre Dieu le diable accrédité N'osent savez-vous bien à l'estraine, le Patelin. || XVI s. Fequ'en bégayant prêcher la vérité, BOIL. Ép. XII. Amrons nous accroire à nostre peau que les coups d'es bassadeur accrédité auprès d'une cour étrangère. triviere la chatouillent? MONT. 1, 301. Les propres con2o En parlant des choses. L'opinion la plus accrédidamnations sont tousjours accrues, les louanges tée est que.... C'est là une tradition accréditée. Bruits mescrues, ID. IV, 34. Ilz ont feinct d'avoir commuaccrédités. La vérité, pour s'établir sur la terre, a nication avec les dieux, fiction utile et salutaire à souvent eu à combattre des erreurs accréditées qui, ceulx mesmes à qui ilz le faisoient à croire, AMYOT, plus d'une fois, ont été funestes à ceux qui l'ont fait Numa, 8. Numa leur faisoit à croire qu'il avoit veu connaître, LAPLACE, Exp. v, 1. quelques visions estranges, ID. Numa, 13. C'estoient hommes qui pouvoient facilement persuader et faire à croire tout ce qu'ilz vouloient, ID. Caton, 47. Les armes prent, et d'un hardy courage Passo les monts pour venger cest outrage; Cent ans d'accru [pris à crédit] à une heure se paye, J. MAROT, CARLOIX, VII, 22. -ÉTYM. Accrocher. ACCROCHER (a-kro-ché), v. a. || 1° Attacher, suspendre à un crochet, à quelque chose de crochu. Accrochez ce tableau au clou qui est à la muraille. Le hasard a-t-il accroché, par un concours d'atomes, les parties du corps avec l'esprit? FEN.Exist. 45. 2 Arrêter en perçant, en déchirant. Prenez garde à ce clou, il accrochera votre habit. Les buissons accrochent la laine des brebis. | 3° En termes de ma ACCREDITER (a-kré-di-té), v. a. || 1° Mettre en rine, accrocher un vaisseau, y jeter les grappins crédit, en réputation. La probité est ce qui accrédite pour en venir à l'abordage. 4 Arrêter, heurter le mieux un négociant. || 2o Accréditer un ministre une voiture avec le moyeu d'une autre, qui en passe auprès d'un gouvernement étranger, l'en faire re- trop près. Cette charrette va accrocher votre voiconnaltre. || 3 Donner cours, autoriser. Accréditer ture. D'un carrosse en tournant il accroche uno un bruit, une opinion. Cette crédulité était si acroue, BOIL. Sat. vi. || Absolument. Ce cocher est macréditée que.... Des bruits trop répandus que la haine ladroit, il accroche souvent. || 5° Fig. Embarrasser, accrédite, B. CONSTANT, Walstein, 1, 4. || 4° S'accré-retarder. Les bâtards ne songèrent plus qu'à embarditer, v. réfl. Se mettre en crédit. Ce chef s'accrédite partout par son activité et son ardeur. Il savait combien il lui était important pour la conversion des infidèles de s'accréditer dans leurs esprits, afin qu'ils devinssent par là plus dociles à l'écouter, BOURD. Pensées, t. 11, p. 195. || 5° Prendre cours ou faveur. La chose s'accrédite. Les bruits de guerre s'accréditaient. Fausse opinion qui s'est accréditée. L'alchimie s'accrédita singulièrement durant le moyen age. On dirait que, pour s'accréditer, La fable en sa naissance ait voulu l'imiter, L. RAC. Relig. III. Quand ses disciples, s'apercevant que l'école de leur maltre commençait à déchoir, et que celle de Jésus-Christ s'établissait de jour en jour et s'accréditait, BOURD. Pensées, t. II, p. 181. ÉTYM. À et crédit. rasser et accrocher l'affaire, ST-SIMON, 486, 1115. † ACCRÉMENTITIEL, ELLE (a-kkré-man-ti-si-èl, d'animaux inférieurs. ETYM. Voy. ACCRÉMENTITION. + ACCRÉMENTITION (a-kkré-men-ti-sion), s. f. Terme de physiologie: Génération par accrémentition, phénomène caractérisé par la naissance d'éléments anatomiques entre ceux qui existent déjà et sembla oles à eux, à l'aide et aux dépens d'un blastème V. 87. - ETYM. A et croire; Berry, accreire et ancreire; wallon, acreûre, faire crédit (comme dans Froissard); provenç. acreire ; espagn, acreer. La langue ancienne a souvent confondu acroire avec à croire, écrivant faire acroire ou faire à croire, surtout dans un temps où les accents n'existaient pas; mais il est certain qu'il y a eu un verbe acroire, et qu'il vaut mieux écrire dans les anciens textes faire acroire que faire à croire. ACCROISSEMENT (a-kroi-se-man), s. m. || 1o Action de croître, de pousser. L'accroissement de nos corps. L'accroissement des plantes. Pencant que Bernard plante et arrose, Dieu donne l'accroissement, FÉN. t. XVII, p. 237. Plantons, arrosons, et laissons au Seigneur l'accroissement, MASS. Incarn. Plus ces membres croissent et se fortifient, plus le corps prend d'accroissement et acquiert de force, BOURD. Pensées, t. II, p. 314. Le faon ne quitte pas sa mère dans les premiers temps, quoiqu'il prenne un assez prompt accroissement, BUFF. Cerf. || 2° Augmentation, agrandissement, extension. L'accroissement du fleuve. Un conquérant enflé de l'accroissement de son empire. De perpétuels accroissements d'honneur et de gloire. Les accroissements successifs de la Russie. Les soucis accompagnent l'accroissement de la fortune. La gloire de Turenne reçut un nouvel accroissement. Une reine, si grande par tant de titres, le devenait tous les jours par les grandes actions du roi et par le continuel accroissement de sa gloire, Boss. Marie-Thérèse. Le Seigneur, éloigné de ce lieu saint par vos profanations, ne donne plus l'accroissement à nos travaux, MASS. Car Respect, temples. L'indulgence d'Auguste en fait l'ac |